Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Ligue 2, pays merveilleux

Assez de fables sur "l'enfer" de la relégation et les horreurs de la Ligue 2 pour faire peur aux enfants et aux Parisiens! Dédramatisons la descente et vantons les bienfaits de l'étage inférieur.
En bonus: 10 rumeurs fausses sur la L2.
Auteur : Pierre Martini le 29 Avr 2008

 

Cette saison, de gros poissons sont concernés par la descente en Ligue 2. Pas seulement en termes de bassins de population et de zone de chalandise pour le championnat de France, ses diffuseurs et ses sponsors: outre Strasbourg et Toulouse, habitués à prendre l'ascenseur, l'AJA, le RCL et le PSG sont également susceptibles de se retrouver sur le monte-charge. À Auxerre, jouer le maintien n'est plus une politique ou une demi-boutade de Guy Roux, c'est l'actualité. Du côté de Lens, on n'est plus passé par le deuxième étage depuis la saison 1990/1991: une éternité, soit l'ère Martel. Et bien sûr, le PSG n'a jamais connu les fameux "affres" de la relégation.

De quoi traumatiser des dizaines de milliers de supporters, terrorisés par l'image que l'on donne de la Ligue 2 à coups de "descente aux enfers", de "purgatoire" et autres histoires pour faire peur aux enfants. Mais, toujours enclins à instaurer un climat d'insécurité et à faire rimer relégation avec punition, les médias mentent. La L2 n'est pas la planète mars: le voyage est plus rapide et la vie humaine y est possible. À bien des égards, elle est même un eldorado, un refuge consolateur pour les déçus de l'élite.


L'aventure intérieure

Pour des clubs invités à ne faire du tourisme en Europe que sporadiquement et dans des compétitions déshéritées, la véritable exploration est à mener en France même, où le bucolique s'avère beaucoup plus tendance que l'exotique. Pour les supporters en tournée, le dépaysement sera aussi total à Guingamp ou Angers qu'à Kilmarnoc ou Groclin. La L2 c'est, à découvrir, tout un univers de spécialités gastronomiques locales et de tribunes qui témoignent encore de l'architecture industrielle de la première moitié du 20e siècle.

Le moment difficile
L'introspection douloureuse à cinq heures du matin, dans une salle d'attente SNCF de sous-préfecture, après une défaite sur un but de raccroc dans une surface de réparation marécageuse.

Le moment de lumière
La fête du titre sur une aire de nationale à quatre voies, de retour de Brest, avec mise à feu du car et improvisation de brochettes d'andouille de Guémené.


l2_stadium.jpg


Les honneurs des premiers rôles

Il vaut mieux être premier dans son canton que dernier dans son pays. La L2 permet de passer de l'un à l'autre et surtout, elle métamorphose de fond en comble l'univers sportif d'une grosse écurie reléguée, si tant est qu'elle fasse un peu honneur à son statut. Tout change pour le meilleur, avec un nombre multiplié de victoires et même des cartons festifs, la dignité retrouvée à regarder de nouveau vers le haut du tableau, le sentiment d'être un "ogre" redouté et, au bout du chemin, une fête qui vaut tous les titres... En plus, Eurosport diffuse quasiment tous vos matches et Christophe Jammot vante les mérites de ce petit latéral slovène qui met la misère aux ailiers adverses et que José Anigo a déjà supervisé plusieurs fois.

Le risque
Finir par être "un club de L1,5 – trop fort pour la L2, trop faible pour la L1" (On meinau score – lundi 28 avril 2008 - 17h17), et rester coincé entre deux étages.

L'opportunité
Faire baisser la masse salariale et préparer la remontée en ratissant tout ce que la L2 compte de joueurs sous-estimés et salement revanchards.



Une ambiance militante

L'ironie est belle : aujourd'hui, trois clubs tenants de l'élitisme et de la prime sportive aux investisseurs, membres de l'association FAP (le lobby des "clubs premiers" – lire "Comment l'élite veut rétrécir le foot", CdF #39), partisans de la création de deux collèges (L1 et L2) au sein du syndicat des clubs, promoteurs d'une gestion de la Ligue réduite à quelques oligarques, favorables à une diminution des droits télés des clubs de L2... sont menacés de rejoindre le sous-prolétariat qu'ils appellent de leurs vœux.
La cure d'humilité que constitue un séjour en Ligue 2 se double alors d'une prise de conscience politique et d'une sensibilité nouvelle pour la nécessaire solidarité entre les clubs professionnels, contre la doctrine élitiste. Un ultra qui descend, c'est un militant qui remonte.

La révolution à espérer
Inspirée par le classement à l'envers des Cahiers du football, une coalition de sécessionnistes menée par Louis Nicollin et Patrick McGoohan proclame que la Ligue 2 est désormais la Ligue 1, et vice versa, mettant au défi les grands clubs de rejoindre la nouvelle élite. Jean-Michel Aulas, après s'être assuré qu'aucun autre septuple champion en Europe n'a jamais réalisé cet exploit, obtient son billet dès la première saison. Le FC Metz, champion de L2, refuse de changer de division et remet son titre en jeu.

Le fait-divers à craindre
Muni d'une ceinture de bombes agricoles chapardées dans le local des ultras bastiais, Olivier Sadran prend en otage le conseil d'administration de la Ligue.

l2_culsdejatte.jpg
Attention: n'allez pas croire que la Ligue 2, c'est un football de culs-de-jatte.


Le vrai football

Dans la peine, les familles resserrent leurs liens et leurs rangs. Et même si ces derniers sont clairsemés, on y reconnaît les siens: adieu touristes et VIP, bienvenue dans la vraie France du foot, où le prix des places ne semble plus libellé en francs. Et comme les matches ont lieu le vendredi et le lundi, le fan retrouve une vie familiale, renoue avec ses amis, fait des rencontres et rétablit une vie sexuelle enfin digne.

On y croise d'autre has been avec lesquels se forme un véritable sentiment de fraternité et de complicité dans le déclin. Les effectifs eux-mêmes s'en trouvent régénérés, avec le départ des carriéristes en attente de transfert à Portsmouth et l'arrivée de braves grognards encadrant des minots ambitieux. Les combats à la vie à la mort des pelouses de L2 font oublier les pauvres affrontements tactiques de l'étage supérieur aussi bien que ses techniciens dilettantes: ici pas d'exploits individuels pour faire la différence, tout le monde doit aller au charbon.

L'avantage fidélité
Les supporters trouveront l'occasion de se faire des états de service et conserveront la fierté d'avoir assisté à la réception du Dijon FCO par moins trois degrés un soir de février (0-0).

Le malus
Il faut malheureusement plus d'une saison pour se réhabituer ensuite à la Ligue 1, d'où un grand nombre de redescentes directes.


Pour un peu, on aurait presque du mal à la quitter, cette division honnie. La descente en Ligue 2, c'est comme une mutation à Saint-Étienne: on pleure de devoir y aller, et on pleure de devoir en partir. Demandez aux Messins s'ils ne préfèrent pas le bonheur relatif d'une saison de remontée au malheur absolu d'une saison de descente.



10 rumeurs fausses sur la Ligue 2
• La pelouse du Roudourou est fertilisée avec du lisier de cochon dont les émanations déstabilisent les joueurs adverses.
• La concurrence déloyale des plombiers polonais fait des ravages aux postes de milieu défensif.
• Les joueurs n'obtiennent d'arrêts de travail qu'en cas de rupture des ligaments croisés ou de fracture ouverte.
• Les merguez de Châteauroux sont fabriquées avec de la chair d'enfants enlevés dans les orphelinats.
• Dans certains stades, il arrive que des compétitions d'athlétisme se déroulent sur la piste durant les matches.
• Des bruits de minuterie sont diffusés dans les vestiaires visiteurs de Bastia et Ajaccio.
• L'équipe féminine de l'OL évolue en Ligue 2.
• Des grèves de joueurs sans-papiers menacent la tenue des dernières journées du championnat.
• À Clermont-Ferrand, les remplaçants sont prêtés par l'équipe locale de rugby.
• En déplacement à Boulogne-sur-Mer, le car d'une équipe a été attaqué et les joueurs dévorés par la population affamée.

Réactions

  • la touguesh le 29/04/2008 à 01h36
    Excellent ! Un vibrant hommage à la Ligue 2, une pensée émue pour les anciens, actuels et futurs clubs de Ligue 1,5 (copyright on meinau score); c'est beau, Bravo !

  • Vinocrator le 29/04/2008 à 01h51
    Onzième fausse rumeur sur la Ligue 2 :


    • Le Paris-Saint-Germain a un jour fréquenté l'échelon supérieur mais il ne reste plus personne de vivant pour le confirmer.

    L'Equipe, Jeudi 29 avril 2094
    (Jour et date vérifiables sur l'horloge Windows)

  • nominoe le 29/04/2008 à 02h11
    Et puis les plus hauts monuments ont des fondations profondes; 434 spectateurs assistent à O.M.-Forbach en 63/64, et moins de trois décennies plus tard, hop, la coupe aux grandes oreilles !

    (je ne releverais pas la grossière faute de frappe: à Chateauroux, les merguez sont faites avec des enfants élevés, et non enlevés, dans les orphelinats... on n'est pas chez les FARC !)

    -12ème fausse idée (recevable depuis peu): une saison en D2 n'implique pas forcément un voyage à Gueugnon, et donc un rimèque de la finale de la coupe à moustache two thousand.

  • Kitano le 29/04/2008 à 02h23
    @Vinocrator
    Heureusement que tu as le PSG sinon ton inactivité serait totale en ces lieux.
    Attention à ne pas en tomber amoureux à force, un jour par mégarde.

  • Loul le 29/04/2008 à 02h44
    Un autre truc sympa dans le fait de vivre une/des (mais pas trop en fait quand même, non ?) saison(s) de L2 c'est de découvrir ces joueurs aux patronymes bien franchouillards ou au contraire imprononçables qui sont l'âme de ce "vrai football".

    Des mecs qui exploseront et finiront en millionnaires à Chelsea, deviendront des tauliers de leur club en L1 ou en L2 ou auront tout autre destin plus ou moins improbable.
    Tenez j'entends parler de Robert Malm depuis des années et je n'aurais jamais pu le voir jouer pour Grenoble en L2... (il évolue depuis janvier en National au Nïmes Olympiques et peut-être rejouera t il en L2 l'an prochain)...

    Un des aspects anxiogène (et peut-être pas totalement raisonné) que l'idée d'une descente génère parmi les supporters du Paris Saint-Germain, est cette peur que le maintien des équilibres financiers en L2 d'un club ayant des coûts structurels plus importants soit suffisamment périlleux pour ne pas être assuré entrainant donc à terme une relégation par la DNCG avant la disparition pure et simple du club (ce qui ferait quand même quelques heureux, positivons).

  • Roberto Cabanastonvilla le 29/04/2008 à 06h48
    Un vrai grand club, c'est un club capable de passer une ou deux saisons en D2 et de n'en pas mourir.

  • Tapas Tef y Graf le 29/04/2008 à 06h58
    Et tu comptes le Tef la dedans?

  • Francis Dolarhyde le 29/04/2008 à 07h26
    L'excellente formule de On meinau score me fait pênser au dramatique système de "poules" dans certains sports, type hockey sur Glace. Première partie de la saison, championnat normal, ton équipe prend latte sur latte ou bien éclate tout le monde. a partir de janvier, poule d'accession ou poule de relégation, les meilleurs entre eux, les buses entre elles, et des résultats plus équilibrés... sauf si ton équipe est entre les deux, comme Strasbourg donc, et là, tu perds tous tes matchs de septembre à janvier, et tu ballades de janvier à mai... aucun interêt !

    Sinon, ben merci pour cet article bien sympathique. J'attend maintenant l'immersion totale dans les affres du National. LE championnat où il y a plusieurs clubs de la région parisienne... incroyab' !

  • TheFlyingMoustache le 29/04/2008 à 08h34
    Un vrai grand club c'est celui qui peut passer une ou deux saisons en L2 et s'en remettre : en tant que supporter d'un des trois plus grands français, le FCN, je confirme (en espérant ne pas parler trop vite, j'ai un peu peur de l'effet ascenseur quand même...).


    (Et sinon je pense dans "bienvenue d'en la vraie France du foot", il serait préférable d'écrire "dans" plutôt que "d'en" : )

  • Dr Smile le 29/04/2008 à 08h41
    Me semble que la saillie de notre ami strasbourgeois avait déjà été commise sur ce site. Il était question de créer une Ligue 1.5 pour les clubs de l'Est (déjà) comme Metz, Strasbourg, Troyes ou Sedan. Mais peut-être me trompe-je.

    N'empêche, hier je me suis goinfré un petit bout de Grenoble-Ajaccio. Miam, vivement la saison prochaine.

La revue des Cahiers du football