Soccer City Stadium, Johannesburg.
But: Özil (60e)
Arbitre: Carlos Eugenio Simon (Brésil)

Allemagne : Neuer – Lahm, Mertesacker, Friedrich, J. Boateng (Jansen, 73e) – Khedira, Schweinsteiger (Kroos, 82e) – Müller (Trochowski, 67e), Özil, Podolski - Cacau
Ghana : Kingson – Paintsil, Jonathan Mensah, John Mensah, Sarpei – Annan, K.-P. Boateng – Tagoe (Muntari, 63e), Asamoah, A. Ayew (Adiyiah, 92e) – Gyan (Amoah, 82e)




La nalyse

Deux changements dans la Mannschaft pour ce quasi-seizième de finale: devant, comme attendu, Cacau remplace Klose, suspendu. Moins attendu, le choix de Löw de titulariser J. Boateng aux dépens de Badstuber au poste de latéral gauche. Chez les Black Stars du Ghana, John Mensah fait son retour en défense centrale. Des deux côtés, un seul objectif: gagner, pour ne pas compter sur le résultat de Serbie/Australie.

Black start
Dans leurs superbes maillots noirs et or, les Allemands se montrent offensifs d’entrée, avec un tir à ras de terre de Cacau (3e), une lourde frappe de Podolski (7e), et un centre-tir que John Mensah aurait pu transformer en auto-goal sans l’intervention de Kingson (10e). Les Ghanéens ne sont pas en reste, avec une passe de K.-P. Boateng pour Gyan qui pousse un peu trop le ballon (6e). Les Black Stars prennent vite le jeu à leur compte, avec Ayew et Gyan particulièrement intenables. Neuer doit intervenir devant Ayew pour éviter l’ouverture du score (25e), se rate sur un corner que Lahm dégage sur sa ligne (27e), et voit passer devant ses cages un centre d’Ayew contré (31e).
La défense allemande plie, et le milieu ploie sous le pressing ghanéen: Schweinsteiger évolue assez bas, Özil est transparent, les ailiers ne percent pas, et nombre de ballons sont perdus. Rares sont les occasions pour la Mannschaft: Özil perd son face à face avec Kingson en tirant sur lui (26e), une tête de Khedira finit bien trop haut (36e), et un coup de franc de Schweinsteiger est raté par la tête de Mertesacker (40e). En fait, côté allemand, ce qui brille le plus, c’est le doré sur le maillot…

Une occasion = un but
De retour des vestiaires, Podolski frappe de loin – sans danger. Le danger est encore amené par les Ghanéens: Neuer détourne du poing une frappe écrasée d’Asamoah (50e) et arrête un tir de loin (55e). L’Allemagne est à la peine, et l’arbitrage n’est pas en sa faveur (hors-jeu inexistant sur Podolski, faute non sifflée sur Schweinsteiger, corner refusé à Müller).
Alors qu’on peut craindre le pire, c’est à ce moment que sur une passe de Müller, Özil marque d’une demi-volée rectiligne du gauche (60e). Le Ghana s’offre presque aussitôt l’égalisation d’une tête d’Ayew... que seul un pied de J. Boateng empêche de poursuivre sa trajectoire. Une talonnade géniale de Gyan pour Ayew ne donne rien, Lahm revenant à temps pour empêcher un nouveau un contre un avec Neuer.
Le temps passe, le match devient plus décousu. Fatigués et désordonnés, les Ghanéens ne parviennent plus à construire, mais Neuer doit encore veiller au grain, comme sur ce tir lointain d’Annan (78e). La fin du match ne change rien. Les Allemands passent grâce à la maladresse des attaquants ghanéens, et les Ghanéens passent aussi… grâce à la courte victoire des Australiens sur les Serbes. Finalement, tout le monde est content à Johannesburg.




Les gars

Plus sollicité que lors des deux précédentes rencontres, Neuer a empêché à plusieurs reprises le but ghanéen qui aurait plombé son équipe, mais il était battu sur la tête de Gyan. Heureusement que Lahm l’a alors aidé sur sa ligne. Le capitaine de la Mannschaft ayant eu beaucoup à faire en défense, on l’a moins vu aller vers l’avant. Dans l’axe, si Friedrich a assuré, Mertesacker a été pris plusieurs fois en défaut, et J. Boateng a parfois souffert – même s’il s’est montré actif dans son couloir gauche. La rentrée à sa place de Jansen indique-t-elle que celui-ci sera le prochain titulaire à ce poste ?
Au milieu, Khedira n’a pas affiché le niveau de son partenaire Schweinsteiger – touché à la cuisse en fin de match – qui a confirmé qu’il était le patron. Devant, le trio formé par Podolski, Özil et Müller n’a pas réussi à beaucoup peser dans le jeu. Le jeune Bavarois, bien que passeur décisif, n’a que trop rarement réussi à passer devant ses adversaires; le Brêmois a certes marqué, mais a quand même beaucoup raté. Quant à Cacau, sa passe à Özil eût pu conduire à un but en première mi-temps, mais il a surtout multiplié les courses en vain.

Chez les Ghanéens, le portier Kingson ne pouvait rien pu faire sur la superbe frappe au but d’Özil. La défense organisée autour de l’axe Mensah-Mensah a posé énormément de problèmes aux Allemands qui ont eu bien des difficultés pour la percer. Au milieu, K.-P. Boateng a profité de la moins bonne maîtrise allemande, mais si Ayew et Gyan ont mis le feu à la défense, ils ne sont pas parvenus à trouver la faille. Avoir des occasions, c’est bien – les convertir, c’est mieux.



Le joueur à suivre

Le numéro 8 allemand Mesüt Özil. Le jeune milieu brêmois a beau avoir été moins tranchant sur cette rencontre, et avoir raté (entre autres) son duel face au gardien ghanéen en première mi-temps, il a montré par son splendide but que le danger peut venir de lui à tout moment.


Le joueur à ne pas suivre

Le Ghanéen Asamoah Gyan: des occasions, l’attaquant des Black Stars en a. Mais le convertisseur ne fonctionne manifestement que sur penalty.



Les observations en vrac

• Les Blancs qui jouent en noir, et les Noirs qui jouent en blanc: c’est pour améliorer le contraste à la télé?
• Tiens, cette fois il n’y a pas eu de carton rouge dans le groupe D.
• Tiens, cette fois il n’y a pas eu de penalty pour le Ghana.
• Score en Boateng à la fin du match: Allemagne 0 - Ghana 1.
• La frappe d’Özil? Oui je pense que Toulalan l’aurait mise au dessus.
• En froid perpétuel avec son sélectionneur, joker de luxe alors qu’il est champion d’Europe, Muntari la boucle et fait le taf: en voilà un qui n’est pas prêt d’être invité à l’Elysée.
• Le Ghana obtient des résultats favorables contre le pays de son sélectionneur et celui de son milieu de terrain… Une pandémie de "syndrome du PSG" semble à prévoir.
• D’abord vert, puis jaune, et enfin rouge: le maillot de Neuer, c’est l’indicateur Bison Futé pour savoir si la défense allemande va avoir un peu ou beaucoup de travail.
• Un Mensah en défense, ça va: c’est quand il y en a plusieurs que ça peut poser des problèmes.
• Si l’Allemagne avait encaissé un but ghanéen ou s’était marquée un csc, elle se serait qualifiée en évitant l’Angleterre et l’Argentine. Alors, fair-play ou amour du risque?
• Pour le moment, le théorème de Lineker (le foot se joue à onze contre onze et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne) est bien vérifié. Pour faire perdre l’Allemagne, la solution serbe: la faire jouer à dix.
• Comme l’Afrique du Sud, l’Australie finit son Mondial avec quatre points… et éliminée à la différence de buts. Le combo jaune/vert porte décidément malchance cette année.
• L’Allemagne va devoir se coltiner l’Angleterre en huitièmes. En cas de succès, elle pourrait avoir à affronter l’Argentine de Maradona. Avec possiblement le Brésil comme adversaire en demi-finale et les Pays-Bas en finale. C’est comme si c’était fait.



Le match de France 3

• "Il y a toujours un pied ghanéen qui empêche la solution finale d’être trouvée": Xavier Gravelaine se place pour le Micro de Plomb.
• Schweinsteiger qui est remplacé: Löw a-t-il eu pitié des commentateurs de France 3?
• L’Allemagne est qualifiée: il reste donc encore au moins un match pour tenter de prononcer correctement le nom de Bastian S.
• Sujet de Bac en mathématiques appliquées: le Ghana a quatre points, l’Allemagne et la Serbie trois, l’Australie un. Si le Ghana perd et l’Australie gagne, quelle est la probabilité d’avoir trois équipes à égalité à quatre points? Vous avez 90 minutes. Attention, le prochain exercice portera sur la différence de buts.
• Patrick Montel parle de "socérosses": si ce n’est ni l’anglais ni l’allemand, quelle(s) langue(s) ont donc appris les journalistes de la chaîne?
• Patrick Montel (encore lui) évoque "Darren Cahill" chez les Socceroos: bientôt, on apprendra que c’est Michael Schumacher qui a agressé Battiston en 1982.



Vu du forum

=>> Tonton Danijel - mercredi 23 juin 2010 - 14:37
On avait parlé de l'avion réservé par les Bleus pour partir, mais figurez-vous que les Allemands se sont également renseignés suite à la défaite contre la Serbie en cas d'élimination ce soir. Jusque là ils n'avaient imaginé un retour qu'après les huitièmes au plus tôt...

=>> PiMP my Vahid - mercredi 23 juin 2010 - 19:56
5 raisons d'espérer une victoire du Ghana sur l'Allemagne:
• parce que l'élimination d'un autre gros dès les phases de poule nous ferait une petite feuille de vigne pour cacher un tant soit peu cette grosse honte qu'on se tape là devant tout le monde.
• parce que ça ferait un peu mal au cœur de voir accolé aux traditionnels stéréotypes africains (misère absolue, guerres sanguinaires, corruption endémique) le qualificatif encore plus honteux de "nul en foot".
• parce que ça ferait pas de mal au couple franco-allemand de nous la jouer un peu à l'humilité.
• parce qu'entre Kevin-Prince et Jérôme, y a pas photo, je vote Kevin-Prince.
• parce que l'amour du beau jeu, certes, certes, mais l'Allemagne on la préfère en clichés jouant le bras en écharpe et le crampon haut. Qu'ils continuent à jouer comme ça et c'est "50 ans de valeurs qui vont s'écrouler", dixit Escalettes.

=>> Mucho Gonzalez - mercredi 23 juin 2010 - 21:00
Suis-je le seul à systématiquement entendre "Jérôme Rothen" chaque fois que l'arrière-gauche allemand touche le ballon ? Brrrr.

=>> wedr2 - mercredi 23 juin 2010 - 21:01
L'Afrique, 1 milliard d'habitants, 30 millions de km², 54 pays, berceau de l'humanité... tout ça pour placer tous ses espoirs dans un Rennais...

=>> Chnandler Bong - mercredi 23 juin 2010 - 21:48
Pourquoi ils frappent plus les Allemands?
=>> Chnandler Bong - mercredi 23 juin 2010 - 21:49
Ben voilà....

=>> Troglodyt - mercredi 23 juin 2010 - 21:55
Tiens, ARD doit retransmettre le match avec trente secondes d'avance sur France 3: ma voisine allemande a crié une demi-minute avant le but, et sans préjuger des talents possibles de sa colocataire, je ne m'expliquais pas trop ce cri. Et puis boum.