Sans casser des briks
Tunisie-France : 1-1 – Les Aigles et les coqs ne se sont pas vraiment volé dans les plumes, mais on sait de mieux en mieux ce qu'il faut attendre de l'équipe de France...
le 31 Mai 2010
Moins enthousiasmante à Sousse que contre le Costa Rica, l'équipe de France a soulevé ce qu'il fallait de doutes pour calmer les esprits après l'emballement de mercredi dernier. Elle a pourtant confirmé dans les grandes lignes les enseignements de Bollaert: une configuration globalement cohérente et plaisante, mais des trous d'air persistants en défense et une difficulté à convertir les actions en occasions nettes ou en buts. Plus brouillons, trahissant cette fois des conditions physiques variables, peut-être plus sur la retenue, les Bleus ont rendu une copie moyenne dont on tirera peu de conclusions nouvelles: il s'agissait bien d'un match de préparation, d'autant plus difficile à interpréter avec des remplacements si nombreux. La gestion du temps de jeu des uns et des autres – pour le rythme comme pour la motivation personnelle – a pris le pas sur le test tactique.
Tunisie-France, Radès : 1-1
Buts : Jemaa (5e) ; Gallas (62e)
Axe des maux
Volontaire devant son public, mais réduisant ses ambitions à l'exploitation des contres, la Tunisie a offert une opposition difficile à évaluer. Suffisante, toutefois, pour maintenir les Tricolores sous pression et les obliger à jouer. Les Aigles n'ont obtenu que peu d'occasions nettes, mais une offensive brillamment menée a très vite eu raison de la défense française, et si Ben Khalfallah n'avait pas galvaudé la balle du 2-0 à la 9e minute, on aurait reparlé abondamment de la charnière centrale dans les jours qui viennent. France-Chine sera peut-être le moment de voir un Gallas s'engageant pleinement dans les débats.
À l'autre bout du terrain, l'inquiétude porte sur l'avant-centre de ce 4-3-3, que Nicolas Anelka a encore peiné à incarner, ne réussissant à se créer aucune occasion dans une rencontre pourtant largement dominée par son équipe. Pour l'heure dans ce système, le principal souci de l'attaquant de pointe est de ne pas se trouver sur la trajectoire du tir d'un coéquipier.
Variété offensive
Du côté des indicateurs en hausse, on notera un moindre déséquilibre vers la gauche, moins de décalages dans le dos des trois milieux... et un but sur coup de pied arrêté en lequel on aimerait voir l'indice d'une efficacité en progrès sur cet exercice: compte tenu carences constatées dans la finition, cette solution sera la bienvenue.
Rassurantes, aussi, la capacité de récupération de la balle dans l'entrejeu, et la circulation de celle-ci au plus fort de la domination française. En dépit d'un rendement technique encore insuffisant et de complémentarités incertaines à ce jour, les Bleus ont affiché une certaine variété de jeu offensif, avec notamment l'obtention de coups de pied arrêtés, des tirs à distance, des occasions pour les milieux de terrains... et un but de défenseur.
Il faudra donc redoubler les progrès déjà observés pour parvenir en Afrique du Sud avec des assurances plus tangibles. Outre le rodage de ce dispositif, s'il est maintenu, le niveau de l'équipe de France dépendra fortement de ses individualités: en soulignant les impressions encourageantes livrées par Gourcuff, Malouda et Ribéry, le potentiel d'Anelka ou Henry et la régularité espérée des autres, on se dit que la sélection a quelque chance d'entretenir une dynamique positive.
Les observations en vrac
• OK, il y a beaucoup de joueurs de L1 en Tunisie, mais envoyer des ballons ciel et blanc avant le match, c'est pas un peu trop pour les festivités du titre de l'OM?
• Plus que 90 minutes de football avant le décès de nos tympans par overdose de Vuvuzelas.
• Clichy, de loin, on dirait Henry avec des jambes. C'est pas très sympa de les faire jouer dans la même zone.
• André-Pierre Gignac va être papa sous peu. Son premier fils s'appelant André-Pierre Junior, celui-ci s'appellera-t-il André-Pierre le troisième?
• Toujours plus loin pour attirer les femmes aux football: les chatons trop mignons sur la pelouse.
Christian Jeanpierre et Jean-Michel Larqué ont rendu un hommage posthume à Thierry Roland, en confondant Hatem Trabelsi et le sélectionneur Sami Trabelsi "ancien très très très bon défenseur latéral de l'Ajax Amsterdam". Les deux n'ont jamais que dix ans de différence.
• Diaby jouait-il dans Shaft?
• Pour ceux qui ont écouté le match à la radio et pas vu les images: Anelka et Govou étaient sur la pelouse en première mi-temps.
• On a bien vu Gallas tenir son mollet. Il ne voudrait pas tenir son attaquant aussi?
• En Tunisie, on aime tellement se moquer de Roselyne Bachelot que lorsque la Marseillaise est sifflée, on ouvre les portes du stade pour le remplir au lieu de l'évacuer.
• Faire en cours de match l'intégralité des changements réclamés par la presse, ça donne pas grand chose, finalement.
Les gestes et les antigestes
• L'inauguration très réussie par l'ensemble de la défense française, qui fait collectivement son entrée au musée Grévin sur le but de Jemaa.
• La course défensive de Gignac sur la contre-attaque menée par Ben Khalfallah, qui donnerait presque envie de faire une blague sur l'option Gignac-en-défense.
• Le but de l'épaule de Gallas, qui tient décidemment à n'utiliser aucun des organes dont il aura besoin pendant la Coupe du monde avant le 11 juin.
• Le corner de Malouda, tiré comme une balle de fusil dans les cuisses de Gignac démarqué, comme pour lui dire "Tu devrais être en défense centrale toi".
La tactique des Bleus vue du forum
=>> Tricky - 21:18
Bonjour,
Vous etes bien au 4-2-3-1, mais je suis absent pour le moment. Vous pouvez laisser un message, et je vous rappellerai dès mon retour le 11 juin.
=>> Tonton Danijel - 21:28
En fait, l'EdF joue en 4-3-2-Anelka.
=>> emink - 22:54
Gallas buteur, Gignac dernier défenseur. Si on n'est pas champions avec ça…
=>> Modeste Lebanni - 23:10
Ribery, indispensable selon moi, au moins pour ne pas s'endormir.
Le titre auquel vous avez échappé
Ah, non, nous n'y avez pas échappé.
>Tunisie-France : les gars