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L'OM et son passé : amnésie et amnistie

128 pages sur Marseille dans L'Équipe Magazine et pas un paragraphe sur OM-VA ou le système Tapie...
Auteur : Jamel Attal le 18 Dec 1997

 

Une belle leçon de journalisme : comment un dossier sur l'OM qui n'a même pas l'excuse du manque de place peut-il proprement escamoter non seulement l'affaire OM/VA, mais aussi toute analyse de la politique Tapie menée au club. Incroyable spectacle que cette disparition pure et simple, cette fuite de poltron devant les responsabilités, exemplaire d'un journalisme qui se soucie bien moins d'information et d'objectivité que d'objectifs commerciaux. On aura compris que le club marseillais est une inégalable pompe à ferveur et donc à fric (la "légende" fait de l'audience et un meilleur chiffre d'affaire publicitaire), envers laquelle on aura le maximum d'indulgence et une attention démesurée ; l'OM passe une journée en tête du championnat et la frénésie médiatique se déchaîne. Ça ne poserait pas de problème majeur mieux pour le foot français et pour l'intérêt du championnat, tant mieux pour les Marseillais et leurs supporters si l'on restait capable de regarder le passé en face et d'en tirer les leçons. Mais non, car pour que prenne la sauce médiatique, l'OM doit toujours être le même, et il est hors de question de ternir l'image retrouvée des ciels et blancs. Il aurait été pourtant plus rassurant de lire que cet OM était différent de celui d'années noires qu'on s'acharne à voir roses, qu'il s'inscrivait bien dans la suite d'une histoire bien plus ancienne : mais il fallait le dire sans occulter une période à laquelle l'ensemble des acteurs du football, médias compris, ont collaboré sans aucune action critique, et à laquelle ils continuent donc de collaborer rétrospectivement . Cette remise en cause coûte encore trop cher, plus cher qu'une parodie de journalisme de 128 pages en tout cas (dont 46 de publicité, quand même moins que le numéro suivant spécial "ski" qui en a engrangé 69). Ce processus d'amnésie collective, cette incapacité française à regarder les agissements passés, à reconnaître les erreurs, sont intéressants si on les rapproche de l'attitude de ce pays à l'égard de sa propre histoire, que ce soit celle de Vichy ou de la guerre d'Algérie. Bien sûr, les conséquences sont incomparablement moins graves, mais il y a là le même abandon de responsabilité, la même indigence critique, la même indulgence intéressée, le même oubli de la vérité au profit d'un réenchantement de la réalité. On a pourtant vu où peut mener le populisme s'emparant du sport, lorsqu'un homme pour son profit exacerbe les passions, ranime des rivalités artificielles et paranoïaques, répand la corruption et impose une gestion suicidaire, trompe les foules et les entraîne dans sa chute et ses malversations. On voit maintenant que tout pourrait recommencer, là ou ailleurs, tant nos médias sont faibles et malléables, tant ils souhaitent des publics fatalistes devant la corruption et enclins à consommer les produits idéaux du sport-divertissement. Pas besoin d'amnistie, pas de négationnisme, puisque tout le monde a oublié peut-être simplement que tout a continué, ici ou ailleurs. Alors le foot serait bien cet opium d'un peuple autorisé à brailler occasionnellement son racisme ou son régionalisme bas du front dans les stades, ou bien à rester devant le spectacle télévisé sans envie d'en savoir plus que ne dit la langue de bois des chaînes et des journaux. Non plus un peuple, d'ailleurs, mais un public, sourd et aveugle à la vérité, et à la vérité même du football.

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