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Nayim 1995, un but tombé du ciel

Un jour, un but – Le 10 mai 1995 au Parc des Princes, David Seaman, gardien d’Arsenal, encaisse un but tombé du ciel. Une gaffe de dernière minute qui fait perdre aux Gunners la finale de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes.

Auteur : Christophe Zemmour et Richard Coudrais le 27 Mars 2014

 

 

Sur un dégagement en six mètres d'Andoni Cedrún, gardien du Real Saragosse, le ballon arrive dans le camp d'Arsenal. Pressé par Gustavo Poyet, Tony Adams repousse de la tête. Le ballon rebondit sur la droite du terrain, vers Mohammed Ali Amar, dit Nayim. Nous sommes à la dernière seconde du match. Le milieu des Blanquillos contrôle de la poitrine et tente une frappe impossible.

 

Nayim Seaman 1995

 


De quarante mètres

Arsenal-Saragosse, ce 10 mai 1995, c'est la finale de la Coupe des vainqueurs de coupes disputée au Parc des Princes. Les Londoniens sont les tenants du trophée, mais celui-ci a la réputation de toujours échapper à son détenteur. Le Real Saragosse a ouvert le score à la 68e grâce à son attaquant argentin Juan Eduardo Esnáider, auteur d’une splendide frappe du pied gauche en pivot. Huit minutes plus tard, les Gunners égalisent par John Hartson, l’incorrigible Ian Wright profitant de la confusion pour… faire croire qu’il est l’auteur du but.

 

Alors que l'on dispute les dernières secondes de la prolongation, les quelques quarante mille spectateurs du Parc se résignent à vivre la séance des tirs aux buts. Un exercice qu'Arsenal ne craint guère: David Seaman s’y est forgé une petite réputation, auréolé des trois penalties stoppés en demi-finale contre la Sampdoria de Gènes. Mais le ballon rebondit vers Mohammed Nayim. Le joueur hispano-marocain, sur le coté droit du terrain, ne peut servir son attaquant Esnáider, en position de hors-jeu. Il voit en revanche que David Seaman est avancé. Alors, pourquoi pas? Le milieu des Blancs sent le coup et tente sa chance. De quarante mètres.

 

La frappe du numéro 8 est légèrement fouettée de l'extérieur du pied droit. Le ballon s’envole dans la nuit parisienne. David Seaman le suit des yeux, sans s’inquiéter outre mesure. Il recule de quelques pas, mais il est persuadé que ce ballon va partir au-dessus. À moins que... Imperceptiblement, le cuir perd de l’altitude et semble bien piquer vers la cage. Le portier anglais recule encore de quelques pas. Cette fois c’est sûr, la trajectoire va se terminer juste sous la barre transversale. Seaman tente alors de boxer le ballon, mais saute un poil trop vite. Il ne touche le cuir que bien après son impulsion, au moment où il redescend, et ne peut qu’accompagner le ballon dans ses filets.


 

 

Une réplique en 2002

 

C’est l’un des buts les plus étonnants de l’histoire du foot. Mohammed Nayim court les bras levés, mais ne semble même pas y croire vraiment. Le staff espagnol gesticule dans tous les sens, alors que le banc londonien est tétanisé. David Seaman, lui, reste quelques instants allongé au fond de ses filets à essayer de comprendre. L'arbitre siffle la fin du match quelques secondes plus tard, validant la victoire du Real Saragosse et perpétuant cette malédiction du tenant de la C2 qui échoue en finale.

 

Longtemps, ce but de Nayim hantera les nuits de David Seaman. Il aura cependant l’occasion de se rattraper par la suite, tant avec Arsenal qu’avec la sélection anglaise. Un penalty détourné durant le Angleterre-Écosse de l’Euro 1996 en fera même un héros, au même titre que les tirs au but face à l'Espagne quelques jours plus tard. Mais en 2002, lors d’un quart de finale de Coupe du monde, l’histoire se répète avec un coup franc de quarante mètres du Brésilien Ronaldinho. Quelques pas de recul, une tentative de déviation désespérée et un ballon qui meurt dans les filets. La légende affirme que les Brésiliens avaient été briefés par leur capitaine Cafu qui, bien qu'il n'ait pas joué la finale, a parfaitement capitalisé son bref passage au Real Saragosse en 1995.

 

Mohamed Nayim, lui, est d'autant plus heureux du tour qu'il a joué aux Gunners qu'il fut longtemps joueur de l'ennemi juré Tottenham Hotspur. Le héros d'un soir n'a pas souvent marqué de buts (35 au cours de sa carrière, dont 5 seulement lors de ses quatre saisons à Saragosse), mais son inspiration du Parc a gravé son nom dans l'histoire du foot.

 

Réactions

  • José-Mickaël le 27/03/2014 à 02h48
    Ah, je m'en souviens, j'étais devant ma télé... J'étais bien sûr pour Saragosse vu qu'Arsenal avait éliminé le PSG (et en plus ils avaient battu la saison précédente Parme, équipe qui avait été merveilleuse en finale la saison d'avant). Bref, c'est un bon souvenir !

    Du coup je suis allé voir ce que devient Saragosse : ils sont descendus en 2è division l'an passé et sont actuellement englués dans son ventre mou. Pour une équipe qui a gagné deux coupes d'Europe...

    Sinon, je crois avoir reconnu Domenech à côté de Roustan. Je ne me souvenais pas qu'il avait été commentateur. Ou alors mon oreille me joue des tours ?

  • Lucho Gonzealaise le 27/03/2014 à 02h59
    Je me demandais justement qui était aux côtés de Balbir, je penchais plutôt pour Maroto ou Sled ?

  • Gouffran direct le 27/03/2014 à 05h32
    On dirait bien Domenech...

    Ils me semblent qu'un peu plus tard dans la diffusion ils dirent que son voulait dire "le bienheureux"...

    Mais quel but! Je m'en rappellerai longtemps de celui-là moi aussi.

  • Gouffran direct le 27/03/2014 à 05h34
    "Il me semble [...] son nom"... je fatigue moi.

  • Obiwan Kenobi le 27/03/2014 à 09h54
    J'adore cette série d'articles.
    La passion du foot c'est pas seulement se demander qui va gagner le prochain match du dimanche soir : c'est plus de 100 ans d'histoire, grande et petite, et de moments magiques, drôles, émouvants ou énervants...
    Et ces articles nous le rappellent régulièrement !


    Sinon je me pose deux questions.
    Au début de la vidéo on voit un chrono à 20 minutes et quelque. Vous êtes sûrs que c'était les dernières secondes de la prolongation ?
    Ce n'était pas un but en or, par hasard ? C'était dans ces années-là, il me semble.


    Et deuxième question : c'était déjà Fred Godard à la réalisation ?
    Parce que c'est juste terrible : gros plans sur les joueurs, angles improbables pendant le jeu...
    Et heureusement qu'il y a la description du but dans l'article, parce que moi, la déviation de la tête et le contrôle de la poitrine, je les ai pas vus !

  • El Mata Mord le 27/03/2014 à 10h11
    You're right JM, c'est bien Ray Do aux commentaires avec Didier Roustan.

  • et alors le 27/03/2014 à 10h12
    Tiens j'en ai un souvenir assez vif de ce but. Ce jour-là j'étais pour Arsenal et mon frère pour Saragosse... Et j'avais aussi le souvenir que confirment l'extrait et le commentaire d'Obiwan de n'avoir pas compris en direct ce qui s'était passé, de fait c'était bizarrement filmé.

  • Tonton Danijel le 27/03/2014 à 10h41
    José-Mickaël
    aujourd'hui à 02h48

    Cette saison-là, Arsenal n'avait pas éliminé le PSG (c'était la précédente), mais Auxerre en quart de finale. Je m'en souviens car le match aller aurait dû être diffusé sur TF1 mais ne l'avait pas été car des marques d'alcool avaient réussi à installer des panneaux publicitaires à Highbury, en infraction avec la loi Evin. Ce qui n'a pas empêché les Auxerrois de réaliser un petit exploit en arrachant le nul 1-1. Par contre, au match retour (diffusé sur TF1 en compensation), une boulette des défenseurs a permis à Wirght d'envoyer une praline dans la lucarne de Fabien Cool, et Moussa Saïb fracassera la transversale de David Seaman, pour une défaite frustrante 1-0 à l'Abbé Deschamps qui enverra les Gunners en demi contre la Sampdoria.

    Et sinon, je suis content que l'article prenne la peine de rappeler que David Seaman était un excellent gardien (et lors des deux confrontations avec le PSG puis Auxerre il avait largement contribué à l'élimination des deux équipes), notamment sur penalty, son gros défaut étant de parfois trop s'avancer. Mais loin d'être la burne intégrale parfois décrite dans les tabloïds (bon, après ils ont découvert David James donc ils ont un peu ré-étalonné leurs échelles de valeur...)

  • Paul de Gascogne le 27/03/2014 à 11h17
    "Une gaffe" de Seaman, c'est quand même bien rude. Sur ce genre de frappe, lorqu'elles tombent sous la barre, c'est quasiment but à chaque fois. Primo, parce que le ballon qui tombe du ciel c'est très inhabituel pour un gardien de but et donc le bon placement est plus compliqué à trouver (parenthèse : ça explique d'ailleurs que les gardiens soient un peu plus fébriles sur les frappes de la tête). Deusio, le ballon descendant à la verticale il faut une précision mais aussi une force décuplée pour réussir à en dévier la trajectoire. Contrairement à une frappe "horizontale" sur laquelle l'opposition d'une main ferme déviera suffisamment la trajectoire, il y a là une inertie (les physiciens corrigeront le terme certainement impropre) qui rend l'intervention beaucoup plus compliquée.

    Bref, pour moi il n'y a pas de gaffe, je trouve même sa réactivité et son déplacement plutôt très bon et rapide, même s'il se fait finalement tromper par l'effet de la frappe, qui sur une telle distance a une influence importante.

    Après, vous pourrez m'opposer que je suis gardien de but et que j'ai une réaction corporatiste. Vous aurez peut-être un peu raison.

  • Kireg le 27/03/2014 à 11h24
    T'es un gardien. T'as une réaction corporatiste !

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