Presse qui coule
Comme le signifiait Marco dans une réaction à l’article "Crise de nerf de la guerre", la presse a une fâcheuse tendance à disséquer le moindre bug dans une équipe pour en faire un plat bien épicé, profitant de l’occasion pour envenimer ou créer des situations tordues... Une nouvelle fois les Cahiers à l'abordage des navires pressés.
Comme le signifiait Marco dans une réaction à l’article "Crise de nerf de la guerre", la presse a une fâcheuse tendance à disséquer le moindre bug dans une équipe pour en faire un plat bien épicé, profitant de l’occasion pour envenimer ou créer des situations tordues.
Ce n’est là encore pas un phénomène nouveau, il ne touche pas que le football, c’est entendu, mais ce sport connaît un tel essor depuis une quinzaine d’années que la presse ne se prive pas pour sortir des scandales ou des crises où il n’y a parfois qu’un ressort détendu.
Des exemples au hasard sur la méforme de nos journalistes préférés.
Qui se souvient de cet article technique-rigolo de début de saison paru dans un quotidien qui a quasiment le monopole dans le domaine sportif, qui traitait de l’incompétence notoire des attaquants nantais ? La réponse à cet article eu lieu près d’une semaine plus tard avec un retentissant 5-2 en faveur des canaris face à Monaco. Ces mêmes Nantais qui aujourd’hui tiennent la place de leader des attaques du championnat de D1. Le plus drôle est que ce même quotidien s’est fendu d’un article élogieux ce jour sur cette force offensive des joueurs de Dénoueix.
Que penser de ces incitations permanentes à la guerre entre les supporters à la veille de chaque rencontre entre le PSG et l’OM ? A croire que pour ne pas laisser le temps à ces deux peuplades de faire la paix, l’on remet un coup d’huile sur un feu qu’on ne souhaite pas voir s’éteindre. C’est à peine si le message lancé est dissimulé : les gars, n’oubliez-pas que ce soir il y a une bataille. Même Patrick Blondeau l’a remarqué, lui qui soulignait ne jamais être au courant des matches à venir de son OM, sauf deux semaines avant le duel contre les Parisiens.
Le phénomène de la coupure de presse équivalente à une coupure de lame de rasoir est tel qu’on en vient à se demander qui de la presse, du public ou des dirigeants, décide de la marche à suivre par un club, un entraîneur ou un joueur. Un bruit de couloir, une suite de mauvais résultats et le cirque est lancé. La recette est la même. On vise un ou deux hommes, on tape bien fort, on dissèque la moindre trace sombre au tableau, on élimine le positif et on abat la carte. Quand tout fonctionne comme la presse l’entend, il arrive que suite à un licenciement on se retrouve face à une liste de pleurs sur les malheurs du monde du football. Monde cruel duquel la presse s’exclut hypocritement dès le mal fait.
Enfoncer l’OM, le PSG, Bordeaux, Monaco, Saint-Etienne par tous les moyens est aussi une façon de profiter de l’aura médiatique impressionnante de ces clubs. Il est clair qu’une flaque d’eau sur le parking du Tours FC ne produirait pas le même effet. A moins que ce Tours FC ne fasse signer le frère d’Anelka ou la cousine de Raul.
C’est la logique même de ce jeu qui consiste à remplir des pages rentables. Et pourtant, à la lecture de certains chroniqueurs, on a du mal à imaginer qu’ils n’ont aucun talent. Le problème est que leur imagination est branchée sur la mauvaise longueur d’ondes et que souffler sur des braises est bien plus drôle que positiver. C’est le mauvais esprit qui règne, et c’est tout. Quid de l’esprit du jeu? Quid de la mauvaise foi entendue? Quid du Tours FC?