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PSG-QTA : FPF UEFA WTF ?

Le contrat de sponsoring hors-normes entre le PSG et Qatar Tourism Authority met le fair-play financier de l'UEFA au défi: doping financier ou sponsoring acceptable?

Auteur : Nicolas P. le 28 Nov 2013

 


En août 2012, à ceux qui lui demandaient comment le PSG allait bien pouvoir respecter les règles du fair-play financier, Michel Platini répondait: "c'est à eux, dirigeants, de se montrer créatifs" [1]. Gageons que le patron de l'UEFA ne sera pas déçu: le club de la capitale, lancé dans une course au sponsor l'ayant amené à contracter avec Microsoft ou à "s'offrir" un menu spécial chez McDonald's, a déballé le 21 décembre 2012 sa grande opération: un contrat d'image avec Qatar Tourism Authority à effet rétroactif estimé à 125 millions d'euros pour la saison 2011/12, et qui grimpera jusqu'à la modique somme de 200 millions d'euros à l'horizon 2015/16.


Le contrat, qui est passé avec succès sous les fourches caudines de la DNCG, a d'ores et déjà permis d'effacer en majeure partie un déficit pour l'exercice 2011/12 qui devait s'élever à plus de 100 millions d'euros, le ramenant à 5 petits millions [2]. Une broutille bienvenue en cette période "de surveillance" du fair-play financier, période précédant les sanctions prévues pour 2014. Le contrat a pour but de couvrir le trou béant qu'a fait naître dans les comptes parisiens l'explosion des dépenses liées aux transferts de joueurs et de la masse salariale (+67% entre 2011 et 2012), alors que dans le même temps les recettes liées à la billetterie (+39%), au sponsoring (+20%) et aux droits audiovisuels (+6,8%) progressaient moins vite [3]. Il soulève néanmoins un certain nombre de problèmes.
 

 

PSG Qatar Tourism Authority
 


Parties liées

Se pose d'abord la question des "parties liées", c'est à dire, grosso modo, du conflit d'intérêts qui pourrait pousser un opérateur à surévaluer un contrat en vue d'en récupérer la mise pour lui-même ou pour quelqu'un d'autre, bref à faire peser une menace sur la concurrence libre et non faussée qui doit présider aux échanges économiques du foot européen. Le cas semble ici se présenter de manière flagrante entre QSI, le propriétaire du club, et QTA, le cocontractant, d'autant que le PSG a conclu d'autres partenariats avec diverses émanations de l'émirat tels Qatar National Bank ou l'opérateur téléphonique Ooredoo. Or, personne n'est dupe: derrière ces nombreuses têtes, une seule et même hydre, l'État du Qatar.
 

Les parties liées, pour autant, ne sont pas interdites par le règlement du fair-play financier, à partir du moment où elles n'enfreignent pas la concurrence: la procédure utilisée en ces circonstances par le panel d'experts indépendants de l'UEFA consiste alors à comparer le montant de la transaction aux prix du marché. Si le contrat correspond à ce qui se fait ailleurs dans des conditions analogues, il est validé. Le hic, c'est que les 150 à 200 millions d'euros annuels prévus par l'accord apparaissent largement excessifs au regard, par exemple, du contrat liant Chevrolet à Manchester United pour les sept prochaines années: 65 millions d'euros annuels. À peine la moitié. "QSI et QTA sont deux entités distinctes juridiquement et sur le plan des normes comptables. L’un est un fonds d’investissement, l’autre un organisme public. Il ne s’agit donc pas de parties liées", voulait croire Jean-Claude Blanc dans Les Échos, mais la cause s'annonce difficile à plaider. Qu'importe: là n'est pas l'argument essentiel du Paris Saint-Germain.
 


Un contrat "inestimable" ?

Comment estimer, en effet, la juste valeur de ce contrat dit "d'exploitation d'image"? À quel autre contrat le comparer, puisqu'il est totalement inédit? Voilà le point fondamental sur lequel s'appuie la communication du club de la capitale, et que devront trancher les experts du panel de l'UEFA. Le PSG affirme qu'un tel partenariat ne peut être assimilé à un banal contrat de sponsoring. Et de fait: il ne possède pas d'équivalent connu [5]. Jamais encore un pays, via son office du tourisme, n'avait décidé d'associer d'une manière aussi forte son image à un club et, précisent toujours les Qataris, une ville. Ces retombées d'image, que l'on suppose gigantesques – il faudrait avoir vécu en ermite pour ne pas avoir entendu parler du petit émirat ces deux dernières années en France, mais aussi dans l'Europe du football – sont difficiles, voire impossibles à estimer, et suffisent peut-être à justifier la rétroactivité du contrat. En l'absence de point de comparaison, comment évaluer sa "fair value", c'est à dire le respect des règles de concurrence?
 

Cette alliance hors-normes, qui s'inscrit par ailleurs dans le cadre de la prochaine organisation du Mondial au Qatar, jette une lumière embarrassante sur les limites du fair-play financier. L'UEFA, qui, semble-t-il, n'avait pas prévu qu'un tel cas puisse se présenter, devra poser des garde-fous, d'une manière ou d'une autre, sans quoi rien n'interdirait au PSG de réévaluer son contrat à la hausse, chaque année, sans limite de montant maximum...
 


Réponse politique

Toutefois, la validation ou non de ce contrat d'un nouveau genre ne pourra se limiter à ses aspects technico-juridiques: la réponse que donnera l'UEFA sera politique, car la question est perçue comme telle. Les clubs, d'abord, ne devraient pas avaler la couleuvre si aisément, en particulier ceux qui se prévalent d'une gestion exemplaire – Karl-Heinz Rummenigge, dirigeant du Bayern Munich, a d'ores et déjà menacé le Qatar d'une "révolte" [6]. Le public non plus ne sera pas dupe devant un tel tour de passe-passe.
 

Au fond, le problème posé par le PSG à l'institution européenne fera office de premier grand test de crédibilité pour un fair-play financier déjà suspect de servir les grands clubs plutôt qu'une juste redistribution des cartes économiques (lire "Fair-play financier contre dopage économique"). Bien que les arguments du PSG ne puissent être écartés d'un revers de main, on voit mal comment l'UEFA pourrait les entériner sans vider une de ses mesures phares d'une grande partie de sa substance, ni s'épargner la prévisible jacquerie du "club des bons élèves". En même temps, la requalification du contrat d'image parisien en contrat de sponsoring lambda, et sa dévaluation trop sévère, pourraient doucher l'enthousiasme de ces mécènes aux poches sans fonds que l'Europe du football appelle de ses vœux... Faisons ici le pari que la décision de l'instance platinienne relèvera du numéro d'équilibriste plus que de l'arbitrage.
 


[1] Lire l'article de rtl.fr
[2] Le contrat apparaît clairement dans le rapport de la DNCG (PDF), à la ligne "Autres produits" dans le tableau consacré au PSG, page 32. 
[3] Lire l'article de lexpress.fr
[4] Lire l'article des Échos
[5] En dehors de celui que les propriétaires de Manchester City souhaitent conclure avec Etihad, dans des conditions similaires.
[6] Lire son interview sur leparisien.fr

 

Réactions

  • Lucho Gonzealaise le 28/11/2013 à 02h46
    De notre point de vue, on retient surtout que ces mouvements financiers profitent au PSG. Mais qu'est-ce qui motive le Qatar à mettre AUTANT d'argent simplement pour empêcher le PSG de tomber dans les mailles du FPF ? Je veux dire, il doit y avoir une autre motivation...

    Et si on ne regarde pas ça du point de vue du club, qui reçoit l'argent, mais du pays, qui l'injecte, on peut quand même assez facilement émettre l'idée qu'il y a blanchiment d'argent. Reste à prouver de quoi pourrait être blanchi cet argent et je n'en ai évidemment pas les moyens. Mais si blanchiment il y a, je pense qu'on peut dire que c'est bien plus grave que de savoir si PSG va respecter ou non le FPF.

  • Tarama Vahirua le 28/11/2013 à 08h42
    Le retour du come-back de la résurrection de la théorie du complot par Lucho... Quand tu es richissime, tu peux bien te permettre quelques folies, surtout si tu as envie que la fête organisée à la maison quelques temps plus tard soit réussie. Et le Qatar n'a pas forcément besoin d'argent blanchi grâce aux mannes du gaz.

    L'article en lui-même soulève de bonnes questions. Merci.

  • Sens de la dérision le 28/11/2013 à 09h26
    Bonne questions certes mais je ne vois pas comment l'UEFA pourrait refuser cette magouille. Une "révolte" du Bayern, en France on appellerait ça une "grève" de la L1 non ?

  • liquido le 28/11/2013 à 09h36
    "Le public non plus ne sera pas dupe devant un tel tour de passe-passe". Tu ne lis jamais PEM (oui je sais: Edji)?

    Sinon, une 'jacquerie' entre grands fauves friqués, ça s'appelle une Fronde.

  • gurney le 28/11/2013 à 10h04
    On ne l'attendait plus cet article !!! Il fait plaisir.
    Pour ma part, je suis très partagé sur le FPF.
    Longtemps j'ai cru (vu qu'en plus qu'il était défendu par Platini dont j'ai plutôt à la base une bonne opinion) que c'était une mesure d'équité visant effectivement à empécher qu'une équipe s'achète 25 des meilleurs joueurs du monde afin d'éclater 4-0 tous ses adversaires pauvres même quand il évolue à 10 contre 11 au bout de 30 minutes.

    Vu comme ça, je trouvais cette mesure tout bonnement géniale. Certes insuffisante en soit car elle devait être équilibrée par d'autres mesures (salary cap drastique, peut être supression des transferts) mais on était sur le bon cap.

    Plus on se rapproche de la mise en place de ce FPF (mise en place d'ailleurs chronologiquement pas très claire au passage), plus je m'apperçois que cette mesure est surtout avantageuse pour les très grands clubs. Qu'elle est là pour éviter que des nouveaux clubs sortis de nullepart comme le psg ou Malaga viennent leur piquer du buisness.
    Des clubs qui ont tous bénéficés par le passé des mêmes largesses que peuvent avoir Paris ou d'autres aujourd'hui. Bien entendu le Bayern est un modèle de gestion, mais qui a surement jouis de l'extreme richesse de la bavière (sur une echelle de 30/40 ans), je parle pas du Réal et des fameuses "dettes du roi" (oui ok Léo, peut être pas récemment, mais sur 30/40 ans ? n'y a t'il rien eu qui permettent au Barca, Réal, and co de "doper" leurs comptes .

    Bref, ces clubs, sans la contrainte du FPF, ont pu s'enrichir, récupérer des grands joueurs, donc attirer les droits tv, gagner des titres, récupérer des conso... euh supporters supplémentaires, etc.
    Et maintenant qu'ils sont bien confortablement installés sur le toit de l'Europe, ils veulent donc fermer les vannes, et récupérer les Thiago Silva, et compagnie à moindre prix.

    Et ça, ouais, ça, ça me dérange fortement.
    Car, et Pem en est témoin, j'ai souvent tapé sur leur fil, et je continue de penser que QSI tue le football français avec bien plus de puissance que ne l'aurait fait un Aulas décomplexé, mais néanmoins, c'est assez jouissif de voir un club français de cette ligue 1 moquée par les étrangers, par nos consultants, par les consultants étrangers (si j'ai des doutes sur le fait que je veuille voir le psg battre le réal en demi, il me suffit d'écouter frederic hermel 10 minutes avant et c'est bon, je hurle "paris est magique" tout le match).

    Bref, cet article se pose la question légitime des "magouilles" qatariennes pour passer outre le FPF, moi j'aimerai qu'on se pose aussi la question de "à qui profite le FPF ?".

    Et ma grande peur, c'est qu'au final, le FPF ne soit une arme supplémentaire pour l'élitisme des clubs de foot. Une arme qui en plus, non seulement ne dérangera pas les clubs de l'Etablishment type réal, barça, mais pourrait en plus mettre à la porte les clubs qui bossent bien comme le Losc, et les clubs qui bossent un peu moins bien mais qui continuent de faire avec leurs armes, comme Lyon voire Marseille.

    Bref, tout ceci est très craignos en fait.

  • fabraf le 28/11/2013 à 15h41
    Le FPF part d'une bonne intention : un club ne peut pas dépasser plus que ce qu'il gagne. Mais dès le départ, on en voyait les limites : cette règle sert à maintenir le système actuel et notamment le rang des clubs les plus riches !

    Plutôt qu'un FPF ou qu'un salary cap, qui seront détournés, je préconise la stricte limitation du nombre de contrat pro à l'échelle européenne : pas plus de 20 joueurs ayant ou ayant déjà eu ce statut peuvent être sous contrat par club (ceci pour éviter les tours de passe-passe, comme Gallas requalifié amateur à son arrivée à l'OM).

    Cela évitera aux clubs de construire des effectifs pléthoriques à ne plus savoir quoi en faire (cf Monaco et ses près de 40 joueurs sous contrat).

    Pour en revenir au contrat signé par le Paris-SG, reconnaissons que les arguments avancés par le club se défendent. J'en rajouterai un autre : Paris est la ville européenne la plus connue au monde (avec Londres et Rome), c'est la ville qui accueille le plus de touristes...

    Comparer un contrat signé par Manchester (City ou United) et un autre par le Paris-SG n'a pas beaucoup de sens selon moi. Aucun club anglais ne porte le nom de la ville ; il y a deux clubs à Rome en première division. Selon moi, avec ou sans le Qatar, un club de la ville de Paris doit être au moins parmi le top 3 européen et être connu mondialement à l'instar des New York Giants ou des Los Angeles Lakers.

    Cependant accepter ce contrat ouvrirait une boîte de pandore : les autres investisseurs n'auraient plus aucun scrupule pour proposer des montants similaires. Ne faudra-t-il pas imposer un % de sponsoring en fonction du chiffre d'affaires ?

  • fabraf le 28/11/2013 à 15h43
    Il fallait lire :

    [...] Manchester n'est pas Londres ; aucun club anglais ne porte le nom de la ville de Londres ; il y a deux clubs à Rome en première division [...].

  • Jean-Manuel Tétris(te) le 28/11/2013 à 19h33
    Qu'est-ce que j'aurais aimé que cet article émane de l'Agence Transe Presse...

  • Edji le 28/11/2013 à 21h24
    Bon résumé de points de longue date évoqués sur le forum.
    Le vrai problème tient bien à ce que l'UEFA n'ait pas tranché entre une logique de fair-play (auquel cas fiscalité aux petits oignons ou deals de droits TV lésionnaires ne sont pas moins injustes que le partenariat QTA) et une logique de contrôle des comptes (l'apport massif de fonds propres étant de ce point de vue difficilement critiquable).
    A l'aune de la première, le plafonnement du nombre de contrats comme celui de la masse salariale (je ne vois pas pourquoi ce dernier critère serait si aisément contournable) auraient constitué des mesures beaucoup plus équitables et efficaces.
    Quant à l'issue de cette histoire, je ne suis pas non plus certain que le PSG s'en tirera à si bon compte.
    Wait and see.

  • Rose & Borg le 29/11/2013 à 09h43
    La France est un pays par nature sous-valorisé à l’échelle mondiale. Que ce soit pour l’immobilier (oui ca va faire bondir ceux qui ne peuvent pas s’acheter un appartement) vu que le parc immobilier parisien est sous-évalué par rapport aux grandes capitales mondiales ou des les entreprises (cotées ou non cotées).
    Une sous-valorisation liée à un mépris très culturel des Français pour l’enrichissement & le capital et qui sert de garde fou à des excès en tous genre (bon pas toujours … d’accord. Mais globalement notre pays s’en sort plutôt pas mal au quotidien et on peut encore vivre assez confortablement sans pour autant être un émir).
    De ce fait des investissements financiers dans notre pays peuvent permettre de faire des culbutes intéressantes quand on a des moyens … disons très significatifs.
    Et si personne ne trouve trop à redire lorsqu’il voit que le premier investisseur sur les marchés financiers est le Fonds souverain norvégien, les média se font systématiquement l’écho de cris scandalisés lorsque des investissements sont réalisés par des pays du Golfe. Un peu comme si ces investissements étaient "sales" alors qu’ils trouvent la même source (les revenus du Pétrole) que les fonds placés par mes compatriotes scandinaves.
    L’investissement du Qatar à Paris constitue donc plus une action publicitaire, certes onéreuse, mais dont ils espèrent des retombées financières substantielles à terme lorsqu’ils seront considérés comme des gentils mécènes ayant ramené la ligue des champions à Paris & pourront investir sans soulever des vagues de contestation ou alors beaucoup plus limitées.
    Maintenant sur le fond du Fair play financier … personne effectivement ne sera dupe de la raison fondamentale de l’origine des fonds de la QTA. Mais est ce que politiquement l’UEFA pourra-t-elle réellement se passer de ces fonds qui contribuent indirectement à sa propre rémunération ?

La revue des Cahiers du football