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Top 10 : les Julian Ross

Ils étaient talentueux, mais les blessures ont anéanti leurs chances de dépasser le  stade des promesses.
Auteur : Miklos Lendvai le 29 Avr 2011

 

Julian Ross, ou Misugi pour les amateurs de la VO de la série d'animation Olive et Tom, était un des joueurs les plus talentueux de sa génération. Intelligent tactiquement, Misugi était aussi très fort techniquement, pouvant réussir des gestes qu’on pensait réservés à Tsubasa. Surnommé l’as de verre pour sa fragilité cardiaque, le joueur est éloigné des terrains durant trois saisons et ne peut devenir le grand joueur qu’il aurait dû être.


1. José Touré, le Brésilien 


top10_ross_1_toure.jpg Finale de la coupe de France 1983 : Nantes, tout récent champion de France, s’incline face au PSG. Ce soir-là, José Touré illumine le match par ses dribbles et en marquant un but d’anthologie. À vingt-deux ans, le meneur de jeu nantais hérite d'un surnom qui classe un footballeur: le Brésilien. La saison suivante, il glane ses premières sélections en bleu, dans une équipe qui ne manque pas de meneurs de jeu. Non retenu pour l’Euro, il dispute le tournoi olympique et remporte la seule médaille d’or du foot français aux JO. À son retour de Los Angeles, il s’installe en équipe de France aux côtés de Platoche et Giresse. Pendant un an et demi, José Touré joue son meilleur football et devient la vedette du championnat de France. Malheureusement, une blessure au genou l’éloigne des terrains pour six mois et lui fait rater la Coupe du monde 86. À son retour de blessure, il signe un gros contrat aux Girondins de Bordeaux, où malgré un nouveau titre de champion et quelques sélections, José Touré n’affiche plus le même niveau, il a alors seulement vingt-six ans. Première vedette du foot business, il accorde moins la priorité au foot qu'à tous ses avantages.
Après un dernier contrat à Monaco, José se retire du foot pro au début des années 90.



2. Mehmet Scholl, le plus titré

top10_ross_2_scholl.jpg
Après avoir fait ses classes à Karlsruhe, Mehmet Scholl signe en 1992 au Bayern Munich. Son arrivée s’accompagne du retour de la star locale, Lothar Matthäus. Le meneur de jeu d’origine turque s'impose malgré tout comme leader offensif de l’équipe, et obtient rapidement ses premières sélections avec la Mannschaft. En 1996, Mehmet est au sommet de son art. Ses coups francs, sa vision du jeu et ses passes font de lui un des meilleurs milieux de terrain au monde. Il offre la Coupe de l'UEFA au Bayern en marquant au moins un but à chacun de ses adversaires. Sélectionné pour l’Euro, il arrive blessé en Angleterre et ne joue pas une seule minute de la phase de poules. Titulaire en phase finale, il pèse peu sur les matches et cède sa place à Oliver Bierhoff en finale. Au cours de sa carrière, Mehmet Scholl va connaître dix-sept blessures et manquer ainsi deux Coupes du monde avant de devenir le plus grand remplaçant de l'histoire du Bayern (joueur qui compte le plus de matches non disputés intégralement).
Heureusement, son palmarès est à la hauteur de son talent : un Euro, une Ligue des champions, une Coupe intercontinentale, une Coupe de l'UEFA et de nombreux titres nationaux.



3. Vicente, le presque Andres

top10_ross_3_vicente.jpg Formé à Valence, Vicente explose en 2004. Successeur de Kily Gonzalez sur l’aile gauche, il est ce qu’on appelle alors un milieu de terrain moderne: il sait récupérer, orienter le jeu, trouver les espaces et surtout est très adroit devant le but – le joueur complet par excellence. Valence remporte le titre de champion d’Espagne devant le Real de Zidane, Ronaldo, Figo, Beckham et consorts, et gagne sa première Coupe de l’UEFA (avec un but de Vicente en finale).
Sans les blessures, Vicente aurait sûrement donné du fil à retordre à Iniesta en sélection espagnole. Malheureusement, il n'est pas épargné et ne confirme jamais sa saison 2004. Lassé par ses absences à répétition, Vicente pourrait arrêter le football en fin de saison s'il estime ne pas avoir retrouvé un niveau correct.



4. Sebastian Deisler, le joueur de verre

top10_ross_4_deisler.jpgAu début des années 2000, le football allemand est traumatisé par le double échec Coupe du monde 98 / Euro 2000, et voit en Deisler le sauveur de la nation. Malheureusement, dans une génération de Julian Ross (Metzelder, Kehl, Ricken), Deisler est incontestablement le plus malchanceux. Recruté par le Hertha Berlin à seulement dix-neuf ans, Sebastian permet à l’équipe de la capitale de jouer les premiers rôles en Bundesliga (1999-2002). Premier fait d'armes: il se brise la jambe en match de préparation pour la Coupe du monde et doit faire une croix sur sa participation. Cette blessure ne l'empêche pas de signer au Bayern pour neuf millions d’euros, mais elle va tout de même compromettre sa carrière.
Régulièrement indisponible durant quatre ans, Deisler ne joue jamais plus de vingt matches par saison. Il manque l’Euro 2004 et la Coupe du monde 2006 sur blessure. En 2007, l’ex-futur prodige a vingt-sept ans et il met un terme à sa carrière. "Je me suis battu contre moi-même pendant si longtemps, j'ai mené une guerre contre moi-même jusqu'à ce que je n'en puisse plus. C'est pour cette raison que j'ai tiré un trait sur ma carrière".



5. Soufiane Koné, le taulard

top10_ross_5_kone.jpgEn 1998, la France est sacrée championne du monde et est sûrement la nation qui sort les attaquants les plus prometteurs au monde (Henry, Trezeguet, Anelka, Saha ou encore Kanoute). Du côté de Nancy, le joyau s’appelle Soufiane Koné. À tout juste dix-huit ans, il entre en jeu pour la première journée de championnat et démontre immédiatement ses qualités de perforation. En une action, un raid similaire à celui de Ronaldo contre Compostelle, Koné se fait un nom. Titulaire aux côtés de Cascarino, il finit second meilleur buteur du club et voit tous les plus grands clubs se mettre à ses pieds.
Malheureusement, l’attaquant d’origine malienne se brise la jambe à l’entrainement en août 1999 et ne rejouera plus jamais au haut niveau. Il essaiera bien de se relancer avec l’AS Cannes, mais en vain. En mai 2010, son nom ressurgit dans les pages faits-divers. Arrêté pour trafic de drogue, il serait actuellement dans une prison allemande.



6. Jesper Blomqvist, le porte-bonheur

top10_ross_6_blomqvist.jpgAprès avoir assuré la montée en première division de son club, Umea FC, Jasper signe à Göteborg en 1993 alors qu’il n’a que dix-neuf ans. Il remporte le championnat de Suède et est sélectionné pour le Mondial américain. La saison suivante est celle de son envol. Avec Göteborg, il flambe en coupe d’Europe, dominant tour à tour le Barca, Galatasaray et Manchester United. À Old Trafford, Blomqvist réalise un match d'exception et tape dans l’œil de Sir Alex Ferguson. Après trois saisons à ramasser des titres avec Göteborg, le meilleur joueur suédois de l’année 1995 signe en 1996 au Milan AC. Au terme d'une saison quasi blanche, il rejoint Parme dans l’équipe montante du calcio. Titulaire dans un milieu très technique avec Stanic et Fiore, Blomqvist éclate enfin au haut niveau et attire à nouveau l'attention de Sir Alex. En 1998, il signe à ManU, dans le rôle de doublure de Giggs. Avec les Red Devils, il gagne tout mais joue peu, du fait de nombreux pépins physique. Au début de saison 1999-2000, Blomqvist se blesse gravement et est éloigné des terrains pendant deux ans. En 2001, son contrat n’est pas renouvelé à Manchester, mais Ferguson arrive tout de même à le placer à Everton. Il fait illusion et est même présélectionné pour la Coupe du monde en 2002.
Après une dernière tentative manquée à Charlton, le milieu signe à Djurgardens avec qui il gagne à nouveau un titre de champion. À vingt-neuf ans, il met un terme à sa carrière après pratiquement quatre saisons blanches.



7. Ned Zelic, l’élégant

top10_ross_7_zelic.jpgPlus grand talent jamais produit par l’Australie, Ned Zelic met l’Angleterre à ses pieds lors d’un match amical, alors qu’il n’a que dix-neuf ans. En 1991, son doublé contre les Pays-Bas en match de qualification pour les JO lui attire des louanges des plus grands. Ferguson déclare: "Seul Van Basten dans le monde est capable de mettre un but similaire". En 1992, l’attaquant reconverti libéro quitte son pays natal et signe au Borussia Dortmund. Durant trois saisons, Zelic fait apprécier sa technique et son sens du placement. La comparaison avec Beckenbauer est évidente.
Mais l’Australien subit une grave blessure au genou en coupe d’Europe contre Auxerre et manque toute la fin de saison. En 1995, il signe aux Queens Park Rangers, où il n’arrive pas à s’adapter. La saison suivante, il prend la direction d'Auxerre pour remplacer Laurent Blanc, parti à Barcelone. Mais une rechute l’éloigne une nouvelle fois du terrain. En janvier 1998, Zelic quitte l’AJA pour retourner en Allemagne, à Munich 1860. Il retrouve les terrains mais continue d’être gêné par les blessures.
L’époque où on le comparait à Beckenbauer est finie, Ned Zelic n’est plus appelé en sélection et part finir sa carrière au Japon et en Australie.



8. Saliou Lassissi, le beau CV


top10_ross_8_lassissi.jpgÀ la fin des années 90, l’Italie connaît par cœur l’effectif du Stade Rennais et pioche allégrement dedans. En même temps que Dabo et Silvestre signent à l'Inter, Saliou Lassissi fait ses valises pour Parme. Barré par Cannavaro et Thuram, le défenseur d’origine ivoirienne est prêté au bout de trois mois à la Samp', où il s’impose très vite. La saison suivante, de retour à Parme, il se fait une place, mais une blessure l’éloigne des terrains pour quelques mois. La saison suivante, il signe à la Fiorentina et en 2001 à la Roma, le champion en titre. Cette fois-ci, la blessure est plus grave et Lassissi ne dispute pas une seule minute avec l'équipe de la capitale. À seulement vingt-trois ans, il sait qu'il ne dépassera jamais le stade des promesses.
Après plusieurs tentatives de relance, Lassissi est actuellement sans club, mais a fait parler de lui pour une affaire de violences conjugales.



9. Jonathan Woodgate, le plus cher


top10_ross_9_woodgate.jpgFormé à Leeds, Jonathan Woodgate s’impose en équipe première et devient international alors qu’il n’a que dix-huit ans. Considéré comme un des joueurs les plus talentueux de sa génération, Woodgate enchaine les bonnes saisons à Leeds et est transféré en janvier 2003 à Newcastle pour douze millions d’euros. Durant un an et demi, les blessures perturbent sa progression, mais augmentent paradoxalement sa valeur marchande. Alors qu’il n’a pas montré grand-chose avec les Magpies, le Real l’achète pour vingt millions d’euros.
À Madrid, il passe son temps à l’infirmerie et ne participe qu’à neuf matches en deux saisons. En 2006, Middlesbrough met dix millions sur la table et relance le joueur. Woodgate retrouve enfin le terrain et redevient le joueur de Leeds, avant d'être débauché par Tottenham en janvier 2008. En tout, le défenseur anglais va disputer trois saisons pleines de 2006 à 2009.
En septembre 2009, une blessure à l'aine rappelle à Woodgate son destin de Misugi: le joueur n'est plus apparu sur un terrain depuis cette date.



10. Didier Wacouboué, l'éphémère

top10_ross_10_wacouboue.jpgNatif de Côte d'Ivoire, Didier Wacouboué débarque en 1991 à Endoume. Durant trois saisons, il étale sa classe au niveau amateur et est invité à la faire parler du côté de l'Olympique de Marseille. Le club est en deuxième division, mais compte encore de grands joueurs: Fabien Barthez, Bernard Casoni et bien sûr Tony Cascarino. Didier Wacouboué associe à la technique de Carlos Mozer la puissance physique de Basile Boli, ce qui fera dire à Bernard Tapie, encore président du club: "Tu finiras à la Juventus de Turin".
Après une saison époustouflante, caractérisée par des sélections en équipe de France Espoirs et une première place de son club en super D2, le rêve prend fin. Les médecins décèlent un problème au cerveau (bien plus grave que celui qu'on pourrait déceler chez nombre de joueurs) et contraignent le joueur à une fin de carrière anticipée, à vingt-trois ans seulement. Didier Wacouboué est décédé l'été dernier, alors qu'il entamait une carrière de formateur dans un club de quartier à Londres.

Réactions

  • magnus le 29/04/2011 à 00h35
    Et je découvre seulement maintenant que Wacouboué est mort...

    Lassissi, outre qu'il ne m'a jamais paru si talentueux, avait l'air aussi sacrément allumé du bulbe. Au point de prendre à la gorge un coéquipier à la Samp qui essayait de le calmer lors d'un de ses pétages de plomb.

  • Maniche Nails le 29/04/2011 à 00h44
    Erik Mykland, le coké, pour faire une belle paire scandinave avec Blomqvist.

  • Baka in the sky with ballons le 29/04/2011 à 01h32
    Merci Miklos pour ce super Top 10, que j'ai lu avec émotion!

    Julian Ross c'est LE meilleur joueur, meneur de la Mambo, le fair-play incarné, mais avec un coeur un peu trop léger ou pas suffisamment accroché. Combien de fois je me suis imaginé en Julian Ross étant gosse!

    Pour revenir au vrai foot, je dirais que mon préféré de ce Top 10 c'est Scholl, le seul joueur à l'époque qui pouvait me faire apprécier le Bayern. Fragile mais magnifique à voir jouer.
    Coup de coeur aussi pour Woodgate, un défenseur classieux, à l'opposé du stéréotype anglais, vraiment dommage qu'il ait été trahi par son physique.

    Et concernant Deisler, outre ses problèmes physiques, il me semble que le garçon a connu une grosse phase de dépression.

    Sur le sujet des joueurs "fragiles", j'ai lu une interview de Landreau dans le dernier So Foot, qui disait que les blessures arrivaient aux footballeurs mal préparés physiquement (mauvaise hygiène de vie, pas suffisamment d'entraînement,...) ou dans des phases psychologiques difficiles (problèmes extra-sportifs). En gros que ça n'arrivait pas par hasard.
    J'ai un peu de mal à adhérer totalement à la thèse, il me semble quand même que certains joueurs sont "naturellement" fragiles.

  • Papin Jour Pape toujours le 29/04/2011 à 09h30
    On a oublié dans cet article Julian Rossdriguez le forumiste, membre de l'illustre Manette football club. Il est actuellement indisponible pour cause de blessure à un coude de longue durée. C'est un peu la sublimation du pseudo.

    Ross, si tu nous lis...

  • le Bleu le 29/04/2011 à 09h54
    J'allais dire Ibrahim Ba, mais c'était pas les blessures...

    Je crois que José Touré avait aussi eu de graves problèmes d'endettement après sa carrièe !

  • LLBB1975 le 29/04/2011 à 09h58
    Y a Bernard Mendy (frère d'Etienne, pas le sprinter parisien), qui avait de l'or dans les pieds et qui a failli perdre une jambe suite à une grave blessure.

  • et alors le 29/04/2011 à 10h11
    Joli article, qui réveille des souvenirs (Scholl, Blomqvist, Vicente... d'autres sont trop anciens pour moi). Mais pour chipoter, Woodgate a foulé un terrain récemment, et pas n'importe lequel : San Siro, où il a participé à la victoire de Tottenham en Ligue des champions (il est rentré à l'heure de jeu). Bon, il s'est reblessé depuis et forme la meilleure paire de défenseurs centraux d'une infirmerie avec Ledley King, lui aussi énorme potentiel jamais vraiment concrétisé pour cause de genoux récalcitrants.

  • Attilio le 29/04/2011 à 10h19
    Le couple Roussey - Paga, jolie carrière bien flinguée aussi...

  • Miklos Lendvai le 29/04/2011 à 10h28
    et alors
    vendredi 29 avril 2011 - 10h11

    Effectivement, Woodgate a enfin refoulé une pelouse. Le top 10 a été écrit au mois de novembre et n'a pas été réactualisé depuis. S'il n'a pas rejoué depuis, j'imagine qu'il y a eu rechute.

  • magnus le 29/04/2011 à 11h03
    Baka in the sky with ballons
    vendredi 29 avril 2011 - 01h32
    "Julian Ross c'est LE meilleur joueur, meneur de la Mambo, le fair-play incarné, mais avec un coeur un peu trop léger ou pas suffisamment accroché. Combien de fois je me suis imaginé en Julian Ross étant gosse!"

    Moi c'était Matsuyama/Philip Callahan, meneur de jeu infatigable et l'âme de son équipe, la Furado/Flynet, reconverti libero en équipe nationale (avant ou après Misugi, me rappelle plus).

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