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Le football entre au musée mais en ressort vivant

Actuellement présentée au Mucem de Marseille, l'exposition "Nous sommes foot" pose la question de la légitimité du football dans un tel endroit, et y répond en la démontrant brillamment. 

Auteur : Jérôme Latta le 29 Nov 2017

 

 

"Nous sommes foot". On pourrait ponctuer d'un point d'exclamation le nom donné par le (splendide) Mucem de Marseille à l'exposition qu'il consacre au football. D'abord pour marquer le plaisir ressenti durant une visite conçue pour durer quatre-vingt-dix minutes, ensuite pour mieux marquer la volonté très perceptible, de la part des organisateurs, de convaincre le visiteur potentiel qu'il est bel et bien concerné. 

 

 

 

 

Une place au musée

Ces organisateurs ont-ils craint que, en tant que produit vulgaire de la culture populaire rendu encore plus trivial par l'argent qu'il charrie, le football soit jugé indigne d'une grande institution muséale par le public de celle-ci? L'exposition débute même par un "sas anti-foot" dans lequel le visiteur est invité à se débarrasser de ses préjugés.

 

Cette préoccupation semble imprégner les présentations de l'événement. Le Journal de l'exposition s'intitule "Foot et clichés" et s'attache à démonter ces derniers: "Le foot n'a rien à faire dans un musée", "Le foot n'est qu'une affaire de fric", "Le foot, un sport de mecs", "Les tribunes repaires de fachos", "Tous des beaufs". Le dossier de presse commence par cette invitation: "Et si nous oubliions tous nos a priori sur le football?" On y lit, plus loin: "Et si nous osions accoler au mot 'football' les adjectifs 'social', 'culturel' et 'politique'?"

 

Faut-il encore démontrer, y compris dans un musée "des civilisations méditerranéennes" situé à Marseille, ville de football s'il en est, la légitimité du football comme objet social, culturel et politique digne d'intérêt, quoi que l'on en pense par ailleurs? Peut-être… Et peut-être ces précautions étaient-elles moins nécessaires pour convaincre le public que pour vaincre les résistances des acteurs institutionnels.

 

 

 

 

Promesses tenues

Heureusement, les commissaires de l'exposition Gilles Perez et Florent Molle ne se sont pas arrêtés à ce faux dilemme, et on doit saluer la réussite de celle-ci. La composition de son comité scientifique y est certainement pour quelque chose: y figurent l'ethnologue Christian Bromberger, les historiens Paul Dietschy et Sébastien Louis, le sociologue Albrecht Sonntag ou encore Raffaele Poli du CIES.

 

Organisée autour de trois thèmes – passion, engagements, mercatos – elle présente une douzaine d'espaces joliment scénographiés, en s'inspirant d'un stade, par le collectif espagnol Democracia. Elle est riche d'une grande diversité de supports et d'objets et tient la promesse que chacun y trouve son compte, les passionnés de ballon rond comme les autres.

 

Le questionnement sur la légitimité de ce sport à occuper un tel espace a probablement eu le mérite d'inciter les organisateurs à ne pas se livrer seulement à une célébration du football, mais tout autant à exposer ses aspects sombres et ses dérives. Ils montrent ainsi, presque d'emblée, la richesse passionnelle du supportariat, mais aussi la violence du hooliganisme.

 

 

 

 

Au bout des contradictions

"Nous sommes foot" rend justice à l'extraordinaire ampleur du football en tant que culture, et expose littéralement les innombrables contradictions de ce sport. À la fois instrument d'idéologies totalitaires et levier d'émancipation politique et sociale ; sport du peuple et industrie mondialisée ; jeu de bas d'immeuble et spectacle ultra-médiatisé ; vecteur de passion et d'affairisme, de joie et de corruption, de lien social et de haine, etc.

 

L'exposition met donc en scène une vision du football à la fois amoureuse et critique, à laquelle on ne peut qu'adhérer ici. "Sa marchandisation croissante a travesti notre vision de ce sport, elle nous a fait oublier les émotions premières qu’il véhicule", déclare Gilles Pérez.

 

Le commissaire prend plus explicitement position, autour de "l'idée utopique que le football est un bien commun nécessaire à la construction d’un bien commun des peuples". Avant de conclure qu'il faut "s’élever contre les appropriations marchandes et financières des passions populaires".

 

 


"Nous sommes foot". Jusqu'au 4 février au Mucem, Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée à Marseille. À noter le joli catalogue de l'exposition, qui prend la forme d'un hors-série de la revue Desports

Réactions

  • Jankulowski Desailly Galasek le 30/11/2017 à 13h20
    Cool! Je viens de m'installer à Marseille, je note pour y aller.

  • Ba Zenga le 30/11/2017 à 13h23
    Merci Jérôme pour le retour, je devrais y aller dimanche!

  • dugamaniac le 30/11/2017 à 14h00
    En tout cas elle est bien relayé cette expo marseillaise
    Surpris de retrouver le collectif espagnol Democracia qui avait participé à la biennale culturelle Agora à Bordeaux il y a quelques années.
    J'avais bien aimé leur travail cela dit.
    Mais je ne savais pas qu'ils existaient toujours.

La revue des Cahiers du football