MIGNOT, LE PLAN DE RELANCE
2008-2010, les joueurs à suivre – Plus solide que sexy et plus auxerrois que clinquant, Jean-Pascal Mignot est en passe de se réformer.
Auteur : Cédric Gateau
le 7 Juil 2009
Cette année encore, l'équipe d'Auxerre semble ne pas vouloir ou pouvoir faire de grandes révolutions et va baser son recrutement sur le statu quo le plus strict, notamment sur le plan défensif. Car si Auxerre finit la saison dernière en boulet de canon ce n'est pas seulement dû à l'apport d'un Jelen retrouvé (sur le banc, il n'était pas loin), mais aussi à celui d'une défense enfin convaincante – qui pointera à la sixième place ex-aequo à la fin du championnat (et à la quatrième sur la deuxième partie de ce dernier).
À la base de cette défense, on retrouve un homme peu médiatisé (peu médiatisable d'ailleurs), qui semble faire partie des meubles (ramené de Rouen, formé à la pouponnière Guy Roux), et qu'on ne conçoit pas vraiment comme essentiel dans l'organisation de Jean Fernandez. Tel un Claude Puel joueur, Jean-Pascal Mignot n'a jamais vraiment été annoncé comme titulaire indiscutable au cours des précédentes saisons, endossant l'habit de substitut au centre ou à gauche selon les pépins. L'AJA a d'ailleurs toujours un peu cherché à trouver mieux sur le marché des transferts. Mais il finit immanquablement la saison à plus de 25 matches de championnat au compteur (31, tous en tant que titulaire, la saison dernière), et garde dans le final la préférence du coach icaunais.
Sagouin super Carew
Grand échalas blond appelé à remplacer son meilleur pote Philipe Méxès, parti avec fracas, il ne jouit pourtant pas des mêmes capacités, ni du même rayonnement que le filou en question. Plutôt lent, peu physique, il possède de surcroît une relance longue assez déficiente. Enfin, son charisme et son aura sur ses partenaires sont plus proches de l'autre blond de l'équipe (Benoît Pedretti) que du partant.
Surtout remarqué au début de son périple dans l'équipe première par la collection de café-crèmes que lui lègue Carew lors du Trophée des champions 2005, il va par la suite faire quelque peu grincer les dents avec ses (nombreuses) relances très mal exécutées ou certains errements défensifs dommageables. Pourtant vainqueur de la Coupe de France 2005, auteur de quelques buts salvateurs de la tête ou sur coup franc (exercice dans lequel sa patte gauche se montre plutôt efficace), Mignot ne parvient pas à convaincre de son potentiel, et reste une énigme pour des supporters dubitatifs quant à son rendement réel.
Mignot, allons voir s'il arrose
Sauf que… Sauf que cette année, au vu des six derniers mois, Mignot semble parti pour devenir le leader de cette défense prometteuse et assez jeune. Épurant son jeu, notamment en limitant sa propension à la relance longue et hasardeuse en lui privilégiant le relais au milieu, redescendant plus dans un rôle de libéro que de stoppeur pur (laissé au plus physique Coulibaly), jouant plus sur le placement et la qualité de son jeu de tête, en prenant encore plus de responsabilités au sein du groupe, il semble s'affirmer comme un bon joueur de notre championnat rilettes-pâtés. Et surtout comme un patron attendu d'une défense qui évolue sur le fil depuis quelques années. Il pourrait profiter d’un non-remaniement l'effectif pour continuer sur sa lancée et permettre à l’AJA de vivre une saison plus tranquille – avec peut-être, en prime ,un bon coup à jouer en coupe (de France: à l’AJA on joue pas la coupe Machin).
Mais pour être reconnu, il lui reste encore à progresser sur le plan médiatique. Avec sa coupe de communiant, ses bonnes manières en (de trop rares) interviewes et ses invitations à sa Mémé pour le voir jouer (1), il a tout du gendre trop idéal. Là où on glorifie les personnages atypiques, son côté glabre ne fait pas recette.
(1) Lire l'article sur passionfoot.org.
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