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Quand peut-on parler d'« exploit » ?

Minichro – Qu'est-ce qui "crée" l'exploit? Comment définir un terme qui a parfois été employé à propos de la belle victoire de l'OL face à la Juventus? 

Auteur : Jérôme Latta le 28 Fev 2020

 

 

La minichronique pose une question, elle n'y répond pas toujours et, à la fin, elle en pose une autre.

 

* * *

 

Le mot  est souvent employé dans les médias sportifs, et c'est normal puisque les athlètes sont en quête d'exploits. Mais dans un domaine où l'hyperbole et les superlatifs sont de rigueur, cet emploi est souvent abusif. Alors, comment caractériser l'exploit?

 

Il n'existe pas de charte précise permettant de dire quand le mot est pleinement légitime, même si certaines performances font consensus: un record, l'obtention d'un titre prestigieux, un résultat inédit ou inattendu. On voit s'esquisser deux types d'exploits.

 

Les uns marquent une victoire dans une grande compétition, ils sont certifiés par la hauteur de la marche. L'or olympique (même pour Teddy Riner), une victoire en Coupe du monde de football (même pour le Brésil) constituent des exploits. Les autres caractérisent une performance improbable contre plus fort que soi.

 

Le plus souvent, les uns sont le privilège des "grands", les autres une concession faite aux "petits", d'autant qu'en football, les écarts de puissance financière et sportive se sont creusés. Les clubs riches ont moins de mérite à gagner (le PSG triomphe sans grande gloire en Ligue 1), les clubs modestes ne peuvent que les bousculer, de temps en temps.

 

Parfois, l'exploit est double. En remportant la Premier League en 2016, Leicester City a décroché un Graal sportif alors que ses chances paraissaient infimes. L'exploit se mesure donc de manière absolue et/ou relative. Cela explique, dans le second cas, que l'exploit peut être ponctuel (ou résider dans un beau parcours).

 

Les exploits "sans lendemain" peuvent conduire à des abus de langage. Par exemple, la victoire de l'OM à Anfield (1-0) en octobre 2007 avait suscité quelque emballement. Liverpool avait ensuite gagné 4-0 au Vélodrome, et l'OM fini troisième du groupe. "L'exploit" avait été invalidé. L'OL en est là: s'il ne se qualifie pas à Turin, sa victoire restera seulement un joli souvenir.

 

On se rappelle aussi la controverse que L'Équipe avait déclenchée, le surlendemain d'un PSG-Barcelone (3-2, septembre 2014), en classant ce match dans un top 10 des performances françaises dans la compétition. Paris avait plus tard été éliminé en quarts de finale… par le Barça, futur vainqueur [1].

 

 

 

La culture de l'instant qui caractérise la médiatisation du sport entre en conflit avec la nécessité de relativiser une performance: il est risqué de lui assigner trop vite une place dans l'histoire et dans les mémoires.

 

Plusieurs facteurs hiérarchisent donc les exploits: le prestige et le stade de la compétition, le prestige et la valeur de l'adversaire, mais aussi la qualité du spectacle et sa dramaturgie. Les renversements, les gestes inoubliables font aussi l'exploit. C'est la différence, par exemple, entre le PSG-Real de 1993 (4-1) et le Real-OL de 2010 (1-1).

 

Si l'on peut objectiver cette notion, il lui reste heureusement une part subjective: chacun est bien libre de la définir comme il le veut, et d'établir son propre palmarès. C'est quoi, votre top 10 des exploits français en coupe d'Europe?

 

[1] Après le PSG-Barcelone de février 2017 (4-0), lequipe.fr récidivait avec un top 10 incluant ce match aller de la remontada (mais plus le PSG-Barcelone de 2014).

 

 

 

Réactions

  • Sens de la dérision le 28/02/2020 à 07h57
    À part le Juve-OL dans 3 semaines, je ne vois pas d'exploit.

  • Deuzès Troiza le 28/02/2020 à 10h46
    Ouais, bon, bof...
    On enfonce une porte ouverte, là, non ? D'autant qu'à mon sens l'article passe à côté d'un autre aspect, que j'illustrerais comme ceci : la victoire de l'OL sur la Juve (qui par ailleurs comble de bonheur le supporter Lyonnais que je suis, je précise) peut-elle être vue objectivement comme un exploit, même provisoire, sans lendemain et même de la part d'un club passablement en souffrance en chapionnat, si l'on tient compte de la piètre prestation des Italiens, au moins en première mi-temps, et de la chance ahurissante qui a accompagné la défense Lyonnaise en seconde..?
    On m'objectera sans doute que c'est l'OL qui a fait déjouer la Juve et que la chance se provoque, gnagnagna, mais je m'interroge...

  • Bernard Diogène le 28/02/2020 à 10h47
    Cet article tombe bien, je me suis souvent interrogé sur cette notion d'exploit.
    À mon sens, battre la Juve au Groupama Stadium (à domicile, donc) n'est pas un exploit au regard du rapport de force d'équipes du niveau de Lyon et de la Juve (ça ne vaut plus pour un Sartrouville-Juventus, bien entendu). On peut parler de performance par contre.
    Je suis ainsi plutôt d'accord avec l'idée conductrice de l'article. Voici ma position précise :
    - L'exploit consisterait plutôt en la répétition de performances. Par exemple, si la 4ème équipe qualifiée dans le groupe F de l'Euro fait nul contre l'Allemagne, le Portugal et la France, ce sera un exploit, quand bien même chaque résultat en lui-même constituerait plutôt une performance qu'un exploit.
    - Autre possibilité (clairement identifiée dans l'article), celle du fait d'arme unique : une victoire à l'extérieur Juve-Lyon 0-1 peut être vue comme un exploit, s'agissant d'un résultat à l'encontre de ce qu'on pourrait attendre au regard du rapport de force entre les deux équipes.

  • Tonton Danijel le 28/02/2020 à 10h51
    L'exploit est davantage associé aux matchs retours, surtout quand il y a une remontada improbable. Saint-Etienne/Kiev de 1976 (ou Saint-Etienne/Split l'année précédente), Bordeaux/Milan AC de 1996, PSG/Real de 1993, et surtout le mythique Barcelone/Metz (parce que la remontada a eu lieu au Nou Camp, après que les Messins ont été surclassés à Saint-Symphorien et que Barcelone était en ballottage très favorable après avoir ouvert le score... Seul problème: l'exploit de Metz était tellement improbable que personne n'a jugé bon de retransmettre le match). Inversement, quand Auxerre tape l'Ajax en 1993, invaincu depuis plus d'un an en coupe d'Europe et tenant du titre, l'exploit passe inaperçu malgré un effectif prestigieux côté Ajax (Bergkamp et une grande partie des futurs champions d'Europe de 1995: Litmanen, les frères de Boer, Van Der Sar...), en raison d'un match retour moins spectaculaire que l'aller (où Auxerre a parfaitement su gérer son avance de 2 buts) et du PSG/Real la même semaine.

    Il y a aussi le cas de Laval qui pour son unique expérience européenne sort le Dynamo Kiev et ses nombreux internationaux soviétiques (la plupart gagneront la coupe des vainqueurs de coupe 3 années plus tard), malgré un effectif ne comptant aucun joueur international.

  • Jamel Attal le 28/02/2020 à 12h05
    @Deuzès Troiza
    L'article n'a pas pour sujet OL-Juventus, qui est le prétexte d'actualité pour évoquer la notion d'exploit.

    L'article obéit par ailleurs à un format de "minichronique" (moins de 3.000 signes) qui empêche de développer des aspects particuliers – et il y en aurait beaucoup d'autres que celui que tu choisis, toi, d'aborder dans ton commentaire.

    Malgré cela, mon propos rejoint le tien pour dire qu'en effet, ce match ne justifie que très modérément l'appellation d'exploit.

    Enfin, je ne sais pas si j'enfonce des portes ouvertes, mais le terme d'exploit est bel et bien employé, régulièrement, à propos de performances qui ne répondent pas à la définition que l'on peut, de manière effectivement assez consensuelle, donner au terme.

  • Milan de solitude le 28/02/2020 à 12h13
    C'est le championnat de la saison 2015-2016 que Leicester remporte.

  • Jamel Attal le 28/02/2020 à 12h37
    @Deuzès Troiza
    J'ajoute que si je ne développe pas le critère de la valeur de l'adversaire, je l'évoque parmi les facteurs de la hiérarchie des exploits.

    @Milan de solitude
    Merci, c'est corrigé !

  • Mik Mortsllak le 28/02/2020 à 12h45
    Parler d'exploit après un simple match aller peut paraitre exagéré, mais dans l'état où se trouvait l'OL avant ce match (dans le ventre mou en L1 depuis l'automne et un nombre de bons matchs dans le jeu proche de 0 cette saison) et contre un tel adversaire leader de son championnat et qui vise la victoire en LdC, je pense que l'on peut malgré tout parler de petit exploit.

    Un exploit n'est tout bêtement qu'une action remarquable ou mémorable selon les définitions.
    Je pense que ça collerait aussi à la victoire de l'OM à Anfield (qui avait bien raté son début de saison), après ça dépend aussi du qualificatif qu'on lui ajoute.
    Exploit retentissant ou historique pour un match aller ou un match de groupe, je pense que ça ne colle pas.

  • Jamel Attal le 28/02/2020 à 13h29
    @Mik Mortsllak
    Tout à fait d'accord avec toi sur les expressions (d'ailleurs consacrées) que l'on forme à partir du terme: "petit exploit" ou "exploit retentissant / historique" que tu cites, "exploit sans lendemain" qui m'est apparu significatif dans le contexte.

    Fun facts : la victoire de l'OM (sur un but mémorable de Valbuena, qui a joué) a eu lieu le lendemain d'une déroute de l'OL à Gerland (0-3 face aux Rangers), et trois jours avant la victoire du XV de France en demi-finale de Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande.

  • Bernard Diogène le 28/02/2020 à 14h52
    @Tonton Danijel
    Bien vu sur la notion de matches retour (et bien vu pour Auxerre-Ajax 1993).
    Lors de l'aller PSG-Barcelone 4-0 en 2017, le flash info radio du matin disait "...Football : le PSG déjoue les pronostics et surclasse le FC Barcelone..." sans employer le terme "exploit". J'ai trouvé que la formulation était parfaitement appropriée.

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