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Peut-on gagner la Ligue des champions en pleurnichant?

Un peuple de Caliméros : tels sont apparus les Français au travers des jérémiades lilloises et lyonnaises de la semaine dernière… Avec les mauvaises habitudes nationales, nos représentants s'enferment dans une attitude de perdants.
Auteur : Pierre Martini le 26 Fev 2007

 

La semaine passée a été marquée par les conditions dans lesquelles le LOSC a concédé une rageante défaite face à Manchester United. "C'est pas de jeu!" Tel est le cri unanime qui sortit de nos poitrines lorsque Ryan Giggs expédia le ballon hors de portée de Sylva, alors que le gardien n'avait même pas eu le temps de placer son mur. Une injustice flagrante, un vol, un scandale!
Après le temps de l'indignation vint pourtant le moment de se renseigner sur la règle. Car en France, on ne connaît pas les règles. Et de découvrir que le coup de sifflet de l'arbitre n'est obligatoire que dans deux circonstances: les coups de pied d'engagement et de réparation.

Péché de naïveté

Le but du Gallois ne souffre donc aucune contestation sur le plan réglementaire. Alors, on peut certes déplorer les circonstances particulières de ce coup franc: M. Braamhaar semble accorder en catimini l'autorisation de tirer sans attendre, les images donnant même le sentiment qu'il est complice de ce hold-up licite et qu'il "organise" ainsi le but. On peut surtout regretter que l'arbitre néerlandais n'ait pas mieux préservé l'esprit de la règle et le fair-play, laissant la rencontre se jouer sur un "truc" et non sur un fait de jeu. Ryan Giggs a d'ailleurs confirmé aux médias britanniques ce que l'on voit déjà sur les images: c'est l'arbitre qui, spontanément et d'un geste du doigt sans équivoque, indique au tireur qu'il peut exécuter le coup franc sans attendre, confirmant même ce feu vert après une interrogation de l'ailier des Red Devils.

losc_MU_but.jpg

Il reste que le cliché des "erreurs payées cash" trouve simplement là une nouvelle illustration, la faute en question étant un péché de naïveté. Jadis victime d'un tel coup de Trafalgar (par Robbie Fowler sous le maillot de Manchester City), les Mancuniens en ont retenu les leçons au point de les mettre efficacement en application. Thierry Henry aussi, en son temps, avait usé de la même ruse, sans qu'en France on mette sa probité en doute.
Comment réagir en pareil cas? En pleurnichant et en gesticulant, ou bien en ravalant sa fierté et en continuant de jouer sa chance? Après tout, le but anglais survient à dix minutes de la fin du match et les Lillois avaient encore des chances à jouer, au lieu de se disperser (1)...


L'Antifrance a encore frappé

Indice du syndrome de la pleureuse qui gagne le football français : le lendemain, au terme de l'autre huitième de finale impliquant un club de l'Hexagone, c'est Juninho, capitaine lyonnais, qui exprimait son indignation à propos du but de Giggs, avant de rebondir sur le traitement indigne dont aurait été victime sa propre équipe à Rome. Les coupables? "Eux". "Ils"... Les autres, quoi (2). Selon le Brésilien, les clubs français seraient en effet désavantagés sur la scène européenne, au point de compromettre leurs chances de remporter la Ligue des champions. Son entraîneur, Gérard Houllier, pour sa part, manifesta sa grande nervosité en prenant comme une agression une question pourtant assez anodine d'Hervé Mathoux, s'érigeant à son tour contre l'arbitrage.

Les discours sont connus. Nos représentants ne font que transposer sur le continent ce qu'ils pratiquent en France: une contestation maladive de toutes les décisions arbitrales et une absence complète de remise en cause. Que nos lecteurs s'amusent à éplucher les déclarations qui ont suivi les dernières journées de championnat pour évaluer la proportion de celles qui font le procès des arbitres, de même que le temps d'antenne consacré à la question dans les émissions spécialisées...


Pipi par terre

Sur ce sujet, la démagogie a atteint de tels sommets, et l'indignation est devenue tellement automatique, la sensibilité des foules a été tellement exacerbée que tout discernement a disparu. Étant établi que les arbitres sont complètement nuls, toutes leurs décisions sont forcément erronées. Et quel meilleur exemple, à nouveau, que ce match Lille-Manchester? Bien avant l'ouverture du score, c'est le but refusé à Odemwingie qui avait suscité les hurlements de Denis Balbir, qui commentait le match sur Canal+, qualifiant l'invalidation de "scandale" avant même le moindre ralenti... et maintenant son jugement après avoir revu des images qui indiquaient pourtant, sans le moindre doute, que le Nigérian avait poussé du bras son adversaire direct (3). Pire, la plupart des observateurs ont, par la suite, continué à qualifier cette décision de contestable et de la considérer comme le "tournant du match". C'est vraiment prendre les spectateurs pour des cons, ou plutôt – et c'est plus grave – penser qu'ils seront assez cons pour leur emboîter le pas et s'associer à leur vindicte.

Résultat, une paranoïa générale qui tourne au victimisme. Le football français chouine, il hoquette, il trépigne, il se roule par terre en faisant pipi. Si nos footballeurs peuvent y trouver un éventuel surcroît de motivation dans leur combat contre les méchants, cette paranoïa infantile présente surtout le risque de leur épargner de prendre leurs propres responsabilités. Et en se préparant, en permanence, un stock d'excuses pour la défaite, ils vont bientôt oublier d'essayer de gagner.


(1) C'est encore une méconnaissance des règlements qui leur fit croire qu'ils devaient déposer une réserve au premier arrêt de jeu (ce n'est pas le cas en C1), donnant l'impression d'avoir voulu quitter le terrain en faisant une "Milan 91".
(2) "J'ai été très déçu de voir ce qu'ils ont fait à Lille contre Manchester. Ici, j'ai encore vu que le maillot des équipes françaises avait vraiment peu de poids en Ligue des champions" (in L'Équipe du 23 février).
(3) Qu'on imagine simplement la teneur des commentaires si la situation était inversée sur cette action.

Réactions

  • nominoe le 26/02/2007 à 01h21
    "Après le temps de l'indignation vint pourtant le moment de se renseigner sur la règle. Car en France, on ne connaît pas les règles."

    Moi je veux bien, mais alors quand le valenciennois Paauwe prend un carton (puis la porte) pour une action similaire (contre Paris), qui la (mé)connait, la règle ? Et pourquoi certains arbitres imposent pour certains coups-francs (pluriel non garanti) d'attendre le coup de sifflet, puisque la fameuse règle ne s'applique(rait) qu'en deux cas précis ?

  • eskimo le 26/02/2007 à 01h26
    Mouais, la démonstration est bonne mais partiale : elle évacue ce pb : les arbitres tendant à mettre facilement des cartons jaunes qd on joue sans attendre le coup de sifflet non obliatoire (la regle ne précise pas que l'arbitre doit préciser s il faut attendte le coup de siflet, elle précise rien). Idem sur la sortie des lillois : ils font ce qui se fait en France.

    L'article aurait pu prendre comme angle tout aussi légitimement les disparités des règles du foot en Europe.

  • eskimo le 26/02/2007 à 01h26
    ah ben nominoe on se rencontre

  • Björn Björk le 26/02/2007 à 01h39
    Ca va discuter à fond sur Lille alors que le plus hallucinant dans cette histoire, ca reste quand même la réaction incroyable de Juninho après le match contre Rome.

  • GTK le 26/02/2007 à 01h49
    C'est sur, il aurait mieux fait de foutre un coup de boule à un romain Juni au lieu de se plaindre dans les médias.

  • Björn Björk le 26/02/2007 à 01h59
    La fermer c'etait pas une option ? ;-)

  • GTK le 26/02/2007 à 02h21
    Si ça fait 5ans qu'il subit ça, et qu'il l'ouvre au bout de 5ans...

    Attention, j'suis pas vraiment super heureux de cette sortie médiatique de Juni (et pourtant j'suis lyonnais). Mais ça m'a toujours amusé cette différence de traitement médiatique, et puis les gens qui viennent raler quoi qu'il se passe: on n'aime pas la langue de bois, les choses trop lisses, et quand c'est franc et ça donne un peu de relief, ça ronchonne toujours.

  • braz_pitt le 26/02/2007 à 02h24
    Ben sur ce coup la, je suis plus que d'accord avec les cdf.

    En France, tout le monde (joueurs entraineurs dirigeants et spectateurs) critiquent l'arbitre, qui se trompe tout le temps. Ca sert d'excuse quand la pelouse est en bonne etat et que la Ligue n'a rien a voire.
    L'arbitre se trompe, c'est evident, mais quand je regarde la premier league anglaise, j'ai franchement l'impression que leurs arbitres sont moins bons que les notres, et pourtant les joueurs ralent tellement moins là bas!
    Si on regarde les sports aux "Staytes" (basket, hockey...), on ne voit jamais un mec rester parler 3mn, et pourtant ils se trompent parfois (bien qu'il y ait 84 arbitres par rencontre en moyenne).

    Alors certes, un panier refusé au basket n'a pas la meme incidence qu'un but au foot, mais si on pouvait murrire (???) ca serait bien plus agréable pendant les rencontres.

    PaCela dit, je trouve que l'arbitre de Lille a quand meme manqué de jugeotte en ne laissant pas le mur se plasser, ou en ne prevenant que MU de son accord.
    Pourquoi on ne fixe pas une règle genre "si pas de coup de sifflet, le coup-franc ne peut etre tirer directement (pas de but direct quoi...)"

  • Björn Björk le 26/02/2007 à 02h35
    GTK - lundi 26 février 2007 - 02h21
    Si ça fait 5ans qu'il subit ça, et qu'il l'ouvre au bout de 5ans...

    C'est vrai que 5 ans a obtenir des pénos imaginaires en L1, ca saoule
    (troll inside)

  • sansai le 26/02/2007 à 02h51
    Je trouve l'article dur avec les Lillois qui ont surtout contesté, pour ce que j'en ai lu hein, et il me semble que l'auteur de l'article lui-même est d'accord avec ce que ça a de curieux, la façon dont l'arbitre organise ce but en catimini avec Ryan Giggs.
    C'est comme si l'arbitre avait décidé que tac, hop, c'est à Manchester de marquer maintenant pendant que Lille a le dos tourné.
    Je ne trouve ça ni très correct ni très normal, l'arbitre fait de l'ingérence et influe sur le résultat du match.. Je ne crois pas que ce soit son rôle.
    Sans compter le but d'Odemwingie où le défenseur se retrouve en déséquilibre avant même qu'Odemwingie ne fasse faute.
    Certes Odemwingie met le bras, mais bon si on refuse tous les buts où le joueur met les bras pour remporter son duel physique, le challenge de l'offensive cher à Michel Hidalgo va en prendre un sacré coup dans l'aile, ma foi. Comme l'ont dit bien d'autres avant moi, dans 90% des cas, ce but il est accepté, et je pense pas que ce soit le chauvinisme qui parle là.

    Quand à Juni, son intervention n'est pas si parano ni choquante que ça.
    D'abord je pense qu'elle tient en partie de la tension due au match et à la mauvaise série lyonnaise qu'il l'a précédée, sans doutes qu'un Juninho plus serein, en temps normal, se serait contenté d'encaisser les coups et de se taire, comme il le fait bien souvent.
    Mais il faut dire que si l'arbitre a été plutôt bon à mon sens pendant AS Roma - Lyon, sanctionnant justement de nombreuses fautes dans les deux sens, distribuant des cartons mérités pour des successions de fautes, des tacles durs et des simulations, il a clairement fait une fixation sur Fred qui a été sanctionné dans quasiment TOUS ses duels contre Mexès et son compère de l'axe dont le nom m'échappe.
    Mexès lui-même, ce matin, dans Telefoot, avouait qu'il "n'allait pas s'en plaindre" mais que Fred n'était clairement pas en tort à chaque fois.
    Et bon quand on joue avec un seul attaquant de pointe et qu'on peut pas compter sur ses remises de la tête et sa tenue de balle parce qu'il se fait sanctionner à chaque fois qu'il remporte un duel... Ca aide clairement pas à développer son jeu.
    Si on rajoute à ça la tension un peu inhabituelle pour ce match (adversaire difficile, mauvaise série pour Lyon), le match de Lille la veille, la main non-sifflée (bien qu'elle était difficile à voir pour l'arbitre, il faut être honnête), et les injures racistes de De Rossi (qui sont sûrement monnaie courante, mais qui certains soirs sont peut-être un peu plus difficile à ignorer stoïquement), y'avait certainement suffisamment de conditions réunies pour que Juni ait besoin de vider son sac un peu.

    De là à les qualifier de pleureuses, je sais pas si c'est mérité.
    Naïfs sans doutes, eux qui attendent visiblement de la sportivité de la part de leurs adversaires là où les détails font la différence (y compris l'"expérience", c'est-à-dire, traduit de la langue de bois, la roublardise qui permet de profiter des failles des règles et de l'humanité de l'arbitre pour chipper des buts, des penalties, casser des actions de buts, des jambes, et j'en passe).
    Quoi qu'il en soit, Marco Materazzi vous salue bien.

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