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Nouveaux stades : aux trois quarts pleins, ou au quart vides?

Inaugurés dans l'enthousiasme il y a quelques mois, les nouveaux stades de Lille et Nice connaissent une affluence en demi-teinte. Analyse en chiffres et en infographies.

Auteur : Jérôme Latta le 17 Mars 2014

 

 
Présenté comme la clé de la progression économique du football français, le renouvellement du parc de stades, dans la perspective de l'Euro 2016, est bien avancé. Cependant, à deux ans de la compétition, seuls deux des nouveaux stades retenus sont achevés: le stade Pierre-Mauroy de Lille et l'Allianz Riviera de Nice, inaugurés respectivement en août 2012 et en septembre dernier. S'il est évidemment trop tôt pour dresser un bilan, ces dix-huit et six mois d'exploitation de part et d'autres livrent des indications intéressantes, en particulier concernant la fréquentation des deux enceintes.
 

On a donc compilé ici les données de leurs affluences. Les chiffres expriment des caractéristiques qui, sans être alarmantes, pointent les limites de ce que l'on peut attendre de nos enceintes flambant neuves.

 

Au-delà de l'effet de nouveauté

Avec 24.350 spectateurs de moyenne, Nice enregistre un gain de 14.000 spectateurs par rapport au Stade du Ray la saison passée. Ce bilan très positif est toutefois à pondérer dans la mesure où, si le taux de remplissage est passé de 55% à 71%, il se situe exactement dans la moyenne de la Ligue 1. Par ailleurs, l'effet de nouveauté ne semble pas avoir été durable: sur les six matches de la 18e à la 27e journée, le taux de remplissage est descendu à hauteur de 60% (pour le détail, voir sur le site de la LFP).

 

[cliquez sur l'image pour l'agrandir]

 

Infographie affluences remplissage stades Lille Nice
 

On observe à Lille une progression "brute" encore plus spectaculaire, de 17.000 spectateurs de moyenne au Stadium Nord en 2011/12 à 40.600 pour la première saison au grand stade. Le taux de remplissage a cependant perdu près de 6 points cette saison (à parcours comparable en championnat), correspondant à un déficit de 2.200 spectateurs en moyenne. Avec ses 75,8%, le LOSC ne figure plus qu'au 8e rang national, quatre places en dessous de la saison précédente. Pour Boris Helleu, maître de conférences à l’université de Caen et spécialiste de l'économie des stades, "un nouveau stade bénéficie d'un effet de nouveauté au-delà duquel il faut fidéliser le public. Le risque est de considérer qu'il constitue un outil suffisant, alors qu'il ne sert à rien s'il n'y a pas la stratégie de marketing et de fidélisation qui va avec."
 

Pour les deux stades, la fréquentation apparaît très liée à l'affiche proposée, avec des variations très importantes – à hauteur de 12.000 spectateurs à Lille, 15.000 à Nice, cette saison. À Nice, la fréquentation traduit une certaine corrélation avec le classement de l'équipe: 4e à la 7e journée, l'OGCN est ensuite retourné à l'anonymat du milieu de tableau. Boris Helleu confirme que "la consommation du spectacle sportif est en France très axée sur la dimension sportive du 'produit' – l'affiche, l'enjeu, la qualité de la compétition." De ce dernier point de vue, la Ligue 1 n'a pas les arguments de la Premier League, malgré le regain d'attractivité proposé par le Paris Saint-Germain ou l'AS Monaco. Pourtant, "un nouveau stade peut permettre de déconnecter la consommation du spectacle de l'enjeu sportif pour proposer une expérience qui n'en dépende plus seulement. Mais c'est un travail de longue haleine." Travail qui échoit au stadium manager, dont sont justement pourvus les deux arènes du Nord et des Alpes-Maritimes.
 

 

Des affluences fragiles

Différents facteurs ont pu jouer sur cette série assez courte de données, comme les conditions météorologiques, l'hiver étant moins favorable au déplacement des spectateurs. Même si les coûts d'utilisation augmentent, les recettes des deux clubs ont progressé significativement. Il reste que ces chiffres témoignent d'une certaine fragilité des affluences en France, et posent la question d'un éventuel surdimensionnement. Systématiquement invoqués pour inviter la France à combler son "retard", les modèles allemands et anglais ne sont pas transposables ici, pour la raison qu'ils reposent sur une culture du supportariat et un attachement aux clubs qui n'existe en France ni dans son ampleur, ni dans sa profondeur. En Premier League cette saison, 17 clubs présentent un taux de remplissage supérieur à 93%. En Bundesliga, 14 stades ne descendent pas en dessous de 90%, et les scores les moins bons ne sont pas le fait des mal classés (voir aussi notre infographie interactive sur la fréquentation dans les cinq "grands" championnats européens depuis 1980).
 

"Le manque de culture sportive est un facteur, mais l'offre en est un autre", selon Boris Helleu, qui estime qu'en France – au-delà de la qualité du championnat – la marge de progression est importante: "L'exploitation commerciale ne consiste pas seulement à fixer la tarification des loges ou à compter le nombre de sandwiches vendus dans les buvettes. Il faut faire revenir les fans et cela va au-delà de la seule stratégie marketing: il s'agit aussi d'instaurer un dialogue, un relationnel avec les fans. Les clubs ne se préoccupent que depuis peu de savoir qui est leur public, qui sont leurs clients." Au vu du traitement réservé aux Ultras, on mesure le chemin à parcourir…

 

Pas de places pour tout le monde ?

Pour le seul compte de l'Euro 2016, il y aura, en ajoutant Lyon et Bordeaux à Lille et Nice, quatre stades parfaitement modernes, deux stades significativement transformés (Saint-Étienne, Marseille), trois stades rénovés (Bollaert à Lens, le Stadium à Toulouse, le Parc des Princes à Paris). S'ajoutent d'autres projets de rénovations ailleurs (Montpellier) et un nombre important de "petits" stades récents (Reims, Valenciennes, Le Havre, Le Mans, Grenoble). Si des désastres restent possibles comme pour les deux dernières enceintes citées, pour la plupart elles vont servir les intérêts de leurs clubs utilisateurs qui, à l'exception de Lyon, sont peu engagés financièrement. Du moins si les performances sportives suscitent suffisamment d'engouement pour que les effets de levier opèrent vraiment. Or, on peut craindre qu'il n'y ait pas assez de places pour tout le monde dans les bons wagons, d'autant que deux sont déjà préemptées par le PSG et l'AS Monaco.
 

On mesurera, dans les mois et les années suivant l'Euro (dont la réussite elle-même sera un facteur important), le bénéfice réel d'une rénovation du parc de stades français qui ne sera, en tout cas, pas la panacée annoncée, et sur laquelle de nombreuses incertitudes s'étendent. Comme unité de mesure, le taux de fréquentation rapporté aux dépenses publiques consenties s'imposera. Avant la consultation du classement UEFA.

 

Réactions

  • le Bleu le 17/03/2014 à 08h04
    A partager avec un proche, un parent, un ami, et plein de mecs de droite.

  • Sens de la dérision le 17/03/2014 à 09h07
    "Les clubs ne se préoccupent que depuis peu de savoir qui est leur public, qui sont leurs clients." Au vu du traitement réservé aux Ultras, on mesure le chemin à parcourir…"

    Mais justement la France ne souffre-t-elle pas de cet aspect supporter=ultra=bas du front pour une majeure partie de la population ?
    Quid du phénomène ultra en Angleterre par exemple ? Il me semble qu'il est assez mal ou, en tout cas, moins important que par le passé.
    Quid du même phénomène en Italie, berceau si je ne m'abuse du mouvement Ultra ? Pourquoi les affluences se sont-elles gravement érodées depuis le début des années 2000 ?

    Il manque quand même une donnée importante à mon sens : dans le cas de Nice par exemple, si l'Allianz Riviera n'est pas toujours pleine, elle draîne quand même plus de public que le maximum du Stade du Ray (18696 pour le Stade du Ray selon Wikipedia contre une affluence la plus basse de 18629 contre Ajaccio). Du coup le club y est gagnant et pas qu'un peu !

  • Cebrik Jécluse le 17/03/2014 à 09h19
    Mouais... je ne suis pas un partisan de la construction de nouveaux stades pour pleins de raison. Et en particulier environnementales. Cependant je trouve que cet article ne dégage pas vraiment d'idées nouvelles si ce n'est de sous-entendre maladroitement tous les arguments déjà avancés contre la construction des nouveaux stades, et tous les poncifs classiques sur Liguain vs. "Grands Championnats".

    "S'il est évidemment trop tôt pour dresser un bilan": tout est dit.

    Parce que je caricature, mais, la ligue huns n'a jamais eu les taux de remplissage de la bundesliga à quelques exceptions près, et mathématiquement, 60% de 40000, c'est toujours plus de places (plus chères) que 60 de 25000... En plus avec l'Euro, les dons généreux des deniers publiques et l’organisation des spectacles de Johnny ou de Bigard, ça sera toujours rentable pour quelqu'un, surtout si on vire les emmerdeurs d'ultra.

    Encore une fois, je caricature. Mais je trouve cet article vraiment léger. Et c'est bien dommage car ce sujet sur les nouveaux stades soulève beaucoup de choses, mais qui ne sont ici qu’effleurées du bout des doigts.

    ça doit être la première fois que je suis déçu d'un article de Jérôme latta.

  • Jamel Attal le 17/03/2014 à 09h58
    @Sens de la dérision
    aujourd'hui à 09h07
    "Il manque quand même une donnée importante à mon sens (...)"
    ---
    Si si, elle y est.

    @Cebrik Jécluse
    aujourd'hui à 09h19
    Désolé de la déception, mais cet article n'avait pas vocation à produire une vision globale, des "idées nouvelles" et des conclusions définitives, c'est bien annoncé (d'ailleurs tu le rappelles toi-même...). Dans la thématique "Stades et supporters", tu devrais avoir de quoi mieux satisfaire ton appétit.

    Regarder les données déjà disponibles sur les deux premiers "grands nouveaux stades" prévus pour l'Euro me semble quand même présenter un intérêt en soi, et permet de resituer les enjeux. Ne sous-estime pas, par ailleurs, le travail nécessité par la collecte et la mise en forme de données (qui me semblent utiles, donc, ainsi que l'éclairage de Boris Helleu).

    PS : sur les taux de remplissage, ton post paraphrase mon texte - en moins bien ;)

  • Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà le 17/03/2014 à 10h05
    Jamel Attal se fait passer pour l'auteur alors que l'article est signé Jérôme Latta. On me la fait pas à moi.

  • TiramiSuazo le 17/03/2014 à 11h19
    Sens de la dérision
    aujourd'hui à 09h07

    Quid du même phénomène en Italie, berceau si je ne m'abuse du mouvement Ultra ? Pourquoi les affluences se sont-elles gravement érodées depuis le début des années 2000 ?

    ===========
    Pour avoir vécu en Italie dans les années 2000, plein de paramètres sont à prendre à compte:

    - Suite à de nombreux débordements dont l'apogée avait été lors d'un derby sicilien en 2006 (de mémoire) à Messine qui avait engendré un mort, le gouvernement avait pris à bras le corps l'organisation des matchs de Serie A et B.
    A savoir:
    * interdiction de déplacement de TOUS supporter
    visiteur pour certains matchs critiques.
    * décision du préfet pour décaler le match qui peut être annoncée dans la semaine qui précède
    * création de la carte du supporter (fichage en règle)
    * commission de sécurité intraitable pour chaque stade (stades de 20000 places devenant des stades de 12 à 13000)

    - Les droits TV avec Sky et Mediaset ont généré en Italie de belles rentrées mais les TV veulent maintenant du foot tous les jours et pas uniquement le dimanche.
    Ce qui engendre:
    * moins de déplacements des supporters adverses (bon point pour la sécurité)
    * mais aussi moins de supporters locaux, pas facile de se rendre au stade le dimanche à 12h30 ou le lundi à 20h45.

    Difficile de se passionner pour un championnat qui a subi tant de changement en une dizaine d'années.
    Pour rappel dans les années 90, 8 matches le dimanche à 15h et un seul match décalé à 20h30.
    Seuls les matchs du dimanche de Pâques étaient avancés au samedi voire la journée avant la trêve de Noël.
    Certaines équipes étaient contraintes de jouer le dimanche à 15h avant de jouer la C3 le mardi soir...

  • Sens de la dérision le 17/03/2014 à 11h47
    Merci pour les infos TiramiSuazo : c'est très intéressant surtout qu'on dirait que certaines routes sont empruntées par la France.

    Jamel Attal
    aujourd'hui à 09h58

    @Sens de la dérision
    aujourd'hui à 09h07
    "Il manque quand même une donnée importante à mon sens (...)"
    ---
    Si si, elle y est.
    ----
    Oui sans doute mais pas sur les infographies. Et à peine plus dans le texte. Du coup on a l'impression que les grands stades ne servent à rien car pas assez remplis mais ils drainent quand même plus de supporters !

  • Jamel Attal le 17/03/2014 à 11h59
    @Sens de la dérision
    Sans déconner ?

  • Cebrik Jécluse le 17/03/2014 à 14h32
    @Jamel Attal

    Ce n'est donc pas Jérôme Latta l'auteur, cela explique ma déception. :P

    Non sans rire, je crois que j'ai mal exprimé le pourquoi de ma déception:

    "Désolé de la déception, mais cet article n'avait pas vocation à produire une vision globale, des "idées nouvelles" et des conclusions définitives, c'est bien annoncé (d'ailleurs tu le rappelles toi-même...)." ---> c'est bien ce que je lui reproche, de ne produire qu'une vision globale et des interprétations de données qui me semblent être un peu prématurées.

    Et je ne sous-estime jamais le travail (souvent ingrat et fastidieux) effectué sur la collecte des données. Ce n'est absolument pas cela que je critique.

    Du (très)fond de ma pensée, cela ressemble plus à un dossier de presse ou chaque point peut être analysé séparément et/ou en interaction les uns avec les autres laissant à chaque fois la place pour un article.

    Forcément, le manque de données dans le temps oblige à rester très suspicieux des tendances que l'on semble y extraire et cela rend l'article superficiel dans son analyse. C'est pour cela que j'ai été déçu. Cependant, il est fort probable que la même démarche sera 1000 fois plus intéressante avant l'euro 2016, et quelques années après l'euro. Tout en scrutant le bulletin de santé des clubs résidents.

    En conclusion, je trouve cet article vraiment prématuré.

  • Marius T le 17/03/2014 à 14h45
    Je voudrais bien voir si les objectifs fixés aux commerciaux de l'OM pour dealer les nouvelles loges et autres services seront atteints.
    Et les 40000 abonnés annoncé par le Majordome.
    Après la catastrophe sportive aura-t-on un accident commercial.

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