Pour le premier de ces deux rendez-vous cruciaux avec la qualification, on ne savait trop à quoi s'attendre, après des matches en demi ou en quart de teinte, des accrochages verbaux, des choix tactiques discutés et des forfaits en série. Ce fut donc une victoire vite et bien acquise, dans une configuration originale qui le devint encore plus après la pause... Si l'on ajoute que les deux premiers buts n'auraient probablement pas été au fond tout seuls et que le troisième est l'œuvre d'Anthony Réveillère après un déboulé sur le côté gauche, allez chercher une logique à tout ça.

La nalyse

Le doute était aussi permis avant la rencontre quant au schéma de départ, annoncé comme un 4-4-2: Nasri aurait pu évoluer en meneur dans un 4-2-3-1 plus familier au sélectionneur, mais le Citizen a effectivement été à droite le pendant de Malouda à gauche – à ceci près que les deux milieux offensifs ont eu tendance à se recentrer pour s'intercaler, donnant un caractère très axial à l'animation bleue, avec peu de débordements et de centres, ce qui n'a pas favorisé Gomis.

L'équipe de France a aussi joué sur une assise assez basse, en cherchant à donner du rythme au milieu de terrain pour accélérer ensuite. Cela a fonctionné sur les buts de Rémy et Réveillère, avec de bonnes impulsions de Nasri et Martin, l'un en dribbles, l'autre d'une passe tranchante. L'entrée du Sochalien a justement dynamisé le système: il a déclenché de nombreuses ouvertures vers l'avant et trouvé plus souvent les attaquants – contribuant ainsi à sceller le score.

Les remaniements après les sorties d'Évra et surtout de Cabaye, avec le recentrement de Nasri et le repositionnement de Rémy sur le flanc droit, ont en effet eu un effet assez positif en dépit d'une moindre intensité après le troisième but, en particulier grâce à la bonne liaison entre Nasri et Martin. Le dispositif avait alors évolué vers ce schéma hybride entre 4-2-3-1 et 4-3-3, souvent vu avec Blanc, avec les trois milieux centraux évoluant à des hauteurs différentes, permettant de trouver relais et décalages.

Une expression technique en nette hausse, une bonne volonté générale et de la réussite (ce dernier point ayant peut-être résulté des deux premiers): de quoi insuffler un regain d'optimisme avant la Bosnie mardi. Reste à savoir quelles conséquences aura cette rencontre, qui a quelque peu rebattu les cartes, sur les choix de Blanc. Comme il l'a dit lui-même dans un certain désordre syntaxique (lire plus bas), "ceux qui n'étaient pas prévus" se sont mis en valeur.

Les observations en vrac

Réveillère : 45 minutes en bleu au poste d'arrière gauche, 1 montée, 1 but. Evra : 3133 minutes, 3133 montées, 0 but.

Les spectateurs ont poussé pour la rentrée de Cissé: ils avaient eux aussi envie de toucher le ballon.

Frédéric Calenge : "Blanc n'arrête pas de replacer Gomis, surtout défensivement". Il n'y a donc pas que sur son prénom qu'il y a un malentendu.

Le soir où les Bleus se remettent à jouer au foot, ils marquent sur deux csc et un but de Réveillère.

Si Cabaye est blessé, Blanc arrivera-t-il à se retenir d'aligner Alou Diarra contre la Bosnie?

Nasri qui veut attaquer le match contre la Bosnie "sous le meilleur des hospices", c'est un hommage à Gourcuff?

Les Albanais n'ont pas baissé les bras: ils les ont même beaucoup levés pour nier les fautes qu'ils commettaient.

L'Équipe et TF1 ayant placé M'vila à droite de Cabaye dans la compo d'avant-match, combien de médias vont faire de même après le match?

Le nom de l'arbitre grec, M. Koukoulakis, a fait rire Lizarazu. Il aurait suffi de prononcer celui de Zagorakis pour qu'il s'arrête tout de suite.

Samir Nasri : "Ce n'était pas le Samir qu'on connaît". Tu le connais toi, pour l'appeler par son prénom comme ça?

Statistique Opta: Lizarazu a dit 27 fois "Je" au cours du match.

En progrès : Arsène Wenger n'a pas expliqué la fracture du péroné de Sagna par l'état du terrain en Roumanie.

Les minutes

La minute syntaxique de Laurent Blanc
"On peut s'apercevoir que des joueurs ce soir qui n'étaient pas prévus au départ ont été bien là et ont prouvé que cette équipe de France pouvait compter sur des joueurs auxquels elle mérite".

La minute tactique de Christophe Jammot
"Peu importe le nombre de joueurs qu'on met sur le terrain, c'est l'animation qui fait la différence, hein Arsène?" C'est pas faux, mais alignons en onze. On n'est jamais trop prudent.

La répartie qu'Arsène Wenger n'a pas eue
"- Vous avez souvenir d'une telle hécatombe, Arsène ou Bixente ?
- Oui, j'ai la même chaque semaine à Arsenal."

Les titres auxquels vous échappé

Albanais que de béton.
Tirana rien fait pour gagner.
Débuchy le Champagne.

France-Albanie : les gars

Merci notamment à Justin Bibard, Mik Mortsllak, RabbiJacob, newuser, Josip R.O.G. et Miklos Lendvai, qui reconnaîtront leurs vannes dans ce compte-rendu.