Se vautrer, en cinq leçons
Rama Yade, "supportrice n°1 des Bleus", est encore plus écervelée que dévorée d'ambition.
Auteur : Thibault Lécuyer
le 10 Juin 2010
Leçon n°1
Faire du buzz sur un peu n'importe quoi, choisir un sujet populiste, frapper là où tout le monde a déjà frappé avant vous, oublier qu'on fait partie d'un gouvernement pour qui le luxe ostentatoire a longtemps tenu lieu de discours de politique générale.
Rama Yade : "Je n’aurais pas choisi cet hôtel personnellement (…) J’avais appelé les instances du football à la décence. En temps de crise, il faut y penser (…) J’attends que l’équipe de France nous éblouisse par ses résultats plutôt que par le clinquant des hôtels. Moi je les ai appelés à la décence en temps de crise (…) Si la France va très loin, le choix d’un site proposant les meilleures conditions d’entraînement peut paraître judicieux (…) Par contre si les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, la fédération et les instances du football devront s’en expliquer".
Leçon n°2
Se prendre une volée de bois vert, rater sa justification en imaginant que personne n'ira relire la déclaration de la veille, nous prendre pour des cons.
Rama Yade : "J’ai simplement dit que j’aurais personnellement pris quelque chose de moins cher".
C'est toi qui prends cher, Rama.
Leçon n°3
Rejeter la faute sur la presse, se faire passer pour une victime, tenter une sortie par le haut, oublier qu'on a lancé des "appels à la décence"
Rama Yade : "J'invite à la sérénité. La pression est suffisamment forte pour les joueurs pour ne pas leur communiquer des informations biaisées sur ce qui se passe en France. S'il y en a bien une qui n'a jamais lésiné sur son soutien total c'est bien moi, qu'il s'agisse des Bleus, de l'entraîneur ou de la main face à l'Irlande. J'ai toujours été aux côtés de l'équipe".
Leçon n°4
Oublier complètement qu'on avait déjà raconté n'importe quoi trois mois plus tôt, engueuler ses collaborateurs pour ne pas vous l'avoir rappelé, avoir une conception assez étrange du "soutien total", virer son dircab.
Rama Yade (mars 2010) : "Il aurait fallu changer le sélectionneur après le fiasco de l'Euro 2008 et le juger sur des résultats qui n'étaient pas bons".
"C'est regrettable de voir ce jeu qui n'est pas bon, d'observer qu'on a de belles individualités mais que le sélectionneur n'arrive pas jusqu'à présent à en faire une équipe" (liberation.fr).
Leçon n°5
Connaître la honte suprême : se faire fesser par un chanteur d'opérette à moustache.
Frédéric Thiriez : "C'est la Coupe du Monde de la démagogie! Assez de ces attaques de tous bords, de droite, de gauche et du milieu contre le football et les footballeurs. Assez d'hypocrisie. Les faux vertueux sont souvent les premiers à vouloir être sur la photo. Ce n'est pas parce que le football est le sport le plus populaire qu'il peut corriger tous les défauts de la société. On parle de luxe? Ce qui ne serait pas du luxe, c'est que tout le monde soutienne enfin notre sélection nationale. Ce n'est surtout pas le moment de la déstabiliser, bien au contraire. Allez la France!"
Et vive la République.