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Vonlanthen, l'étoile filée

Passe en retraite – On promettait un bel avenir au plus jeune buteur d\'un Euro en 2004, mais à vingt-six ans, Johan Vonlanthen vient de mettre un terme à une carrière décevante.

Auteur : Toni Turek le 2 Juin 2012

 

À vingt-six ans et quatre mois, Johan Vonlanthen devient l’un des plus jeunes retraités du monde du football. Mais le début de carrière de ce Suisse né en Colombie a été tout aussi précoce: Vonlanthen démarre chez les pros à seize ans avec les Young Boys de Berne. Vite très convoité, il part à l’étranger à l’été 2003. Avec 3 buts pour 19 entrées en jeu avec le club d’Eindhoven, le plus jeune joueur de l’Eredivisie participe alors à la qualification européenne du PSV, deuxième en 2004. La saison d’après, il connaît sa première titularisation, et fait même une apparition en Ligue des champions. Mais son recul dans la hiérarchie des attaquants du PSV fait qu’il accepte de tenter sa chance à Brescia début 2005. Ce prêt en Italie est un échec: le Suisse ne marque pas le moindre but, tandis que le PSV redevient champion. Brescia relégué, Vonlanthen revient aux Pays-Bas, pour être prêté cette fois à Breda. Enfin titulaire, il retrouve le chemin des filets, à six reprises. Mais le NAC est un club de bas de tableau…

 

 


Autriche, la grande (dés)illusion

Le tournant de la carrière de Vonlanthen survient avec son transfert en Autriche en 2006: avec les Red Bull Salzbourg, il a l’occasion de jouer dans un club ambitieux qui se donne les moyens de ses ambitions. Avec le duo d’entraîneurs Trapattoni-Matthäus, Vonlanthen a sa chance: il est le joueur qui dispute le plus de matches sur la saison 2006/07. Mais sa première année dans la ville natale de Mozart est mitigée: titularisé à 22 reprises, il ne marque rien après la trêve, et s’il compte 12 passes décisives, ses 5 buts le relèguent au rang de sixième buteur du club… derrière quatre milieux, loin des 22 buts du vétéran allemand Zickler.

 

Matthäus parti, Trapattoni compte sur Vonlanthen, avant qu’une blessure à l’aine ne lui fasse perdre sa place de titulaire. Bilan 2007/08 en championnat: 3 buts. Un transfert raté à Santander plus tard, cette triste série se poursuit avec le Néerlandais Adriaanse comme entraîneur: 14 titularisations en 29 matches, 3 buts – très loin des 39 buts d’un Janko royal pour le titre de 2009, moins bien même que les 5 buts d’un Zickler au temps de jeu pourtant réduit. En attaque ou au milieu, Vonlanthen ne parvient plus à se faire une place au sein de l’offensive taurine. Quant à l’Europe, elle se limite pour le Suisse aux tours préliminaires... À l’été 2009, le nouvel entraîneur Stevens relègue Vonlanthen chez les Red Bull Juniors. Invité à se trouver un club, l’attaquant effectue son retour en Suisse, chez le champion en titre, pour un prêt d’un an.

 


Samedi interdit

Avec le FC Zürich, il rejoue en Ligue des champions, et marque dix fois en Super League. Mais tandis que Salzbourg obtient son troisième titre de l’ère Red Bull, Zürich rate sa saison. L’option d’achat de Vonlanthen n’est même pas levée par le FCZ, pour diverses raisons: une phase retour moins brillante, une blessure au genou, et surtout l’annonce par le joueur qu’il désirait mettre un terme à sa carrière – dont la poursuite est rendue malaisée par sa religion, le samedi étant pour l’Église adventiste le jour du sabbat. À l’été 2010, Vonlanthen rentre donc à Salzbourg… pour s’entraîner avec la réserve, en attendant – en vain – de dénicher un club prêt à payer le prix fort exigé par Red Bull pour un joueur indisponible les samedis. Il doit attendre neuf mois et le remplacement de Stevens par Moniz en avril 2011 pour rejouer… douze minutes. Ses derniers instants de jeu en Autriche.

 

Bilan toutes compétitions de Vonlanthen avec Red Bull: une centaine de matches joués (la moitié comme titulaire, le tiers en intégralité), 22 passes décisives, 11 buts – le tout en cinq ans, avec cinq entraîneurs. S’il n’y en avait eu qu’un, Vonlanthen aurait-il mieux réussi à Salzbourg? Heureusement pour lui, ses études de théologie commencées en Autriche ont bien meublé son temps libre…

 


Colombie, le retour aux origines

Surprise à l’été 2011: Vonlanthen part retrouver ses racines en Colombie, où il a vécu jusqu’à l’âge de douze ans. La plupart des matches ayant lieu là-bas le dimanche, Vonlanthen obtient du président du club promu d’Itagüí une clause lui permettant de ne pas jouer le samedi. Mais le Suisse est blessé et ne participe pas au début de la Clausura locale, et l’entraîneur renâcle ensuite à le faire jouer alors que l’équipe tourne bien. Après cinq mois seulement, le contrat du Suisse est déjà résilié: ses 168 minutes de jeu sans but – en 6 matches –, n’ont pas convaincu. Comme la religion est devenue pour lui plus importante que le foot et qu’il ne veut plus être réopéré au genou, Vonlanthen annonce logiquement qu’il arrête de jouer, et qu’il va rester en Colombie avec sa famille. Espérons pour lui que sa quête de spiritualité le satisfera plus que son parcours de footballeur, trop souvent jalonné de déceptions et de déclarations péremptoires…

 

 

Ce dont on se souviendra de cette étoile filante, dont la carrière vient de se crasher dans un quasi-anonymat, sera l’Euro 2004, où il égalise à 1-1 contre la France. Il est alors le plus jeune buteur d’un Euro, deux semaines après sa première apparition avec la Nati, où il incarne un futur d’autant plus prometteur qu’il inscrit la même année en qualifications pour la Coupe du monde 2006 un triplé contre les Îles Féroé et un autre but en Israël. Des promesses non tenues: Vonlanthen rate le tournoi allemand sur blessure – malgré une tentative de faire invalider son forfait contre l’avis de sa fédération – et à l’Euro suisse de 2008, il ne marque pas. Finalement, ses déboires répétés avec Salzbourg achèvent dès 2009 sa carrière internationale, alors que continuent celles des Frei, Yakin et Streller, pourtant plus âgés. Un beau gâchis.
 

Réactions

  • Mister Frisk le 04/06/2012 à 14h16
    Merci pour l'article Toni !

    Tu es trop fort. Je lisais justement hier un article laconique sur le sujet sur lien et boum, son épiphanie est déjà en ligne sur les cahiers !

La revue des Cahiers du football