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Passe en retraite : Mickaël Pagis

Rendons hommage à ceux qui nous quittent et inaugurons notre rubrique nécro (pour les petites morts) en commençant par celle d'un artiste déjà regretté.
Auteur : Ronald Déboire le 9 Août 2010

 

Un centre venu de la droite, un amorti de la poitrine à l'entrée de la surface de réparation, un rebond du ballon au sol et une demi-volée du pied droit pleine lucarne (1). Limpide. C'était le 13 janvier dernier, à Lille, en huitième de finale de Coupe de la Ligue, Mickaël Pagis inscrivait le dernier but de sa carrière professionnelle, le seul d'une ultime saison au cours de laquelle il n'aura participé qu'à cinq matches officiels avec le Stade Rennais. Ça fout le cafard.
C'était prévisible. Dés son arrivée au club l'été dernier, Frédéric Antonetti annonce la couleur: Pagis est un attaquant parfait pour évoluer dans un 4-4-2, sa nouvelle équipe jouera en 4-2-3-1. L'entraîneur corse n'est pas du genre à changer d'avis, et Pagis achève sa carrière de footballeur professionnel comme il l'a entamée: en toute discrétion, pour ne pas dire dans l'anonymat.

pagis_retraite.jpg

Croco mordant
Formé au Stade Lavallois, Pagis y débute en deuxième division lors de la saison 93/94. Le club navigue alors en milieu de tableau, mais le natif d'Angers peine à s'y imposer, malgré un talent évident. Après une première expérience plus convaincante (13 buts en 26 matches) à l'échelon inférieur lors de la saison 95/96, en prêt à Châtellerault, il part à l'été 98 pour tenter une nouvelle fois sa chance en National avec le Gazélec Ajaccio. Bien lui en prend. Le GFCOA échoue à deux points de la montée, mais il termine meilleur buteur avec 17 réalisations. Et retrouve la D2 en rejoignant Nîmes.
Pour sa première saison dans le Gard, Pagis affirme ses bonnes dispositions de buteurs (16 réussites au compteur) et un tempérament de sanguin (7 cartons jaunes et 4 rouges) qui ne s'atténuera que sur le tard, pour preuve les respectables totaux de 69 avertissements et 8 expulsions depuis la saison 96/97 (Source LFP)


Fernandez, la main de l'ange
La même année, Sochaux manque d'un rien la montée en D1. Son équipe à nouveau à la lutte pour l'accession six mois plus tard, Jean Fernandez l'enrôle au mercato hivernal pour apporter une touche technique en soutien des flèches Frau et Santos. Les Doubiens remportent le titre, puis accrochent l'Intertoto pour leur retour dans l'élite.
Guy Lacombe remplace alors Fernandez parti pour Metz. Pagis rayonne, Sochaux termine 5e et finaliste de la Coupe de la Ligue, puis les relations avec son entraineur se tendent, et jouant beaucoup moins, il rejoint Strasbourg à l'aube de la saison 2004/05. Il y forme avec Niang un des meilleurs duos offensifs de L1, mais le Sénégalais s'en va à l'OM l'été suivant, et le RCS coule en fond de tableau. C'est là que vient une nouvelle fois le chercher Fernandez, désormais coach de l'OM – à la recherche d'attaquants plus crédibles que Gimenez, Mendoza ou Koke – et qui reconstitue la prolifique association.

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"Vas-y Micka, dis-leur combien de buts m’a marqué Djibril à l’entraînement depuis qu’il est arrivé".

Dernière à Rennes
Hélas, encore une fois, Fernandez abandonne son poulain quelques mois après lui avoir offert un club et une exposition enfin à la hauteur de son talent. À Marseille, il devient aux yeux de tous le "Pagicien", un joueur "pagistral". De tous les néologismes dérivés des patronymes de footballeurs, combien tombent aussi justement sous le sens que celui-ci? Combien de footballeurs, seulement, peuvent se prévaloir de ce statut de chouchou des esthètes en se révélant aussi tard? (il arrive en L1 à vingt-huit ans et à l'OM à plus de trente-deux).
Il faut dire que Pagis est un oiseau rare: le buste droit et la tête levée même dans ses courses, il n'est pas spécialement rapide, ni endurant, ni puissant. Son jeu est fait de prises de balles soyeuses, de déviations et passes à une touche, de reprises de volées et de ballons piqués. De semelles en avant et de mauvais coups aussi, ponctuellement. Il évoque un autre ancien Marseillais, Cantona. Son ancien président à Laval, à ses débuts, l'avait annoncé comme "un nouveau Van Basten", alors que son équipe atteignait les demi-finales de la Coupe de France…

C'est finalement en Bretagne, après l'arrivé de Djibril Cissé à l'OM en 2007, que Pagis est venu chercher du temps de jeu pour assouvir encore un peu son amour du beau geste. Aujourd'hui, Laval est toujours en D2, Sochaux se bat pour le maintien, Châtellerault, le Gazélec et Strasbourg sont portés disparus, Cissé est en Grèce, Gyan est l'avant-centre de Rennes, Brandao celui de Marseille, et le temps de jeu de Pagis définitivement achevé. Vraiment, ça fout le cafard.

pagis_cantona.jpg
Continue dans cette voie, petit, et toi aussi, un jour, tu feras la connaissance de Mookie.


Les points retraite de Mickaël Pagis

La meilleure saison
2004-2005. Sous la houlette de Jacky Dugueperoux, Strasbourg gagne la coupe de la Ligue. Pagis inscrit un doublé en quart de finale, réussit l'ouverture à l'origine du premier but en finale puis décale Devaux sur le second. Avec quinze réalisations, il se place à la deuxième place du classement des buteurs les plus prolifiques du championnat, derrière Frei mais devant Pauleta.

La pire saison
2003-2004. Beaucoup moins utilisé que par le passé, il marque un seul but en championnat et vit les matchs européens face à Dortmund et l'Inter surtout depuis le banc.

Le meilleur moment
Ce triplé mémorable face à Lyon en 2008 (2).

Le pire moment
L'annonce de l'arrivée de Guy Lacombe au Stade Rennais, probablement.

Le meilleur ami
Mamadou Niang

Le pire ennemi
Juan Ángel Krupoviesa

La reconversion souhaitable
Conseiller technique des attaquants du Stade Rennais. Souhaitable pour eux surtout.

La reconversion à éviter
Conseiller technique des attaquants du Stade Rennais. Non vraiment, il risque de déprimer.


(1) Voir la vidéo (vers 1'50''). 
(2) Voir la vidéo.

Réactions

  • sansai le 09/08/2010 à 02h45
    lien. Carrément.

    Ecoutez les gars, j'ai un deal à vous proposer. On a juste le président qu'il vous faut. Ca fait 3 ans qu'il se fait la main dans le coin. Il est riche, et il a aucun souci pour mettre la main à la poche quand c'est nécessaire.
    Il demande probablement rien de mieux que de rejoindre enfin la vraie capitale de la Bretagne.

    En plus, vous au moins vous respectez visiblement ses origines polonaises, et ça c'est très impeurtant.

    Enfin bref. Goodbye Micka, et merci d'avoir joué au foot.

  • DarkZem13 le 09/08/2010 à 09h28
    Très joli hommage à ce joueur magnifique que je regrette depuis déjà un petit moment. Je ne l’ai vraiment découvert qu’à son arrivée à l’OM et quelle ne fut pas ma déception quand il en est parti. Surtout que je le trouvais autrement plus élégant que Cissé. Il m’est rarement arrivé de tomber aussi rapidement sous le charme d’un joueur. Ciao l’artiste et encore merci.

  • Tonton Danijel le 09/08/2010 à 09h32
    Pagis a éclos tellement tardivement que j'ignorais qu'il faisait partie de l'épopée Lavalloise en coupe de France 1992-1993. Bonne retraite l'artiste!

  • Madar m'a tuer le 09/08/2010 à 09h37
    Le joueur le plus esthète que j'ai pu voir à Sochaux.
    Dommage qu'il n'ait jamais traversé la manche.
    Merci à toi.

  • ad OMinem le 09/08/2010 à 09h56
    waaaah le premier et le troisième but contre Lyon.....

    Surtout le premier d'ailleurs, là où un autre joueur l'aurait mise forte et au-dessus (ballon vraiment dans les pieds, voire limite déjà derrière le pied d'appui au moment de la frappe).

  • JeanBen le 09/08/2010 à 10h15
    Tonton Danijel
    lundi 9 août 2010 - 09h32

    Je pense plutot que c'est l'épopée suivante, en 97, à laquelle Pagis a participé

  • semtex le 09/08/2010 à 12h57
    Je ne comprends pas le "pire moment". Avant l'arrivée de Lacombe, Dréossi ne plaçait pas Pagis à son poste de "9,5", et sa carrière aurait pu s'arrêter là. Au contraire, c'est l'arrivée de Lacombe qui l'a relancé, en le replaçant au bon endroit. Ensuite, si l'a moins joué en 2009, c'est tout simplement parce qu'il a réalisé une série de matchs allant du quelconque au très mauvais.

  • Henry golera-t-on encore? le 09/08/2010 à 14h39
    Micka a beau être un pagicien c'est sa nonchalance et ses séries de matchs quelconques entre deux moments pagiques qui ont précipité sa fin de carrière.

  • Alain Delon? Non Alain Deroin. le 09/08/2010 à 15h21
    Il s'est passé quoi entre lui et Krupo?

  • L'héroïk Cana le 09/08/2010 à 16h11
    Merci Mr Pagis, la grande classe sur un terrain.
    Qui sait, s'il s'était révélé un peu plus tôt dans sa carrière, il aurait pu porter un peu plus le maillot Bleu. Il finit avec une carrière honorable, mais un peu frustrante pour ses admirateurs.
    Clap, clap, quand même.

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