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Salzbourg, encore…

Pour la première fois depuis 2005 et l’arrivée du groupe Red Bull, le club de Salzbourg réalise le doublé Coupe-Championnat au terme d’une saison parfaite… en apparence seulement.

Auteur : Toni Turek le 7 Juin 2012

 

Champion d’Autriche, vainqueur de la Coupe, meilleure attaque, meilleure défense, meilleure équipe à domicile, et à l’extérieur, meilleurs buteur et joueur: trophées et distinctions pleuvent chez le club taurin en ce printemps. Mais cet empilement de titres masque le fait que les "Taureaux Rouges" n’ont pas tout écrasé sur leur passage.

 


Du mou chez les Taureaux

Avec un sponsor comme Red Bull, le seul objectif est le titre. Mais la conquête de la quatrième couronne de l’ère Red Bull a été ardue. Presque aussi laborieuse qu’en 2010, où le titre avait été conquis à l’ultime journée avec un et trois points de marge sur les clubs viennois; et bien plus ardue qu’en 2007 où les Roten Bullen avaient fêté leur premier sacre avec 19 points d’avance sur le dauphin (et une différence de buts de +47 contre +5). De fait, la saison 2011/12 a été inégale. Les deux premiers mois? Conformes aux attentes: cinq succès et aucun revers, trois buts encaissés en huit journées, tout va bien. Mais à jouer sur trois tableaux, l’équipe ne tient plus le rythme, et tombe dans une spirale négative record de sept matches d’affilée sans succès. Frustré et cinquième (5V, 5N, 5D) à sept points de la première place à la 15e journée, le club taurin démarre sa remontée en explosant 6-0 la lanterne rouge.

 

 

Dès son élimination en Europa League, Salzbourg se recentre sur l’objectif initial. Profitant des effondrements conjugués de l’Admira, de l’Austria et du champion d’automne Ried, Salzbourg reprend "sa" première place aux deux tiers du championnat. Rien de très convaincant toutefois: à la 28e journée, Salzbourg affiche une moyenne de 1,64 point par match… Néanmoins, Salzbourg termine la saison en trombe sur une série de sept succès, et finit avec six points d’avance sur le Rapid de Vienne, seul rival crédible. Bilan salzbourgeois: un cru 2012 acceptable, mais lié à l’inconstance de la concurrence proposée. Ce qui n’est pas nouveau [1].

 


L'échec de la légion étrangère

Pour renforcer un secteur offensif anémique (53 buts marqués en 2010/11), Salzbourg a fait passer pro l’Espoir Teigl, et venir l’international Maierhofer, prêté à Duisbourg et qui cherchait à se relancer après un passage raté en Angleterre. Le bilan de l’attaque 2011/12 déçoit: les 60 buts inscrits sont le deuxième plus faible total de buts marqués par les Taureaux, très loin des 86 de 2008/09. Surtout, la légion étrangère a été en échec: l’Uruguayen Boghossian a été prêté à un club de son pays, le Hollandais Bruins et le Brésilien Alex Rafael sont partis dès l’hiver après de rares apparitions. Plus sollicités, l’Argentin Zárate et l’Espagnol Soriano ont rarement été décisifs; seul le Brésilien Leonardo s’est distingué avec 10 buts et 11 passes décisives. La révélation eût pu être le jeune Brésilien Alan, arrivé en 2010 pour 3,5 millions d'euros et auteur d’onze buts en autant de matches en juillet-août 2011, mais une rupture des ligaments croisés a mis fin à sa saison dès la fin août.

 


Jantscher et Maierhofer.

 

En fait, si le club salzbourgeois comprend deux tiers d’étrangers dans son effectif, ce sont les Autrichiens qui ont sauvé le secteur offensif du marasme. Wallner, meilleur buteur 2010/11 du club, n’a pas conservé un statut de titulaire et est parti en janvier, mais le duo Jantscher-Maierhofer a lui inscrit 33 buts toutes compétitions confondues, 28 en Bundesliga autrichienne. Un atout salvateur pour Salzbourg… et prometteur pour l’équipe nationale d’Autriche.

 


Remaniements défensifs

Sa série de sept matches sans victoire, au cours de laquelle seize buts ont été encaissés, a été l’occasion pour le club de promouvoir l’Allemand Walke comme gardien titulaire aux dépens de Gustafsson. La ligne arrière a aussi été remaniée, fréquemment: seul l’Ougandais Segyaka a été titularisé plus de vingt fois en championnat. Les recrues ont déçu: l’Espagnol Chema Antón n’a plus joué depuis la 5e journée et son unique titularisation, tandis que le latéral brésilien Jefferson n’a pas passé la trêve. Enfin, le jeune défenseur et capitaine Martin Hinteregger a été banni du groupe pro pour quelques jours… pour être allé se consoler d’une défaite en allant boire quelques bières.

 

Avec 39 points sur 54 pris dans la Red Bull Arena, l’équipe 2011/12 de Salzbourg n’aura pas été souveraine chez elle. La faute à une attaque déficiente: les Taureaux n’ont scoré que 32 fois à domicile. À l’opposé, la défense aura établi un record: la ligne arrière n’a cédé qu’à 7 reprises en 18 matches à domicile. Contrecoup: Salzbourg est l’un des clubs chez qui les fans voient le moins de buts, ce qui explique une diminution de la fréquentation (5.000 spectateurs seulement pour la réception de Mattersbourg – record à la baisse).

 


La moins autrichienne des équipes

L’ailier salzbourgeois Jakob Jantscher a été désigné meilleur joueur de la saison par les présidents, managers et entraîneurs des dix clubs de l’élite. Le natif de Graz a fini la saison avec 14 buts en championnat (plus 4 en Coupes), devenant le meilleur buteur du championnat, ex aequo avec son coéquipier Stefan Maierhofer. Toutefois, même méritée, cette consécration doit être relativisée: ces 14 buts sont le minimum d’un siècle de championnat [2].

 

 

Salzbourg est connue pour être l’équipe la moins autrichienne de toutes, avec une armada de légionnaires venus d’horizons aussi variés que l’Ouganda, l’Uruguay, la Slovaquie, l’Espagne, la Finlande et le Brésil… Cette année, plusieurs transferts ont été ratés. Pour autant, le club taurin a réagi vite, pour un bon résultat au final. Surtout, les dirigeants salzbourgeois n’ont pas procédé comme l’Austria de Vienne, qui a déréglé son équipe en cédant ses deux meilleurs joueurs pour raisons financières à la trêve. Enfin, il faut signaler que malgré les difficultés, Salzbourg a conservé sa confiance au Néerlandais Ricardo Moniz. Cela n’était pas gagné d’avance: le club taurin n’a jamais hésité à dégager un entraîneur par le passé [3], et cette année, trois autres clubs du haut de tableau ont fait le ménage. [4]

 


Dans la galaxie Red Bull...

Ce doublé Red Bull Coupe/championnat est le premier. Salzbourg n’est habituellement pas une équipe de Coupe mais, cette fois, le succès a été au rendez-vous… en partie grâce à un parcours qui lui a proposé deux clubs amateurs et un club de D2, puis sa propre réserve (!) et enfin la lanterne rouge de D2 avant d'affronter le seul membre de l’élite sur sa route, le SV Ried – vainqueur en 2011. Il n’en est pas allé de même en Coupe d’Europe. N’ayant pas remporté le championnat en 2011, Salzbourg a dû jouer l’Europa League; après avoir éliminé des clubs letton, slovaque et chypriote, le club autrichien a passé avec succès la phase de groupes – aux dépens du PSG – pour ensuite s’écrouler contre le Metalist Kharkov (0-4, 1-4).

 

Au final, si la saison 2011/12 restera dans l’histoire des Red Bull, ce sera plus pour le doublé que pour la manière dont celui-ci a été obtenu. Elle mettra du baume au cœur de Mateschitz: le big boss multimilliardaire de Red Bull a en effet vu son club des Red Bull Leipzig rater la première place de son groupe de D4 en Allemagne, échouant dans sa tentative d’accéder à la dritte Liga. À défaut d’atteindre l’Europe avec le club de l’ex-RDA, il pourra espérer qu’enfin les Red Bull Salzbourg franchiront un palier et accéderont aux poules de la prestigieuse Ligue des champions. D’autres axes de développement sont envisagés. D’abord, favoriser et réussir les transferts au sein de la "galaxie Red Bull" [5], ce qui garantirait un effectif suffisant en qualité pour pouvoir jouer sur tous les tableaux. Ensuite, un partenariat est envisagé pour la réserve des Red Bull Juniors, qui permettrait de récupérer la licence d’un club pro qui servirait de prête-nom pour faire jouer les Juniors en D2 [6]… à moins que ladite D2 ne repasse bientôt à seize clubs. Jusqu’où ira Red Bull pour étendre son réseau…

 

 


[1] Pour mémoire sur la saison 2010/11, lire "Chute libre".
[2] Avec les Red Bulls Salzbourg, Janko (39 buts en 2008/09) et l’Allemand Zickler (22 buts en 2006/07, 16 en 2007/08) ont fini meilleurs buteurs du championnat. En 2010/11, Wallner avait inscrit 18 buts. Jantscher et Maierhofer ont profité d’une concurrence très faible: parmi les rivaux en lice, Hofmann (Rapid) n’a jamais été dans le coup, Barazite (Austria) est parti au mercato, Linz (Austria) a été relégué sur le banc voire dans les tribunes, et le Croate Bodul (Sturm) a été transparent cet hiver.
[3] En cinq ans, Red Bull a viré Jara et Stevens, et n’a pas conservé Adriaanse malgré un titre.
[4] Foda a été dégagé du Sturm pour mésentente avec son président, Daxbacher limogé de l’Austria à la trêve pour laisser la place à Vastic, et Gludovatz viré de Ried après l’annonce de son départ au Sturm cet été.
[5] Wallner de Salzbourg à Leipzig, Alex Rafael et Jefferson de Campinas à Salzbourg: les transferts "intra-Red Bull" ont été des fiascos cette saison.
[6] Depuis 2010, les réserves ne sont plus admises dans les deux premières divisions. A compter de cet été, elles ne le seront plus en Coupe.

Réactions

  • arnaldo01 le 07/06/2012 à 10h10
    Merci Toni.
    Est-ce que des investissements sont prévus pour passer un cap au niveau européen ou la marche parait trop haute ?

  • Tonton Danijel le 07/06/2012 à 10h29
    Les campagnes du Red Bull en coupe d'Europe sont assez irrégulières: en 2009-2010 ils se font sortir du tour préliminaire de la Ligue des Champions par le Maccabi Haïfa (qui terminera dernier avec 0 points dans le groupe de la mort avec le trio Bordeaux-Bayern-Juventus), mais réusssissent à gagner tous leurs matchs de poule en ligue Europa (dans un groupe qui comprenait la Lazio Rome et Villareal), avant de se faire sortir par le Standard... La saison dernière, ils sortent le PSG (bien naïf à Salzbourg vu que visiblement, personne n'avait conscience qu'une victoire 2-0 des taureaux les placerait devant le PSG au goalaverage particulier) avant d'exploser contre Kharkiv...

  • Toni Turek le 07/06/2012 à 11h26
    "Exploser", c'est le mot juste : prendre un but dès la vingtième seconde à l'aller, ouvrir le score contre son camp au retour...

    Pas d'investissement/transfert faramineux en vue. Du reste, difficile d'attirer de grands noms quand la Bundesliga autrichienne n'a plus le même attrait qu'avant et que les clubs locaux peinent à se faire voir sur la scène européenne.
    Voir un club autrichien franchir la phase de poules est déjà un beau résultat en soi. En voir un arriver en quart serait une sacrée surprise.
    L'atout futur de Red Bull sur la scène européenne pourrait être Leipzig, mais la montée prend du retard.

  • magnus le 07/06/2012 à 11h36
    Boghossian, Zarate, Leonardo...tu m'étonnes que les clones ne marchent pas.

  • Tonton Danijel le 07/06/2012 à 11h40
    Marc Keller bosse à Salzbourg?

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