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Mon premier négociage à l'OM avec Carno Morilani

le 8 Juin 2005

 

Hier matin, j'étais en train d'accrocher une photo d'Endoûme sur le mur, la belle équipe de la saison 90/91 où on avait reçu 54 cartons rouge et 126 cartons jaune. Comme j'étais debout sur une chaise à roulettes, j'avais convoqué Gavanon dans mon bureau pour qu'il me la tienne et lui arrêtait pas de trembler des mains. Moi, ça me déconcentrait trop pour accrocher le cadre droit, j'arrêtais pas de lui dire " Jeremy, tiens ferme !" Tout d'un coup, le téléphone s'est mis à sonner et je sais pas pourquoi, mais Gavanon ça lui a fiché la trouille et il a lâché la chaise en poussant un petit cri. Moi, je me suis étalé sur le parquet, ça a fait un bruit terrible que je te raconte pas. Moins une, je trouais mon joli costume. Tu parles, Gavanon, il s'est carapaté tout de suite, il a bien compris qu'il était plus en odeur de Saint-Etienne ici.

Alors je me suis relevé et j'ai répondu. C'était la secrétaire. Sur le moment, je me suis dit " mais pourquoi elle me téléphone cette fainéasse, son bureau est à côté, elle pourrait se déplacer quand même ? " Je pensais ça, rapport à la note de service de Robert Louis Dreyfus qui nous a demandés d'appeler uniquement dans les heures creuses entre 3 h et 5 h du matin. En fait, non. C'était pour me passer quelqu'un de plus loin, qu'était même pas à Marseille. Elle a dit " C'est le président Carlo Molinari." Ce nom me disait bien quelque chose mais je savais plus d'où il me disait.

En fait, Carmololinari c'est un peu le Robert Louis Dreyfus de Metze sauf que lui, il va aux matchs et il s'occupe de son club. En plus, pour bien faire, à ce qu'on raconte, il est super copain avec Jean Pierre Escalope, le nouveau président de la fédération. La preuve, y z'ont fait France-Hongrie à Metze alors que, franchement, ils l'auraient fait en Hongrie que ça aurait pareil.
Et bien, crois-le ou pas mais Carnomolilari était salement en colère après moi, tout ça à cause de Fernandèze qui venait de lui annoncer qu'il venait à l'OM pour gagner des titres, plein. Carnomilinari m'a dit comme ça que d'abord ça se faisait pas de piquer l'entraîneur d'un autre club, qu'il fallait demander poliment la permission et que puisque c'était comme ça, tout serait répété aux journalistes et qu'on serait bien embêtés.
Au bout d'un moment, comme il a vu que je disais rien, il a dû penser que je réfléchissais alors que non, en fait je me frottais le genou parce que ça me faisait trop mal. Carlonolimari a dit que si on voulait Fernandèze, il fallait passer à la caisse. Un entraîneur brillant comme lui, avec son expérience de l'arabie Saoudite et de Lille, ça coutait facile trois millions qu'il a dit et encore, il pesait ses mots.

Moi j'en savais trop rien, en plus Diouf était pas là. Il était parti rencontrer les sponsors pour les convaincre de pas coller un procès à l'OM. Alors j'ai dit que les 3 millions, on les avait pas et que si on les avait, on les mettrait dans Fred Toucour et sûrement pas dans un entraîneur, même un qui brille comme Fernandèze. Punaise, ça lui a cloué le bec. Il a dit bon, on peut s'entendre. Si vous voulez, je peux vous prendre des joueurs en échange. C'est vrai que les joueurs à l'OM, on en a des dizaines et des dizaines, assez pour bâtir trois ou quatre équipe de ligue 1. De ligue 1 albanaise mais de ligue 1 quand même.

J'ai dit pourquoi pas, fallait encore voir qui il voulait. Par exemple, s'il voulait Louyoundoula, j'étais d'accord. Rapport au match de Caen ou Lulundula avait marqué et qu'il avait pas sauté de joie, un faux marseillais celui-là je le retiens. Carlolominari il a précisé que attention, il voulait bien rendre service mais c'était nous qui paieraient les salaires. Normal, il a dit, c'est vos joueurs. Y a pas marqué " c'est tata qui régale ici " qu'il a rajouté en éclatant de rire. Alors j'ai dit ok, ça m'a rendu soulagé de voir qu'il était plus fâché contre moi. Maintenant j'attends que Diouf rentre pour lui annoncer la bonne nouvelle, sûr qu'il va être fier de voir que je me débrouille sans lui.

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