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Zato, célèbre et inconnu

Invité – Animateur d'un site consacré à Zato, Nicolas Vivant dresse le portrait du "supporter le plus célèbre de France"...
Auteur : Nicolas Vivant le 11 Dec 2007

 

Serge Vieilledent, alias "Zato", est né à Alès en 1955. Il a embrassé le foot quand il était môme, traînant à longueur de journée autour du stade de l'OAC quand il ne tapait pas dans la balle.
Mélange improbable et réussi de Rain Man (pour la mémoire) et de Forrest Gump (pour le périple), il a une dizaine d'année lorsqu'il est pris sous son aile par un voisin célèbre: Jean Sadoul, président de la Ligue nationale de football. Fou de foot, Zato parcourt les terrains régionaux chaque week-end et rentre à Alès le dimanche, en attendant tranquillement la majorité. En 1973, il étend son rayon d'action et parcourt désormais la France. Grâce à l'amitié de Sadoul, il foule la pelouse de tous les stades hexagonaux. Il se déplace en auto-stop et loge chez les joueurs, entraîneurs, arbitres, délégués, etc. Si le football est une grande famille à l'époque, Zato en est probablement le fils unique. Il ne remettra plus les pieds chez son père.

zato.jpgDu Heysel aux Espoirs
En 1976, il commence à suivre l'équipe de France Espoirs. Les joueurs croient rêver quand ils réalisent qu'il est partout. En France, bien sûr, mais aussi à l'étranger. Auto-stoppeur averti, il est pris en charge par les routiers et se déplace sans cesse. En 1985, il est dans les tribunes du Heysel quand se produit la terrible tragédie. Du Brésil à la Russie en passant par quasiment tous les pays d'Europe, on le voit sur tous les stades.
En 1988, les espoirs se rendent à San Benedetto del Tronto pour les quarts de finale retour du Championnat d'Europe. Le voyage est terrible pour eux. Conduits jusqu'en Italie dans un car militaire, ils arrivent fourbus et persuadés qu'aucun supporter français ne sera présent. Mais Zato est déjà là et les accueille de son éternel sourire. Marc Bourrier, l'entraîneur, devient son ami. Blanc, Cantona, Paille, Sauzée, Silvestre, Galtier, Roche, Angloma et les autres en font la mascotte de l'équipe. Le Sport lui consacre un article intitulé "Un supporter, un seul", et c'est sous les yeux émus de Zato que les Espoirs remportent la compétition.

En 1996, la Fédération française de football lui remet une carte d'accompagnateur qui lui permet de rentrer sur tous les stades, pour toutes les compétitions, toute l'année. Depuis, et avec le support de Laurent Blanc, elle est renouvelée chaque année et lui permet de voir autant de matches qu'il le souhaite.


Zato est toujours sur la route, et nous sommes en 2007. Il a parcouru plus de six millions de kilomètres et détient, avec 16.000 matches vus, un record absolu. À bientôt 52 ans, 365 jours par an, il est logé, nourri et blanchi grâce à un sport auquel il a consacré sa vie. Dans un milieu qui peut sembler de moins en moins ouvert, il est une survivance de la plus belle des valeurs du sport : la solidarité.
Célèbre dans le monde du football, Zato est inconnu du public. Je me suis toujours demandé pourquoi. Alors j'ai écrit cet article. Je rêve d'un monde ou Zato ne serait pas unique.

En savoir plus sur Zato :
http://serge-zato.com/

Réactions

  • Francis Dolarhyde le 11/12/2007 à 07h49
    Merci de m'avoir fait découvrir ce personnage... Moi qui était un adorateur du "célèbre" Popo Chaumel - supporter stéphanois qui avait rejoint Glasgow en vélo, pour la finale de 76 - je tiens mon nouveau héros !
    Pour l'hérédité, Rain Man et Forrest Gump ça doit quand même pas être évident à gerer au niveau de l'intellect... enfin, on tient là le gars capable de compter les gouttes d'eau lors de sa traversée de l'Océan Atlantique à la nage.

    Comme quoi, quand tu nais à Alès et que tu aimes le foot... faut en faire des bornes pour voir un bon match.

  • Raspou le 11/12/2007 à 08h37
    En même temps, quand tu nais à Ales, mieux vaut aimer le foot.

  • Lethal Hurlant le 11/12/2007 à 09h31
    Heu...

    Je ne voudrais pas pinailler tant la mariée est belle mais...

    16000 matchs vus... c'est pas un peu trop beaucoup héneaûrme ?
    Sur 42 ans, ça fait plus d'un match par jour. Et si on considère "match vu" comme "match vu dans un stade". Moi, je veux bien, mais c'est pas en vélo, qu'il se déplace, le passionné.

    Cela étant, l'ubiquité peut faire partie des comptes de fait.
    Reste que c'est assez énorme, cette assiduité et cet amour.
    Impressionnant.

  • Si le vin vil tord le 11/12/2007 à 09h31
    Encore un très beau papier sur une quasi-légende du foot. Ils font fort les Cahiers ces temps-ci!

  • nikoteen le 11/12/2007 à 11h01
    Le chiffre de 16000 est celui de Zato. Il est étonnant, c'est clair (même en considérant qu'il voit parfois plusieurs matchs par jour et qu'il assiste à des tournois). La légende (c.a.d lui-même) dit qu'il conserve les billets de tous les matchs dans un grand sac qu'il a casé chez un joueur. Peut-être ne serait-il pas inutile, à l'occasion d'une (ou plusieurs) longue(s) soirée(s) d'hiver, qu'il refasse le compte. En attendant, comme les journalistes, je ne peux que publier ce qu'il me donne. Et même s'il se vautre dans son calcul, il est probable que le chiffre soit effectivement impressionnant. La question se pose aussi pour le nombre de kilomètres parcourus. Il les note sur un carnet, mais le chiffre annoncé est sans doute approximatif.

    Un aspect amusant de sa personnalité : il n'a pas la même notion du temps que euh... nous tous. Illustration : il déclare parfois qu'il va passer chez Delarue, que le journaliste doit le rappeler, qu'il faut être patient avec les journalistes et qu'il est patient... J'ai creusé un peu. Effectivement, il a été contacté par un type de Réservoir Prod. Dans son répertoire, il y a bien le nom et le numéro de téléphone de cette personne. Lors de leur dernière conversation téléphonique, le journaliste lui a dit « je vous recontacterai ». Et depuis, Zato attend patiemment que le mec rappelle. Le truc, c'est que cet échange a eu lieu il y a 8 ans (et je passe sur le fait que Zato n'a pas de téléphone). J'ai expliqué à Zato qu'il y avait peu de chance que le type se souvienne encore de lui, mais rien à faire : « il faut être patient », dit-il. Question : Zato ment-il quand il dit « je vais passer chez Delarue » ?

  • TheGlide le 11/12/2007 à 19h11
    J'ai cilqué sur photos dans son site et c'est vrai qu'il a un problème avec les dates: Zidane en France Espoirs en 1988, ça pose problème.
    Mais quel passionné.
    Bon en même temps, si j'avais accès gratuit à tous les matchs, j'irai bien en voir quelques uns !!!

  • nikoteen le 11/12/2007 à 21h17
    "Zidane en France Espoirs en 1988, ça pose problème".
    Euh là c'est moi qui ai merdé. Si quelqu'un peut m'aider à dater la photo (et la vidéo de Téléfoot dont elle est extraite) et m'épargner une humilation èternelle...

La revue des Cahiers du football