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Oeil tranquille pour penalty réussi

Invité : When Saturday Comes – Des chercheurs ont testé l'efficacité de la méthode de concentration visuelle baptisée "Quiet Eye" dans l'exercice des tirs au but.

Auteur : Simon Creasey le 16 Avr 2013

 


Un nouvel article de
When Saturday Comes traduit sur les Cahiers du football, issu du numéro d'avril. Titre original: Spot Check.


* * *


Au cours des dernières années, plusieurs recherches ont porté sur la meilleure façon d'exécuter un penalty avec succès, avançant telle ou telle théorie, comme celle recommandant de tirer fort au centre du but ou celle qui déconseille de tirer deux fois de suite au même endroit (puisque les entraîneurs des gardiens étudient les habitudes des tireurs). Une nouvelle vient d'être développée par les docteurs Greg Wood et Mark Wilson de l'Université d'Exeter.
 


Point de fixation

Les deux chercheurs ont en effet décidé de mesurer en quoi la méthode dite du "Quiet Eye" (QE – "œil tranquille"), une technique de concentration visuelle et d'entraînement qui consiste à fixer un point durant un temps donné avant et pendant l'exécution d'un geste, permettrait d'améliorer le taux de réussite des tireurs de penalties. De précédentes recherches menées dans des disciplines comme le golf et le tir avaient indiqué que les sportifs ayant suivi un entraînement au Quiet Eye ont moins de chances de perdre leurs moyens sous la pression. Aussi les deux universitaires ont-ils scindé en deux un groupe de vingt footballeurs universitaires pour les soumettre à un entraînement aux tirs au but.
 

Les deux groupes furent équipés de systèmes portables de "eye tracking" et informés que l'endroit optimal où expédier la balle, pour battre le gardien, était l'une des deux lucarnes. Mais tandis que les membres du premier groupe pouvaient s'entraîner à tirer les penalties comme bon leur semblait, ceux du second suivaient un programme spécifique. Ce dernier leur enseigna, selon la méthode QE, comment coordonner leur regard et leur cible en s'entraînant à fixer une lucarne avant d'y diriger leur tir. Pour évaluer la correspondance entre l'intention et la réalisation, il était demandé aux tireurs de fixer celui-ci durant une seconde ou deux avant leur course d'élan, pour permettre aux chercheurs d'identifier le point-cible, avant de ne plus fixer que le ballon (voir la vidéo). [2]
 


L'habileté plutôt que la loterie

Alors que le groupe qui s'était entraîné sans consigne ni méthode particulière n'enregistra aucune progression de ses résultats au cours de a phase d'entraînement, le groupe "QE" améliora très significativement son efficacité, avec des frappes beaucoup plus précises. Après cinq semaines d'entraînement, les deux groupes participèrent à un concours de tirs au but dont l'équipe gagnante emporterait un prix de mille livres sterling. Pour augmenter la tension et se rapprocher des conditions de stress d'un match, il fut dit aux cobayes qu'ils allaient affronter un gardien de but différent de celui qui avait participé à leur entraînement: un gardien supposé avoir joué à un meilleur niveau, par ailleurs spécialiste de l'exercice. L'équipe QE perdit une partie de son avantage, mais conserva une précision supérieure.
 

 


(photo : cc Wikipedia / Markus Unger)

 

"Ce que nous présumons, c'est que la méthode du Quiet Eye peut améliorer la coordination entre la vision et l'action – viser et tirer – et qu'elle présente des avantages supplémentaires en termes de maîtrise, au travers de la conviction que la réussite du tir va plus dépendre de l'habileté du tireur que d'une simple loterie", explique Wilson. "La méthode a un puissant effet psychologique dans la mesure où, l'anxiété étant corrélée à l'incertitude, elle tend à les réduire. Choisir un point-cible et y adresser son tir oriente la concentration du tireur vers un objectif positif, et l'aide à écarter des pensées moins productives comme celles envisageant la possibilité d'un échec: 'Oh m..., j'ai peur' ou 'Que va-t-il se passer si je rate?'"
 


Avantage psychologique

Tout aussi importante est la présomption que l'entraînement "QE" aide aussi les tireurs à faire abstraction des techniques de déconcentration employées par certains gardiens. Dans un précédent protocole de recherche, Wilson et Wood avaient établi qu'un gardien bougeant pour distraire les tireurs abaisse significativement leur efficacité: durant les expériences, les portiers recourant à divers moyens de ce genre (mouvements de bras par exemple) haussaient à près de 21% la fréquence de leurs parades, contre 9% aux gardiens restant immobiles.
 

"La réalité est que le tireur bénéficie d'un net avantage, mais les footballeurs et les commentateurs laissent souvent penser que l'exercice accorde autant de chances au gardien", estime Wilson. Quoi qu'il en soit, cette nouvelle étude suggère qu'entreprendre un entraînement spécifique avec la méthode du Quiet Eye permet de rétablir l'avantage, dans la mesure où les tireurs qui savent pouvoir mettre dans le mille, même quand ils subissent une forte pression, vont se présenter au point de penalty avec un surcroît de confiance qui ne peut qu'augmenter leurs chances de réussite. Après "On joue comme on s'entraîne", on tire les penalties comme on s'y entraîne?
 

[1] Technologies de suivi du regard, notamment utilisée en marketing ou en publicité, et pressenties pour les prochaines générations d'ordinateurs et terminaux mobiles. [NdT].
[2] Le détail de la méthodologie est exposé dans l'étude, consultable en anglais. Elle est relativement complexe, explique certains choix et comporte de nombreux dispositifs de mesure non précisés dans l'article [NdT].

 

 

 

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Réactions

  • Toto le Zéro le 16/04/2013 à 09h13
    Question un peu provoc' : WSC traduit-il également en Anglais des articles des Cahiers de temps en temps?

  • Jamel Attal le 16/04/2013 à 10h12
    Ils aimeraient bien, et nous aussi, mais n'ont pas de traducteur à disposition...

  • Toto le Zéro le 16/04/2013 à 10h59
    Alors, s'il y a moyen, je peux essayer...

  • Loscultation le 16/04/2013 à 11h46
    Intéressant, mais dommage que l'expérience n'ait été faite que sur 20 personnes... Statistiquement, ca ne veut pas dire grand chose, d'autant que les joueurs à qui on donne une technique peuvent s'améliorer du simple fait qu'ils pensent qu'ils vont s'améliorer ! Sans compter que si pendant 5 semaines j'apprends à viser une lucarne, regard calme ou pas regard calme, il est probable que je finisse par mettre plus de lucarnes que si je fais 5 semaines de concours de tirs aux buts sans objectif avec des potos.

  • Marius T le 16/04/2013 à 11h51
    J’ai déjà fait ce type de test, une séance en fin de tournoi, après bières, saucisson et rosé par 35 degrés à l’ombre.

    Nous avons failli ne pas prendre le repas du soir.

    Tout est question de technique. Le regard n'a rien à voir, c'est les pieds qui sont importants.

  • Josip R.O.G. le 16/04/2013 à 12h04
    C'est comme à la pétanque en fait.
    Et là je vais m'entrainer à viser ma poubelle avec des boules de papier pour voir si ça marche.

  • Josip R.O.G. le 16/04/2013 à 12h05
    Yesssss!!!!!

  • Gabriel Heinze Sergent García Rafa Márquez le 16/04/2013 à 12h33
    Article intéressant, même si comme le signal Loscultation la statistique est trop faible pour en tirer de conclusion claire.

    A propos des meilleurs statistiques d'arrêts pour les gardiens qui bougent, je suis d'accord pour l'effet psychologique sur le tireur, mais n'y aurait-il pas aussi un effet psychologique sur le gardien lui-même? En gros, en se déplaçant ou en agitant les bras il aurait l'impression de mieux contrôler la situation, plutôt que de subir le choix du tireur? (désolé pour la psychologie de comptoir)

  • Jamel Attal le 16/04/2013 à 13h56
    Pour les férus de méthodologie, l'étude donnée en lien est assez intéressante dans la mesure où elle précise le protocole et envisage bien les biais possibles.

    Les auteurs sont de toute façon mesurés sur les conclusions, dans la mesure où, en conditions de "compétition" (le concours de tàb), l'équipe QE n'a pas confirmé son avantage en conditions d'entraînement simple.

    @Toto le Zéro
    Il faudrait nous écrire via le formulaire "contact". Merci.

  • xTieum78x le 16/04/2013 à 16h44
    Et les gardiens chargés d'arrêter les tirs QE, ils ont pas compris au bout d'un moment qu'il suffisait de suivre le regard des tireurs pour savoir de quel côté plonger ?
    Perso, plat du pied en force au ras du sol près du poteau, ça ne m'a que rarement trahi... J'touche du bois.

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