Roustan n'a pas changé
Didier Roustan est à l'antenne tous les soirs de l'Euro sur l'organe télévisuel du quotidien d'Issy-les-Moulineaux. Pour ceux qui ont raté ses précédents emplois télévisuels, cela ressemblera au come-back d'une vedette des années 80, qui revient d'ailleurs avec ses chemises bariolées de l'époque, son ton fatigué du type à qui on ne la fait pas et son éternel air supérieur.
Il faut rappeler qu'en son temps, peu avant Charles Biétry, il incarna la fine fleur du journalisme sportif, se faisant notamment remarquer par des reportages mélodramatiques comportant des enfants qui jouent au foot sur fond de chansons de Phil Collins sous-titrées. Nous devrions d'ailleurs en réclamer la rediffusion afin de les faire connaître aux nouvelles générations. Mais, tête brûlée (ou tête enflée), Roustan passa de rédaction en rédaction sans retrouver son aura d'antan. Aux côtés de quelqu'un comme Dominique Grimaud, il conserva cependant l'image flatteuse d'un journaliste sportif au-dessus des autres, ce qui situe les niveaux d'excellence dans ce milieu.
Il est donc aujourd'hui l'animateur d'une émission quotidienne sur l'Euro, au cours de laquelle il livre ses commentaires et maltraite ses consultants (dont Christian Gourcuff qui souffre parfois visiblement). Après quelques émissions, il abandonna son idée branchouille de jouer avec une caméra numérique sur le plateau, puisqu'elle ne donnait que des plans sans aucun intérêt (les mêmes que ceux des caméras normales, mal cadrés et de moindre qualité).
Jeudi soir, très irrité après l'intervention virulente du sélectionneur, Didier Roustan parle de paranoïa, de ridicule, de totalitarisme, compare le sélectionneur au Premier ministre afin de lui rappeler ses obligations! Voilà un exemple éclatant de la confusion dans l'esprit de journalistes qui comparent le foot et la Nation, et qui ne réclament finalement que le droit d'être aussi médiocres que leurs collègues du service politique (à mendier des "petites phrases"?). Roustan finit pourtant par révéler les vraies raisons de son courroux: Lemerre donne des réponses étranges à des questions compréhensibles. Exemple pris lors d'une conférence de presse: "pourquoi la défense paraît-elle faible en début de match?" Notre ami se moque de la confusion apparente des propos de Roger en imitant ce dernier et ajoute que "franchement, ça veut rien dire" (il faut entendre le mépris envers ce nouvel idiot du village). Cela veut simplement dire que Lemerre n'a pas envie de répondre clairement, et on ne voit pas où est le problème: c'est même plutôt drôle, surtout en constatant l'énervement des professionnels de la profession, qui se prennent décidément trop au sérieux.
Dans cette même émission, le journaliste de L'Equipe Pierre Menès est intervenu pour dénoncer à son tour la situation. Il conclut tout de même son intervention en se vantant que "les entraînements sont à huis-clos, mais on est informés". Comme quoi les craintes de Lemerre ne relèvent pas que de la paranoïa. Enfin notons que sa déclaration a été étonnement tronquée dans le flash info de cette même chaîne (au contraire des autres), et réduite à la fin de sa phrase la plus virulente…