Teenage Kicks, Day 32
Kuyt, Villa, Torres, Rooney et Yobo. Arsenal, Liverpool, Chelsea, Manchester et Bolton. On peut toujours faire du name dropping avec la Premier League, mais c'est le ballon qui va le plus loin.
Auteur : Gang of Five
le 4 Avr 2008
Results
United-Aston Villa: 4-0
Birmingham-City: 3-1
Portsmouth-Wigan: 2-0
Sunderland-West Ham: 2-1
Liverpool-Everton: 1-0
Chelsea-Middlesbrough: 1-0
Reading-Blackburn: 0-0
Derby County-Fulham: 2-2
Bolton-Arsenal: 2-3
Tottenham-Newcastle: 1-4
Les cotes de la semaine
Les gestes de la journée
• L'ensemble de l'œuvre de Ronaldo (United): un but (une talonnade à l'arrêt), trois passes décisives (dont une aile de pigeon).
• La Madjer de Daryl Murphy (Sunderland) pour Kenwyne Jones, qui n'a plus qu'à la pousser au fond.
• L'arrêt de Craig Gordon (Sunderland) sur une frappe enroulée lucarne de Carlton Cole
Les antigestes de la journée
• Le tacle appuyé d'Abou Diaby (Arsenal) sur le pied d'appui de Gretar Steinsson (Bolton), laissant ses coéquipiers à dix.
• Quand Derby marque, c'est sans le faire exprès: frappe non cadrée de Leacock, Villa qui se contentait d'observer détourne du genou dans la course, le gardien de Fulham est pris à contre-pied...
• Quand Fulham marque, c'est sans le faire exprès: exploit de Roy Carroll face à Kamara, le ballon est repris de volée à ras de terre par Bouazza, qui... lobe Carroll! Leacock, qui se contentait d'observer, détournant du pointu dans la course.
• Quand Arsenal l'emporte dans le temps additionnel, c'est en le faisant exprès, mais avec un peu de chance: tir de Fabregas doublement contre par Andy O'Brien et Jlloyd Samuel pour une victoire 3-2.
• L'incapacité des défenseurs d'Arsenal a enfiler leur tunique d'Yvon Leroux pour dégager dans les tribunes. Leur obsession de la relance courte leur a une nouvelle fois coûté le premier but.
La citation de la journée
"Dirk Kuyt est en train de se construire la réputation d'être le Prince Harry d'Anfield – au front pendant trois mois et personne n'en remarque rien" (The Sun).
La perf de la journée
On a suffisamment raillé les hommes de Kevin Keegan – et Keegan lui-même – depuis des mois pour tirer un coup de chapeau à la performance savoureuse, non seulement au tableau d'affichage, mais aussi dans le jeu, d'un Newcastle victorieux sans coup férir a White Hart Lane. Les regrets quant à cette saison pourrie au regard du potentiel de l'équipe n'en sont qu'avivés.
La lose de la journée
Enfin, on a retrouvé le Bolton des grandes années, celui qui provoquait les pires moqueries par ses recrutements gérontologiques. Seulement, les Wanderers sont bons pour les services de soins palliatifs, tant les coéquipiers de El Agé Diouf présentent les symptômes de Parkinson: depuis le 2 février et une victoire à Reading, le bilan est désastreux (5 défaites, 2 nuls, 4 buts marqués, 15 encaissés, place de relégable). Un argument de plus pour un accompagnement de fin de vie digne?
Big Four
Villa a Maloney (et à la tête)
United-Aston Villa: 4-0
Alex Ferguson ne ménage pas ses troupes. Trois jours avant un important déplacement à Rome, le onze (presque) type était aligné contre Aston Villa. Il faut dire qu’en rencontrant Arsenal, puis Chelsea dans les prochaines semaines, le leader n’a plus le droit à l’erreur s’il veut conserver son avance.
Certainement boostés par la fessée donnée aux Scousers une semaine plus tôt, les Mancuniens démarraient pieds au plancher et ouvraient le score par l’intermédiaire de Dieu, d’une inspiration magnifique. Ledit Dieu qui se retrouvait logiquement passeur décisif sur les trois autres buts avec successivement: un centre millimétré, une aile de pigeon et une passe dans la course (avec petit pont au passage).
Fort d’une première mi-temps très solide, les locaux rentraient au vestiaire sereins. À peine revenu sur la pelouse cependant, Maloney, seul devant Kuszczak, manquait la balle du 2-1. Les Villains rataient là l’occasion de relancer le match et réduisaient leur espoir de ramener un point de leur déplacement. Sans pitié, les Red Devils accéléraient de nouveau et amplifiaient leur avantage cinq minutes plus tard.
Puis finissaient le travail à la 70e par Rooney, tout heureux de marquer son premier but en un mois.
MU est présent dans le sprint final, et sur ce match, même Fabregas et ses petits copains peuvent aller réviser leur brevet des collèges.
La ville est à nous !
Liverpool-Everton: 1-0
"The city is ours", clamait une banderole déployée dans le Kop au coup de sifflet final. Une conquête de la suprématie dans la ville qui se fit non sans peine, mais sans vraiment trembler non plus...
Les Reds entamaient tambour battant le derby, jouant et pressant plus haut que leurs camarades de l'autre côté de la rue. Les premières situations chaudes se succédaient devant le but de Howard, et à la suite d'un corner mal dégagé par les Blues Xabi Alonso subtilisait le ballon à Yakubu, et le transmettait à l'inévitable Torres qui glissait le ballon dans les filets (8e). 28e but toutes compétitions confondues pour El Niño (sans coup franc ni penalty), Anfield pouvait s'égosiller.
La suite de la première période fut un véritable calvaire pour les Toffees. Kuyt, Babel, Lucas et surtout Gerrard d'une énorme volée sur le poteau manquent d'enterrer tout espoir de contester la quatrième place des locaux.
Mais à la reprise, les passes des Reds n'arrivaient plus, les courses et les duels devinrent douloureux, et voilà Everton bien installé dans le camp adverse. Mais la différence de classe entre les deux effectifs était trop criante (on a le Neville qu'on mérite..), et quelques ballons mal négociés ne provoquaient que quelques frissons sans conséquence. Fatigue? Tentation d'en garder sous la semelle à trois jours du quart de finale face à Arsenal? Le match perdait en fluidité, et les plus beaux gestes furent l'œuvre de la défense liverpuldienne: Carragher pour le plaisir sur Neville, Hyypiä in extremis sur Yakubu, puis Skrtel sur Osman exécutaient des tacles énormes qui provoquaient des rugissements de plaisir dans les travées. Liverpool pouvait compter ses cinq points d'avance et se concentrer sur la triple opposition contre Arsenal.
Le retour des morts-vivants
Bolton-Arsenal: 2-3
À la 55e minute du match Bolton-Arsenal, les supporters des Gunners ont dû se demander comment leur équipe avait pu en arriver là. Arsenal était mené 2-0 et jouait à dix contre onze depuis l'exclusion de Diaby. Ce match au Reebok stadium symbolisait alors si bien le parcours irrégulier des canonniers en Premier League...
Au retour des vestiaires, Bolton, mis en confiance par le déroulement des évènements, mettait une pression énorme sur les buts des Gunners. Mais au moment où l'on se disait qu'Arsenal allait probablement concéder un score bien plus humiliant, Arsène Wenger décidait de passer de son 4-4-1 défensif à un ambitieux 3-4-2 avec les rentrées d'Adebayor et de Walcott. Dans la foulée, sur un corner anodin, Gallas laissé libre au second poteau marquait le but de l'espoir. Et c'est assez logiquement que trois minutes plus tard, un penalty de Van Persie ramenait les siens au tableau d'affichage.
Les Wanderers portèrent alors bien leur nom. Paraissant errer dans les boulevards qu'ils laissaient dans leur propre défense, ils durent compter sur la maladresse de Van Persie et d'Adebayor pour ne pas céder. Mais alors qu'ils pensaient récolter au moins le point du match nul, sur une dernière action et après un débordement côté gauche, Hleb servait Fabregas dont la frappe rachitique rebondissait sur deux défenseurs avant de finir sa course dans les buts de Bolton. Arsenal venait de réussir l'impossible au terme d'une remontée fantastique.
La leçon de pianissimo
Chelsea-Middlesbrough: 1-0
Si le cliché selon lequel les grandes équipes sont celles qui s'en sortent en jouant mal, United peut commencer à trembler. Opposés à la plus ennuyeuse équipe du Royaume, Middlesbrough, Chelsea a livré à domicile une partition digne des plus obscurs combats d'arrière-garde de la Division One. Paresseusement dominateurs au cours d'une première mi-temps qui a, circonstance atténuante, délivré un verdict extrêmement précoce avec le premier but de la saison pour Ricardo Carvalho sur un coup franc de Wayne Bridge, les Blues se sont complètement liquéfies par la suite au point de ne devoir leur salut qu'à un peu de chance (un poteau et une double transversale) et à la maladresse d'un Alfonso Alves, annoncé lors de son recrutement à l'intersaison comme un buteur intenable et qui semble avoir du mal à se remettre du gouffre entre l'Eredivisie et l'EPL, comme en témoigne son triple raté (en vingt minutes) devant le but.
Toujours à cinq points, Chelsea reste miraculeusement en course pour le titre. Meme si Avram Grant a raison de pointer que tout ce qui compte à ce stade c'est de gagner, on n'est pas vraiment certain qu'il ait été si excitant d'être supporter de Chelsea ce week-end.
Ancien combattant: Joseph Yobo
Vous imaginez ce qu'il peut faire à Cannavaro ?
Avec son compatriote "The Yak" Yakubu, le Nigérian est une des explications aux bons résultats récents des Toffees d’Everton. Défenseur physique, généreux et polyvalent, Joseph Yobo est indiscutable au sein de l’arrière-garde des Blues depuis bientôt six ans. Qu’il semble déjà loin aux Marseillais, le temps où celui qui allait devenir une des révélations de la Coupe du monde 2002 faisait déjà étalage de sa puissance au Vélodrome.
Débarqué en Belgique à l’âge de dix-huit ans, il se révèle au Standard de Liège (l’autre club de RLD) à la fin des années 90, et rejoint l'OM à l’été 2001, en pleine hystérie ''Tapie 2''. Ses nouveaux camarades à la rentrée font encore mal aux yeux, sept ans après: Dill, Delfim, Fernandao, Cavens, Tuzzio, Sakho… Au moins, le flair de Nanar a-t-il fonctionné pour ce bon Joseph, et heureusement, puisque le départ de celui-ci en fin de saison rapportera à l’OM (via un montage prêt payant / primes assez étonnant) assez de cash pour éviter des mésaventures avec la DNCG.
2002, donc. Yobo, malgré les appels du pied de cadors comme la Juventus, pose ses bagages sur les bords de la Mersey étiqueté ''premier transfert de l’ère David Moyes''. Sous la direction du jeune technicien écossais, il gagne en constance, et est élu meilleur jeune de la saison 2004 par les supporters de Goodison Park. Ses erreurs d’inattention se font rares, excepté la célèbre et spectaculaire passe décisive pour Rooney en 2006, qui fait encore rire certains Reds de l’autre côté de la route. Joueur étranger le plus utilisé dans l’histoire du club, puis premier capitaine africain d’Everton en 2007, Yobo arrive aujourd’hui, à bientôt vingt-huit ans, dans ses meilleures années. De quoi ouvrir quelques perspectives de transfert dans un club plus huppé? En attendant, son contrat est blindé et court jusqu’en 2010.