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Peter Schnittger l'Africain

Un simple coopérant est devenu le plus emblématique des nombreux entraîneurs allemands ayant travaillé en Afrique. Peter Schnittger lança les Lions du Sénégal, et de la Côte-d'Ivoire au Cameroun, en passant par le Bénin ou l'Ethiopie, sa carrière de retrace une histoire du football de ce continent…
Auteur : Satta Massagana le 20 Jan 2002

 

Si l’on souligne régulièrement le rôle des entraîneurs français en Afrique, on évoque plus rarement celui des techniciens allemands, souvent dépêchés par un organisme fédéral d’aide au développement, la GTZ (Gesellschaft für technische Zusammenarbeit, Société pour la coopération technique). On peut citer Manfred Höner (Zaïre, Sénégal), Karl Heinz Weigang (Mali, Gabon, Cameroun), Otto Pfister (Zaïre, Ghana, Togo, Sénégal, Egypte), Reinhard Fabisch (Zimbabwe) et tout récemment Wilfried Schäffer qui vient de prendre la direction des Lions indomptables.

Mais le plus emblématique de ces éducateurs est sans doute Peter Schnittger, employé par la GTZ depuis plus de trente ans. Il restera comme un des acteurs principaux du développement du football africain, même s’il est loin d’être le plus titré. Au travers des sélections qu’il aura marquées fortement (Côte d’Ivoire, Cameroun et Sénégal, entre autres), Schnittger reste un des personnages forts de cette CAN 2002, la mémoire vivante du football d’un continent qu’il connaît par cœur.

Le bourlingueur de l’Afrique du football
Ce modeste professeur de sport originaire de Hanovre découvre l’Afrique en 1968, la Côte d’Ivoire plus précisément. Le continent et ses habitants le subjuguent tout de suite. L’idylle dure encore. Schnittger obtient ainsi ses premiers résultats en menant les Eléphants en demi-finale de la CAN 1970. A l’issue, il prend en charge d’une part les Lions indomptables, et il construit d’autre part ce qu’il surnomme le Bayern du Cameroun, le Canon de Yaoundé. Prolongeant le travail du Français Dominique Colonna (CM 58, Stade Rémois), il forme ainsi la première génération dorée du football camerounais (Emmanuel Mvé, Ndoga, Nlend Paul, Tsébo, Ndongo Gaston) qui remporte la coupe d’Afrique des clubs champions en 1971, et accède à la troisième place de la CAN.

Les hasards des mutations de ce coopérant lui feront connaître ensuite son expérience la plus difficile à la tête de la sélection éthiopienne. L’objectif est de préparer l’équipe à la CAN 1976, mais éclate alors la guerre qui mènera à l’indépendance de l’Erythrée. Des joueurs disparaissent soudainement sans qu’il puisse obtenir de leurs nouvelles, lui-même craint pour sa vie et découvre une "cruauté inhumaine". Le moment est alors venu de commettre une infidélité à l’Afrique, mais après deux ans passés en Thaïlande, Schnittger se rapproche déjà. A Madagascar, un des pays les plus pauvres de la planète, il s’efforcera de développer des structures locales pour la pratique du football. Et après un passage au Bénin, il propulsera les Lions du Sénégal sur le devant de la scène africaine.

Le défenseur d’un "développement durable"
Peter Schnittger aura passé l’essentiel de sa carrière en Afrique, mais n’a pas pour autant le profil d’un mercenaire monnayant ses services au prix fort pour s’occuper des sélections les plus prestigieuses du continent. Il conservera toujours son statut de coopérant, parfois difficile à supporter politiquement, mais bien loin des salaires des stars du coaching, même si ses émoluments de fonctionnaire allemand lui parurent parfois indécents, notamment lors de son séjour à Madagascar.

La méthode Schnittger est simple et mise sur le long terme: développer des structures d’encadrement, de détection et de formation des jeunes; organiser un championnat local viable autour de clubs stables pour conserver un maximum de ces jeunes. Souvent, il a cumulé les fonctions d’entraîneur et de directeur technique national, mais il souligne qu’il est difficile de maintenir une telle méthode sur la durée. Les premiers bons résultats d’une sélection nationale provoquent un exode non seulement des joueurs mais également de plus jeunes non confirmés. L’Allemand donne l’exemple de "son" Canon de Yaoundé qui n’a plus de candidat local de valeur à former.

Pour Schnittger, l’actuelle montée en puissance de l’Afrique du football est surtout le fait des équipes nationales composées de professionnels ayant percé en Europe, ce qui masque de très nombreux échecs de jeunes insuffisamment matures. Pour lui, le passage dans un club européen doit se faire à la suite d’une première bonne carrière africaine, même relativement courte. Ainsi, il donne en exemple le football de clubs du Maghreb, terre qu’il n’a pas explorée en dehors des rencontres officielles, notamment l’Espérance de Tunis.

L’éclosion des Lions du Sénégal
Lorsqu’en 1994 Schnittger prend la direction du football sénégalais, il entend prouver par l’exemple la valeur de sa méthode. Et ça marche ! Un long et patient travail de détection, de formation des cadres et des jeunes joueurs, aboutit à l’émergence de la génération qui se qualifiera pour la CAN 2000, puis pour la CM 2002 sous l’ère Metsu. Ces joueurs lui vouèrent même un véritable culte. Lorsque son contrat prit fin avant le coup d’envoi de la CAN 2000, les Lions manifestèrent auprès de leurs autorités sportives et politiques, aux cris de " Avec Peter jusqu’à la mort!", afin qu’elles fassent pression sur l’administration allemande pour prolonger le contrat de leur mentor pendant la compétition. Résultat, ils tombèrent avec les honneurs, en prolongation d’un quart-de-finale disputé contre l’un des deux pays organisateurs, le Nigeria d’Okocha, Barlett, Finidi, Oliseh… Après quelques années formatrices dans leur pays, Fadiga, Camara, Pape Sarr, Diop, Keita, Ndiaye entre autres purent ensuite confirmer leur talent dans de bons clubs européens. Bruno Metsu aura le mérite ensuite de renforcer encore la cohésion d’un groupe internationalisé et talentueux. Mais la marque de Schnittger l’Africain restera.

Réactions

  • MerciLilian:-)) le 21/01/2002 à 02h37

    Ouf, j'ai eu peur un instant que Bruno Metsu se ferait allumer.
    Comment en effet ne pas être sous le charme de son groupe et lui? Du plaisir pur.

  • osvaldopiazzolla le 21/01/2002 à 14h13
    Bon alors, je précise que je ne connais pas bien Peter.
    Je suis assez en phase avec la description de ce personnage, représentatif d'une "vieille école" de la formation africaine, durement concurencée par la formation "directement" en europe, mais je ne suis pas du tout d'accord avec l'exemple du sénégal.

    1. La grosse différence entre Bruno Metsu et son prédécesseur c'est le fameux "carnet d'adresses" : c'est à dire le fait qu'un entraîneur soit capable de convaincre des joueurs de venir dans la séléction. c'est pour ça (et non pas pour de supposées qualités de technicien ou de formateur, qui sont certes indispensables, mais que des dizaines d'entraîneurs disponibles possèdent) que les fédérations choisissent leur sélectionneur, pour les mêmes raisons que l'on choisit un courbis ou un toshack pour entraîner un club.

    2. De fait, il y a précisément très peu de joueurs recrutés par Metsu qui jouaient sous Schnittger, tout simplement parce qu'ils ne voulaient pas, ou même qu'on ne leur avait même pas demandé...ou même que personne ne se rendaient comte qu'ils étaient sélectionnables (pas même eux).

    3. Pape Sarr est le contre exemple type : c'est un des rares à avoir joué la CAN 2000. Il est à Saint Etienne depuis les moins de 15 ans. Il n'a donc pas du tout été formé en afrique comme Pape Thiaw, Allou N'Dour ou Frédéric Mendy. ces derniers ne jouent que depuis que Metsu est entraîneur.

    4. Il me semble bien que Schnittger a été viré pour absence de résultats en début d'éliminatoiores de CM2002 et CAN 2002...et le tour de force de Metsu c'est d'avoir convaincu tout le monde en si peu de temps (et d'avoir bati son équipe si vite)

La revue des Cahiers du football