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Règlements de compte au Parc des Princes

C'est fou le nombre de choses qui se passent dans les stades et qui ne sont jamais relatées dans les médias. Symptomatique d'une certaine révolte des supporters très présente cette saison, la fronde justifiée mais maladroite des supporters parisiens a surtout révélé les fractures au sein du Parc des Princes et mis en évidence le maintien d'un groupuscule d'extrémistes débiles.
Auteur : Jamel Attal le 28 Mars 2000

 

Peut-être jaloux de leurs homologues lyonnais, lensois ou marseillais, les supporters parisiens ont voulu à leur tour mener campagne contre leur club en lançant un appel à la grève à tous les spectateurs à l'occasion de PSG-Le Havre. Pour stigmatiser l'attitude du club à leur égard, deux banderoles jumelles au fronton des kops ("dirigeants inexistants, joueurs indifférents, à quand un vrai changement?") et un tract diffusé ("tribunes en grèves", signé Boulogne/Auteuil unis).

Maladresses
Sur le fond, il va de soi que les préoccupations et les revendications exprimées sont parfaitement légitimes, et rejoignent une inquiétude manifestée un peu partout: s'adressant à l'ensemble du public, les groupes lui demandent ce qu'il pense "de la politique du club (marketing, recrutement, service abonnement) qui fait la part belle à l'argent roi au détriment de la passion et de l'enthousiasme suscité par ce sport populaire qu'est le football?". Justifiée, cette montée au créneau n'a pas été gérée idéalement. Elle trouvait son origine dans la déception consécutive à une réunion à laquelle ne s'était présenté aucun joueur, pas plus que Jean-Luc Lamarche ni Laurent Perpère. Cette désinvolture des dirigeants, conforme aux mentalités actuelles dans le foot, est tout à fait condamnable mais ce motif semblait insuffisant pour susciter l'indignation de l'assistance tout entière. Surtout, le mouvement s'exposait forcément à l'incompréhension, le club de la capitale étant à la lutte pour les places européennes et réalisant un parcours somme toute honorable. A quelques encablures de la fin d'un championnat géré sans incidents majeurs, l'initiative ne pouvait recevoir un soutien unanime. La maladresse a aussi consisté en un appel à une grève totale du soutien, alors que le seul premier quart d'heure aurait constitué un objectif plus réaliste et plus judicieux pour fédérer et exprimer le mécontentement. On a d'ailleurs vu que les résolutions de silence ont de moins en moins résisté au scénario du match, y compris au sein des virages.

Guerilla entre tribunes
Si l'on s'en tenait au récit très sommaire de cet épisode (tel qu'il a été fait dans les médias spécialisés), il n'y aurait pas de quoi fouetter un chat. Vu de la tribune de presse, les mouvements de spectateurs et les mille incidents qui se déroulent autour du terrain semblent bien lointains, voire indignes d'intérêt. Pour ne rien rater d'événements édifiants, il valait mieux être placé en tribune K, quart de virage jouxtant la tribune Boulogne et précisément la section R1 de cette dernière. Il faut rappeler que la direction du PSG, après avoir eu une attitude plus qu'ambiguë envers la trop célèbre fraction fascisante de son Kop, a décidé il y a quelques années d'adopter une stratégie discrète mais qui s'est révélée relativement efficace. Alors que la tribune Auteuil n'est composée que de deux parties (basse "rouge" et haute "bleue"), celle de Boulogne a été divisée en cinq sections séparées, ce qui a permis d'isoler significativement les éléments les plus extrémistes, contingentés dans cette fameuse zone R1 où leur nombre a régulièrement décru. Celle-ci se reconnaît facilement: c'est la seule à être toujours au tiers ou à moitié vide, les idées malodorantes de ses occupants dissuadant efficacement les visiteurs occasionnels.
Avant le coup d'envoi, la tribune K (qui accueille un grand nombre d'abonnés, dont les "Hoolicools") a eu droit à un sermon assez agressif diffusé par haut-parleur depuis Boulogne. Constatant une adhésion très limitée, notre prêcheur n'a pas tardé à tenir des propos insultants qui ont achevé de faire basculer ses interlocuteurs dans une franche hostilité. L'homme au mégaphone ne devrait pas s'étonner que peu de personnes veulent spontanément collaborer avec une engeance aussi douteuse (le problème aurait été très différent dans les quarts de virages bordant Auteuil). La suite de la rencontre a ensuite été marquée par une série d'échanges verbaux et gesticulatoires entre les deux tribunes, culminant lorsque les "K" invitèrent finalement les Bas-Boulonnais à s'initier aux plaisirs de la sodomie, ce que ces culs serrés ont assez mal pris, se précipitant sur les grilles de séparation et proférant des menaces inaudibles. Pendant ce temps, à l'étage supérieur (B2), une bagarre se déclarait entre pro et anti-grève, nécessitant l'intervention des stewarts. Le contraste était frappant avec le côté Auteuil, calme et se tenant à ses résolutions, tout comme était manifeste l'hostilité des latérales envers Boulogne, hostilité qui trouvait là une occasion de s'exprimer.
Assez pathétiques, ces incidents ont cependant permis de visualiser très précisément quelle fraction du public de Boulogne se vautre explicitement dans le crétinisme et la xénophobie: les généralisateurs vont être déçus, mais ce n'est qu'une soixantaine d'abrutis qui mène cette danse tribale. Ce soir-là, ils se sont démasqués, seuls à s'agiter en chantant la marseillaise comme une insulte, à prendre Bernard Lama à partie, à pousser des cris de singe et à reprendre un slogan "bleu-blanc-rouge" à l'attention de leurs voisins un peu trop multiraciaux. Soixante imbéciles au milieu de sièges vides, bien visibles sur toutes les images de vidéosurveillance… Au fait, qui pousse des cris de singe, sinon des singes?

Bien qu'isolés et en nombre réduit, ces nervis énervés conserveront un pouvoir de nuisance aussi longtemps qu'ils parviendront à maintenir leur présence sur ce petit territoire très symbolique. On peut craindre aussi les effets d'un certain suivisme, les autres sections de Boulogne pouvant ce croire attaquées elles aussi et tomber dans le piège d'une solidarité de dupes. On peut d'ailleurs s'interroger sur leur sympathie au moins passive avec leurs colocataires…
En décembre dernier, le PSG avait échappé à des poursuites intentées par SOS racisme en promettant une politique active de lutte contre le racisme affiché de certains de ses supporters et contre l'intolérable discrimination raciale constatée dans cette tribune R1. Les dirigeants avaient tenu un discours très volontariste et annoncé un train de mesures assez floues. Où en est-on exactement? "A quand un vrai changement?"

Réactions

  • wicket le ouf le 26/02/2001 à 00h00
    Mettez + 2 photos S.V.P.

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