Ce matin, dans le bus pour aller à l'entraînement, Willy était tout excité. Il voulait absolument nous faire visiter les hauts lieux de la ville. Mais une fois qu'il a évoqué le musée de la mine et celui d'art moderne, il y a eu comme un froid. Il a reposé le micro et est allé se rasseoir en maugréant. Pour le remonter, je lui ai tenu un discours responsabilisant, sur son statut de vice-capitaine, tout ça. Je lui ai même confié une mission: essayer d'expliquer à Ribéry qu'il n'est pas obligé de faire un tour d'honneur après chaque tennis-ballon.

Et puis ça y est, j’ai décidé : c’est Djibril qui jouera devant. C’est pas de gaieté de cœur, bien sûr, mais Zizou m’a fait appeler par son beau-frère en pleine nuit pour me dire de prendre deux attaquants devant lui. Donc c’était Cissé, Saha ou David. David, c’est compliqué: depuis son retour de Turin, il passe son temps au téléphone avec son avocat et j'ai des doutes sur son hygiène de vie depuis que je l'ai vu au McDo avec Drogba. Louis je l’aime bien, il fait pas trop de bruit, il joue où on lui dit de jouer, il a même failli accepter de partager sa chambre avec Dhorasoo. Mais il ne faut pas non plus voler la vedette à Titi. Alors Djibril c’était l’idéal. Tout ce qu’on lui demande, c’est de griller Patrick Müller à la course sur vingt mètres. Ça devrait aller.