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Les joies du quotidien

Aujourd'hui Sport a rejoint Le 10 Sport au cimetière des quotidiens sportifs low cost... Tandis que L'Équipe n'en finit pas de reporter sa révolution.
Auteur : Jérôme Latta le 9 Juil 2009

 

Sorti en kiosque le même jour que Le 10 Sport, Aujourd'hui Sport aura rendu les armes trois mois après son concurrent. Un sursis que les mauvais esprits diront uniquement destiné à ne pas trop aggraver la présomption que le clone (même prix, même nombre de pages, même format) n'a été mis sur rails que pour riposter à l'arrivée du challenger (1). Quoi qu'il en soit, du 3 novembre au 30 juin, il n'aura fallu que sept mois pour revenir à la situation de départ et rendre à L'Équipe son monopole sur la presse quotidienne sportive.
Vendus cinquante centimes d'euros, les deux rivaux sur ce créneau n'ont pas trouvé de clientèle suffisante pour durer, plafonnant à 35.000 et 30.000 exemplaires diffusés en moyenne pour respectivement Le 10 et AS. À eux deux additionnés, ils n'ont donc pas atteint le seuil de rentabilité fixé à 80.000 pour chacun... Le contexte économique a pesé: entre la crise de la presse payante et la crise tout court, il leur a été aussi défavorable que possible. Reste la question de ce qu'ils pouvaient espérer avec le contenu proposé.

10sport_aujour_sport.jpg


Trop chers pour des gratuits

Du côté d'Amaury, les projets antérieurs sur la réplique au lancement (finalement annulé) d'un Bild à la française et sur la réforme de L'Équipe ont permis de sortir un journal qui a immédiatement dépassé son concurrent sur le plan des contenus et du professionnalisme. Adossé à l'infrastructure du groupe, Aujourd'hui Sport a "fait le métier" et disposait de quelques coups d'avance. Le 10 Sport, handicapé par une maquette initiale ratée, a manqué d'épaisseur et versé régulièrement dans un certain infantilisme. Il n'a parfois manqué qu'Olivier Rey, même si l'édito du patron valait son pesant de cacahouètes au bar.

Entre les mains du lecteur, les deux tabloïds ont témoigné de l'influence des médias Internet dans la présentation et les formats, mais ils ont surtout affiché une ressemblance frappante avec les quotidiens gratuits: beaucoup d'entrées sur chaque page, une iconographie envahissante et une lecture accélérée. Pour peu de valeur ajoutée. Car en définitive, l'effort réel pour varier le menu n'a pas abouti à une cuisine plus intéressante: les recettes étaient connues et elles ont donné dans le light – à l'image d'articles particulièrement courts ou de la pipolisation du contenu. Côté liberté de ton, humour ou sens critique, les progrès ont été très marginaux (lire "Canards boîteux"). Dommage, car l'occasion était belle de rénover un peu les standards, plutôt que de bien marketer un produit sans faire avancer les choses sur le plan du journalisme.



L'Équipe n'y a rien gagné

Le modèle du low cost éditorial semble avoir donc avoir vécu: Robert Lafont, qui a une nouvelle fois reporté (à septembre) la sortie de Le Foot – peut-être pour laisser ses concurrents s'éliminer et en tirer les leçons, annonce un quotidien "de qualité, totalement différent", vendu 75 centimes d'euro. En attendant, L'Équipe a renoué avec la solitude sur son marché, et bénéficiera peut-être un jour – si ses dirigeants franchissent le pas d'un changement de format – du laboratoire qu'aura constitué Aujourd'hui Sport. On aura une pensée pour les quelques dizaines de journalistes pigistes que l'expérience laisse sur le carreau, expérience qui aura surtout consisté à "tester un marché", selon l'expression de Jean Hornain, directeur général du Parisien et d'AS (2).

Mais pour autant, tout n'est pas rose dans les nouveaux locaux du quotidien sportif de Boulogne-Billancourt. L'érosion des ventes (-7,8% en 2007, -3,6% en 2008) et des résultats financiers inquiète Marie-Odile Amaury. La patronne du groupe a lancé une opération "plus de bonheur, moins de sujets qui fâchent" dont témoigneraient la gestion du Tour de France par Amaury Sport Organisation et les consignes données à la rédaction – ASO (lire "Madame Amaury et sa cassette" sur nouvelobs.com).

Le journal connaît aussi des changements brutaux en interne: l'an passé, Christophe Chenut (directeur général du groupe L'Équipe) et Claude Droussent (directeur des rédactions) avaient été priés de quitter le navire. Rémy Dessart, qui avait pris la suite de Michel Dalloni en tant que directeur de la rédaction, aura fait long feu: il a été remplacé par Fabrice Jouhaud, secondé par Gérard Ejnès. Le football prend le pouvoir, pour la première fois dans l'histoire du journal (lire La Face cachée de L'Équipe, de David Garcia). Le choix n'est pas étranger à l'urgence de regagner des lecteurs, dont on a pu constater la saison passée qu'elle avait encouragé des élans racoleurs (lire "À titre exceptionnel").
Paquebot dont le sillage a englouti les deux chalutiers venus faire des bords près de lui, L'Équipe doit quand même changer. On n'est pas certain que le changement se produise dans le sens espéré.


(1) Michel Moulin a déposé un recours pour entrave à la concurrence devant l'Autorité de la concurrence, accusant le groupe Amaury de plagiat et d'abus de position dominante sur le marché de la publicité. Des perquisitions aux sièges de L'Équipe et du Parisien se sont déroulées le 19 mai dernier.
(2) En janvier, Aurore Amaury (fille de Marie-Odile et présidente d'Aujourd'hui Sport) assurait: "Nous sommes déterminés à prospecter ce marché jusqu'au bout. (...) Nous avons un socle d'acheteurs suffisamment intéressant pour continuer et se donner du temps" (Le Figaro Économie, 22 janvier).

Réactions

  • jeannolfanclub le 09/07/2009 à 09h34
    Que sont devenus les personnes qui travaillaient dans ces deux quotidiens ?

  • Oook le 09/07/2009 à 09h48
    Ben elles sont retournées au lycée, non?

  • Cyril trolle... le 09/07/2009 à 10h31
    Je suis à la fois soulagé et inquiet par cette nouvelle.

    Soulagé car cela prouve que la formule 'tabloïd' n'est pas payante, et que ce n'est pas la voie à suivre visiblement pour se lancer sur le marché du quotidien sportif.

    Inquiet car cela démontre le quasi-monopole de "L'équipe" sur le marché des quotidiens sportifs. Un secteur de plus après la téléphonie mobile, le bâtiment ou la grande distribution où la quasi absence de concurrence risque de pousser vers davantage de médiocrité de l'offre (et l'augmentation des prix?). La formule 'gratuit' pourrait être la seule voie permettant de gêner "L'Equipe" aux entournures (ceci dit, déjà dans "L'équipe" on a une page sur deux qui est de la pub, je n'ose imaginer ce que serait le quotidien gratuit...).

    Un autre journalisme sportif est-il possible?

  • Arthur33 le 09/07/2009 à 10h40
    La tactique de Le Foot est peut-être bonne : L'Equipe ne pourra pas lancer un nouveau quotidien sportif moins cher, et si Le Foot est de bonne facture, il pourra s'imposer.

    Encore faut-il que ce soit un bon journal et pas un Aujour'Dix Sport.

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 09/07/2009 à 10h42
    > Cyril
    Croire que plus de concurrence est gage de moins de médiocrité ou de plus de diversité est, à mon avis, complètement illusoire. L'expérience des deux quotidiens à 50 cts, ou plus encore la course au nivellement par le pire dans les émissions sportives des nouvelles chaînes de la TNT, montre bien qu'il n'en est rien. Alors qu'il y avait la place pour faire des émissions différentes, de prendre au moins quelques risques, tout le monde a juste cherché à abaisser un peu plus le standard "On refait le match".
    La prééminence du marketing sur les médias, c'est la garantie de l'absence conjointe de couilles et de cerveau.

  • Cyril trolle... le 09/07/2009 à 10h59
    Gigodanho
    jeudi 9 juillet 2009 - 10h42
    > Cyril
    Croire que plus de concurrence est gage de moins de médiocrité ou de plus de diversité est, à mon avis, complètement illusoire. L'expérience des deux quotidiens à 50 cts, ou plus encore la course au nivellement par le pire dans les émissions sportives des nouvelles chaînes de la TNT, montre bien qu'il n'en est rien.
    -----------------------------------------------------------------------

    Le problème, c'est de démarrer sur un marché où une ou plusieurs entreprises sont en situation de monopole. Les nouveaux entrants du quotidien sportif ou de la TNT n'ont pas les mêmes budgets que les 'historiques'. Il y a deux possibilités de se démarquer: soit en ayant une attitude plus critique que les médias existants, mais au risque d'avoir moins d'annonceurs, et donc de devoir proposer un prix de vente plus élevé. Soit en étant plus populiste pour que les annonceurs se manifestent et garantissent un faible coût de revient. C'est une des différences entre les CdF papier et Aujourd'hui Sport/le 10 sport.

    Mais je doute qu'un seul opérateur ou 2-3 opérateurs copains comme larrons en foire (type Bouygues-Orange-SFR qui font tout pour que Free n'ait pas la 4e licence d'opérateurs) soit une situation saine...
    (Le service public étant un cas différent vu que l'Etat doit par définition satisfaire l'intérêt général).

    La TNT ou les deux quotidiens low cost sont peut-être mauvais, mais on n'est pas obligé de les acheter. Et je préfère avoir le choix entre 16 chaînes médiocres à l'époque de l'ORTF.

  • matthias le 09/07/2009 à 11h34
    Bon, ça fait des années que ça reste à l'intérieur, donc faut que ça sorte : Madame Rédac, n'avez vous donc aucunement conscience qu'avec un petit emprunt de quelques millions, une petite dizaine d'embauches bien senties, et un peu de publicité racoleuse, VOUS pourriez être ce concurrent crédible à l'Equipe ?

    Vous avez déjà de sérieux atouts : nul doute que les fans du fil compta se feront un plaisir de vous faire un business-plan pour pas cher. Ceux du fil nantais, quant à eux, sont déjà dans les starting-blocks pour une rubrique nécrologie quotidienne du feu de dieu.

  • Le_footix le 09/07/2009 à 11h51
    Alors que le magazine papier est carrément sorti des kiosques ? Je serais banquier matthias, j'étudierais sérieusement ton dossier et je t'écrirais... Désolé.

  • Cyril trolle... le 09/07/2009 à 12h20
    Je m'étais posé la question de savoir si un produit mixte entre les CdF (pour le fond) et le Canard Enchaîné (pour la structure) était viable...

    Et la réponse semble, après réflexion, négative. Je me doute que le nombre d'exemplaires vendus par les CdF doit être encore inférieur à ceux d'Aujourd'hui ou du 10 sport. La clientèle de fans de foot sans populisme me semble très limitée et le modèle 'Bild' semble plus vendeur que le modèle 'CdF'...

    D'ailleurs, je ne sais si les CdF ont payé le prix de leur indépendance, mais avant, je trouvais des articles des CdF repris par Yahoo! (C'est d'ailleurs comme ça que je vous ai découverts). Maintenant, les CdF n'ont plus de liens sur Yahoo!, par contre, Les dessous du sport, si.

  • matthias le 09/07/2009 à 12h52
    Ce n'est qu'une supposition et un élément d'explication qui vaut ce qu'il vaut, mais pour moi le principal obstacle à la rentabilité de la version papier des CdF n'est dû qu'à l'absence de publicité (dans le CdF papier comme à l'extérieur). Ou en tout cas, l'absence de publicité en est la cause principale, bien plus qu'une supposée absence d'un lectorat "réceptif".

    Quand on voit comment chaque année pour le Ballon de Plomb le site est débordé, j'imagine sans mal que si cette élection faisait l'objet d'une parution en version papier elle dépasserait allègrement les 200 000 exemplaires vendus. Rien que ce numéro permettrait de faire rentrer assez de liquidités pour assurer la parution d'au moins une version hebdomadaire des CdF (plus comme France Football, en fait) sur plusieurs semaines. Sans compter le côté "marketing" de la chose, qui ferait sans aucun doute découvrir les CdF a un public plus large. Après, ce n'est qu'une question d'exposition et de diffusion.

    Pour ma part, si chaque mardi un numéro des "Cahiers du Sport" sortait, retraçant les événement sportifs de la semaine écoulée, et était disponible chez le papetier en bas de chez moi pour 1€50, je l'achèterais chaque semaine. Et je ne pense pas être le seul dans ce cas, c'est pas comme si on était qu'une dizaine d'illuminés à passer nos journées sur les CdF version web.


La revue des Cahiers du football