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Liverpool sur un fil rouge

Pour conquérir un 19e titre de champion d’Angleterre trente ans après le précédent, Liverpool s'avance avec beaucoup de certitudes, et quelques doutes. 

Auteur : Baptiste Palacin le 24 Sept 2019

 

 

6-0-0. Le début de saison de Liverpool ressemble à s’y méprendre à l’immaculée carrière d’un boxeur invaincu. Malgré une confortable avance de cinq points sur son rival City, le début de saison des Reds pose quelques interrogations. Norwich (16e), Southampton (13e), Arsenal (4e), Burnley (9e), Newcastle (17e) et Chelsea (11e) se sont tous inclinés face aux hommes de Jürgen Klopp.

 

Rien de bien glorieux, hormis la nette victoire face à Arsenal et celle plus difficile remportée ce dimanche sur la pelouse de Stamford Bridge. Deux solides performances qu’il faut cependant nuancer en évoquant l'impuissance récurrente des Gunners face aux membres du Big 6 (50% de victoires en quatre saisons) et la délicate situation de Blues sanctionnés par le fair-play financier.

 

Il faudra donc attendre les prochaines semaines pour se faire une idée de ce que Liverpool, cru 2019-2020, a réellement dans le ventre. Le renaissant Leicester le 5octobre, Tottenham le 27 et Manchester City le 9 novembre seront autant de tests à franchir que de marches à gravir vers le sommet du football anglais.

 

 


photo cc Eric The Fish

 

 

Confiance renouvelée

Mais les interrogations suscitées par le calendrier plus qu’abordable des hommes de la Mersey semblent déjà dissipées par le jeu proposé sur le terrain: un football de possession doublé d’un pressing agressif à la perte du ballon. La rencontre face à Arsenal en est l'illustration: avec 25 tacles et 9 interceptions, Liverpool a fait mieux que les hommes d’Unai Emery (16 et 7) avec une possession favorable (52%).

 

Les Reds imposent ainsi une redoutable cadence de jeu et asphyxient leurs opposants grâce à un rythme élevé, symbolisé par une circulation de balle fluide: les 565 passes en moyenne effectuées par match témoignent de cette maîtrise, incarnée par le latéral Andrew Robertson et le central Virgil Van Dijk, respectivement deuxième et troisième au classement des transmissions (449 et 433 depuis le début de la saison).

 

 


La Heatmap de Liverpool face à Arsenal illustre l’importance du jeu sur les côtés ainsi que la position haute sur le terrain (image: whoscored.com).

 

Étonnant, pour deux profils à vocation défensive? Pas tant que cela, car avec 60% de possession en moyenne, Liverpool place son bloc équipe haut sur le terrain, ses arrières étant ainsi appelés à s'exprimer dans un registre offensif. Les équipes adverses opposent souvent aux Reds un bloc compact afin de bien défendre le cœur du jeu. Conséquence: le latéral Alexander Trent Arnold est le joueur qui a effectué le plus de centres en cinq rencontres (60), loin devant son dauphin Lucas Digne (51).

 

Ce danger offensif permanent est sublimé par l’efficacité létale de son trio d’attaque: Mohamed Salah (4 buts, 3 passes décisives), Roberto Firmino (3 buts, 3 passes décisives) et Sadio Mané (4 buts, 1 passe décisive). Avec 16 tirs par match en moyenne, les hommes de la Mersey ont fait trembler les filets à 17 reprises – soit la deuxième meilleure attaque derrière Manchester City.

 

 

Same old Liverpool

Performants en championnat, les Rouges ont ainsi marqué sur 46% de leurs frappes cadrées, statistique impressionnante qui fait écho à leur implacable efficacité sur les phases défensives. Meilleure assise du championnat avec cinq buts encaissés, les Scousers prolongent leur bonne dynamique conclue l’an passé par le titre honorifique de meilleure défense (22 buts encaissés) et par celui de meilleur joueur d’Angleterre et d’Europe pour Van Dijk.

 

Tôt dans la saison, Liverpool semble donc avoir trouvé son rythme de croisière et retrouvé des automatismes qui ont l’an passé fait leurs succès. Une régularité qui fait encore défaut à ses principaux rivaux, aucun ne parvenant à suivre la cadence. Les Reds ont axé leur politique estivale sur la continuité d’un groupe seulement complété par le défenseur central Sepp Van den Berg et le portier Adrian. Coût total: 1,49 million d’euros, contre 41,5 engrangés pour les ventes – entre autres, de Danny Ings, Ryan Kent ou Simon Mignolet.

 

Une stratégie singulière dans un championnat où la loi du plus fort s’exprime habituellement à coups de millions. Manchester City affiche sur ce mercato estival une balance recettes-dépenses négative de 99millions d’euros, Manchester United plafonne à -89,5millions, Arsenal à -89 et Tottenham à -79. Liverpool oriente son effort sur la conservation de ses éléments majeurs: aucun joueur du onze type 2018/2019 n’a quitté le navire.

 

Ainsi, entre le groupe retenu le 15septembre 2018, à Londres, pour une rencontre face à Tottenham, et celui appelé lors de la victoire face à Newcastle le week-end dernier, seuls Alisson Becker et Naby Keita manquaient à l’appel, blessés.

 

 

Les limites du système

Pourtant, les premières grosses échéances hors championnat disputées par Liverpool laissent planer le spectre d’une saison plus difficile que présumé. L’inefficacité offensive du mois d’août aura coûté la victoire au Community Shield et la Supercoupe d’Europe remportée face à Chelsea n’a pas eu pour effet d’asseoir avec la manière leur hégémonie européenne. Pire, les Reds se sont inclinés au San Paolo de Naples (2-0), en ouverture de leur campagne européenne.

 

La saison dernière, cependant, les hommes de Jordan Henderson avaient été défaits à trois reprises en phase de poule de la Ligue des champions, à chaque fois à l’extérieur, avant de battre le Bayern Munich à l’Allianz Arena en huitième de finale retour, puis de disposer de Porto, de Barcelone et de Tottenham. Gageons qu'ils passeront sans encombre ce premier tour version 2019/2020, eux qui étaient restés invaincus à domicile au cours du tournoi précédent.

 

 

 

 

Mais la volonté estivale d’assurer la totale continuité du groupe pose toutefois quelques questions: Liverpool à sûrement perdu le titre de champion d’Angleterre 2019 en remportant sa sixième Ligue des champions. Un échec national qui peut être éclairé par la faible profondeur du banc du LFC, pourtant leader du championnat 21 journées sur 38.

 

À Naples, mardi 17 septembre, Jürgen Klopp disposait de Wijnaldum, un potentiel titulaire, de Shaqiri, qui fait office de "super sub", de Kelleher, habituel pensionnaire de Premier League 2, de Gomez, barré par l'association Van Dijk-Matip, de Lovren, qui n’a pas encore disputé la moindre minute cette saison en PL, de Lallana, peu utilisé en 2018/2019, et de Chamberlain, qui revient d’une grave blessure au genou.

 

 

Un rythme à tenir

À titre de comparaison, le banc de Manchester City face au Chakhtior comptait Bernardo Silva, Joao Cancelo, fraîchement arrivé de la Juventus pour 65 millions d’euros, Benjamin Mendy, Claudio Bravo, David Silva, Adrian Garcia et Sergio Agüero. Une différence de niveau notable qui devrait de nouveau imposer aux titulaires de Jürgen Klopp un rythme effréné.

 

La saison dernière déjà, le trident offensif de Liverpool (Mané-Firmino-Salah) a disputé une moyenne de 4.176 minutes par joueur, contre 3.866 à celui de City (B.Silva-Agüero-Sterling). Un écart valorisé quand on sait que les trois attaquants de Manchester ont disputé sur la saison 16 matches de plus que leurs rivaux rouges (176 contre 160).

 

Plus de minutes en moins de matches, des organismes mis à rude épreuve: cette donne ne devrait pas évoluer. Pourtant, disposer d’un effectif riche permettant des rotations sans perte de qualité et d'efficacité est essentiel pour conquérir le titre dans une compétition qui a couronné quatre clubs en sept saisons (Manchester United, City, Chelsea et Leicester).

 

Une ligue si compétitive n’admettra aucune baisse de régime, d’autant que Manchester City s’est intelligemment renforcé. Liverpool dispose ainsi d’armes pour reconquérir le titre national, trente ans après. Des armes qui pourraient toutefois s’avérer leur plus grande faiblesse..

 

 

 

Réactions

  • Ba Zenga le 24/09/2019 à 10h00
    Merci pour cet article! Je me disais justement au vu des premiers matches, sur la lancée de l'année dernière et particulièrement de la fin de saison où l'équipe avait montré une grande résilience et un esprit de vainqueur, fort de cette expérience, que Liverpool pourrait être le seul à "décider" de finir champion ou non. Dans le sens où s'ils jouent à leur main, et où City a affiché une irrégularité inattendue en début de saison, les hommes de Jurgen Klopp pourraient se rendre les choses finalement plus faciles que prévu.

    Mais prudence, on n'est effectivement qu'au tout début, cela peut bouger côté City et certains points restent à corriger à Liverpool, comme le souligne justement l'article. Sur le site This Is Anfield, ils ont d'ailleurs décrit la course au titre comme un sprint déjà lancé, plutôt qu'un marathon. Ce qui est vrai et tu le soulignes également, Baptiste. Le manque de profondeur de banc peut en effet s'avérer décisif.

    Une autre impression que j'ai eue en regardant les matches: par le pressing haut et le rythme intense évoqués, par les positionnements respectifs de Henderson et Fabinho qui sont optimaux par rapport aux profils des deux joueurs, c'est comme si l'équipe avait trouvé une solution à son défaut de créativité technique au milieu de terrain. L'accent un peu plus mis sur la possession et le jeu sur les côtés aident également.

    En fait, celui qui m'inquiète le plus dans l'équipe, c'est Salah. Il semble s'empêtrer dans des courses individuelles sans but initial, s'emmêler un peu les pinceaux au moment de s'approcher du défenseur (parfois trop, ce qui permet donc à l'adversaire de le contrer), s'enfermer dans des schémas individuels où certes ses qualités peuvent amener à des buts, mais qui peuvent également gâcher de vraies occasions. Raphaël Cosmidis l'a fait très justement remarquer dans ses tweets depuis le début de saison.

    On va encore suivre ça avec beaucoup d'excitation. J'espère que Liverpool gardera la régularité et la solidité suffisantes pour aller enfin chercher ce si désiré titre de champion d'Angleterre.

  • Balthazar le 24/09/2019 à 10h11
    Je me joins aux remerciements.

    Un détail, s'il ne contient pas d'erreur, je ne comprends pas le passage suivant:

    "Deux solides performances qu’il faut cependant nuancer en évoquant l'impuissance récurrente des Gunners face aux membres du Big 6 (50% de victoires en quatre saisons)"

    50% de victoires contre les meilleurs, c'est (ce serait?) un résultat plus que correct, non?

  • Toni Turek le 26/09/2019 à 04h33
    Je dirais que cette perception dépend de la répartition des 50% restants.

    50% de victoires et 50% de défaites, ça fait 1,5 point de moyenne. Pas mal, mais pas décisif au classement.

    50% de victoires et 50% de matches nuls, ça fait 2 points de moyenne, et des rivaux qui n'augmentent pas leur avance (ou qui ne diminuent pas leur retard) en affrontement direct.

  • Balthazar le 26/09/2019 à 22h00
    Merci beaucoup pour ta réponse, Toni, mais je demeure perplexe.
    2 points par match contre les meilleurs, ça me paraît énorme, tu as de grandes chances d'être champion avec ça, puisque ta moyenne de points doit logiquement être plus élevée contre les autres équipes.
    Même avec 1,5 point par match seulement contre les gros, tu es au-dessus de la moyenne (quand la victoire est à trois points), donc tu peux raisonnablement espérer finir 3e.
    Or Arsenal, me dit Wikipédia, a fini ces dernières saisons une fois sixième, deux fois cinquième et une fois deuxième.
    J'ai la flemme de chercher davantage, mais plus j'y pense, plus je me dis que ce chiffre de 50% doit être erroné... ou que quelque chose m'échappe.

  • Toni Turek le 27/09/2019 à 21h13
    Peut-être un manque de régularité qui s'expliquerait par de nombreux points perdus par Arsenal chez les moins bien classés ?
    (Pure hypothèse, je n'en sais rien).

    Ce serait effectivement intéressant d'avoir les % similaires des autres membres du Big 6 pour comparaison.

  • Balthazar le 27/09/2019 à 21h47
    Ben si ton hypothèse était juste, ça n'aurait pas de sens de parler d'"impuissance récurrente des Gunners face aux membres du Big 6"... Je vais lancer un appel avec plein de points d'exclamation.

    On veut les pourcentages! Rendez les pourcentages! On refuse d'aller les chercher sur Internet! On n'a pas Internet! On ne bougera pas d'ici tant que le mystère n'aura pas été éclairci!

  • Tolosa le 09/10/2019 à 13h46
    Balthazar,
    Je me suis en effet trompé en reportant mes calculs de mon brouillon au papier. Sur la période indiquée et face aux membres du Big 6, les Gunners ont 50% de défaites (et non de victoires !), 30% de matchs nuls et 20% de victoires.

    Je m'excuse pour cette petite erreur, merci l'avoir remarqué !
    Cordialement

  • Balthazar le 09/10/2019 à 17h53
    Merci pour ta réponse! Je vais bien dormir ce soir.

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