Free State Stadium, Mangaung/Bloemfontein.
Buts: Klose (20e), Podolski (32e), Müller (67e, 70e) / Upson (37e)
Arbitre: Jorge Larrionda (Uruguay)

Allemagne: Neuer – Lahm, Mertesacker, Friedrich, J. Boateng – Khedira, Schweinsteiger – Müller (Trochowski, 72e), Özil (Kießling, 83e), Podolski – Klose (Gomez, 72e)
Angleterre: James – Johnson (Wright-Phillips, 87e), Terry, Upson, A. Cole – Lampard, Barry – Milner (J. Cole, 64e), Gerrard – Defoe (Heskey, 71e), Rooney
 



La nalyse

Pour ce sommet européen à quatre étoiles, un seul changement: côté Mannschaft, Klose a purgé sa suspension et remplace Cacau, blessé; incertains, Schweinsteiger et Boateng sont bien titulaires. Pour les Three Lions, Maître Capello reconduit le onze vainqueur de la Slovénie.
 
Upson down
D’entrée, les Allemands sont d’attaque: Özil (5e) puis Podolski (trop égoïste, 10e) se signalent dans la surface anglaise. La rencontre s’équilibre, puis s’emballe sur un long dégagement de Neuer: au rebond, Terry est distancé, Klose parvient à prolonger la balle malgré Upson, et trompe James, sorti trop tard. Le doublé n’est pas loin, mais au terme d’une phase de jeu menée avec Özil et Müller, Klose ne pique pas sa balle (30e). La défense anglaise est encore prise à défaut, lorsque Müller centre à gauche pour un Podolski démarqué. Le joueur de Cologne a tout le temps de contrôler pour placer son tir qui passe entre les jambes de James. A 0-2, les Anglais n’ont alors pas montré grand-chose, avec comme seul fait d’armes notable une tête de Defoe sur la transversale entachée d’un hors-jeu.

Müller, der Bomber
La réaction vient enfin par Lampard, qui oblige Neuer à jouer du bras avant que Lahm ne dégage. Ils se relancent même, grâce à une tête gagnante d’Upson devant Neuer, sorti à la manière d’un volleyeur. Ressuscités pendant quelques minutes, les Anglais se voient refuser le but du 2-2 sur une frappe lointaine de Lampard que le rebond sur la barre avait pourtant expédiée cinquante centimètres à l'intérieur de la cage.
Le pressing anglais continue jusqu’à la pause… et au-delà, mais en vain: Milner et Gerrard ne cadrent pas, et Lampard trouve à nouveau la barre (51e), tandis que Defoe voit Neuer intervenir devant lui pour de vrai. Les Allemands mènent toujours mais n’opèrent plus qu’en contre. Schweinsteiger se fait remarquer en concluant une combinaison avec Podolski par un tir au ras du poteau, avant de devenir passeur décisif lorsqu’il joue avec un Müller laissé seul. Le Bavarois transforme l’essai malgré le bras de James. Il rate le doublé dans la minute? Partie remise: à son tour, Özil joue à gauche, et offre à Müller son second but.
Les Anglais sont déboussolés et désorganisés. Neuer détourne du bout des doigts un tir de Gerrard (80e). Rooney et Lampard n’auront pas plus de réussite. Au final, l’Aigle allemand vainc des Lions anglais qui n’ont pas beaucoup rugi.




Les gars

Neuer n’a pas chômé. Bon point: le portier de Schalke a été passeur décisif, et a multiplié les arrêts. Mauvais point: sa sortie sur le but anglais est bien hasardeuse…           
La défense a souffert des deux côtés. A droite, Lahm a été peu inspiré; le petit capitaine a raté plusieurs interventions. À gauche, on cherche toujours la perle rare: Boateng, préféré à Badstuber, Jansen et Aogo, est fautif sur le but et n’apporte rien offensivement; à son actif, il est bien intervenu à l’heure de jeu sur un centre de Milner qui aurait pu conduire au 2-2. En défense, seul Friedrich a finalement évolué au niveau espéré, mais le Berlinois n’est pas passé loin du rouge pour des fautes à répétition sur Rooney.

Au milieu, Schweinsteiger a lancé plusieurs raids en seconde période qui ont permis d’enfoncer le clou… et la défense anglaise. Podolski s’est montré plus défensif qu’à son habitude – pour aider Boateng dans son couloir gauche – mais cela ne l’a pas empêché de se mettre en vue en première mi-temps. L’homme du match n’est cette fois pas Özil, pourtant bien remuant, mais Müller, qui a animé le côté droit, malgré l’absence en soutien de Lahm.
Toujours seul en pointe devant, Klose a effectué une bonne première mi-temps, avec son cinquantième but en sélection (et son douzième en Coupe du Monde, comme Pelé). Peu visible en seconde période, le trentenaire a été remplacé par un Gomez qui a décidément du mal… On pourra aussi noter la première entrée en jeu de Kießling. Le quatrième attaquant de la Mannschaft a profité de la blessure de Cacau, mais il ne pouvait pas montrer grand-chose sur moins de dix minutes.



Les guys

Côté anglais, certains ne manqueront pas de critiquer James, en cause sur l’ouverture du score. Mais c’est bien la défense anglaise qui a failli, en laissant des boulevards aux Allemands: Upson ne fait pas regretter Carragher, mais l'ombre de Ferdinand plane sur les errances du back four. Les frappes de Lampard auraient mérité meilleur sort, mais s’en remettre à ces seuls tirs est signe de faiblesse dans le jeu. Quant à Rooney, il a totalement disparu. Ses associations avec Heskey au premier tour, puis Defoe, ne l'ont que trop rarement placé en situation d'être dangereux. L'explication est peut-être à chercher dans la lenteur et les approximations du milieu de terrain, notamment du côté d'un Gerrard à l'image de sa saison avec Liverpool: à peu près inoffensif.




Dernière chance gâchée pour la génération Gerrard

Une pensée pour le capitaine des Reds, certainement un des joueurs les plus doués de sa génération, qui s'apprête à passer la trentaine avec pour seul titre majeur la Ligue des champions 2005. Il ne gagnera probablement jamais le championnat avec Liverpool, et peut s'interroger sur son avenir chez les Three Lions, avec lesquels il n'aura jamais passé le cap des quarts de finale. C'est toute une génération de trentenaires talentueux qui vient de laisser passer sa dernière chance. Dans quatre ans, Lampard (32 ans), Ashley Cole (29), Terry (29), Gerrard (30), Barry (29) ou encore Ferdinand (31) et bien sûr Green (30) auront encore moins de jus que cette année (si, c'est possible). Il faudra reconstruire autour de James. Bon courage au successeur de Capello qui ne devrait pas rester en poste, et laissera la place à un autochtone. Celui-ci étant voué à échouer à son tour, rendez-vous dans deux ans pour l'habituel couplet sur la nécessité de recruter un entraîneur étranger pour apporter des idées neuves, comme ce modèle de kick and rush made in Capello.



Le joueur à suivre

Thomas Müller. Le numéro 13 lui porte chance. Auteur d’une belle saison pour sa première année en tant que titulaire au Bayern (lire "Bayern 2009/2010: revue d'effectif"), le jeune Munichois a réalisé prestation de tout premier ordre contre les Anglais. Passeur décisif pour Podolski, puis doublement buteur, il a pleinement su profiter des largesses de la défense adverse.

 
 
Le geste
 
Remettons ici le couvert sur la vidéo, ou plutôt sur la réactivité des réalisateurs: 67e, Özil récupère esseulé sur l'aile gauche un long ballon de Friedrich, et progresse sans opposition jusqu'à l'entrée de la surface. La caméra cadre uniquement le but et trois défenseurs anglais vaguement dans le coup, mais qui apparemment devraient suffire à contenir l'attaquant. Ce qu'ils ne voient pas, et nous non plus malheureusement, c'est la course de Müller qui sprinte sur cinquante mètres pour se placer à la réception du centre. Un modèle de contre-attaque, trop rapide pour la défense et la télévision.

 

Les observations en vrac

• Victoires 4-0 contre les Australiens, 1-0 contre le Ghana, 4-1 contre les Anglais: dommage pour les Allemands, il ne reste plus que le Ghana comme équipe anglophone encore en course.
• L’Allemagne qualifiée pour les quarts. Qui a dit "encore"?.
• L’arbitrage vidéo réclamé à cor et à cris, c’est le tour de magie qui aurait empêché les Anglais de prendre quatre buts?
• Heureusement qu’il n’y a pas une équipe de l’Union européenne (à la façon de celle des USA), on ne pourrait plus évoquer les Coupes du monde précédentes comme celle de 1966 pour comparer.
• Quand Mario Gomez compte-t-il commencer sa Coupe du monde?
• Le match de l’Allemagne diffusé maintenant sur TF1: c’est pour améliorer la prononciation des noms allemands ou pour nous faire profiter de la neutralité de Franck Lebœuf?



Le match de TF1

• Selon Lebœuf, entre Anglais et Allemands, "On ne s’aime pas et on va se le montrer mutuellement ": c’est pour se venger d’avoir eu Ballack en Premier League à Chelsea?
• Seulement quatre minutes avant de râler contre l’arbitrage, belle performance.
• Toujours selon Lebœuf, "Quand John Terry rentre dans la balle, c’est la balle qui a mal". "La balle", c’est le surnom de sa dernière conquête?
• "C’est la revanche de 1966": et pourquoi pas celle de 1945 aussi?
• "Neuer sort comme une bombe": son club, c’est pourtant bien S04 et pas B52.
• "L’arbitre a le droit à l’erreur". Sauf quand il se trompe, en fait.
• "Le but (anglais) à 2-1 en faveur de l’Allemagne aurait tout changé". Ou pas.



Vu du forum

 =>> Bananja Vidic - dimanche 27 juin 2010 - 16:40
Et après nous avoir expliqué 3 ou 4 fois que Klose n'a pas de technique, il en pense quoi de son petit extérieur aérien sans contrôle sur le deuxième but, Lebœuf?
 
=>> Scouse me si le canard rit - dimanche 27 juin 2010 - 16:44
Des secours sont-ils prévus pour Lebœuf en cas de victoire allemande ?
 
=>> Manx Martin - dimanche 27 juin 2010 - 17:53
Il est d'une mauvaise foi de dingue, quand même le Frankie. "On va pas dire que c'est mérité pour les Allemands"!?
 
=>> emink - dimanche 27 juin 2010 - 16:44
44 ans après. Bon sang que ça passe vite...
 
=>> Hurst Blind & Fae - dimanche 27 juin 2010 - 17:59
Je sais pas ce que ça dit sur la vidéo ce match, mais sur l'arbitrage ça montre bien qu'il faut arrêter de s'énerver puisque ça s'équilibre toujours. Parfois à 44 ans d'intervalle, mais ça s'équilibre.
 
=>> Mik Mortsllak - dimanche 27 juin 2010 - 16:53
Jammot n'avait pas besoin de préciser que la réalisation est française, le révélateur de hors-jeu sur le six mètres de Neuer pouvait déjà l'indiquer.
 
=>> emink - dimanche 27 juin 2010 - 17:29
Je viens de recevoir un sms de Roselyne B. de Paris: "La démission de M. Blatter semble inéluctable".