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Toldo 2000, un Euro pour la vie

[rétro Euro 2000 • 2/5] L’Euro 2000 révèle un gardien méconnu, titulaire de dernière minute dans les cages italiennes. Francesco Toldo deviendra un héros à l’italienne. 

Auteur : Christophe Zemmour le 22 Juin 2020

 

 

Francesco Toldo à l’Euro 2000, c’est le genre d’histoires à la fois belles et dramatiques comme l’Italie sait les offrir, qui commence un peu comme un Toto Schillaci au Mondiale 1990 et se termine cruellement à la manière d’un Roberto Baggio à la World Cup 1994.

 

C’est aussi le genre de belles surprises comme l’Euro sait les conter. Antonio Conte, justement, écrit la première ligne heureuse de ce récit. De ce retourné acrobatique quoique pas académique, il ouvre le score pour la Nazionale lors de son entrée dans la compétition, face à la Turquie.

 

 

 

 


Un visage inattendu

Toldo, qui sort d’une excellente saison sous le maillot de la Fiorentina, a été catapulté titulaire dans les cages par la blessure à la main de Gianluigi Buffon. Las, il apprécie mal la trajectoire du coup franc sur lequel Okan Buruk surgit pour égaliser dix minutes plus tard.

 

Filippo Inzaghi se chargera néanmoins de glaner et de transformer le penalty vainqueur à la 70e, et l’Italie signe deux autres victoires en poules, contre la Belgique (2-0) et la Suède (2-1), montrant un visage inattendu. À l’image de son portier: aussi solide et sérieux qu’en réussite.

 

Sauvé deux fois par son poteau face aux Diables rouges, sur les tirs de Bart Goor et Lorenzo Staelens, le natif de Padoue se couche impeccablement sur un coup franc de Luc Nilis. Il préserve ainsi l’avantage acquis par cette belle tête de Francesco Totti, avant que Stefano Fiore ne close les débats sur un bonbon de combinaison.

 

Rebelote dans le dernier match: encore aidé sur sa ligne par son coéquipier Angelo Di Livio et vainqueur de ses face-à-face avec Magnus Svensson et Patrik Andersson, Francesco sera seulement pris à défaut par un subtil crochet d’Henrik Larsson.

 

En quart de finale se présente la Roumanie du légendaire Gheorghe Hagi, qui joue alors ses ultimes notes en sélection. Sur un ballon en profondeur d'Adrian Mutu, le Maradona des Carpates devance la sortie très aventureuse de Toldo qui est sauvé… par son poteau, encore une fois.

 


Sous l'étoile d'Amsterdam

On dit que la chance sourit souvent aux grands gardiens, elle semble marcher avec ce goal qui n’aurait même pas dû jouer. L’Italie assure un nouveau succès, assez tranquille après l’expulsion de Hagi, qui blesse Conte sur une vilaine semelle et subit un deuxième jaune sur une simulation grotesque.

 

Vient alors cette fameuse demi-finale d’Amsterdam face aux Pays-Bas, déterminés à remporter cet Euro des plats pays. Ce match fou, unique, va voir la sélection de Frank Rijkaard buter inlassablement, et invraisemblablement, sur une Nazionale réduite à dix après l’expulsion de Gianluca Zambrotta.

 

L’Italie souffre mille maux, s’en remet à une défense dure et héroïque. Et Toldo va délivrer le match signature de son Euro, celui de toute une carrière. Le poteau l’a déjà sauvé une fois face à Dennis Bergkamp, quand il s’interpose face à Frank de Boer pour détourner le premier penalty du jour.

 

Toldo avait étudié la tentative précédente du capitaine batave face à la République tchèque et remporte ce duel mental en plongeant du côté opposé. Sûr de lui dans ses sorties, survolté dans ses interventions, il est dans le meilleur jour de sa vie.

 

Avec ce deuxième penalty de Patrick Kluivert détourné par le poteau, il est imbattable en ce 29 juin 2000 et il va achever de dégoûter, sortant deux tirs au but, dont un… de Frank de Boer, et un autre de Paul Bosvelt qu’il repousse d’un joli plongeon sur sa droite. Difficile de faire plus décisif.

 

 

 


L'éternité dure une seconde

En finale face à la France, il est impeccable sur tous les ballons aériens, intraitable côté fermé face à Thierry Henry et Sylvain Wiltord, calme sur la frappe écrasée de Youri Djorkaeff. Il semble imbattable, jusqu’à cette toute dernière minute du temps additionnel.

 

Quand la remise de la tête de David Trezeguet revient sur Wiltord, Toldo est sur la trajectoire du tir du Bordelais, mais il descend sur ses appuis pour arrêter le ballon de sa main gauche. Trop tard. “J’ai compris avant tout le monde. Les gardiens ont un sixième sens. Comme dans un rêve, une action d’un instant peut devenir une éternité."

 

Il continue à se battre, sans illusions. "Après le but de Wiltord, j’ai su que c’était la fin", confiera-t-il au MondeTrezeguet lui inflige un coup dans le nez consécutif à une frappe de Robert Pires relâchée, puis le but en or qui met fin au tournoi et à un parcours individuel exceptionnel.

 

Mais pour Toldo, l’Italie a accompli des “miracles” dans ce tournoi dont il dit, dans Le Parisien en 2016, qu'il reste un de ses meilleurs souvenirs. "On est quand même repartis avec une médaille d'argent. Au début de la compétition, pas grand monde ne nous imaginait en finale. Ce n'était pas la fin du monde de s'incliner face au favori."

 

Comme Schillaci dix ans plus tôt, Toldo n’échangerait probablement pour rien au monde ces quelques semaines qui le définiront pour toujours aux yeux des amoureux du ballon rond. Il s’y sera montré digne de la tradition des gardiens transalpins, forts et solides sur leur ligne. Imbattables, ou presque.

 

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Réactions

  • Gouffran direct le 23/06/2020 à 05h11
    Cette demie-finale de folie de Toldo.
    LE match de sa vie où il a écœuré les Bataves.

    Et sur le but de Wiltord, je le revois encore se prendre la tête entre les mains.

  • Tonton Danijel le 23/06/2020 à 08h19
    Toldo était même troisième dans la hiérarchie des gardiens italiens, mais Peruzzi s'était également blessé avant Buffon, ce qui l'avait fait remonter à la deuxième place. Son histoire rappelle celle du 'Brestois' Goycochea, qui était également le troisième gardien avant la coupe du monde 1990, avant de bénéficier de la bouderie du numéro 2 et de la blessure du titulaire pour faire la compétition de sa vie.

  • Citron Merengue le 23/06/2020 à 09h16
    C'est clair que Toldo, c'était le héros inattendu de cet Euro. Et l'Italie presque une invitée surprise en finale.
    Sur le but de Wiltord, en revanche, j'ai un peu l'impression qu'il paie en quelques milisecondes toute la baraka qu'il a eue auparavant. Quand on voit les images filmées depuis le côté du but, et comme le précise Christophe dans l'article, on a vraiment l'impression que la balle se dirige tranquillou sur son pied gauche. En restant sur ses appuis, l'Italie était championne d'Europe. Pourtant il se couche pour sortir la balle de la main qu'il ne fait que frôler. Et on dirait presque qu'en frôlant la balle il la rabat dans le but. A tel point que je me demande si la frappe de Wiltord était vraiment cadrée.
    On saura jamais...

  • Toto le Zéro le 23/06/2020 à 13h04
    @Citron Merengue

    Le ballon s'y dirigeait bien, mais avec la main de Toldo, il s'y dirige encore mieux, je dirais.

    lien

    Match inoubliable où on frôle le précipice avant d'y précipiter nous-mêmes nos assaillants. Petite consolation pour toutes les fois où les clubs Italiens battaient les clubs Français par un but de raccroc dans les dernières minutes

  • Isabey a les yeux bleus le 23/06/2020 à 18h17
    Incroyable le manque de réussite des Pays-Bas. Et pourtant, quelle équipe !

  • Lucho Gonzealaise le 24/06/2020 à 12h06
    Buruk Okan, 1m69, qui devance de la tête la sortie de Toldo, 1m96, c'était assez cocasse.

    Sinon, la vidéo sur Italie-Pays Bas qui s'appelle Art of Defense, c'est osé. Les Italiens concèdent un nombre incroyable d'occasions, deux pénos, et prennent un rouge au bout de même pas une demi-heure. Dans un monde normal, ils perdent à chaque fois. Vous me direz, dans un monde normal, Wiltord n'égalise pas à la dernière seconde. C'est toute la magie de cet Euro si spécial.

  • Milan de solitude le 24/06/2020 à 14h07
    Pays-Bas-Italie contribue probablement comme aucun autre match à la légende italienne : même contre plus fort, la tête sous l'eau, l'Italie ne lâche jamais et peut passer.
    Heureusement, on a remis l'église au centre du village en finale dans un match au suspense inoubliable.

  • José-Mickaël le 24/06/2020 à 21h35
    Pays-Bas - Italie, c'est une des plus belles premières mi-temps que j'aie vu. Les Néerlandais, qui n'avaient cessé de monter en puissance, avaient une équipe de rêve et étaient en train de marcher sur les pieds des Italiens, il n'y avait qu'une équipe sur le terrain - une leçon de football ! Mais aussi une leçon de malchance (ou de maladresse : des poteaux, deux pénaltys, est-ce vraiment de la malchance). Pour moi, c'était aussi le hold-up du siècle. Encore aujourd'hui, je pense qu'on a eu de la chance de ne pas tomber sur eux en finale.

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