La nandrolone est une substance qui provoque de nombreux rebondissement dans l'actualité de la lutte contre le dopage. La FIFA a ainsi fait sensation par la voix de son porte-parole, Andreas Herren, qui a un peu vite affirmé que la FIFA ne pouvait plus considérer le fameux anabolisant comme un produit dopant et ne sanctionnerait plus les joueurs contrôlés positifs. Cette position inattendue découlait d'une étude menée sur les joueurs professionnels suisses et qui concluait à la production naturelle de cette substance au-delà du seuil de métabolites autorisé de 2ng/ml (AFP 06/03/00). Il apparaît en fait que cette recherche non publiée date de 1998, était déjà connue et que ses conclusions seraient bien moins catégoriques.
La fédération internationale a très rapidement démenti une annonce dont les effets n'ont pas été amoindris pour autant, et rappelé que le sujet nandrolone serait abordé lors du prochain comité exécutif, les 23 et 24 mars. Le CIO a vivement réagi et rappelé sa détermination à sanctionner les fautifs, et le ministère de la jeunesse et des sports, après avoir réclamé de la FIFA de nouvelles assurances, a maintenu ses objectifs de répression et de prévention, prenant rendez-vous pour le conseil de l'Agence mondiale antidopage qui sera réuni le 22 mars.
Il semblerait en fait que la FIFA craigne d'être défaite par les recours que les avocats des "prévenus" ne vont pas manquer de porter devant les différentes juridictions. Ceux-ci invoquent en effet systématiquement le "doute scientifique" sur la production endogène. Christophe Dugarry s'est ainsi présenté devant les micros pour stigmatiser les instances, alors que l'hypothèse d'une absorption par le biais de compléments alimentaires reste la plus plausible et est de plus en plus défendue. Mais, induisant une responsabilité indirecte des sportifs, elle est évidemment moins séduisante à leurs yeux.