OM-PSG : les gars du Sud
En livrant une bien meilleure prestation collective que face au PSV, les Olympiens ne s'en sont pas mieux tiré contre le PSG.
le 27 Oct 2008
La statistique proposée par Canal en fin de rencontre est sans pitié pour Mandanda: quand une équipe marque quatre fois en quatre occasions, il est difficile de tresser les louanges au gardien adverse. S’il ne fut pas directement impliqué sur les buts, il réagit peu sur la pichenette de Luyindula, et lit mal le coup franc éloigné de Rothen qu’il aurait pu capter avec deux doigts et une main dans le dos s’il ne s’était pas focalisé sur Hoarau. Son comportement sur le premier but du Réunionnais ressemble d'ailleurs à s'y méprendre à celui de Coupet sur le but de Kuyt face aux Bleus à l'Euro. Steve a les mains froides, même si il réussit miraculeusement à toucher le tir de Hoarau sur le quatrième but.
La énième charnière centrale de l’OM laisse une impression paradoxale. Présente au marquage sur le premier but, elle n’en est pas moins battue à deux contre un, alors que le Parisien fait valoir une détente de 3,5 cm. Hilton sur la touche, Kaboré ne le remplace pas efficacement en étant battu par Luyindula, tandis que Hoarau sème encore la zizanie sur le but de Rothen sans que ni Cana, ni Hilton, ne parvienne à le contrôler. Le reste de la rencontre fut globalement bien maîtrisé par la doublette, alternant les interventions et les couvertures à propos: seulement quatre véritables occasions. Si elle n'a pas été efficace, elle a partiellement dissipé cette impression de flottement permanent.
Les couloirs auraient pu constituer le secteur-clé de l’opposition. Les faiblesses annoncées côté parisien n’ont été exploitées ni par Bonnart, ni par Taiwo, qui n’ont pas eu leur rendement offensif habituel, contrariés par les titularisations de Luyindula et Pancrate dans leurs zones d’intervention. À droite, Kaboré, comme souvent dans cette zone, a tenté plus que ce à quoi ses caractéristiques semblent le prédestiner. Ce fut cependant beaucoup moins que ce que produisent habituellement Ziani, Valbuena ou même Koné, pourtant peu satisfaisant dans ce rôle.
Flanc gauche, Cheyrou n’a pas offert la largeur dont avait besoin l’équipe, tout en réalisant une bonne prestation globale, privilégiant le jeu dans l’axe au lieu de l'élargir et d'animer son couloir. Il est à deux centimètres de plier le match et la barre transversale en une seule reprise de volée.
La triplette offensive axiale Valbuena, en soutien de Niang et Koné, alterna elle aussi le bon et le moins bon, réussissant à combiner brillamment par séquences, mais ratant trop de transmissions. On a parfois l'impression que trois mécaniques aussi fines sont beaucoup plus compliquées à régler que s'il y avait un ou deux bons bourrins à la place. Le recentrage de Koné semble de nature à sortir Niang d’un isolement dans lequel il peinait à s’épanouir ces dernières semaines. Et qui sait ce que nous aurions retenu de cette triplette si la frappe de Cheyrou avait connu un meilleur sort? Une fois de plus, Ben Arfa est passé à côté de son match.
Pas de bol, l'accélérateur était bloqué.
Le match vu de Belsunce
Déjà, Patrick Bruel qui passe dans les studios d’OMtv et qui annonce la victoire de l’Ohème, ça ressemblait trop à une partie de poker. Bon flop de Bourillon, short hand de Landreau optimisée par Valbuena, et le all-in sur la frappe de Cheyrou, pas suivi. S'ensuit un enchaînement de bads beats, à la limite de la triche: ne pas titulariser Traoré alors qu'on a joué tant d'OM-PSG avec Oruma ce n'était pas très fair-play. Le fair-play c'était probablement pas le fort de l'arbitre assistant qui retient Hilton par le maillot pour qu’il ne rentre pas sur la pelouse, et pour laisser Luyindula marquer son but de l’année, une fois de plus contre Marseille. À ce niveau d’obstination, ce n’est plus de l’ingratitude, c’est de l’acharnement.
D'ailleurs, comme d'habitude, les anciens de la maison ont tenu à se faire remarquer. Que Camara veuille se venger de Tapie, pourquoi pas, mais nous on ne lui a rien fait: à l'époque, c'est Abardonado et Ngotty qui en prenaient plein la gueule. Et bien sûr, Makelele est toujours aussi insupportable quand il joue dans l'équipe d'en face.
Hoarau qui marque sans toucher le ballon, il fallait l’inventer celle-là aussi… Enfin, Luyindula, décidé à se transformer en joueur de foot, qui fait une passe aveugle pour rappeler Ronaldinho au bon souvenir du Vélodrome. Sûr qu'à minuit, il s'est retransformé en citrouille. La seule bonne nouvelle de la soirée, finalement, c'est de ne pas avoir à faire le chemin du retour en se disant qu'on a encaissé un but de Pancrate.
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