Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Pourquoi la Turquie va organiser l'Euro 2016

Le duel entre la France et l’Italie pour l’obtention de l’organisation de l’Euro 2016 a occulté l’ambitieux dossier turc. À tort.
Auteur : Bozan-Sarp Gunes (avec D. R.) le 26 Avr 2010

 

Grand prix de Formule 1, championnats du monde d’escrime 2009, championnats du monde de basketball 2010, finale de la Ligue des champions 2005, Finale de la Coupe de l’UEFA 2009… La Turquie multiplie depuis quelques années l’accueil de grands événements sportifs. L’un des buts avoués de cette politique est de démontrer à la communauté sportive internationale le savoir-faire turc en la matière. Et d'obtenir, à terme, l’organisation des Jeux olympiques d’été, à laquelle Istanbul est un candidat malheureux depuis 2000.


euro2016_turquie_logo.jpgNouvelle donne
La candidature turque à l’organisation de l’Euro 2016 (1) entrait initialement dans cette stratégie. Initialement, puisque depuis quelques mois, le pays s’est pris au jeu, à tel point qu’il devient difficile désormais de trouver un écho dans les journaux ou une déclaration officielle sur "Istanbul 2020". Le dossier a gagné en crédibilité. Au départ, parce peu d’informations filtraient de la Fédération turque de football. Désormais, parce que la Turquie a abattu ses cartes lors de la présentation du dossier de candidature à l’UEFA, le 15 février dernier. Depuis, le comité d’organisation a mis en œuvre une campagne de communication de grande ampleur sur place et à l’étranger: affichage dans les quartiers touristiques des villes hôtesses, publicités presse et télévisée, tandis que la compagnie aérienne nationale Turkish Airlines valorise ses propres contrats de sponsoring avec le FC Barcelone et Manchester United. L'outsider a redistribué le jeu.


Huit nouveaux stades
Infrastructures, accueil des supporters, stades... la Turquie s’engage à répondre au volumineux cahier des charges de l’UEFA, et dépasse parfois des exigences de l’organisation européenne.
Pour les enceintes sportives, six des neuf sites seront construits à l’occasion de la compétition (2). Et n’a pas postulé qui "pouvait", comme en France et en Italie, mais qui "pourrait". Les villes hôtesses ont été choisies par le gouvernement, grand sponsor du dossier avec 915 millions d'euros dédié à la construction des infrastructures, dans un souci affiché d’aménagement de territoire. Exit, donc, deux des quatre stades stambouliotes (Besiktas et Fenerbahce – 3), et place à de nouveaux écrins d’au moins 30.000 places, respectant les prescriptions de l’UEFA (zone media, places hospitalité, services aux spectateurs…), à Konya, Izmir, Eskisehir, Antalya, Bursa et Ankara. À ceux-ci s’ajoutent le flambant neuf Kayseri Stadium, le très prochainement inauguré Turk Telekom Arena du Galatasaray, et le Stade Olympique d’Istanbul.

euro2016_turquie_stades.jpg
Projets de nouveaux stades à Antalya et Ankara.

Meilleur dossier technique en 2012
Mais sera-t-il possible de livrer toutes ces enceintes avant la date limite de juin 2014, imposée par l’UEFA? Les Turcs le promettent, et arguent de la puissance des groupes de BTP locaux, des "facilités" administratives de procédure de construction, et du nombre modéré d’écologistes et de riverains pour s’opposer aux projets. Et ils ne manquent pas de rappeler que cinq Arenas de basketball, neuves ou largement rénovés, ont été construites sans problème pour accueillir les championnats du monde de septembre 2010. Compétition obtenue d’ailleurs au détriment de la France…
Le "dossier stades" de la Turquie est l'héritier de celui présenté en 2012. Déjà candidate lors de la précédente édition de l’Euro, la Turquie avait en effet été classée première par les services techniques de l’UEFA, avant que le duo Pologne-Ukraine, seulement troisième, ne lui soit préféré. Notamment pour des raisons politiques.

euro2016_turquie_carte.jpg


Un symbole fort
La Turquie insiste sur la dimension symbolique à sa candidature, et la presse n’a de cesse de vanter l'héritage que laisserait la compétition au pays. Le gouvernement de la quinzième économie mondiale a promis près de trente milliards d’euros d’investissements, notamment pour moderniser les réseaux de transport, les infrastructures routières et hôtelières. L’argument turc revient en boucle auprès de l’UEFA: "Certes, la France et l’Italie sont de grands pays de football, avec une longue tradition d’organisation de compétitions d’envergure, mais donnez-nous l’occasion de les rejoindre et de développer notre pays" (lire ci-dessous).
La Turquie ne lésine d’ailleurs pas sur la publicité comparative: Istanbul accueille presque autant de touristes que Paris ou Rome. Antalya vaut les plages de la Côte d’Azur. En moins cher. L’aéroport flambant neuf d’Istanbul se veut plus accueillant que Roissy. La sécurité à Ankara est meilleure qu’à Naples ou Marseille, statistiques à l’appui …

Le jour de la désignation, si elle n’obtient pas l’Euro 2016, la Turquie criera au complot suisse (4) ou dénoncera le lobbying de Michel Platini. D’ici là, elle rappelle avec force sa vocation européenne et veut croire au miracle.


(1) L’UEFA choisira le pays hôte le 28 mai 2010 entre la France, l’Italie et donc la Turquie
(2) Concernant la répartition des stades, la question de la partie orientale de la Turquie et notamment la partie kurde a été finement abordée: aucun stade n’existe dans cette zone, à l’exception de deux stades de réserve. Impossible pour les observateurs de dire que cette région a été oubliée, alors que les enceintes ont peu de chances d'y voir le jour…
(3) Décision courageuse de la part du comité quand on connaît les qualités en lobbying de ses deux club, surtout Fenerbache qui possède un stade flambant neuf hôte de la dernière finale de C3.
(4) Depuis les incidents de Turquie-Suisse en 2005, une certaine presse pense que les Suisses savonnent la planche de la Turquie auprès des instances internationales du sport domiciliés sur le territoire helvète.

> Pourquoi l'italie va organiser l'Euro 2016


La Turquie, l’autre pays du foot
Les Turcs ont un complexe, et un défaut: leur truc, c’est de perdre dans le money time alors qu’ils mériteraient de gagner. Que ce soit sur ou en dehors du terrain. La demi-finale de Coupe du monde 2002 et la demi-finale de l’Euro 2008 resteront ainsi longtemps en travers de la gorge de tout un pays. Malgré tout, Galatasaray a commencé à briser le sort en gagnant le premier et seul trophée européen du pays, réalisant aussi l'exploit de réunir la nation entière. Car le football turc veut pouvoir rivaliser avec les grands championnats, et quand un club de Süperlig réussi un coup en coupe d’Europe, il rassemble les 70 millions de supporters que compte ce pays.

euro2016_turquie_poster.jpgLe football est en Turquie un sujet de conversation obsessionnel, et il n’est pas besoin d’une sortie médiatique du sélectionneur pour cela: le moindre remplacement ou transfert d’un joueur de seconde zone fera la une, et sera relayé dans la presse généraliste. Une journée sans football n’existe pas en Turquie, où il est consommé immodérément en presse sportive, paris, chaînes payantes, boutiques spécialisées...
Au centre de l'attention générale, les grands clubs souffrent parfois de cette passion tant chaque erreur leur coûte cher – au propre comme au figuré: Fenerbahçe, premier budget national, est capable de dépenser des dizaines de millions en recrutement chaque saison pour satisfaire ses supporters. Les clubs n’ont pas à rougir du niveau de leurs effectifs (1), ceux d’Istanbul jouent à guichets fermés depuis plusieurs saisons, et les derbies sont des matches d’une intensité sportive et extra-sportive rare (4).

La Turquie, qui projette sur la scène sportive européenne un sentiment d'exclusion plus général – entretenu par la porte close de l'UE – est frustrée de ne pas être reconnue comme un grand pays de football alors qu'elle en a tous les attributs, ou de voir son championnat réduit à des stéréotypes... Il est difficile de prendre la mesure des résonances qu'aurait l'obtention de l'Euro 2016, dans le pays et en dehors.


(1) Galatasaray, Fenerbahçe, Besiktas possèdent tous des effectifs composés de joueurs internationaux. Les dix premiers clubs de Süperlig comptent également beaucoup d’internationaux – africains ou des pays de l’est majoritairement.
(2) Fenerbahçe-Galatasaray serait le derby le plus "chaud" du monde. Réputation honorée avec le match retour à Ali Sami Yen lors de la saison précédente: quatre expulsions, deux bagarres générales, dix joueurs en conseil de discipline avec des suspensions jusqu'à huit matches...

Réactions

  • jeannolfanclub le 26/04/2010 à 11h54
    Ben alors, aucune réaction ? La Turquie n'enchante personne ? Petite remarque sur votre carte, on note que l'est du pays ne serait pas concerné par l'Euro. Est-ce une volonté politique de rattacher l'Euro à l'occident ou est-ce que l'Asie mineure ne vibre pas football ? Il me semble qu'une ville comme Trabzon et son million et quelques d'habitants aurait pu figurer dans la liste des villes retenues. D'ailleurs sur la page wikipedia anglaise consacrée à l'Euro 2016 on apprend que Trabzon, Şanlıurfa et Adana sont considérées comme villes de réserve.

  • Pascal Amateur le 26/04/2010 à 12h12
    Elle est jolie la photo avec les montgolfières, mais j'ai beau cliquer, j'arrive pas à les dégommer.
    Comment ça, je joue trop à Internet ? Mais pas du tout.

  • Forez Tagada le 26/04/2010 à 12h20
    @jeannolfanclub
    En fait, c'est dit dans l'article ;-)
    Sinon, je pense qu'on attend que l'UEFA confie l'Euro à la Turquie pour réagir... Aujourd'hui, cela reste un peu abstrait, mais le choc sera alors tangible.
    J'entends déjà les commentaires médiatiques auto-flagellateurs sur la France qui ne sait pas faire du lobbying, la Fédération indigente et cette défaite indigne contre un pays de [insérer ici l'équivalent Roumanie > Turquie de "voleurs de poule" Grimault style].
    Ça fera une petite note défaitiste de plus juste avant la Coupe du monde...

  • Forez Tagada le 26/04/2010 à 12h22
    Tiens, parmi les pays représentés par les montgolfières, il n'y a ni l'Italie, ni la France... ni l'Allemagne qui a promis sa voix à la France :-)

  • richard le 26/04/2010 à 12h26
    Si si jeannol, je m'étonnais aussi du manque de réactions. Pays complètement dingue de foot, ce serait super pour eux qu'ils aient l'Euro.

    Concernant l'est du pays, le problème de Trabzon c'est le manque de transports (pas reliée - ou quasi - au réseau ferroviaire), et aussi le fait que ce soit pas un si grande ville que ça. Sivas aurait peut-être pu, sur la lancée des bons résultats, l'an dernier, de Sivasspor, problème de stade et de taille là-aussi ?

    Diyarbikir souffre sans doute de la question kurde, Sanliurfa est éloignée, Adana ou Gaziantep auraient pu être de bons choix...

    Mais il faut dire que les sites déjà choisis sont assez incontournables (à Konya près ?)...

  • Troglodyt le 26/04/2010 à 13h31
    Rapport à la carte qui présente les distances entre les sites, qu'en est-il des temps de trajet?

  • richard le 26/04/2010 à 15h51
    En train, un peu moins de 5h pour Istanbul-Ankara, sachant que la ligne passe par Eskisehir. Toujours en train, mis à part Antalya et Kayseri tout doit pouvoir se faire dans la journée.

    Il faut aussi savoir que le réseau de bus est très développé et parfois plus pratique/rapide. Beaucoup de vols intérieurs à tarifs raisonnables aussi. Je sais pas ce qui est requis ni ce qu'il y a dans le dossier turc mais je pense vraiment pas que le transport entre les villes posera problème (c'est une autre histoire pour les transports collectifs/la circulation à l'intérieur d'une ville).

  • Troglodyt le 26/04/2010 à 15h58
    OK, merci. C'était une question comme ça, sans préjugé sur la Turquie ; parce que le dossier français insiste sur l'argument des durées de trajets.

  • Tapas Tef y Graf le 26/04/2010 à 16h00
    "la question de la partie orientale de la Turquie et notamment la partie kurde a été finement abordée: aucun stade n’existe dans cette zone, à l’exception de deux stades de réserve. Impossible pour les observateurs de dire que cette région a été oubliée, alors que les enceintes ont peu de chances d'y voir le jour…"
    Je trouve que cette phrase n'est pas très claire. On parle de la zone kurde ou de toute la moitié est du pays là? Et puis la conclusion comme quoi aucune région n'a été oublié, ça sonne pas très bien tellement il est évident que la partie est du pays est rangée dans le placard à balais. Et si c'est un problème de transport, comme pour Trabzon par exemple, il aurait été plus juste de le rappeler dans l'article non? D'ailleurs rappelons que Trabzon n'est pas en zone kurde et que c'est quand même LA grande ville turque sur la Mer Noire, et surtout qu'elle abrite un des grands clubs turcs historiquement... Quand a la population, si Trabzon même n'est pas très peuplée sa "province" (équivalent d'un département français en superficie) compte 1 million d'habitants, ce qui n'est pas rien.

  • richard le 26/04/2010 à 17h52
    Troglo> Pas d'inquiétude, j'avais pas vu de préjugé dans ta question.

La revue des Cahiers du football