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Russie-Slovaquie : Hamsik and tired (of football)

Matchbox – Première victoire dans cet Euro pour la Slovaquie, face à une équipe de Russie qui prétend au titre de pire formation de cet Euro.

Auteur : BIG le 15 Juin 2016

 

 

Lille, Stade Pierre Mauroy

 

Buts: Weiss (32e) et Hamsik (45e) pour la Slovaquie ; Glushakov (80e) pour la Russie.

 

Russie: Akinfeev - Schennikov, Ignasevitch, Berezutski (cap.), Smolnikov - Neustadter (Glushakov, 46e), Golovin (Mamaev, 46e) - Smolov, Shatov, Kokorin (Shirokov, 75e) - Dzyuba.

 

Slovaquie: Kozacik - Hubocan, Durica, Skrtel (cap.), Pekarik - Pecovsky - Weiss (Svento, 72e), Hamsik, Kucka, Mak (Duris, 80e) - Duda (Nemec, 67e).

 

Arbitre : Damir Skomina (SVN).

 

14h55. Je prends une averse de plus en traversant trois rues depuis la bibliothèque universitaire infestée de lycéens en révision. Rennes, ville oubliée par l'Euro 2016 mais pas par le Top14, me laisse poser mes fesses dans un pub irlandais. L'affiche est tellement alléchante que le bar diffuse le match sans le son. Je ne vais donc officiellement rien comprendre. C'était ça ou bosser ma thèse, donc autant que ce soit ça, tous les moyens sont bons. Je le confesse sans mal: à part un passage au Roahzon Park, je n'ai pas vu un match de foot depuis deux ans, enfin depuis le dernier Mondial. Bon, j'ai peut-être aussi fait de la figuration devant des matchs du PSG, mais je regardais pas vraiment, et je buvais trop. Bref, c'est bien ces compétitions internationales tous les deux ans, ça permet aux gens qui suivent pas de faire un peu semblant.

 

J'ai beau tourner le truc dans tous les sens, je n'ai que trois points de repère sur le terrain: l'éternel Akinfeev, qui me semble tenir le but russe depuis des temps immémoriaux; la crête de Marek Hamsik (mais certains de ses coéquipiers sèment le doute en arborant une coupe similaire); le crâne de Martin Skrtel. J'ai commencé par un café, et un vieux à moustache type IIIe République (tapez Émile Loubet dans un moteur de recherche pour vous faire une idée), l'air espiègle et un verre de vin blanc à la main, m'a regardé en souriant.

 

 

 

La nalyse

8e minute. Le 4-1-4-1 slovaque joue bas, trop bas pour le goût du spectateur occasionnel. Toujours pas de son, il faut dire que l'intérêt porté sur le match par les clients est proche du néant: le vieux est allé s'effondrer un peu plus loin sous la télé, une famille joue aux cartes, un roux essaye d'animer une conversation avec une fille qui n'est pas intéressée, à moins que ce soit sa copine déjà fâchée avant de venir. La serveuse prend son repas, la sono crache Live Forever d'Oasis, et le schéma russe m'échappe complètement.

 

17e minute. La fille à côté a une voix grave assez surprenante. Weiss souffre dans son couloir gauche il me semble, il va peut-être finir par se faire dunker dessus par Vince Carter. Je crois que les Russes jouent en 4-2-3-1 mais ils me font galérer.

 

29e minute. Belle occasion russe sur une frappe à vingt-cinq mètres en contre-attaque. J'ai craqué pour une IPA venue d'Irlande à 7.2%, bière du mois conseillée par la serveuse. C'est décidé, je rentre chez moi à la mi-temps sinon je vais vraiment rien avoir à dire. C'est le moment que choisit Weiss pour prendre l'espace côté gauche sur une ouverture parfaite d'Hamsik, contrôle facile dans la course, remise sur pied droit, gardien fusillé de près (Weiss n'a jamais eu de shoot de loin, ça je l'avais noté dans mon scouting report) derrière une défense aux fraises (deux mecs qui se parlent pas, aucun pour défendre le dribble intérieur). Les Slovaques avaient tellement rien montré que j'allais écrire qu'ils jouaient trop bas pour pouvoir déstabiliser le bloc russe. J'ai envie de me condamner au cul sec pour la peine, mais la bière est pas évidente à tomber vite.

 

35e minute. Les Russes galèrent à passer le premier rideau, le mec à côté parle de navettes spatiales. Ça me fait penser à un truc: la verticalité dans le jeu, ça choque personne que ça se matérialise horizontalement sur l'écran de télé? Le vieux avec l'air espiègle continue de scruter tout ce qui se passe autour, et note des choses dans un carnet. Ça nous fait un point commun.

 

43e minute. Un plan interminable sur des supporters russes soit beurrés comme des tartines, soit inquiets, soit déguisés, me fait désespérer. Hamsik récupère un corner tiré court, se retourne vers la surface, en balance une praline poteau rentrant opposé, avant de fêter ça à la Thierry Henry (quand je tape "Thierry" sur ma tablette, elle me propose automatiquement le "Henry" ensuite; j'ai essayé avec "David", et comme par hasard, elle ne me propose pas "Trezeguet"). C'est la mi-temps, les hooligans russes sont plus proches de l'arrêté de reconduite à la frontière pour raisons sportives qu'ils ne l'étaient il y a quarante-cinq minutes. On me vend une Hyundai, un téléviseur du futur, des paris, une pizza carrefour, du parfum pour les vrais hommes virils genre Johnny Depp ("C'est magique."), encore des paris. Je termine ma bière d'un air maussade, et je rentre sous une nouvelle averse, alors qu'il a fait soleil toute la première mi-temps.

 

46e minute. L'entraîneur russe ne rigole pas, il sort dès la mi-temps son milieu de terrain. Une décision qui nous prive d'abord de Golovin, et c'est dommage, il a un bon coup de tatane, Golovin. Il sort aussi Neustadter, le seul à jouer à l'étranger. Si c'est pas du coaching populiste, je ne m'y connais pas. En attendant, les Slovaques ont commencé par prendre un jaune façon latéral de village audois, histoire de montrer qu'ils seront présents au duel toute la mi-temps. Ils ont bien caché leur jeu: après avoir attendu dans leur camp en première mi-temps, là ils se permettent de poser le jeu en attaque après la récupération. Pendant ce temps, la météo bretonne continue de se foutre de moi, puisqu'il va de nouveau faire soleil pendant quarante-cinq minutes.

 

60e minute. Très franchement, cette couleur lie de vin du maillot russe, ils tiennent ça d'où? C'est aussi stupide pour eux de jouer comme ça que pour nous de jouer en bleu marine, ou en marinière (peut-être que leur ministre du redressement productif est exploitant viticole, me direz-vous). En attendant des réponses, je regarde les Slovaques défendre. C'est une bonne zone des familles, c'est beau comme du Bogdan Tanjevic, si ce n'est que paradoxalement, ça semble moins compliqué à dix qu'à cinq.

 

68e minute. Il se passe beaucoup moins de trucs chez moi qu'au pub. Les Slovaques jouent des contres, mais sans le tranchant nécessaire. Les Russes poussent mais sont à court d'imagination dans les trente derniers mètres: il manque une course, qui, ici ou là, désorganiserait la défense. Quand je dis ça, c'est pour dire que je m'emmerde.

 

74e minute. Ivre, le commentateur de la BBC confond la République tchèque et la Slovaquie. Que personne ne lui dise que l'arbitre est Yougoslave ou Slovène, car on risque de le perdre.

 

77e minute. Google m'apprend qu'Andreï Arshavin joue au Kazakhstan. D'aussi loin, il va avoir du mal à faire basculer le match, surtout que le troisième changement russe est passé. Une tentative de plus à vingt-cinq mètres qui s'envole. Je suis en train d'écrire un truc sur le fait que le cadre ne se dérobe pas (parce que ça ne veut rien dire, à moins que vous ne subtilisez un cadre qui ne vous appartient pas, auquel cas c'est pénalement répréhensible) quand les Russes bloquent une relance, centrent en retrait... tête et but de Glushakov entré à la mi-temps. Pendant qu'on se tape des ralentis, les Russes se lancent à l'abordage sur le coup d'envoi. J'ai envie d'écrire dix pages sur le sentiment d’irrationalité que m'inspire le football, mais je me l'interdis car c'est encore pire au basket. Un certain Duris est rentré, mais quand je tape son nom dans Google, le mec qui ressort a l'air d'avoir un trois fois rien de charisme qui fait toute la différence. Bizarre.

 

84e minute. Les Slovaques ne sortent plus de leur camp, et jouent aussi zone sur coups de pied arrêtés. Leur gardien fait valoir les qualités de Stabilo jaune de sa tenue en surgissant aléatoirement sur des lignes dans la surface. La pertinence de ses interventions me rappelle furieusement les révisions des lycéens qui squattent la BU.

 

91e minute. Les Russes finissent par balancer des ballons affreux vers la surface. J'attends qu'Abidal se troue, que Jean-Michel Larqué m'en informe et me le répète, mais ça n'arrive pas. Un dernier corner finit au troisième poteau, l'arbitre siffle, les Slovaques en tribune sont pas venus sucer des glaçons si j'en crois leurs yeux multidirectionnels (mais qui leur reprochera?). Sur cette joie sincère mais difficile à partager depuis mon bureau, je referme mon streaming. Peut-être bien que mon Euro vient de se terminer là.

 

 

Les observations en vrac

Craignant que l'ensemble de la nalyse de ce match ne consiste en une observation en vrac, l'auteur de cette matchbox préfère ne pas apporter d'observation en vrac supplémentaire.

 

 

Vu du forum

==> Tonton Danijel - 15h46
Non, les joueurs à crête ne sont pas des crétins!

 

==> PCarnehan - 15h48
Les Russes n'ont pas besoin de leurs supporters et des sanctions de l'UEFA pour se faire sortir de l'Euro. Ils y arrivent très bien tout seuls.

 

==> Moravcik dans les prés - 15h51
Quelle formidable abnégation russe en défense, on dirait plein de petits Evra.

 

==> Dino Dini - 16h16
Si quelqu'un peut m'expliquer le plan de préparation russe à la coupe du monde 2018 en faisant jouer des vieillards en charnière centrale.

 

==> Marius T - 16h22
5 docteurs, 4 pharmaciens et quelques appuis politiques.

 

 

Les titres auxquels vous avez échappé

Un match guère épais
Hamsik Hamsik Hamsik, Aïe Aïe Aïe!
Iron crétins
Skrtel à fond qui sonne

 

Réactions

  • Toaster Fritz le 15/06/2016 à 21h30
    Merci Big.

  • newuser le 15/06/2016 à 22h00
    Merci Big.
    T'as de quoi stalker la serveuse ?

  • Roy compte tout et Alain paie rien le 15/06/2016 à 22h02
    Ah ce dunk de Vince Carter ! Merci pour l'évocation en tout cas.

  • Nicordio le 15/06/2016 à 23h14
    Bravo big, vraiment dans l'esprit des cahiers tel que je les aime.
    Parce que bon, pour lire des matchbox comme elles sont faites depuis le début de l'euro, autant aller sur l' lien (no offense à ceux qui les ont écrites, j'en suis moi-même incapable)

  • Tricky le 16/06/2016 à 01h29
    De surcroit, le meilleur titre de l'histoire des titres des CdF

  • Christ en Gourcuff le 16/06/2016 à 08h42
    Merci BIG!

    Super article, je plussune Nico j'aime beaucoup l'esprit de ce papier!
    Un mélange entre ça et les papiers plus "tactiquement orientés" c'est parfait!(Mais qui en douterait?)

  • On meinau score le 16/06/2016 à 09h54
    #merciBIG
    Très bon.

  • mr.suaudeau le 16/06/2016 à 14h33
    MERCI BIG.

  • Ba Zenga le 16/06/2016 à 14h53
    Savoureuse matchbox, merci!

  • nidieunimaître le 16/06/2016 à 15h12
    Latéral de village audois actuellement, certes, mais c'est oublier un peu vite qu'il s'en est fallu de (très) peu pour qu'il nous fasse vibrer les soirs de semaine en Coupe d'Europe...
    Sinon merci BIG, moi j'ai vu tous les matchs du week-end dernier et j'ai eu les mêmes sensations en me couchant dimanche (à une Croatie près, quand-même).

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