Nice-Valenciennes sans arbitre
Dans le cadre de l’opération "Un monde sans arbitres, ayons le même maillot sans la même passion", la LFP a décidé de faire jouer un match de L1 sans aucun arbitre de centre, arbitre assistant ni quatrième arbitre. Résumé du match.
Auteur : Manuel Mary
le 27 Mai 2008
Le tirage au sort a désigné la rencontre Nice-Valenciennes, comptant pour la 35e journée du championnat, inspirant ce commentaire à Frédéric Thiriez: "Quand ça veut pas...".
20h. Coup d’envoi des autres matches de L1. Au Stade du Ray, Lilian Laslandes regarde sa montre à quartz et va frapper à la porte des vestiaires de VA en leur disant qu’il serait peut-être temps d’y aller. Les équipes sortent des vestiaires, et chaque joueur rentre sur le terrain à son rythme. La claudication de Cyril Rool est due à la présence de crampons de 28 au soulier droit, contre 16 au gauche.
20h23. Début du protocole. Les joueurs se serrent la main. Frédéric Antonetti chambre, un par un, les joueurs valenciennois. Antoine Kombouaré, interdit de banc, s’installe en tribune.
20h42. Coup d’envoi, donné par Lilian Laslandes. Sa transversale sort en touche. Tandis que Sébastien Roudet s’apprête à jouer la touche, Florent Balmont se jette en avant sur lui, les deux pieds décollés. Il agite très vite les bras, jugeant qu’il a joué le ballon. Soulevé de terre par Éric Chelle, il finit par admettre qu’il y avait peut-être un petit quelque chose, et VA joue le coup franc.
8e minute. Kombouaré se glisse subrepticement le long des gradins et s’installe sur le banc visiteurs. Il fait passer à Savidan la consigne suivante: "Joue à la limite du hors-jeu". Puis il précise: "Juste à côté de Lloris".
11e. Cyril Rool agrafe le maillot de Geoffrey Doumeng à sa manche droite. Florent Balmont sautille sur la cheville de José Saez, qui venait de le mordre.
15e. Savidan, hors-jeu d’une quarantaine de mètres, récupère une transversale de David Ducourtioux. Lloris s’interpose.
23e. Baky Koné s’infiltre dans la surface, mais Williams Martinez l’attrape par les cheveux, le fait tourner et l’envoie en corner. Lilian Laslandes insiste pour tirer un penalty, ce qu’il obtient après six minutes de discussion. En échange, VA réengagera en tirant un corner.
24e. Ederson marque le penalty après avoir stoppé trois fois sa course d’élan jusqu’à ce que Penneteau n’arrive plus à se relever. 1-0. Kombouaré crie au scandale, mais ne trouvant nul arbitre, va insulter trois stadiers. Le corner valenciennois ne donne rien.
31e. Rudi Mater joue une touche au pied. Sebo dévie sur Savidan, hors-jeu, qui égalise à bout portant. 1-1. Invectivé par un supporter niçois, Abdeslam Ouaddou monte en tribunes pour s’expliquer avec lui. Apaisé, il en profite pour prendre un kebab frites à la buvette. Antonetti le soupçonne de jouer la montre.
45e+18. Mi-temps, signalée par Lilian Laslandes qui constate que sa montre à quartz s’était arrêtée. Après une demi-heure de pause, il demande aux Valenciennois de bien vouloir revenir jouer la seconde période.
49e. José Saez retient Baky Koné, qui filait au but, par la gorge. Lilian Laslandes arrache une bande rouge de son maillot, la plie en quatre pour confectionner un carton, et tente d’expulser Saez. Comme il refuse de sortir du terrain, Apam lui attrape le cou et lui brise les cervicales.
55e. Souhaitant forcer la décision à onze contre dix, Antonetti fait sortir Apam et Kanté, et rentrer Bamogo, Modeste, Job et Padovani, ces deux derniers en rampant aux poteaux de corner.
66e. But de Nice, inscrit d’un smash par Olivier Echouafni. 2-1. Antonetti décrète que le match sera fini après vingt secondes de temps additionnel, et demande à ses joueurs de sortir du terrain. Il est toutefois trahi par l’horloge du stade, qu’il a omis d’avancer.
78e. À dix, VA pousse mais se heurte au mur dressé par les Niçois devant leur surface de réparation. Roudet ôte patiemment les briques, mais ses frappes sont systématiquement repoussées soit par Lloris, soit par Letizi, qui jouent côte-à-côte. Jeunechamp assomme tous les joueurs qui viennent dans sa zone, y compris Bamogo.
90e+16. Lilian Laslandes considère que le match est fini. Les Valenciennois refusent de le reconnaître, estimant qu’on en est à peine à la cinquantième minute, et continuent de jouer. Rool crève alors tous les ballons, un par un, à coups de crampons. Au cours de la bagarre générale, Kombouaré adresse le même coup de tête qu’en1993 contre le Real. Frédéric Antonetti est évacué sur une civière. Devant sa télé, Tony Chapron, radieux, reprend du gratin dauphinois.