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Nikepark : fascisme light et marketing lourd

La multinationale du sport a l’intention de déporter des milliers de jeunes consommateurs bien dressés dans son camp de La Défense. Petit décryptage de l’idéologie publicitaire selon Nike.
Auteur : Jamel Attal le 9 Juin 1998

 

A l’occasion du Mondial, Nike — propriétaire-exploitant de Ronaldo et de l’équipe du Brésil — ouvre un "Nikepark" sur le parvis de La Défense à Paris: parc d’attraction entièrement dédié à la gloire de l’équipementier, avec magasin, statue géante d’une chaussure à crampon (génial!), tournois pour les jeunes... On a vu à cette occasion une série d’affiches annonçant l’événement avec un graphisme dans un style explicitement fascisto-stalinien, qui nous ramène droit dans les merveilleuses années 30 (Nike n’existait pas mais Mussolini et Himmler si).

Le plus stupéfiant est que cette opération proclame non moins que la "République populaire du football", dont le Président n’est autre qu’Eric Cantona. Notre penseur, qui poursuit sa carrière de rebelle virtuel et d’homme-sandwich, a enregistré les textes des messages radio en les répétant très sérieusement, mais évidemment sans en changer le moindre mot. Des mots qui trahissent sans états d’âme leur idéologie publicitaire: "liberté" oui, mais "pour les footballeurs" seulement. "Jeunes de tous pays, rejoignez-nous", oui, à condition que les enfants du Pakistan ou d’Asie du Sud-Est restent sagement devant leurs établis pour fabriquer les chaussures, ballons et maillots de leurs cousins des pays riches.

"Joueurs-citoyens du Nikepark, consacrer chaque jour au football sept jours par semaine n’est encore pas suffisant. Nous aurons donc un huitième jour". En plein débat sur la réduction de temps de travail, cette profession de foi n’est pas sans ironie. Elle continue ainsi: "Nous nous entraînerons plus, nous ferons plus de passes et nous marquerons plus de buts"... et nous ne penserons plus jamais.

Le foot n’est plus un jeu mais un travail appliquant aux enfants sa propre violence. Intéressante conception du citoyen dans cette République qui proclame aussi son indépendance, c’est-à-dire son indifférence à tout ce qui ne relève ni du divertissement ni du commerce. Fun et business : les parcs d’attraction sont bien le symbole des industries du bonheur, camps de concentration aussi apolitiques que saturés des mythologies de la consommation, instruments d’abrutissement précoce... La République populaire du football de Nike est un univers totalitaire, qui dissimule derrière une idéologie paradoxalement aussi grossière et apparemment bénigne qu’efficace des formes d’aliénation qui touchent en premier les plus vulnérables. Ce n’est pas du football, c’est du marketing de masse.

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