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L'étrange monsieur Hleb

Invité : When Saturday Comes – Quitter Arsenal aura été une erreur de la part du fragile ailier, qui chérissait plus l'art de la passe que le business de la victoire.

Auteur : Damian Hall le 16 Avr 2012

 

Nouvel épisode de notre partenariat avec When Saturday Comes avec un article extrait du numéro d'avril. Titre original : The Strange Case of Alexander Hleb.


* * *

Alexander Hleb est un recrutement caractéristique de l'ère Wenger: relativement inconnu en Angleterre et techniquement excellent, quoique plombé par une préférence pathologique pour les passes au détriment des frappes au but. Lorsque le sextuple joueur biélorusse de l'année et capitaine occasionnel de la sélection nationale arrive en 2005, il ne ressemble pourtant pas à un footballeur. Hleb est un maigrichon qui peine à remplir son maillot – toujours sorti du short – et dont les chaussettes tombent sur les chevilles. Mais il sait jouer.


Des occasions pour les autres

Hleb est un ailier à l'ancienne : un dribbleur pour l'amour du dribble, bien que préférant souvent repiquer au centre pour combiner, presque d'instinct, avec Cesc Fàbregas. Parvenue en finale de la Ligue des champions 2006, son excitante équipe d'Arsenal aurait dû gagner la Premier League en 2008... Hleb marque peu, mais son jeu requiert d'autres unités mesures: il est le roi de l'avant-dernière passe décisive, ou de la passe décisive telle que comptabilisée en hockey [1]. "Je devrais marquer plus, a-t-il admis. Mais depuis mon enfance, mon premier instinct sur le terrain est de créer des occasions pour les autres. J'ai ça dans le sang."

 

 

Son jeu peut être frustrant, et il divise les supporters. Il symbolise la beauté imparfaite de la philosophie du football selon Wenger. Mais Barcelone le désire et, de façon douloureusement prévisible, il emprunte en 2008 un sentier fort battu. Personne n'allait le lui reprocher. La perspective de jouer pour la meilleure équipe du monde est à mettre en relation avec son enfance dans cette région déshéritée qui avait fait partie de l'ancien empire soviétique. Il ne possède pas de véritables chaussures de football avant ses douze ans, et son père est un des "volontaires" réquisitionnés pour travailler dans la zone contaminée par la catastrophe de Tchernobyl – où il contracte une maladie mortelle.

 


Intermittent à Barcelone

Ce garçon gracile est un gymnaste talentueux, mais le VfB Stuttgart lui met la main dessus après seulement une dizaine d'apparitions avec le BATE Borisov. En Allemagne, son mentor est le légendaire meneur de jeu bulgare Krassimir Balakov, qui voit en lui un joueur aussi talentueux que Maradona. Hleb progresse jusqu'à atteindre la première place du classement des passeurs décisifs lors de la dernière de ses cinq saisons en Bundesliga.

 

Après avoir brillé en Angleterre, tout indique que sa joie de vivre [2] avec le ballon conviendra parfaitement au Barça. Mais bien que le club enchaîne les doublés et les triplés, Hleb n'y est employé qu'à temps très partiel. Au moment d'être libéré de son contrat en janvier dernier, à six mois de son terme, il ne compte en quatre ans que dix-neuf apparitions en Liga. Auparavant, il a été prêté au VfB Stuttgart, puis à Wolfsburg et Birmingham City. Libre, il est pressenti à Liverpool, Fulham et QPR, avant de rejoindre finalement trois de ses compatriotes au sein du Krylia Sovetov, alors treizième de la première division russe. Hleb a été souvent blessé depuis son départ de Londres, mais il pouvait certainement espérer un contrat dans une meilleure équipe et un meilleur championnat...

 


Star rustique

Derrière une apparence rustique et dépenaillée, Hleb recèle une mentalité de star. Il aime les voitures rapides (il a d'ailleurs été impliqué dans un accident à Minsk qui fit une victime) et il est marié à une ex-pop star du groupe biélorusse Topless. Un ancien coéquipier en sélection l'a accusé de se comporter en prima donna, affirmant que lui et son frère (également international) étaient conduits aux matches en voiture particulière quand les autres joueurs prenaient le car de l'équipe.

 

 

Hleb lui-même ne prend pas de pincettes pour s'exprimer. En Angleterre, il ne tarda pas à déplorer l'absence de trêve hivernale. "Je préférais la façon de faire en Allemagne. Tout était mieux organisé, il n'y avait pas d'embouteillages et j'avais beaucoup d'amis." Du Barça, il affirma: "C'est difficile quand vous êtes étranger. Guardiola préfère les joueurs espagnols. On ne m'a pas donné beaucoup de chances de m'exprimer." De Birmingham: "Ici, vous avez juste besoin de combattre et de courir, pas vraiment de faire des passes. Je préfère jouer et prendre du plaisir à jouer." Mais à bien y réfléchir, aucune de ces déclarations n'est scandaleuse, et le joueur ne semble pas avoir causé le moindre problème à Arsenal.

 

S'il y a un endroit où l'indulgence artistique est tolérée et encouragée, c'est bien l'Emirates. Hleb a admis que son départ avait été une erreur, ne craignant pas de lancer des appels du pied embarrassants. "J'aime Arsenal, déclare-t-il en janvier. Le club est toujours dans mon cœur." Hleb et Arsenal formaient un couple parfait. Il s'en est rendu compte trop tard.

 

[1] En hockey sur glace, jusqu'à deux joueurs peuvent être crédités d'une passe décisive pour un même but.
[2] En français dans le texte.
Photos : creative commons Ronnie Macdonald / Flickr 
 

 

Réactions

  • magnus le 16/04/2012 à 10h03
    "il pouvait certainement espérer un contrat dans une meilleure équipe et un meilleur championnat..."

    Il a quand même loupé le coche en refusant l'Inter durant l'été 2009, préférant se relancer à Stuttgart, son ancien club.

  • Ba Zenga le 16/04/2012 à 15h20
    J'ai toujours bien aimé ce joueur, dont j'ai appris l'existence via PES 5, dans lequel il est devenu le capitaine de mon OM triomphant. Effectivement, sa trajectoire a été un poil contrariée et contrariante.

  • Fredozoizo le 19/04/2012 à 21h48
    C'est marrant, j'ai découvert son existence, et celle de son frère, sur FM 2005/2006. Un joueur de console en fait...

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