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Les supporters ne veulent plus payer le prix de la Premier League

When Saturday Comes – La mobilisation des supporters anglais contre le prix exorbitant des places prend de l'ampleur, au point que clubs et instances ne peuvent plus l'ignorer.  

Auteur : Martin Cloake le 29 Sept 2014

 


Extrait du numéro 332 de
When Saturday Comes. Titre original : "Cost Cutting". Traduction: Toto le zéro.

* * *
 

Certains supporters ont donc pu s’entretenir du prix des places avec Richard Scudamore, le directeur général de la Premier League, après qu’un grand nombre d’entre eux ont défilé sous la pluie à Londres le 14 août. Le patron de la Ligue leur a dit que celle-ci "réfléchirait" à certains problèmes, mais qu’elle n’était pas en mesure de dicter aux clubs ce qu’ils devaient faire. Au même moment, des billets pour le derby du Nord de Londres entre Arsenal et Tottenham étaient en vente pour plus de 80 euros et allaient certainement être épuisés… Une révolution n’était-elle pas censé avoir lieu?

 

Elle avait pourtant été annoncée à plusieurs reprises après cette manifestation organisée par la Football Supporters’ Federation (FSF) à la veille de la première journée du championnat. Mais espérer que la campagne "Le football accessible à tous" (Affordable football for all) porte immédiatement ses fruits serait aussi vain qu'attendre l’éclatement imminent de la "bulle du football" prophétisé il y a quelques années. Ce qui importe, c’est que le débat ait lieu et qu’il mobilise les fans.

 

 

 


Un problème de société

Cette marche a été organisé pour la deuxième année consécutive et ceux qui en raillent la portée devrait se rappeler que la base du mouvement était bien plus étroite à ses débuts: l’activisme des supporteurs en Grande-Bretagne a été longtemps compromis par des rivalités futiles, par le manque d’ambition et de foi dans la cause. Le fait qu’une campagne interclubs soit promue de manière active par un grand nombre de groupes de supporters et que les instances du football aient senti le besoin de faire au moins semblant de la prendre au sérieux est en soi une véritable avancée.

 

Le problème du prix des places est plus que jamais d'actualité grâce à l’activisme de la base. Si, l’an passé, le syndicat des supporters du Spirit of Shankly de Liverpool avait pris l'initiative de la manifestation, ce rôle a été tenu en 2014 par la FSF, en partie sous la pression des groupes qui la constituent. Même si l'événement aurait pu et aurait dû bénéficier d’une organisation meilleure et plus précoce, les militants mobilisés ont renforcé le poids de ceux qui, au sein de la FSF, prônent un positionnement plus volontariste. Cette aspiration a aussi provoqué un débat sur l’opportunité pour le mouvement d’être subventionné par la Premier League, ou encore sur la nécessité d’un financement indépendant pour les fédérations de supporters semblables au FSF ou à l’association Supporters Direct.

 

Désormais, le problème du prix des places ne relève donc plus d'un simple cri de protestation, mais d'un débat de société. Si la rencontre entre la Football League ainsi que la Premier League avec des représentants des supporters constitue un grand progrès, les instances du football se rendent compte, à leur grand désarroi, non seulement qu’elles sont contraintes de s’expliquer devant leurs clients, mais également que leurs réponses ne font que révéler les contradictions inhérentes à leur mode de gouvernance.

 


Obtenir, pas seulement s'opposer

La délégation des supporters, à l'issue de la manifestation, a donc appris des instances dirigeantes que celles-ci ne peuvent dicter leur loi aux clubs – ce qui incite à se demander à quoi ces instances peuvent servir si elles sont incapables de diriger, ou encore à mettre en perspective le discours habituel des clubs selon lequel ils doivent se plier aux injonctions des autorités. Tout le monde a pu constater que ces deux affirmations sont aussi fausses l'une que l'autre.

 

Le milieu du football a volontiers recours à l’argument du déterminisme économique: le prix des places est élevé car la demande est forte et l’offre limitée. Sauf que le modèle allemand, fort contrariant en la circonstance, démontre que cela n’a rien d'évident. Christian Seifert, le président de la Bundesliga, a récemment déclaré que la réussite de l’instance dirigeante allemande, un nom pleinement justifié cette fois, signifie la réussite "dans les finances, dans le jeu et dans la société". Le football allemand est une réussite aussi sportive que financière car il assume son rôle dans la société ainsi que ses responsabilités envers celle-ci.

 

L’activisme des supporters connaît une véritable émergence en Grande-Bretagne, et il a porté sur le devant de la scène une mouvance plus indépendante et, disons-le franchement, plus militante. Non dénuée d’intelligence tactique, elle est consciente que les succès sont souvent affaire de patience, et refuse de céder à la tentation de mobilisations spectaculaires, tels que les appels au boycott. Au lieu de quoi, le mouvement se concentre sur des problèmes plus particuliers tels que la catégorisation des rencontres, le prix des places à l’extérieur ou l’ouverture à un public plus jeune. Ces combats renforcent sa popularité car ils démontrent ce qu’il est possible d’obtenir, et plus seulement ce à quoi il faut s’opposer. Pour ceux qui n’y voient qu’une nouvelle mouture de l'opposition entre réforme et révolution, rappelons qu’en football, toute réforme est déjà une révolution.

 

Soignez votre anglais et votre culture foot : abonnez-vous à When Saturday Comes.

 

 

Réactions

  • El Matheux d'Or le 29/09/2014 à 07h48
    (Bonjour, article très intéressant comme d'hab, juste une petite coquille dans le deuxième paragraphe, il manque un "que".)

  • José-Mickaël le 29/09/2014 à 18h37
    Très intéressant !

    J'ai vraiment apprécié ce paragraphe :

    « Christian Seifert, le président de la Bundesliga, a récemment déclaré que la réussite de l’instance dirigeante allemande, un nom pleinement justifié cette fois, signifie la réussite "dans les finances, dans le jeu et dans la société". Le football allemand est une réussite aussi sportive que financière car il assume son rôle dans la société ainsi que ses responsabilités envers celle-ci. »

    Je veux des dirigeants qui penser la même chose que lui !

  • José-Mickaël le 29/09/2014 à 18h37
    qui pensent

La revue des Cahiers du football