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Rensenbrink, le football presque total

Le Néerlandais Robby Rensenbrink était presque l’égal de Johan Cruyff. Presque champion du monde, il emmena presque son club d’Anderlecht sur le toit de l’Europe. 

Auteur : Richard Coudrais le 25 Jan 2020

 

 

Plus que n’importe quel autre footballeur, Robby Rensenbrink est bien placé pour savoir que la différence entre un grand joueur et une légende du foot tient à l’épaisseur d’un poteau.

 

Pays-Bas et Argentine sont toujours à égalité (1-1) dans les dernières secondes du temps réglementaire de la finale de la Coupe du Monde 1978. Robby Rensenbrink est à la réception d’une ouverture de Johan Neeskens dans la surface argentine.

 

 


photo cc Rob Mieremet / Anefo

 

J’me voyais déjà

L’attaquant néerlandais se joue de Tarantini et mystifie Fillol d’un coup de patte subtil. Le ballon roule vers le but. Robby Rensenbrink est sur le point d’entrer dans la légende.

 

Les Pays-Bas s’imposent 2-1 face à l’Argentine et sont sacrés champions du monde. Robby Rensenbrink termine meilleur buteur du tournoi (6 buts) et décroche aussi le titre de meilleur joueur.

 

En fin d’année, il reçoit logiquement le Ballon d’Or loin devant Kevin Keegan et Hans Krankl. Il écoute à peine le courroux de Johan Cruyff, éjecté de son piédestal et balançant quelques piques amères aux rares qui s’efforcent de l’écouter encore…

 

Mais, voilà, au Stade Monumental, le ballon heurte le poteau d’Ubaldo Fillol et la défense argentine dégage en catastrophe, tout heureuse d’arracher la prolongation. Durant celle-ci, l’Argentine inscrit deux buts et s’impose finalement 3-1.

 

Robby Rensenbrink restera un très grand joueur, sans doute le meilleur de ce Mundial argentin, mais il ne fera jamais d’ombre à Johan Cruyff [1].

 

 

 

 


Robby l’exception

Aux Pays-Bas, Robert Peters Rensenbrink est un joueur à part. Bien que natif d’Amsterdam, il n'a jamais joué à l’Ajax. Après avoir débuté à l’âge de dix-huit ans au DWS Amsterdam, il rejoint la Belgique dès 1969 en signant au Club Bruges. Deux ans plus tard, on le retrouve à Anderlecht où il fera l’essentiel de sa carrière.

 

Rob Rensenbrink ressemblait à s’y méprendre à Johan Cruyff. Même gabarit, même allure, il avait le goût du dribble et de la passe juste, et inscrivait de nombreux buts. Pour égaler le capitaine orange, il ne lui manquait qu’un mental de gagneur et le goût du commandement.

 

C’est pourquoi, dit-on, il avait choisi de faire carrière dans le championnat belge, moins exigeant a priori que son homologue batave.

 

Chouchou de Constant Van Den Stock, le président d’Anderlecht, Rensenbrink y joua à son rythme, avec un peu de suffisance parfois. On dit qu’il choisissait ses matches, mais cela suffisait au bonheur des supporters bruxellois.

 


Goleador en C2

Car Robby Rensenbrink est l’un des principaux acteurs de l’âge d’or européen du RSCA. En 1976, Anderlecht est le premier club belge à remporter un trophée européen, la Coupe des vainqueurs de coupes. Il dispute même trois finales consécutives pour en remporter deux.

 

La première se dispute au Heysel, c’est-à-dire quasiment à domicile. Rensenbrink inscrit deux buts et Anderlecht s’impose 4-2 contre West Ham United.

 

Deux ans plus tard c’est au Parc des Princes que Rensenbrink réalise un nouveau doublé, assommant l’Austria Vienne (4-0). Avec 25 buts, il demeure pour l’éternité le meilleur buteur de l’histoire de la C2.

 

En équipe nationale, Rob Rensenbrink a mis du temps à trouver sa place – et pour cause, elle était occupée par Johan Cruyff. En outre, n’étant pas issu de l’Ajax ou Feyenoord, il ne maîtrisait pas l’exigence du football total autant que ses coéquipiers.

 

Il est toutefois sélectionné pour la Coupe du Monde 1974 et régulièrement aligné par Rinus Michels. Même en finale, alors qu’il s’est blessé lors de la rencontre qualificative contre le Brésil. Mal remis, il devra sortir à la mi-temps.

 

 


Rob Rensenbrink et Johnny Rep lors de la Coupe du monde 1974. Photo Spaarnestad

 

Maître des penalties

Quatre ans plus tard, Cruyff ne dispute pas le tournoi argentin, lui laissant le champ libre. Il ne manque pas l’occasion de démontrer ses qualités, dans une sélection néerlandaise quelque peu en deçà de sa devancière, mais tout aussi capable d’atteindre la finale.

 

Un autre point distingue Robbie Rensenbrink: il aimait tirer les penalties, une discipline que rejetait un grand nombre de compatriotes, notamment Johan Cruyff. Rensenbrink n’en a raté que deux au cours de sa carrière.

 

Sur les pelouses d’Argentine, il a inscrit quatre de ses cinq réalisations dans cet exercice. Celui contre l’Écosse fut le millième but de l’histoire de la Coupe du monde.

 

Le poteau d’Ubaldo Fillol a scellé le destin de Robbie Rensenbrink. Régulièrement élu meilleur joueur de l’histoire d’Anderlecht, et même meilleur étranger de l’histoire du championnat belge, il est décédé le 25 janvier 2020.


 

 

[1]  Ironie de l'histoire: au lendemain de la mort de Cruyff, le Guardian publiera par erreur une photo de son compatriote.

 

Réactions

  • Ba Zenga le 26/01/2020 à 10h45
    Merci pour l'hommage, Richard.

  • Vas-y Mako! le 26/01/2020 à 13h33
    J'avais son poster de Onze dans ma chambre, lors de sa finale au Parc contre Austria de Vienne. Un superbe joueur, et une partie de mon enfance qui s'en va...

  • Balthazar le 26/01/2020 à 14h54
    Merci pour l'article. Et les commentaires de Goethals dans la vidéo sont délicieux.

  • suppdebastille le 26/01/2020 à 16h46
    Je crois bien que cette finale jouée au Parc est la première finale de coupe d'Europe que j'ai vue à la télé (avec l'aller retour de Bastia en C3).
    Merci pour cet article hommage

  • suppdebastille le 26/01/2020 à 17h06
    Je découvre sur sa fiche wiki qu'il a joué 12 matches avec Toulouse en 1981. Aucun souvenir.

  • Utaka Souley le 26/01/2020 à 18h06
    Merci, très bel article. Encore un Oranje historique qui s'en va. Quel régal à le voir jouer, quelle élégance balle au pied, et quel pied gauche ! Triste je suis.

  • Tonton Danijel le 26/01/2020 à 18h58
    Un type presque champion du monde avait tout pour réussir en Belgique.

    Bel hommage, Richard.

  • emink le 26/01/2020 à 21h19
    Dans ma frustration éternelle de gamin footeux, après les poteaux carrés et Séville, c'est les Oranje jamais champions du monde. Qu'est-ce que c'est pas juste. Qu'ils étaient beaux à voir jouer.

  • Sens de la dérision le 27/01/2020 à 10h28
    Merci pour l'article, c'est pour ça que j'aime les CDF.

  • Espinas le 27/01/2020 à 11h07
    Merci pour l'article pour un joueur que je ne connaissais que pour les finales des Oranje dans les années 70.

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