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Un peu de tenue

Invité : When Saturday Comes – Cela fait plusieurs décennies que les joueurs tentent de se démarquer sur le terrain avec autre chose que leurs qualités techniques.

Auteur : Jon Spurling le 22 Oct 2012

 

 

Un nouvel article de When Saturday Comes, "The Half Decent Football Magazine", issu de son numéro d'octobre. Titre original: Kit men.


* * *

"La façon dont un footballeur s'habille en dit beaucoup sur sa personnalité", a déclaré Nicklas Bendtner. Rarement chose plus juste a été dite, au moins au sujet de Bendtner lui-même: le joueur a écopé d'une amende de 80.000 livres pour avoir baissé son short afin d'exhiber son caleçon "fétiche" à l'effigie de la société de paris Paddy Power, après son but lors de Danemark-Portugal à l'Euro 2012. Quelques mois plus tôt, Porto avait été sanctionné d'un cinquième de cette somme après qu'une partie des supporters eurent adressé des cris de singe à l'attention de Mario Balotelli. Le débat ultérieur à propos de l'échelle morale de l'UEFA a vite fait oublier que Bendtner avait auparavant été l'auteur d'autres considérations discutables sur la mode footballistique.

 


George Best en sombrero

Chez les jeunes d'Arsenal, il arborait une coiffure à la Robert Pires, complétée d'un serre-tête. "J'aime l'idée que nous avons le même style, et j'espère avoir autant de succès que lui", déclara-t-il. Avec sa capacité à se faire des illusions sur sa grandeur sportive, nul doute qu'il se sente l'égal de Pires, tant pis si le fait qu'Arsenal ait souhaité s'en débarrasser laisse entendre le contraire. Il y a trois ans, il avait fait les gros titres pour avoir joué en chaussures roses. "C'est une couleur extraordinaire, elle fait un effet terrible." Rien de surprenant à ce que le narcissique Bendtner ait exprimé le souhait de jouer dans une des capitales européennes de la mode – Milan ou Madrid –, mais il n'est jamais que le énième footballeur (dont une majorité plus accomplis que lui) à émettre des opinions vestimentaires.

 

 

 

 

George Best a fait figure de pionnier. En 1966, la presse portugaise le baptise "O quinto Beatle" (le cinquième Beatle) après la victoire de Manchester United sur Benfica en coupe d'Europe (5-1). À l'arrivée du vol retour, il est photographié portant un sombrero, ce qui lui vaut d'être repris par son entraîneur Matt Busby: "Cela n'envoie pas un bon message." Pas de quoi empêcher Best de contrevenir régulièrement aux directives de son coach en s'autorisant des cheveux tombant jusqu'aux épaules ou en signant un contrat de sponsoring avec la marque de chaussures Stylo.

 

 


Cruyff, la marque aux deux bandes

Quelques années après Best, Johan Cruyff démontra lui aussi qu'un joueur pouvait se démarquer de ses coéquipiers, aussi douées soient-ils. L'équipe hollandaise lors de la Coupe du monde 1974 était sous contrat avec Adidas (et ses emblématiques trois bandes), mais Cruyff conclut son propre deal avec l'équipementier Puma, ce qui fit de lui le seul joueur à ne compter que deux bandes sur les manches de son maillot. Il arbora aussi une autre marque de fabrique avec son maillot floqué du n°14, à une époque où la fédération néerlandaise préconisait une numérotation par ordre alphabétique. "Johan est toujours autorisé à faire comme il veut, déclara Johnny Rep. Je pense que les génies peuvent se permettre plus de choses."

 

Avant que la FIFA ne ratifie la règle obligeant les joueurs à rentrer le maillot dans le short et à remonter les chaussettes, beaucoup optaient pour une apparence plus négligée. Le sélectionneur de l'équipe de France Michel Hidalgo critiqua souvent Michel Platini pour son look débraillé. "Je suis comme ça. J'aime me sentir libre et bien dans ma peau, ça m'aide à jouer mieux", répondit Platini. Le Daily Mail suggéra à Tottenham et aux instances anglaises de forcer Glen Hoddle "à le rentrer et à les remonter." Le manager de Tottenham Keith Burkinshaw répliqua: "Glenn est un joueur nonchalant, décontracté. Jamais je n'essaierai de changer son apparence, elle renforce l'impression qu'il est également à l'aise au milieu de la pelouse."

 

 


Bowles, un équipementier par chaussure

La difficulté, pour les entraîneurs de la vieille école, de s'adapter au pouvoir grandissant des joueurs dans les années 70 a été attestée par leur résistance aux modes successives. Avec ses rouflaquettes géantes et sa propension à faire des prédictions grandioses, Malcolm Macdonald était à Newcastle une personnalité haute en couleurs, mais lorsque l'austère Gordon Lee prit les rênes du club en 1975, il n'apprécia guère les poignets en éponge de Supermac. "C'était comme si Macdonald disait: 'Regardez-moi, regardez-moi'. Ce n'est pas possible dans un sport d'équipe", déplora Lee après avoir vendu Macdonald à Arsenal."

 

Les expérimentations des joueurs avec différentes marques de chaussures causèrent plus de tapage. Stan Bowles accepta 200 livres de Gola et 300 d'Adidas pour porter leurs chaussures lors d'un match de l'Angleterre. Il en mit une de chaque marque. Quand on exigea qu'il rende l'argent aux deux équipementiers, il déclara avoir tout dépensé chez les bookmakers. À Arsenal, Charlie George se brouilla avec le patron Bertie Mee quand il se présenta avec des chaussures rouges, tandis que le manager d'Everton Harry Catterick fut passablement irrité par la paire blanche d'Alan Ball. Ball déclara plus tard que ses nouvelles chaussures étaient si inconfortables qu'il avait fini par repeindre en blanc une ancienne paire.

 

C'est déjà une paire de chaussures blanches qui avait fâché l'entraîneur de Sunderland Alan Brown: le jeune Dennis Tueart les avaient oubliées en se rendant au stade, pour un match à domicile au début des années 70. Conscient que Brown "l'aurait crucifié s'il avait appris cela", Tueart emprunta des chaussures identiques mais trop grandes de deux pointures à un coéquipier et claudiqua pendant une mi-temps avant qu'un Brown furieux ne le remplace. "Tu as intérêt à jouer sacrément bien si tu veux porter des chaussures blanches", lâcha-t-il. Quiconque a vu Bendtner rater des occasions faciles depuis six ans sera d'accord pour dire qu'il faut jouer comme Best et Cruyff réunis pour se permettre de porter des chaussures roses.
 

 

 

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