Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Blanc, année zéro

En sept matches, le sélectionneur a dégagé une ossature restreinte et un dispositif préférentiel. Le projet de jeu reste incertain mais les places sont devenues plus chères...
Auteur : Jérôme Latta le 14 Fev 2011

 

Des promotions et des retours

Le premier match (et première défaite) de Laurent Blanc en Norvège avait, compte tenu des circonstances, fait office de revue d'effectif improvisée pour les joueurs auxquels, dans un futur plus ou moins proche, le nouveau sélectionneur pouvait faire appel: Cissokho et Fanni en latéraux, Sissoko, N'Zogbia, M'vila et L. Diarra en milieux défensifs (plus Cabaye entré en fin de match), Nasri, Ménez et Ben Arfa (buteur) en milieux offensifs, Hoarau, Rémy, Benzema et Briand en attaquants... Sans oublier Ruffier dans les cages.

Seuls M'vila et Nasri en ont réellement profité pour mettre un pied dans la porte, tandis que Blanc allait ensuite confirmer qu'il entendait accorder une confiance durable à la charnière Mexès-Rami, reconduite sans discontinuer (ce sont les deux seuls joueurs titulaires au coup d'envoi des sept rencontres).
Ben Arfa, buteur, a vu par la suite son destin se compliquer, avec une grève de l'entraînement malvenue, puis sa grave blessure. De son côté, Benzema (entré après l'heure de jeu), pas encore brillant sur le terrain, en a probablement profité pour démontrer à Blanc un changement d'attitude: après une nouvelle association Hoarau-Rémy face à la Biélorussie, le Madrilène n'allait plus quitter le onze de départ.



Au rayon des survivants de Knysna ayant effectué leur retour au cours des six derniers mois, Malouda, Sagna, A. Diarra et Lloris ont vite retrouvé un statut de titulaires. Clichy, bien parti pour les imiter (quatre matches consécutifs), a pour sa part cédé le sien à Abidal, libéré de sa suspension et qui a été des deux victoires contre L'Angleterre et le Brésil. D'autres ont été contrariés par les blessures: Diaby, Gourcuff ou Valbuena, qui avait gagné en Bosnie une nouvelle stature, mais ils sont restés dans les plans de Blanc alors que l'avenir international de Ribéry reste toujours aussi incertain.
Parmi les gagnants du second rang, on peut compter Réveillère (3 sélections), Hoarau et Rémy (4), mais aussi Ménez en dépit de débuts compromettants. D'autres, en plus des invités d'Oslo cités plus haut, n'ont eu droit qu'à un ou deux tours de piste: Saha, Gameiro, Matuidi, Sakho. Payet se distingue avec trois entrées en jeu, dont une décisive au Luxembourg, mais son "bras de fer" avec l'ASSE l'a pénalisé.



Le schéma et ses variations

Laurent Blanc a donc assis son équipe sur une classique défense à quatre, au sein de laquelle la hiérarchie pour chaque poste paraît bien établie: Abidal-Mexès-Rami-Sagna, le quatuor est installé. Ses choix sont moins nets pour tout le reste, même si des constantes se dégagent. Il a d'abord semblé essayer un système à deux attaquants: Hoarau et Rémy pour les deux premières rencontres, avec un 4-4-2 avec milieu "en losange" en Norvège et un autre avec des milieux excentrés contre la Biélorussie. Puis il n'a plus beaucoup dérogé à un 4-2-3-1 occasionnellement convertible en 4-3-3, mais finalement cousin de celui qui avait eu la vedette lors de la Coupe du monde... et de celui que Domenech avait privilégié au cours des deux saisons précédentes.

sch_110213_bleus_blanc_type.jpg

Onze type + quatre prétendants à la titularisation + quatre options de recours.


Pourtant, si le principe d'une seule pointe a été acquis avec l'intronisation de Benzema, de même que celui de deux offensifs excentrés (Malouda à gauche, Valbuena ou Ménez à droite), l'entrejeu a été à géométrie variable. D'abord parce que les quatre joueurs de devant ont exprimé une grande mobilité. Benzema n'a ainsi pas hésité à décrocher, arpentant régulièrement le côté gauche – et même l'axe droit contre le Luxembourg. Le "meneur" – Nasri, Gourcuff ou Diaby en Bosnie –  ne s'est pas cantonné à l'axe, et a évolué dans une zone assez profonde. De même, les défensifs ont beaucoup coulissé dans la largeur, et ils n'ont pas évolué sur la même ligne, favorisant ainsi les relais dans l'axe: A. Diarra a souvent veillé devant la défense, avec par exemple M'vila positionné un cran devant lui, à portée de zone de Nasri ou Diaby. Une dissymétrie qui caractérise les schémas de Blanc (lire "Comment les Bleus ont joué du triangle").

Enfin, la composition et le positionnement des milieux "centraux" a énormément varié. Depuis France-Bosnie, Blanc a ainsi joué les combinaisons Diaby-M'vila-A. Diarra, Nasri-M'vila-A. Diarra, Gourcuff-A. Diarra-Diaby, Nasri-Gourcuff-M'vila, Gourcuff-A.Diarra-M'vila, soit cinq formules différentes en autant de rencontres. Et si la paire M'vila-A. Diarra tient la corde avec trois titularisations [1], Diaby était de la partie la plus probante, à Sarajevo, avec ses deux autres compères. L'impact physique et la qualité technique du trio avait assuré une très grande maîtrise du jeu, mais par la suite, Blanc a accordé sa préférence à un leader plus technique – Gourcuff ou Nasri... les deux en même temps contre l'Angleterre. Le Gunner a pris un avantage sensible sur le Lyonnais, mais chacun a son propre profil: plus percuteur pour Nasri, plus régulateur pour Gourcuff.



Une identité incertaine

Si une ossature et un schéma de jeu se dégagent très nettement des sept premières rencontres de l'équipe de France sous Laurent Blanc, il reste à poser la question de l'animation et des principes de jeu. Le sélectionneur avait initialement promu une conception misant sur la possession du ballon, ce qui a fonctionné en Bosnie, à Wembley durant une heure et en seconde période contre un Brésil réduit à dix... Mais les Bleus ont souvent abandonné le jeu à l'adversaire (première mi-temps à Saint-Denis mercredi dernier), ou peiné à donner corps à leur domination (Roumanie, Luxembourg, Angleterre), leur efficacité les ayant alors tiré d'affaire – ce qui est déjà très bien, mais qui ne doit pas occulter une étonnante difficulté à placer des tirs dangereux.
Les bonnes séquences sont restées trop sporadiques en dépit de progrès spectaculaires dans le jeu court, avec une tendance à chercher des solutions trop individuelles, à l'image de tous ces départs en dribbles vite enrayés. En revanche, la sélection a consolidé ses bases en retrouvant une certaine assise défensive et un impact athlétique dans l'entrejeu qui rappellent des fondamentaux bien connus: un goût pour le contre et les coups de pied arrêtés, une grosse capacité de récupération, un brio limité sur les ailes, un jeu déposé dans les pieds d'un numéro 10.

bleus_blancs.jpg

L'équipe de France va peut-être renouer avec une identité bien connue depuis 1996, et le projet de Blanc s'accomplir au prix de quelques compromis ou de contradictions avec les plans de départ. Elle a peu de certitudes dans le jeu mais a engrangé une confiance bienvenue après un départ calamiteux, et cette équipe dont le bagage technique est tout de même élevé dispose d'une marge de progression évidente dans son expression collective. Il faut aussi compter sur l'imprévu, comme la confirmation de certaines émergences (Gameiro, Payet?) ou des retours (Gignac, Ribéry, Ben Arfa?).
En août, les portes de la sélection étaient largement ouvertes, et le sélectionneur prônait "la forme du moment": aujourd'hui, on voit qu'il a restreint ses choix à un groupe composé d'une quinzaine de titulaires potentiels, en accordant sa confiance à quelques individualités avec lesquelles il veut poursuivre la constitution d'un groupe, selon des critères pas exclusivement sportifs.


[1] On peut noter que M'Vila a évolué alternativement dans l'axe gauche et dans l'axe droit: par exemple à gauche de Diarra (Bosnie, Roumanie) et à sa droite (Brésil), abusant les gazettes qui inversèrent à chaque fois leurs positions. Le Rennais a aussi joué seul devant la défense à Wembley.

Réactions

  • Vel Coyote le 14/02/2011 à 11h12
    Le premier mini-bilan à faire me semble donc encourageant, vu d'où on vient et vu la jeunesse du groupe (Sagna fait figure de 4ème taulier derrière Abidal, Diarra et Malouda).

    Sur les éventuelles concessions que Blanc fera à ses ambitions de départ, ça me semble trop tôt pour juger. L'idée d'avoir la possession et de faire le jeu a été certes malmenée en 1ère MT face au Brésil, mais pas par tactique délibérée il me semble, simplement à cause des qualités de l'équipe en face.

  • Yes, Hakan! le 14/02/2011 à 13h13
    L'exercice de l'article-bilan n'est jamais aisé. Il prête toujours à des "raccourcis" et à des effets "loupe" qui vont de facto le discréditer auprès de certains lecteurs.
    Pour ma part, je trouve que Jérôme Latta y excelle (mode brosse à reluire off) et c'est pour ce genre d'article court et analytique que j'adore vagabonder sur les Cahiers.

    Pour revenir au fond du débat, il paraît clair que Lolo Blanc préfère jouer désormais avec un seul attaquant. Sans doute à contre-coeur, il aurait vraiment préféré se distinguer de son prédécesseur aussi dans ses compos. Mais peut-être a-t-il fallu admettre que l'EDF n'était pas bâtie (faute d'attaquants de niveau international ?) pour jouer avec deux pointes et un milieu en losange ? L'intelligence, c'est aussi savoir concéder que l'on a tort. J'ai le sentiment que le Président n'a pas voulu insister et s'est rangé à une certaine forme de réalisme après le Bélarus. Quitte à rendre grâce à Raydo...

    Maintenant rien n'est gagné car àmha, toute la difficulté sera de trouver le n°10 qui complétera Benzema à la finition. Nasri marque avec Arsenal mais il est souvent blessé. Gourcuff joue mais ose moins qu'avant. Diaby
    pourrait aussi endosser le costume et faire perdurer la tradition du 10 bleu qui épouse les vagues d'immigration (après le Polonais, l'Italien, l'Algérien, voici l'Ivoirien). L'actuel 10 bleu du XV de France est d'origine vietnamienne. Sera-ce bientôt le cas au foot ?

    Enfin, je pense qu'avec le retour de Ribéry, une concurrence va s'installer sur le poste d'ailier gauche où Malouda ne tranche plus autant qu'avant et dans une relative moindre mesure sur les 3 postes du milieu offensif. A moins qu'il ne soit vraiment devenu tricard. Scénario auquel je ne crois pas s'il revient à un niveau de feu avec le Bayern.

    En tout cas, en tant que supporter, je dois dire que Laurent Blanc a réussi son premier défi : amorcer un changement l'état d'esprit autour de l'équipe de France. Cette fois, c'est au Président que l'on peut rendre grâce.

  • le Bleu le 14/02/2011 à 13h54
    Je pense surtout que, Anelka définitivement écarté de l'équipe de France, Trezeguet s'amusant en pré-retraite, Benzema est désormais notre seul attaquant évoluant dans un top club européen.
    Les cas de Gomis et Gignac ne sont pas réglés mais il est évident que Blanc voudrait plus de certitude quant à leur talent.

    Reste Gameiro, qui intéresse visiblement beaucoup notre sélectionneur-Président (et qui a fait une entrée intéressante mercredi). J'ai eu l'impression qu'il programmait le décollage de sa carrière internationale en concomitance avec son arrivée dans un club supérieur à Lorient, pas vous ?

  • Yes, Hakan! le 14/02/2011 à 14h52
    D'accord avec toi le Bleu, on sent une "proximité" entre Laurent Blanc et les joueurs convoqués. Pas du copinage, la volonté de reconstruire un lien entre les joueurs et le staff. Incidemment, une forme d'"ingérence" dans les choix de carrière des joueurs (Benzema) ou la volonté de s'appuyer sur des joueurs à qui l'on donne confiance (Rami-Mexès, Gourcuff). Pourquoi pas pour Gameiro envisager un pari sur l'avenir : "T'es un bon, on te fait confiance pour te montrer et pour que tu ailles progresser dans un club plus coté".

    D'une certaine manière, cette situation me rappelle l'époque où Thierry Henry jouait milieu gauche à la Juventus et qu'en EDF (et en Espoir ?), il continuait à joueur devant. J'aime bien quand les sélectionneurs prennent le risque de faire des choix d'entraîneur.

  • Rigoboum Song le 14/02/2011 à 15h02
    >>"Le premier match (et première défaite) de Laurent Blanc en Norvège avait(...) fait office de revue d'effectif improvisée (...) : Sissoko, N'Zogbia, M'vila et L. Diarra en milieux défensifs (plus Cabaye entré en fin de match)"
    -------
    Je sais que je suis la seule personne en France à m'intéresser à sa carrière donc je me permets une petite correction : Charles N'Zogbia n'est en aucun cas à classer dans les milieux défensifs. Son profil : milieu offensif / ailier. Capable aussi de jouer arrière latéral pour les besoins de la cause mais c'est préférentiellement un joueur purement offensif. Dans ce registre, il a fait le plus gros de sa petite carrière à gauche, dans différents systèmes (y compris en dépannant en milieu gauche relayeur d'un 4-4-2 losange).... mais à Wigan, son coach l'aligne souvent à droite (à l'image de ce que fait Puel à Lyon avec Bastos).
    En équipe de France, il pourrait faire une doublure de Malouda tout à fait crédible à mes yeux.
    Son non-rappel chez les bleus depuis la Norvège, je le mets avant tout sur le compte du bras de fer qu'il a entamé en août dernier avec Wigan, lui qui voulait absolument partir à... Birmingham (j’ai décidément du mal avec les choix de carrière du garçon... mais qu’il change d’agent, bon sang !). Ca lui a grillé son début de saison et j'imagine aussi aisément que Blanc a peu goûté ses états d'âme (on a vu avec Ben Arfa et Payet que le Président n'aime pas trop les amateurs de bras de fer). Aujourd'hui, il prend sur lui et continue d'aligner les bonnes prestations, en attendant le club qui, l'été prochain, le placera définitivement dans la lumière.
    Puisse-t-il bien choisir sa prochaine destination, sous peine de finir comme un vulgaire Olivier Kapo.

  • Vel Coyote le 14/02/2011 à 15h06
    Yes, Hakan!
    lundi 14 février 2011 - 13h13
    -----

    Il me semble que tu t'avances quand tu dis que Blanc a renoncé à contre-coeur à un 4-4-2. C'était pour lui je pense une voie parmi d'autres à tester, mais pas spécialement celle qu'il préférait dans l'idéal.
    D'ailleurs un 4-4-2 n'est pas automatiquement plus ambitieux simplement car on comptabilise deux attaquants, encore moins dans sa forme en losange.

    Pas plus que je n'étiquetterais forcément un 4-2-3-1 "continuité Domenech", dans le sens où c'est moins ce schema (très répandu) qui compte mais la façon de l'animer et le profil des joueurs qui le composent.

La revue des Cahiers du football