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Transferts (2) : la réforme se précise

Quels points de la future réforme sont déjà acquis, en bonne voie de résolution ou encore conflictuels? Résumé et petite projection dans l'avenir...
Auteur : Jamel Attal le 13 Dec 2000

 

Les points d'accord. Les commissaires européens ont déjà signifié leur acceptation de certaines propositions fondamentales de la FIFA:

La création d'une instance d'arbitrage paritaire (joueurs/clubs) pour régler les litiges sur les transferts.
L'instauration de deux périodes fixes pour les transferts.
La limitation à un transfert par joueur et par saison.

D'autres principes sont reconnus par la Commission mais leurs conditions d'application doivent être précisées:

Le principe d'une indemnité de formation, auquel se rallie Bruxelles après avoir laissé planer le doute. Ses modalités de calcul doivent être définies, et il faut espérer qu'elle préserve tout le bénéfice des politiques de formation. La France devra peser dans ce volet du dossier qui la concerne particulièrement, et dans lequel elle risque gros.

En ce qui concerne l'indemnité pour de rupture de contrat, la Commission ne voit pas d'objection à ce que des dispositions particulières soient établies entre un joueur et un club, à la condition qu'elles figurent dans le contrat et soient conformes au droit national. Cela permet le maintien de "clauses libératoires" qui équivalent à des indemnités de transfert. Le problème est que ce système, autorisé en Espagne, ne l'est pas ailleurs. Si une harmonisation ne survient pas rapidement, des déséquilibres dangereux se produiront.
Par ailleurs, si la FIFA veut maintenir des règles communes, "celles-ci doivent être fondées sur des critères transparents et objectifs, conformes au droit communautaire". Et c'est bien là que le football professionnel devra transiger.

Les points qui soulèvent le plus de problèmes sont justement ceux qui touchent directement la "mise en conformité" du football avec la libre circulation des travailleurs:

Le statut des contrats "longue durée" (entre trois et cinq ans) pourraient être soumis à un régime spécial, interdisant tout rupture avant trois ans, délai que les joueurs voudraient ramener à deux ans. Mais il n'est pas sûr que la Commission accepte des contraintes contractuelles de ce type.

Le principal problème concerne toujours la possibilité pour les joueurs de rompre unilatéralement leur contrat, en payant l'indemnité évoquée plus haut, proratisée au nombre de mois de salaire restants. Les clubs sont formellement opposés à cette mesure, qui est pourtant la plus probable si les commissaires sont logiques avec eux-mêmes.

L'interdiction du transfert des mineurs, qui semble pourtant une mesure nécessaire afin d'éviter les trafics et le pillage des centres de formation, se heurte à son incompatibilité avec la libre circulation. La Commission veut réfléchir sur les moyens de protéger les jeunes joueurs plutôt que de leur interdire de se déplacer.

* * *

Nous avons déjà eu l'occasion de dire que la réforme ne nous semblait pas aussi catastrophique beaucoup voulait bien le dire (Abolition des transferts, quelles conséquences?, 5 septembre). Le marché des transferts, qui a basculé dans l'irrationnel ces dernières saisons et produit de graves dérives, a de toute évidence besoin d'être régulé. On n'imagine que la situation puisse empirer, au point qu'elle a atteint aujourd'hui. Les dérives inflationnistes conjuguées à l'usage abusif de l'arrêt Bosman bien plus ont creusé les inégalités financières que les disparités fiscales, l'impunité financière dont bénéficient certaines ligues européennes n'étant pas pour arranger les choses.
Les clubs les plus riches, qui ont profité de l'emballement de l'économie du football, ne devraient pas s'étonner d'un retour de bâton. Au nom de l'"exception sportive" qu'ils combattent lorsqu'il s'agit de reprendre la propriété de leurs droits et des compétitions elles-mêmes, les clubs voudraient justifier un système hors la loi qui leur a permis de créer une lucrative bulle financière, de plus en plus coupée de la réalité.
Des inquiétudes légitimes peuvent préoccuper les clubs de moindre importance, qui comptaient sur les revenus (pourtant très aléatoires) de leur balance des transferts. C'est en effet toute la trésorerie et les modes de gestion des clubs qui seront bouleversés. Il faudra changer les habitudes et se résigner à voir les chiffres d'affaire se dégonfler nettement. Un nouvel équilibre se rétablira ensuite de lui-même, sans transformer fondamentalement les hiérarchies actuelles. D'autre part, comme les ressources se diversifient et augmentent par ailleurs (comme les droits télé), les conséquences de ce "manque à gagner" seront plus facilement compensés.
Quant aux effets dramatiques de la réforme sur les joueurs, à commencer par l'aggravation présumée de leurs comportements de mercenaires, il faut là aussi relativiser. La situation actuelle est de toute façon dramatique, avec des contrats qui ne signifient plus rien et des vedettes qui font déjà ce qu'elles veulent. On ne voit pas où serait le scandale si certains pensionnaires de bancs prestigieux se décidaient à rejoindre des formations moins huppées, mais qui leur permettraient de jouer... Les clubs devront plutôt s'interroger sur les projets sportifs qu'ils peuvent offrir aux footballeurs afin de les retenir. D'autres arguments que les feuilles de paye pourront alors entrer en ligne de compte et Sedan aura peut-être sa chance.
Enfin, concernant le risque d'une inflation démesurée des salaires (les clubs réinvestissant dans les rémunérations ce qu'ils ne peuvent plus placer sur le marché des transferts), il revient aux clubs d'être raisonnables s'ils ne veulent pas creuser des déficits abyssaux que l'UEFA finira tôt ou tard par interdire. La solution d'un "salary cap" à l'américaine (plafonnement de la masse salariale des clubs) est tout à fait envisageable. Les dirigeants ne seraient pas contre, et la Commission européenne n'y trouverait probablement rien à redire.

Il n'est pas question de sous-estimer les conséquences d'une réforme qui changera sensiblement les règles du jeu, quoi qu'il advienne à Bruxelles, ni de nier qu'elles puissent être dangereuses pour les clubs "petits ou moyens" et pour le football français en général. Le débat est ouvert sur ce point. Mais ce sport a connu d'autres séismes, et il n'est pas impossible que celui-ci soit salutaire à bien des égards...

Réactions

  • ZZ le 13/12/2000 à 00h00
    Je suis assez favorable à la réforme des transferts. Il faut absolument faire quelque chose pour que les footballeurs redeviennent un peu plus des sportifs et un peu moins des hommes d'affaire. Quelques points me semblent importants:
    1) L'interdiction de quitter son club formateur tend que la formation n'est pas fini.
    2) La supression du mercato et l'interdiction pour un joueur de quitter son club en cours de saison.
    3) L'indemnisation (à l'avantage du club ou du joueur) en cas de rupture du contrat avant son échéance (à mon avis l'idée du rachat du contrat est bonne).
    4) J'irais même plus loin,je limiterais le nombre d'étrangers à 4 ou 5 dans l'effectif (c'est peut-être une entorse à la libre circulation des travailleurs mais après tout pourquoi pas un "exception culturelle".
    5) Réaménagement du calendrier de telle sorte qu'aucun transfert puisse être négocié en cours de saison (Il y en a marre de voir des joueurs à partir du mois de Mars qui savent qu'ils quittent le club et qui ne respectent plus leur contrat de travail).
    6) Pour le montant des transfert (qui ne signifie vraiment plus rien), pourquoi ne pas légiféré en la matière : une partie de l'indemnité serait calculée selon une grille (en fonction de la carrière et des performances du joueurs) , une autre limité à un pourcentage de la 1ère partie serait laissée à la libre appréciation des clubs.

  • pmt le 13/12/2000 à 00h00
    D'accord ou pas d'accord, cruelle question...


    Si une réforme est nécessaire étant donné les dérives actuelles, je ne suis pas persuadé que celle qui est proposée aille pleinement dans le bon lien
    -> Oui pour la protection de la formation et des contrats long-termes,

    -> Non sur une possibilité de rupture unilatérale des contrats sur une indemnité de base salariale...

    En effet, Molinari visait juste dans une interview de FF Vendredi dernier. Ce qui se passera c'est que les meilleurs en saison N seront recruté en N+1 avec un salaire démentiel dans un grand club, s'ils ne sont pas bons, ils seront virés en N+2. De plus, les "joueurs de clubs" (il en existe encore) ne seront plus du tout incités à la fidélité pour jouer dans un club à moyens financiers limités quand en un an dans un grand, ils pourront faire une recette égale à la suite de leur carrière dans leur club d'origine... Le système risque plus d'inciter à la migration intempestives... nous aurons les gros avec leurs 30 joueurs qui émargeront à + de 2 MF/mois et les petits auront du mal à garder leurs meilleurs joueurs sous payés... le rapport Riche/ Pauvre va s'accentuer sur l'inflation des salaires... La seule vrai solution réside dans des limitations quant au stock de dette, là il faut une uniformisation du cadre légal.

  • Oueche le 13/12/2000 à 00h00
    Et pendant ce temps, PSG propose 350 MF pour Ronaldhino Gaucho....

  • Il Siciliano le 13/12/2000 à 00h00
    Pas du tout d accord avec votre article et encore moins avec ZZ. Croire que le nouveau systeme va accroitre la fidelite des joueurs et limiter le role de l argent est ridicule. Bien au contraire, les joueurs seront a vendre au plus offrant et seront definitivement des lien
    En tant que supporter du PSG, ca ne me derangerait que peu, vu que comme ça mon club pourrait allegrement piller Sedan ou Lille quand il le voudrait et figurerait tous les ans dans les premiers. Mais voila, j aime bien gagner honnetement. Avec le systeme actuel quand Paris fait l'erreur de prendre un Christian ou Yanovski, il est scotche car changer ces 2 joueurs lui couterait autour de 100 MF ce qui n est pas rien. Avec sa malice, Sedan peut donc frayer au milieu des gros. Avec le nouveau systeme, pas question. Si les Sangliers assurent, c est parce que des gars comme Quint, Mionnet ou NDiefi jouent ensemble depuis au moins 3 ans. Avec le nouveau systeme, ils seraient partis et tout de suite. Quel dommage pour le championnat!

  • le nihiliste le 13/12/2000 à 00h00
    J'ai, quant à moi, du mal à jauger les conséquences de tout ce chambardement. Mais j'ai peu d'illusions à ce sujet... Malheureusement s'il faut changer les règles, c'est pas dans l'objectif d'instaurer un système plus égalitaire entre les "pauvres " et les "riches". C'est parce qu'il y a un os avec la réglementation européenne. Donc il faut tout revoir, donc débat : on est autour d'une table et chacun (clubs, joueurs, instances) tire la nappe de son côté. L'indemnité pour la formation, la protection des mineurs,... ça paraît trés positif mais qu'est ce qui nous dit que tout ça n'a pas un revers de médaille? J'aurai tendance à penser comme Il Siciliano, les gens qui ont des intérêts à en maintenir d'autres en dessous parviendront, pas toujours j'espère, mais souvent à leur fin.

  • Aye le 13/12/2000 à 00h00
    Ce qui est important, c'est que les joueurs ne pourront être transférés que
    une fois par an. Celà évitera au moins des cas comme Kaba Diawara, ou encore Gourvennec.
    Les joueurs ne pourront plus choisir un club à la légère, ou se faire imposer un club.
    Ils vont devoir réfléchir au projet sportif du club avant de s'engager, pour ne pas prendre le risque de
    rester coincé pour un an de contrat. Voire plus si la règle des trois ans est institué.

    Les indemnités à payer dans le cas d'une rupture de contrat unilatérale seront aussi efficaces pour faire
    réfléchir à deux fois les joueurs et les clubs avant de prendre des dé lien
    Sinon dire que cela provoquera une envolée des salaires, peut être mais certainement pas aussi importante que
    ce que beaucoup semblent croire. Les indemnités de transferts sont de l'argent qui passe de club en club, en partie ponctionnée
    par des agents. Si les clubs ne payent plus d'indemnité de transferts, ils n'en percoivent plus non plus. Et n'auront a priori pas
    énormément plus d'argent à mettre dans les lien
    Pas sûr non plus que les grands clubs étrangers continuent à prendre les jeunes qui sortent des centres de formation, car
    ils ne peuvent plus espérer de faire de plus-value, ne pouvant les revendre. Celà reviendrait à payer un jeune pour
    chauffer le banc de l'équipe réserve.

  • jerome le 13/12/2000 à 00h00
    Si les indemnités de transfert sont abolies, et que les salaires sont plafonnés, de plus nombreux clubs, y compris en France, auront sans doute les moyens de construire une belle équipe performante au plus haut niveau. Une hierarchie plus mouvante pourra alors voir le jour au niveau européen, et le spectacle gagnera en interêt. Les salaires, eux, seront probablement équivalents un peu partout, et les joueurs ne s'engageront plus que pour l'argent mais aussi par choix réel : choix d'un pays, d'une région, d'un club et de son environnement. Et ils resteront dans leur club car les dirigeants, pour les garder, devront les chouchouter et leur offrir une politique sportive digne de ce nom. Les joueurs seront par conséquent plus heureux, mieux dans leurs Nike, et offriront donc un encore plus beau spectacle. Des super nanas viendront dans les tribunes en bikinis et elles diront oui à tout et à tous, les speakers des stades seront remplacés par des DJs et des drogues dures seront distribuées gratuitement, les fachos se repentiront et on étudiera Reiser à l'école. Ce sera merveilleux.

  • ZZ le 13/12/2000 à 00h00
    Il siciliano, attention je ne dis pas que je suis d'accord avec le projet de réforme tel qu'il est proposé. Non je dis juste qu'il est important d'engager une réforme. Je ne crois pas, par exemple, qu'il fidélisera plus les joueurs et je ne vois pas pourquoi il faudrait limiter le rôle de l'argent... Je dis juste (si tu me relis) que je souhaite que les footballeurs deviennent un peu plus respectueux de leur contrat de travail et si cela passe par une abolition du changement de club en cours de saison, j'y suis favorable. Le système de grille pour leur évaluation (que je préconise par exemple) limiterait justement que les joueurs soient vendus au plus offrant ou qu'un club soit pillé. Pour être bref (est-ce possible sur le sujet), je donnais les propositions que je souhaite voir adoptées (certaines, je te l'accorde, sont proches du projet actuel).

  • J'hallucine le 13/12/2000 à 00h00
    Toutes vos reflexions sont basées sur un fait qui n'est pas sûr du tout : Qu'il y'aura une limitation des lien

    Je doute fort qu'elle existe, les gros clubs n'y ont pas interêt, et si la Commission l'imposait, elle se contredirait elle-même, vu qu'elle souhaite assimiler les footballeurs à n'importe quel travailleur. Le premier venu pourrait le denoncer devant la cour europeenne.


    C'est pourquoi je pense qu'il n'y aura pas de limitations de transfert, et ce sera donc un desastre pour tous les clubs français, petits et gros.

  • mat le 14/12/2000 à 00h00
    Je ne suis pas tout à fait d'accord avec Aye, les clubs qui investissent beaucoup d'argent sur les joueurs ne le font pas tous dans un but de plus value et la plupart du temps l'argent investit est compensé par un marketing ou droit d'image relativement important (l'exemple du PSG cet année est flagrant) donc les clubs qui ont beaucoup de moyens pourront proposer des salaires conséquents à un joueur sans aucune peine de rentabilité et c'est là le problème, la plupart des clubs ont un pouvoir d'achat monstrueux. le cas de Manchester est le plus probant où très peu d'argent est investit sur le recrutement mais beaucoup plus sur la masse salariale et là il est impossible pour de petits clubs de rivaliser. Le fait de dire que les joueurs choisiront des clubs pour jouer est à mon avis illusoire : entre un très gros contrat et peut être le banc et un contrat moyen mais le terrain sûr, les joueurs choisissent déjà.

    Je crois que le problème est que l'Europe scandalisée par le système de transfert et se butant à l'UEFA et la FIFA faisant la sourde oreille, a voulu frapper un grand coup sans trop réfléchir aux conséquences. Le revirement de ces derniers mois le prouve bien, la réforme est essentielle mais pas n'importe comment. Je trouve auusi l'attitude de la FIFPRO assez limite, les joueurs sont déjà grassement payés et qu'il ne faut pas trop tirer sur la ficelle car si ça continue comme ça, le public se désinteressera du foot et tout le monde sera perdant, surtout les joueurs.

La revue des Cahiers du football