Sport Bilic
Matchbox : Croatie-Allemagne, 2-1. Les Croates ont battu les Allemands, sans discussion possible. Une victoire qui récompense l’intelligence (...)
Auteur : Steven Ar Ruz
le 13 Juin 2008
Buts : Srna (24e) Olic (62e) ; (Podolski 90e)
La nalyse
Les Croates ont battu les Allemands, sans discussion possible. Une victoire qui récompense l’intelligence tactique de Bilic, en opposition au manque de solutions proposées par Löw.
Et pourtant il n’y avait rien de génial dans le piège tendu par le sélectionneur croate: en remplaçant un attaquant (Petric) par un milieu de terrain (Rakitic) dans son équipe de départ, il a tout simplement densifié son entrejeu. L’explosivité, la vitesse, la technique et le collectif de ses joueurs ont fait le reste. En pressant les Allemands très haut, en gênant leur relance et en muselant Ballack, les Croates monopolisèrent les ballons d’attaque, et il fallait bien que ça paye.
Trop grands, trop forts
Sûrs d’eux après la victoire face à la Pologne, les Allemands alignaient exactement le même onze de départ. Sevrés de ballons, dévorés au milieu de terrain, privés de la rampe de lancement Ballack, ils se trouvèrent coupés en deux, leurs physiques de bûcherons canadiens souffrant énormément face aux petits gabarits des teignes croates, cumulant les fautes. Incrédules devant leur impuissance, jusqu’à l’exaspération. Comme une démonstration, l’ouverture du score vint d’un redoublement de passes sur le côté gauche de l’attaque croate, provoquant l’écartèlement de la défense allemande. Le centre parfait de Rakitic trouvait Srna qui se jetait dans les pieds de l’immense Jansen, et taclait le ballon dans les filets de Lehmann. Vivacité et technique: tout ce qui manquait aux Allemands. Mêmes causes mêmes effets, Kranjçar avait la balle de break quelques minutes plus tard mais Metzelder faisait rempart.
Allemands arrêtés
Les seules séquences dangereuses côté allemand découlèrent des coups de pied arrêtés, où leur grande taille prenait enfin le dessus. Sans toutefois assez de précision. A la pause, Löw faisait entrer le sprinter Odonkor pour tenter de donner de l’allant à son équipe figée, mais les hommes de Bilic décidèrent d’attendre les Allemands dans leur camp pour mieux les contrer.
Blitzkrieg croate
Sur un de ces contres, un centre dévié par Podolski prenait Lehmann à contre-pied, qui parvint quand même à repousser le ballon sur le poteau, mais Olic marquait dans le but vide. Les Allemands restaient KO debout, et abandonnèrent toute velléité de renverser la vapeur. Le faux rythme consécutif contentait les Croates. Fatigue? Suffisance? Sur le premier semblant d’accélération allemande depuis des lustres, Podolski hérita d’un ballon mal repoussé et fusillait Pletikosa. Coup du sort ou feu de paille, ce sursaut restait sans lendemain, les Croates ne s’affolaient pas et ne changeaient rien à leur tactique, passant même à deux doigts d’achever les Allemands en fin de rencontre.
Les gestes du match
• L’ouverture de vingt-cinq mètres de Modric dans la course de Olic, repris in extremis par un tacle de Metzelder, tout heureux à cet instant, une fois allongé, de mesurer deux mètres.
• La triple parade en une minute de l’ex-futur gardien marseillais Pletikosa. D’abord sur un coup-franc énorme de Ballack, puis sur un cafouillage à un mètre de sa ligne, devant Gomez et Klose.
• Le grand pont de Corluka sur Jansen, laissant celui-ci le nez dans le gazon, enchaîné par un centre précis devant le but de Lehmann. L’action échouant bizarrement, sans doute à cause du trop grand nombre de Croates présents, indécis quant à qui devait tirer.
Les joueurs allemands qu’on a perdus de vue
D’abord les attaquants. Privés de ballon, Klose et Gomez ont traîné péniblement leurs grandes carcasses dans la défense croate, le regard plongé dans le gazon. Et que dire de Ballack et Frings, annihilés par le milieu à cinq de Bilic. La petite demi-heure passée sur le terrain par le remplaçant Schweinsteiger le poussera même jusqu’au pétage de plomb, sanctionné d’un carton rouge dans les arrêts de jeu.
Les observations en vrac
• Décalé sur la gauche, Podolski a marqué 100% des buts allemands dans la compétition. Qu’en pense Thierry Henry?
• Alors que les deux tiers des Croates jouent en Bundesliga, on a eu l’impression que les Allemands les découvraient hier soir. Les Français connaissent ça aussi, c’est l’effet Sénégal.
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• "Ce Croatie-Allemagne, c'est un peu le talent contre le rouleau compresseur".
• "Podolski, avec la finesse d'un engin de chantier parvient quand même à réduire le score".
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