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Quel scandale?

Si la sélection de Karembeu peut paraître surprenante, justifie-t-elle de crier à l'injustice sportive? Sa portée n'est pas aussi dramatique et le joueur comme le sélectionneur ne méritent certainement pas un tel procès, pour un délit aussi mineur…
Auteur : Jamel Attal le 29 Mai 2000

 

Joseph Alfonsi prend régulièrement les Cahiers à contre-pied, notamment sur leurs cibles favorites (Courbis, Roux, Djorkaeff…). Bien lui en prend, c'est signe que les débats sont possibles et souhaitables au sein même d'une rédaction. Pour preuve, cette contribution soutiendra justement que le "scandale" Karembeu n'existe pas.

D'abord, il y a quelque mauvaise foi à assurer que la sélection du Madrilène n'a pas provoqué la "moindre esquisse de polémique"… Il faut avoir peu fréquenté les cafés du commerce ou les machines à café ces derniers temps: dans la rituelle dénonciation des choix du sélectionneur national par les 60 millions de sélectionneurs, le "K" en question est un sujet de choix, il est même presque le seul (avec Pires dans une moindre mesure) tant la sélection de Lemerre semble s'imposer d'elle-même (voir numéro précédent). Il cristallise donc les rancœurs des insatisfaits, de ceux qui oublient que dans une liste des 22, il n'y a que 22 places et qu'elle provoquera d'inévitables injustices. "Comment ne pas parler de scandale, ne serait-ce que vis-à-vis de tous les autres sélectionnables potentiels?", s'insurge notre rédacteur, qui admet ainsi le fait que si un autre "sélectionnable potentiel" avait été choisi, nous nous serions retrouvés devant un autre scandale…
Quant à voir dans le silence complaisant de la presse une nouvelle preuve d'indigence, on se préférera en chercher ailleurs, d'abord parce que ce silence a été très relatif sur ce cas précis, ensuite parce qu'une certaine malveillance est toujours en éveil (voir encore les Cahiers 35). Si une grande partie de la presse s'était fourvoyée dans les grandes profondeurs sur un Aimé Jacquet aussi absurdement "déifié" qu'il fût méprisé (par bien plus crétin que lui), il ne faut pas croire que le sélectionneur actuel bénéficie de toutes les indulgences, mais plutôt que ses choix ne mettent pas en grand danger l'équipe de France et ne nécessitent donc pas de réelle polémique…

Sans entrer ici dans le détail des considérations tactiques et des qualités qui pourraient mieux faire comprendre la présence du Kanak (comme sa polyvalence), quelques rappels s'imposent. Un sélectionneur ne cherche pas à faire un collage des "meilleurs joueurs" (élus sur la base des notes de L'Equipe ou de France Football?), mais à réunir la meilleure équipe, la meilleure association d'individus. Il doit assurer la cohésion d'un groupe, et prendre donc en compte l'expérience des joueurs (celle d'une phase finale notamment) et leur capacité à vivre en commun. Le Mondial avait justement consacré un collectif équilibré qui avait (à quelques détails près) parfaitement vécu la compétition, et Karembeu est de ceux dont la mentalité exemplaire ne mettra pas en cause cette indispensable cohésion.

Peut-il alors y avoir scandale quand la place prétendument usurpée est celle d'un remplaçant (au poste de milieu défensif droit où exercent déjà Deschamps et Vieira) dont l'apport sera forcément limité? Est-il besoin d'appeler Djetou ou Lamouchi pour jouer les utilités? Faut-il regretter d'être champion du monde, ce qui implique une continuité naturelle et ferme logiquement la porte à certains postulants, pourtant méritants? Comment dans ce contexte parachuter un joueur comme Cauet, dont le talent (réel) n'écrase pas vraiment la concurrence actuelle? Est-il besoin de remettre sur le tapis la sélection de Dugarry en 98?

Cette polémique apparaît en fait un peu disproportionnée, surtout si elle ne sert qu'à nourrir le sempiternel procès d'un sélectionneur qui offre finalement peu de prises à la critique. Dénoncer dans ce choix un "affront à l'équité sportive" revient également à croire qu'une justice transcendante commande aux destinées du football. Les sélections internationales ne sont pourtant pas attribuées selon une grille d'évaluation objective et incontestable, en cochant des cases sur une fiche.
Oui, Roger Lemerre a fait un choix contestable en prenant un joueur qui a si peu joué depuis deux ans et qui n'a pas toujours convaincu sous le maillot bleu durant cette période (n'oublions cependant pas un match superbe en Ukraine, et invitons tout le monde à revoir la finale contre le Brésil, durant laquelle le côté droit des Bleus resta fermé à double tour…). Oui, il est injuste que certains cas semblent ne même pas être examinés, et que des joueurs brillants soient exclus. Mais le sélectionneur dispose de plus d'éléments que nous, et il a le droit de ne pas composer sa sélection en fonction des sondages ou des cotes de popularité, il a le droit de prendre des options qui pourront paraître irrationnelles au premier abord (surtout si elles sont aussi marginales). Et à forcer d'abuser de la notion de scandale, on se trouvera fort dépourvu pour qualifier les non-sélections de Morientes en Espagne ou Simone en Italie…

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