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L'éruption du Deportivo

Reportage – En Colombie cet été, le Deportivo Pasto  a disputé trois des matches les plus importants de son histoire.

Auteur : A la gloire de Coco Michel le 3 Août 2012

 

Santa Fe de Bogotá, 4 juillet 2012. Sao Paulo accueille Boca Juniors en finale retour de la Copa Libertadores. Pourtant, un autre match requiert toute l’attention des supporters locaux. Ce soir, le Deportivo Pasto reçoit le Deportes Tolima. L’enjeu? Une place en finale du tournoi ouverture de Colombie. [1]

 

 

Avec ses 411.000 habitants [2], Pasto est la capitale du Nariño, département situé au sud de la Colombie et limitrophe de l’Équateur. Célèbre pour son volcan Galeras, toujours actif, la ville se distingue depuis quelques années grâce à son équipe de football, le Deportivo Pasto. Fondé en 1949, le club doit attendre 1996 pour atteindre la deuxième division colombienne (Primera B), et 1999 pour rejoindre l’élite du football colombien (Primera A). Finaliste du tournoi fermeture 2002 (défaite contre l’Independiente Medellin), le club écrit ses premières lettres de gloire en 2006, en remportant le tournoi ouverture face au Deportivo Cali. Pourtant, l’équipe avait accroché le huitième et dernier ticket pour la phase de play-off à la différence de buts…

 


Consécration en 2012 ?

Finaliste de la Copa Colombiana en 2009 (défait aux tirs aux buts par Santa Fe), cette année coïncide avec la relégation du club en seconde division. Relativement isolé du triangle urbain colombien, les comptables des autres clubs se félicitent de cette rétrogradation qui permettra d’alléger le budget transport. Leur joie est cependant de courte durée puisque les Pastusos remontent en première division en 2012. Leader des premières phases des deux championnats 2011 de seconde division, le Deportivo Pasto remporte en effet le tournoi fermeture face à Centauros, lui permettant d’affronter Patriotas (vainqueur du tournoi ouverture), pour jouer la montée en première division. Les deux équipes s’imposant à domicile sur le score de 1-0, c’est finalement une séance de tirs aux buts (manqués) qui départage les deux équipes, et valide la remontée de Pasto. [vidéo: le résumé de la finale retour]

 

 

Promu cette saison en première division, le club maintient sa dynamique positive. En égalisant à la dernière minute à Cucuta lors de la dernière journée, Mauricio Mina permet même au Deportivo Pasto d’arracher le dernier ticket pour les play-offs. Classé sixième à l’issue de la phase de classement (27 points, 6V 9N 3D), avec le même nombre de points que le neuvième (Patriotas, non qualifié pour les cuadrangulares), Pasto se qualifie à la différence de buts…comme en 2006. Après quatre matches de cuadrangulares, Pasto est leader de la poule A, avec un point d’avance sur le Deportes Tolima, adversaire du soir, et accessoirement leader incontesté de la phase de championnat (36 points, 10V 6N 2D). Une victoire assurerait la qualification du Deportivo Pasto pour la finale.

 


¡Papa, yuca, mote! ¡El Pasto qué Equipote!

Pasto porte ses couleurs habituelles : chaussettes rouges, short bleu, maillots rouge…Un maillot que renierait Claude Évin: le recto fait la publicité pour l’aguardiente [3] du Nariño, tandis que le verso vante les mérites d’un rhum (ron viejo de Caldas). Le match part sur les chapeaux de roues, et Tolima ouvre la marque à la fin du premier quart d’heure, ponctuée d’un sonore ¡Hijo de puta! de la part de mes voisins. Ma voisine demeure plus réservée et expire un ¡Dios mios! larmoyant. Ils n’auront cependant pas le temps de gamberger, Pasto égalisant très vite sur corner. C’est le moment de détendre l’atmosphère avec le chant "auto-dérision" des Pastusos:
¡ Papa, yuca, mote!
¡ El Pasto qué Equipote !

(Pommes de terre, manioc, mote !
Pasto quelle équipe !)

 

Il ne fallait pas trop tarder au stand deperros calientes. Dès la reprise, Jimenez, le n°9, transmet idéalement en retrait. Un plat-du-pied-sécurité qui semble donner l'avantage au Pasto, mais le gardien repousse la balle... dans les pieds de Rendon, qui ne se fait pas prier: 2-1 pour Pasto! "¡Viva Pasto carajo!” Pasto joue bien, mais Tolima reste dans le coup, mais la défense et le gardien pastuso s’en sortent miraculeusement après trois occasions à bout portant. Les oreilles sifflent. “¡Se lo comio este tonteras!” En fin de match, un troisième but scellera la victoire pastusa. Certains y voient une intervention divine. "¡Gracias por Dios! ¡Virgen santisima!" Le coup de sifflet retentit au milieu des ¡Olé! qui accompagnent la passe à dix des locaux. Les Nariñenses sont qualifiés pour la finale! [le résumé du match]

 


Deportivo Pasto-Santa Fe, la revanche

Remake de la controversée finale de la Copa Colombiana en 2009, cette double confrontation promet de chaudes retrouvailles pour German Centurion, le défenseur paraguayen. Alors joueur du Deportivo Pasto, il avait manqué le penalty de la victoire, avant de rejoindre Santa Fe quelques semaines plus tard… Disputée à Pasto, la première opposition se révèle décevante, fermée et peu spectaculaire. Si Rendon ouvre le score pour Pasto sur un beau coup franc, Quiñónez égalise sur corner avant la mi-temps pour Santa Fe. Les deux équipes ne se livrent pas en deuxième mi-temps, craignant les contres adverses. La monotonie du match est régulièrement interrompue par la publicité, un bandeau s’affichant à l’écran accompagné d’un jingle. La solution pour faire taire certains commentateurs? [l’explosion de joie pour le but de Pasto, les deux buts du match]

 

 

Après les hymnes des deux équipes, le match retour à Bogotá, pour lequel seulement 1.500 places ont été attribuées aux hinchas pastusos de la capitale, démarre tambour battant: les occasions de but se succèdent de chaque côté, sans qu’aucune des deux équipes ne trouve la faille. Passée la demi-heure de jeu, le rythme retombe et le spectre du match aller surgit. La deuxième mi-temps sera du même acabit. On semble se diriger vers la prolongation, lorsque Copete donne l’avantage à Sante Fe à un quart d’heure de la fin. Une tête sur coup franc qui scellera les espoirs des Pastusos, incapables de recoller au score. [le résumé du match]

 

Un feu d’artifice clôturera cette triste soirée. Le lendemain, le président Santos, hincha de Santa Fe, n’oubliera pas de saluer la performance de ses protégés, au grand dam des rivaux Bogotains du Millonarios, qui attendent un titre de champion depuis vingt-quatre ans.

 


[1] Monnaie courante en Amérique du Sud, la première division colombienne (Primera A) dispute deux championnats par an, depuis 2002. Le premier semestre est consacré au tournoi ouverture (torneo apertura), tandis que le tournoi fermeture (torneo finalizacion) occupe la deuxième moitié du calendrier. Une première phase (surnommée todos contra todos) voit les dix-huit équipes se rencontrer une fois. À ces dix-sept journées s’ajoute une date supplémentaire (placée à la neuvième journée), surnommée clasico, qui est prétexte à organiser des derbys (plus juteux économiquement).
A l’issue de ce championnat de dix-huit journées, les huit premiers sont reversés, par tirage au sort, dans deux poules de quatre équipes. Cette phase de play-off ou cuadrangulares semifinales en VO, se dispute en mode aller-retour, soit six matchs. Enfin, les premiers de chaque poule s’affrontent dans une finale en deux manches, qui décide du vainqueur de la Liga Postobon (sponsor du championnat colombien, et principale entreprise de boissons – non-alcoolisées – en Colombie).
Pour le système de montées/descentes, on fait les comptes en décembre (et là ça commence à devenir coton). Il faut prendre en compte les trois dernières années sportives (soit les six dernières saisons), en additionnant tous les points obtenus lors des premières phases (todos contra todos). On obtient ainsi la Tabla de Descenso. Le 18e est rétrogradé, et le 17e doit sauver sa place lors d’un barrage aller-retour contre le second de deuxième division. Le club promu bénéficie du nombre de points obtenus les deux dernières années sportives par le dernier club non-rétrogradé (pas vraiment le droit à l’erreur, donc). Monte en première division le vainqueur d’une finale opposant le champion du tournoi ouverture, au champion du tournoi fermeture. Le finaliste disputant le barrage contre le 17e de première division. Classements consultables ici.
[2] Estimation DANE 2010.
[3] Liqueur anisée à base d’alcool de canne à sucre, autour des 30°. Chaque département colombien dispose de sa propre marque.

Réactions

  • Gone Going le 03/08/2012 à 19h30
    Très intéressant, je retrouve bien ce que je pouvais vivre là bas.

    Intéressant aussi de voir que comme au Pérou, avec un promu vice champion d'automne il y a 2 mois, le nivellement par le bas de certains championnats sud américains, permet à des promus avec de bonnes dynamiques e jouer directement les titres.
    Pour citer, je pense notamment au Pérou et à la Colombie donc, dont les performances en Libertadores sont en déclin sur les dernières années, avec pas mal de problèmes financiers et les difficultés des clubs-moteurs habituels: Alianza-Universitario pour le Pérou, America Cali en Colombie (et probablement d'autres quand on voit les clubs colombiens participants à la Sudamericana).

    Bref, viens poster sur le fil Libertadores à l'occasion, ca fait toujours plaisir de le voir émerger des profondeurs du forum.

  • le cocorrézo-cocolombien le 11/08/2012 à 19h47
    Bel article Coco, je suis tombé dessus seulement aujourd´hui.

    Pour l´anecdote une autre particularité des gens de Pasto, outre leur débit digne d´un helvète sous opium, c´est que les pastusos sont l´objet de nombreuses blagues de la part du reste des Colombiens (comme des belges en France ou des galiciens en Argentine), toutes ces boutades font que les pastusos sont encore plus fiers lors des victoires face au reste du pays.

    Bon week-end et on se voit à Cali!

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