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Real Madrid Circus 2006/07, épisodes 1 & 2

Le grand feuilleton merengue est de retour sur les Cahiers, et il surpasse Dallas. Revivez l'incroyable saison passée du "plus grand club du monde".
> Épisode 1 : une guérilla électorale
> Épisode 2 : la maison Capello
Auteur : Antoine Faye le 6 Sept 2007

 


Épisode 1 : une guérilla électorale
Certaines saisons sont à oublier... En 2005-2006, le Real de Madrid a connu un long chemin de croix de trente-huit stations, alliant désillusions et déceptions, qui a transformé une crise sportive en une crise institutionnelle. Une saison sans le moindre titre, marquée par le départ tonitruant de Florentino Perez et la mise à mort de Vanderlei Luxemburgo, remplacé courageusement par Lopez Caro, peu préparé pour le poste...

Les belles promesses
Lancé au milieu d’un tourbillon médiatique et d’une spirale de défaites, Fernando Martín, le peu convaincant successeur de Florentino, est sommé par la presse de convoquer des élections en fin de saison. Par tous les moyens, l’homme de la Sacyr Vallhermoso s’accrochera jusqu’au bout à son strapontin, et ce n’est que sous la pression de la junta directiva (le conseil d’administration) du club, dont les membres lui sont supposément acquis, que les élections sont convoquées (1).
Très vite, la course électorale laisse apparaître deux favoris: la liste de Ramón Calderón, aidé par un traitement plus que complaisant de la part des médias madrilènes. Et la candidature de Villar Mir, un homme obscur, mais très lié à l’ancienne direction, que l’on dit prête à tout pour garder la main sur le club merengue. Cette liste, présentée comme un "sous-marin" de Florentino, obtient assez peu d’adhésions mais recueille les faveurs de la direction intérimaire du club, qui trouverait en lui un moyen de prolonger sa période de pouvoir.

La campagne connaît un rythme particulier. Car depuis que Florentino Pérez a réussi à recruter les galactiques, les candidats aux élections madrilènes peuvent dire tout et n’importe quoi sans risque d’être taxés de mensonge… même si, comme l’a montré le cas Figo, le soutien électoral est fort lorsqu’une star du Barça se compromet avec un candidat. C’est ainsi que Villar Mir se dit prêt à payer les 150 millions d’euros de la clause libératoire de Lionel Messi (2). Pour ne pas être en reste, Juan Palacios, un autre candidat en recherche de soutien, annonce la conclusion d’un précontrat avec Andrés Iniesta (3).


On recompte les votes
Peu à peu, le processus électoral s’envenime. La totalité des listes en présence – sauf celle de Villar Mir – soupçonne une fraude massive au moyen du vote par courrier que de nombreux socios utilisent (4). La suspicion est telle que les candidats à la présidence du Real décident de saisir la justice civile pour que le vote par correspondance ne soit pas comptabilisé. La justice espagnole accepte la demande, et – curieux hasard – cette décision est immédiatement contestée par Villar Mir et la direction intérimaire du Real Madrid (5).

Le 2 juillet 2006, c’est dans une ambiance délétère que se célèbrent les élections à la présidence du Real. On y voit les représentants des diverses listes, couvrir de cadeaux les électeurs pour arracher leur vote. Au terme du décompte des bulletins, c’est Ramón Calderón qui obtient le plus grand nombre de suffrages... Mais les dirigeants du Real refusent d’entériner le résultat du scrutin, au motif que le vote par courrier n’a pas été comptabilisé dans les résultats (6).

Il faudra de longues heures, et l’implication de la presse locale, pour que les locataires des bureaux du Santiago Bernabeu officialisent finalement, dans un communiqué, la victoire de Calderón, renonçant par là même au décompte du vote par courrier (7). C’est donc nanti d’une élection provisoire – jusqu’à résolution judiciaire – que Ramón Calderón prend la présidence du Real de Madrid le 3 juillet 2006. Sitôt intronisé, il bombarde Pedja Mijatovic comme directeur sportif du club merengue. Le rôle de celui-ci est de faire venir un entraîneur capable de monter une équipe compétitive immédiatement, et de ramener l’ordre au sein de l’effectif du Real. De plus, il lui est demandé de concrétiser les arrivées de Cesc, Kaká et Robben, promises par le candidat Calderón pendant sa campagne…


Capello, entraîneur le plus cher de l'histoire
Le nom du futur entraîneur du Real divise les nouveaux hommes forts du club. Le profil exigé est particulièrement sélectif: il faut un homme compétent, capable de gagner un titre – n’importe lequel. Il faut également que l’équipe gagne en jouant un football attrayant. Sur le plan de la gestion humaine, l’entraîneur devra mettre un terme aux luttes de clans qui déchirent le vestiaire Merengue depuis plusieurs saisons. Ramón Calderón est un partisan absolutiste de Bernd Schuster, qui réussit un excellent travail à la tête de Getafe. Pedja Mijatovic estime pour sa part que l’Allemand n’est pas assez aguerri, et préfère le profil de Fabio Capello, au risque de ne pas satisfaire au critère du beau jeu.

Calderón, finalement inexpérimenté, s’incline devant le choix de son directeur sportif. Il faut dire que tous les éléments sont réunis pour le retour de Capello. La descente de la Juventus de Turin en Série B met un terme au contrat entre Fabio Capello et le club bianconero. Le 6 juillet 2006, trois jours seulement après la prise de pouvoir de Calderón, Capello atterrit à Madrid, dont il devient l’entraîneur le plus cher de toute son histoire. Les supporters venus l’attendre accueillent l’Italien en le priant de "botter le train" des joueurs madrilènes. Dès sa présentation, le nouvel homme fort du Real dédie aux joueurs du Real un discours ne laissant pas de place à la fantaisie, et qui peut se résumer à cette formule: "Les joueurs ne travaillent que quatre heures par jour, alors qu’ils le fassent sérieusement". (8)

(1) Lire l’article d’El Pais.
(2) Le journal Marca, très actif pendant la campagne, rend compte des promesses des candidats.
(3) Lire l’article publié sur le site web de la Cadena Ser.
(4) Au total, le vote par courrier concerne 10.511 suffrages, tous "suspendus" par le juge.
(5) Compte-rendu des faits, par le quotidien El Mundo.
(6) Lire ici.
(7) Chronologie de l’élection sur le site d’El Pais.
(8) Retranscription d’une interview: voir la quatrième question.




Episode 2 : la maison Capello
Le départ de Florentino et la fin de sa politique "galactique" combinée à l’arrivée de Capello appellent une restructuration en profondeur de l’effectif madrilène. Et même si Calderón a fait des promesses pendant sa campagne, Capello n’est pas du genre à apprécier les superstars. L’Italien a des principes simples et des convictions forgées par des années de pratique: il veut des joueurs expérimentés et plus réputés pour leurs garanties que pour leurs fantaisies. Capello ne veut pas investir, il veut recruter des joueurs sûrs. C’est donc vers ses anciens lieutenants qu’il se tourne en priorité. Et le Real de débourser 22 millions d’euros pour s’assurer de la venue conjointe de Cannavaro et Emerson (1). Pour renforcer la ligne d’attaque, les dirigeants madrilènes arrêtent leur choix sur Ruud Van Nistelrooy, et dépensent 15 millions d’euros (2), pour cet ancien complice de David Beckham.


Bétonner les fondations
Capello répète à l’envi qu’une équipe se construit comme une maison. Avec la venue d’un joueur expérimenté dans chaque ligne, les fondations sont donc posées: l’heure est donc à la décoration. Capello veut deux joueurs de bon niveau pour chaque poste: il faut donc recruter un milieu gauche, Reyes, prêté par Arsenal (3), et un milieu défensif. Capello veut Mahamadou Diarra, le joueur de Lyon, qui fait le forcing pour quitter l’OL. Le Real remporte la mise contre 26 millions d’euros (4). Un prix raisonnable pour un joueur avec lequel "le Real ne perdra pas plus de trois matches" selon Capello (5).

Arrive l’ouverture de la saison, contre Villareal, au Bernabeu. Hasard du calendrier, ce sont ces deux clubs qui s’étaient rencontrés pour le dernier match des Merengues au Bernabeu lors de la saison 2005-2006, le jour où Zidane concluait sa carrière madrilène... Un festival de football (3-3), qui laissait présager d’un bon spectacle. Mais c’est une rencontre désespérante qu’offre le Real. Un match nul et vierge, ennuyeux, presque caricatural. Ce 27 août 2006, devant un parterre de journalistes plutôt déçus, Capello se montre rassurant, certain que son équipe sera prête dans un délai de 50 jours (6).


La catastrophe de Getafe
Avec l’enchaînement des matchs, le Real présente un rythme intermittent. Les Merengues jouent avec beaucoup d’aisance loin de leurs terres, mais ne parviennent pas à imposer leur style dans l’antre du Santiago Bernabeu. Certes, les résultats sont corrects, mais le beau jeu n’arrive pas, ce qui ne satisfait pas le très exigeant public madrilène... Les cinquante jours de délai réclamés par Capello sont sur le point de s’achever, et la presse, comme les supporters, attendent l’Italien au tournant. Le Real se déplace à Getafe.

Le match du Coliseum Alfonso Pérez montre un Real indigne de son rang. "C’est le pire match dont je me souvienne", signale Casillas (7). La presse du lendemain tire à boulets rouges sur les hommes de Capello, qualifiant la prestation madrilène de "ridicule". En quatre-vingt dix minutes, le Real n’adresse aucun tir cadré, malgré la présence de Ronaldo. Le modeste club de la banlieue de Madrid l’emporte 1-0 et seuls Iker Casillas et Iván Helguera, dévoré par les crampes, semblent un tant soit peu concernés par le match. C’est à cette occasion que Ronaldo entame sa descente aux enfers particulière. Sans rythme, lourd et inefficace, le Brésilien complètera une piètre partition par une expulsion pour protestation... qui entraîne sa suspension automatique pour le Clásico. Impardonnable (8).


Le show Calderón
Cette défaite marque la première crise du Real (9). Les cinquante jours de Capello s’achèvent, et l’état de grâce avec eux... Les joueurs assurent avoir fait leur examen de conscience, avec une bonne dose d’autocritique et que, cette fois, l’état d’esprit au sein du groupe est assaini. Cette prétendue embellie s’accompagne d’une victoire convaincante à Bucarest en Ligue des champions (1-4). Mais la bonne prestation de l’équipe est éclipsée par le "show" donné par Ramón Calderón, président du Real, qui a réussi – en moins de vingt-quatre heures – à repousser les limites du ridicule.

Les présidents des grands clubs européens le savent: Gigi Becali, leur homologue du Steaua est un homme fantasque, avec lequel il vaut mieux ne pas parader, au risque de se couvrir de honte. Calderón l’ignorait peut être... Pendant le repas d’amitié, s'entretenant avant le match, Ramón Calderón et son hôte scellent un pacte de sang, devant démontrer la très grande fraternité existant entre deux hommes qui ne se connaissaient pas avant ce jour (10). Plus grande est la surprise lorsque le président madrilène pénètre dans la tribune officielle, muni d’un drapeau aux couleurs du Real, déployant celui-ci au bas de la tribune. Tant pis pour la diplomatie.


"Entre doutes et bâillements"
Revenons au jeu. Car dans la foulée de la victoire madrilène en Roumanie, le Real bat le Barça lors du Clásico. Une prestation correcte, un match vite plié grâce au but de Raúl en début de match. À défaut de remporter une victoire au mérite, le Real s’assure les trois points sans trembler. Mais le triomphe est amer: la victoire n’est pas accueillie avec l’enthousiasme habituel. Les supporters du Real restent relativement inquiets quant à la marche de l’équipe. Peut être parce que le Barça conserve sa place de leader, et que le Real n’est que quatrième. Toujours est-il que la victoire contre l’ennemi juré met un terme provisoire à la crise, née à Getafe.

Le Real 2006/2007 est un éternel mystère. Car la logique et l’histoire de la Liga veulent qu’une victoire contre le Barça lance une série de victoires et amorce une hausse sensible du moral des troupes. En ce début de saison, il n’en est rien. Le Real poursuit son chemin en obtenant des résultats corrects, mais en persistant dans la médiocrité de son jeu. Et lorsque le Steaua, étrillé à Bucarest, visite le Santiago Bernabeu, le Real ne doit sa victoire qu’à un but gag marqué contre son camp par Nicolita. Au lendemain du match, le quotidien El Mundo décrit le Real comme une équipe qui avance "entre doutes et bâillements" (11).


Après les galactiques, les incompatibles
Le week-end suivant, Capello est mis sur un siège éjectable, pour la première fois. Toujours aussi poussif à domicile, le Real s’incline devant le Celta Vigo, pourtant reléguable. Et bien que Capello assure que "le Real [lui a] plu, pour la première fois de la saison" , la presse madrilène perd patience et s’en prend au système de jeu: les critiques portent principalement sur le schéma tactique du Real, mais aussi l’implication des joueurs, et les capacités de Capello à mener l’équipe vers les sommets.

Il faut dire que pour beaucoup de supporters, et de journalistes, les décisions de Capello restent incompréhensibles. L’entraîneur italien est un homme de principes, et certains d’entre eux ne convainquent personne. Ainsi, Capello s’évertue à aligner Emerson et Diarra, pourtant peu populaires auprès des supporters madrilènes. Capello pratique aussi un curieux jeu de chaises musicales, pour éviter que ne coïncident sur le terrain des joueurs qu’il ne juge pas compatibles. C’est ainsi que le Mister refuse d’aligner ensemble Ronaldo et Van Nistelrooy. Et quand Ronaldo est sur le terrain, Guti n’y est pas, bien que les deux joueurs aient fait la preuve de leur excellente entente lors des saisons précédentes. Plus surprenant encore, Beckham ne foule jamais sur la pelouse en même temps que Van Nistelrooy. Beaucoup de décisions en apparence incompréhensibles. trop, pour une fraction des supporters.

[À suivre]

(1) Lire l’article de 20 minutos.
(2) Lire l’article d’El País.
(3) Lire l’article de la Cadena Ser.
(4) Le transfert, raconté par Marca.
(5) Reprise de ces propos dans un article postérieur du journal Sport.
(6) Les déclarations de Fabio Capello, après le match, reprises par El Mundo.
(7) Les propos de Casillas.
(8) Compte-rendu du match, par El Mundo.
(9) La presse dresse la liste des remplaçants de Capello, et va même jusqu’à affirmer qu’il sera destitué en cas de défaite contre le Barça. Lire ici.
(10) Le président du Real profite aussi du voyage pour faire du négoce à caractère privé, bien que pendant la campagne, il avait trouvé "immorales" ces pratiques.
(11) Le compte-rendu et l’avis tranché d’El Mundo, après le match Real-Steaua.

Réactions

  • Le_footix le 06/09/2007 à 00h39
    Rien à faire, je n'arrive pas à considérer un club autre que français comme autre chose qu'une entité froide et distante.

    Alors qu'ils sont pleins d'admirateurs ici-bas, tous les grands clubs européens ne me laissent qu'une haine sourde en bouche, en partie par pure jalousie, parce qu'ils seront toujours plus forts que nous.

    Probablement suis-je entré dans le foot par la voie orwellienne: un patriotisme qui m'épargne de faire la guerre...

  • nard le 06/09/2007 à 11h06
    44M€ de bénéfices quand même, ça doit laisser JMA réveur...

  • nard le 06/09/2007 à 11h07
    source: lien

  • Tricky le 06/09/2007 à 11h12
    N'empeche : je ne me remets toujours pas du depart de Capello.

  • LMD le 06/09/2007 à 11h30
    J'aime beaucoup, comme les autres chroniques sur le Real: c'est effectivement Dallas et c'est assez croustillant (et intéressant, car on n'entends pas beaucoup parler de l'envers du décor, il me semble...): la suite!

  • ocatarinabellatchictchic le 06/09/2007 à 14h37
    Hé hé, Le_Footix justifie une fois de plus son pseudo ;-)

  • zouhire le 07/09/2007 à 11h32
    Capello au Real, ça se répète tous les 10 ans : un titre de champion, un jeu moche à voir et un limogeage à la clé.

    Rendez vous en 2017, Mister Capello, quand le président du Real, Raul, vous appellera encore pour sauver la Maison Blanche.

  • leo le 07/09/2007 à 11h50
    En 97, c'est Capello qui a rompu son contrat (enfin qui a souhaité partir, il s'est quand même fait payer ses années de contrat restantes)

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