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Et pour quelques journées de plus

Lors de la saison 2002/03, l’En Avant de Guingamp obtient avec Drogba, Malouda et Coco Michel son meilleur classement parmi l’élite. C'était il y a dix ans.

Auteur : L'Atelier le 1 Mars 2013

 


Après avoir vécu une saison sportive 2001/02 difficile, avec un maintien obtenu lors de la dernière journée, le club connait une intersaison assez mouvementé. C’est tout d’abord le retour à la présidence de Noël Le Graët. Devenu président du club en 1972, il profite de l’émergence d’une génération dorée (quarts de finaliste de Coupe Gambardella en 1969 contre l’ASSE) pour hisser le club du niveau régional à la Division 2 en 1977 [1]. L’épopée en Coupe de France en 1973 (élimination de quatre clubs de Division 2) révèlera le club et inspirera le film Coup de tête à Jean-Jacques Annaud, qui en fera le Trincamp de son histoire. De proches collaborateurs (Bertrand Salomon 1991-1998, puis Alain Aubert 1998-2002) chauffent le fauteuil présidentiel pendant que Noël Le Graët assure des responsabilités nationales – il a été président de feue la Ligue nationale de football entre 1991 et 2000.

 


Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Après trois saisons et demi au poste d'entraîneur, les bons résultats obtenus par Guy Lacombe lui permettent de monter en gamme et de prendre les commandes de Sochaux. Il est remplacé par Bertrand Marchand (né à Dinan), novice à ce niveau, ce qui est pour beaucoup dans l’incertitude planant autour de cette équipe. Nommé par Noël Le Graët, ce Costarmoricain (mais gallo) a longtemps entraîné Thouars en CFA 2, avant de devenir responsable du centre de formation et entraîneur-adjoint au Stade rennais.
 


Breizh touch + Drogbazooka

Autre régional de l’étape, Ronan Le Crom (né à Lorient) perpétue les bonnes relations auxerro-guingampaise (entre paysans, on se comprend). Seulement voilà, à vingt-huit ans, l'actuel troisième gardien du PSG n’a pas quatre matches de Ligue 1 dans les gants, pas très rassurant pour garder les cages d’une équipe promise à la relégation. En défense, Hubert Fournier, taulier de la première heure de Guingamp, décide à trente-quatre ans de se donner des vacances à Rouen (National). Il est remplacé par un autre junior, Nestor Fabbri, qui prolonge d’une pige sa carrière en France pour enfin découvrir la Bretagne. Sa mission est de taille, puisqu’il devra canaliser le fougueux Blaise Kouassi. Ils seront accompagnés à droite par Jean-Louis Montero, en provenance de Sedan.
 

Banni par le Stade Rennais et sa politique de recrutement dispendieuse et hasardeuse (Fleurquin, Loeschbor, Lucas, Ivanov…la belle époque), Christophe Le Roux (né à Lorient) poursuit son tour de Bretagne et repose son baluchon à Guingamp (Lorient, Guingamp, re-Lorient, Nantes, Rennes, re-Guingamp donc, avant de finir sa carrière à Vannes). Enfin, le prêt de Gaël Danic (né à Vannes), en provenance de Rennes, vient doubler le poste d’ailier gauche. Malheureusement Malouda ne lui laissera que peu d’occasions de s’exprimer.
 

Arrivé au mois de janvier pour remplacer Fiorèse (qui fugue au PSG), la deuxième saison de Didier Drogba, passé durant son enfance par Brest et Vannes, confirmera le choix du président Alain Aubert. Intéressé d’abord par Daniel Cousin, c’est finalement son remplaçant qui est choisi, grâce aux conseils avisés de Bertrand Marchand (travaillant alors pour le Stade rennais), et à la situation contractuelle du joueur: Drogba arrive contre un chèque de 150.000 euros. Après des débuts difficiles, un séjour forcé à Bréhat durant l'automne lui permettra de progresser physiquement. Le "tueur de mouette" est métamorphosé, Drogbazooka est né.
 


L’équipe-type

 

Remplaçants : Loussouarn. Yahia – Ferrier – Sikimic. Talhaoui – Baret – Bah – Danic. Bardon – Eloi. Et encore…Franck Ribéry ne sera pas retenu à la suite d’un essai d’une dizaine de jours (bah oui, on avait Hakim Saci).

Les matches amicaux donnent le ton : cette année, on ne s’ennuiera pas au Roudourou. Bertrand Marchand veut du jeu, et avec les joueurs qu’il a sous la main, ses velléités offensives seront assouvies. Certes, l’équilibre demeure assez instable (3e attaque avec 59 buts marqués, 13e défense avec 46 buts encaissés), mais dans l’ensemble l’équipe pratique un football agréable, plus proche de ses aînés des années 70 et 80 que du jeu pratiqué en Division 1 par Smerecki ou Lacombe. Joueuse mais inconstante, l’En Avant perdra beaucoup de points contre les mal classés, et totalisera un faible nombre de matches nuls. Le parcours de l’équipe accentue la tradition guingampaise de la lutte du "petit" contre le "gros", en s’illustrant particulièrement contre les grosses écuries.
 


Hiver difficile, printemps renversant

Sixièmes à trois points du leader, puis douzièmes au soir de 30e journée (12 victoires, 4 nuls et 14 défaites), les Guingampais vont enchaîner une série de sept victoires (Troyes, Marseille, Bastia, Lens, Nantes, Monaco, Lyon) et un match nul (Sochaux), échouant à la septième place, à trois points de la Ligue des champions et six du titre. Guingamp est même leader d’un classement virtuel retenant les confrontations entre les dix ou douze premiers du championnat écoulé, preuve de la capacité de cette formation à se surpasser lors des grands rendez-vous, et de son irrégularité contre des équipes plus faibles.
 

La fin de saison sonnera le glas de cette fabuleuse dynamique, en même temps que le départ du duo Drogba-Malouda, qui parviendra à se reformer quelques années plus tard à Londres. L’équipe ne se remettra pas des changements de l’intersaison 2003 (départs de Drogba, Malouda, Fabbri, Montero, acclimatation difficile de Fuentes, Cabanas, Goussé, Dagano) et le club sera relégué à l’issue de la saison.
 

Malgré des recrutements clinquants et ambitieux, le club ne parviendra pas à remonter en Ligue 1. La coupe de France remportée au nez et à la barbe des rennais en 2009 constituera une anomalie pour une équipe de moins en moins convaincante en championnat, et logiquement reléguée en National l’année suivante. Cet événement se révèlera finalement bénéfique pour le club. Repartie sur des bases plus saines, l’équipe remonte en Ligue 2 et poursuit depuis une dynamique positive, sous la houlette d’un jeune entraîneur, Jocelyn Gourvennec.
 


Et pour aller plus loin : le documentaire Une petite ville dans un grand stade, sorte de Les Yeux dans les Bleus guingampais, tourné lors de cette saison 2002/03.


[1] Voir ce reportage datant de 1978 (équipe de Guy Stéphan, Christian Gourcuff…).

 

 

 

Les temps forts de la saison

1ère journée : Guingamp 3-3 Lyon
Carnot (24e), Bardon (89e), Drogba (94e) ; Juninho (3e), Chanelet (38e), Anderson (51e)
Juninho Pernambucano ouvre la marque d’entrée avec une feuille morte somptueuse qui trompe Le Crom, ce qui n’est pas sans inquiéter les supporters guingampais sur les capacités de leur nouveau gardien. Le champion en titre mène 3-1 à cinq minutes de la fin, mais les Bretons arracheront l’égalisation dans les arrêts de jeu, ce qui gratifiera le Roudourou d’une grimace de JMA. Finalement, le déroulement du match symbolisera la saison des Guingampais.


3e journée : Guingamp 3-0 Rennes

Malouda (34e, 87e), Le Roux (68e)
Dynamisés par le final du match d’ouverture, les Guingampais enchaînent par une victoire à Bastia, avant de recevoir leur voisin préférés. Le lob de Christophe Le Roux, sur le géant rennais, inspirera Georges Cadiou, l’inénarrable commentateur radio de Radio-France-Breizh-Izel: "Il a envoyé paître Cech". Guingamp est leader. Le lob de Le Roux.
 

28e journée : Guingamp 3-2 Paris
Guillaume (61e), Drogba (69e, 90e) ; Ronaldinho (21e), J. Leroy (55e)
Menés 2 – 0, avec notamment un but Ronaldinhonesque, les Guingampais vont éviter l’affront de l’aller (5-0), et arracher la victoire dans les arrêts de jeu. Le but inhumain de Ronaldinho, le but stratosphérique d’Auriol Guillaume.
 

32e journée : Marseille 0-2 Guingamp
L.Bah (12e), Drogba (15e)
Coup dur pour les Marseillais, leader ex-aequo avec Monaco, avant ce match. Lionel Bah connaît là le sommet de sa courte carrière, avant de subir une vilaine blessure dont il ne se remettra jamais.
 

36e journée : Nantes 0-4 Guingamp
Le Roux (22e s.p., 38e), Carnot (48e), Drogba (54e s.p.)
Après Rennes, Christophe Le Roux continue de se signaler auprès de ses ex-employeurs.
 

37e journée : Guingamp 3-1 Monaco
Carnot (23e, 51e), Malouda (93e) ; Nonda (56e)
À deux journées du terme, Monaco a trois points de retard sur le leader lyonnais. La victoire guingampaise, devant 18.001 spectateurs (nouveau record d’affluence) sonne la fin des espoirs de Deschamps, et sacre les Lyonnais. Le premier but de Carnot.
 

38e journée : Lyon 1-4 Guingamp
Govou (66e) ; Drogba (18e, 68e), Malouda (20e, 47e)
Les supporters lyonnais ont bien compris que leurs protégés ne sont pas en état pour disputer un match de football, suite aux célébrations du second titre. Preuve, s’il en est, Govou est l’unique buteur lyonnais. Les chants "Merci Guingamp, merci" n’amadoueront pas des Guingampais sans pitié, qui infligeront une cinglante défaite à Lyon, et un hoquet à JMA.
 

Réactions

  • Gouffran direct le 01/03/2013 à 04h42
    Quelle belle histoire. Je me rappelle très bien du 4-1 à Gerland, de l'Inter aussi et de 2009.

    Le petit reportage est un bijou. Merci beaucoup pour le ien.

  • Gouffran direct le 01/03/2013 à 04h46
    Quelle belle histoire. Je me rappelle très bien du 4-1 à Gerland, de l'Inter aussi et de 2009.

    Le petit reportage est un bijou. Merci beaucoup pour le ien.

  • Marius T le 01/03/2013 à 08h24
    José Anigo aussi se souvient de tout cela avec bonheur !!!

  • Kireg le 01/03/2013 à 08h59
    Merci pour ce très bel article. On sent que tu l'aimes ton club rouge et noir ! En revanche, mentionner le 3-0 n'était peut-être pas indispensable, j'aurais choisi le 1-6 de la saison suivante.

    Pour info, la ville de Guingamp c'est 8.000 habitants (23.000 pour l'agglomération). Je trouve qu'il y a une anomalie un peu poétique à voir jouer ces irréductibles au plus haut niveau. Je suis pour les autres "Rouge et Noir" mais ce club m'est foncièrement sympathique. Vous nous avez pourtant portés un sale coup avec la coupe de France 2009. On aura l'occasion d'en reparler...

  • magnus le 01/03/2013 à 09h32
    Ce serait cool de voir des articles de ce genre sur d'autres "petits" qui se seront révélés plus forts que dans les expectatives. Au hasard le Sedan des années 90, ou Le Mans.
    La comparaison faisait mal entre d'un côté Malouda et Saci de l'autre. D'ailleurs je crois que ce dernier a fini la saison sur le banc ou blessé.

  • Fugazi le 01/03/2013 à 09h56
    Merci pour cet article qui apporte opportunément un peu de fraîcheur dans le débat actuel indignés/résignés.

  • Raspou le 01/03/2013 à 10h19
    Ouais, ça va, hein: sur le dernier article publié par les Cahiers, 100% d'entre lui parle de l'EAG! Y en a marre de cette focalisation!

    Excellent texte et excellents souvenirs, merci. Tu n'as pas envie de nous faire aussi la doublette Rouxel - Guivarc'h?

  • Tonton Danijel le 01/03/2013 à 10h25
    Kireg
    aujourd'hui à 08h59

    Pour info, la ville de Guingamp c'est 8.000 habitants (23.000 pour l'agglomération). Je trouve qu'il y a une anomalie un peu poétique à voir jouer ces irréductibles au plus haut niveau.
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    C'est aussi ce qui me donne de la sympathie pour ce club, ce côté village gaulois.

    Après, il y a pire en National, avec Luzenac, 650 habitants...

  • gurney le 01/03/2013 à 10h36
    Ah le Sedan de Pious Ndieffi...
    J'avais été présent au 3-3 du Roudourou vu que l'OL jouait, et que ça tombait l'été, (je passe toujours sur la côte de Granit Rose l'été, c'est une question de principe).
    C'était un chouette match, et l'égalisation dans les dernières minutes avaient été salué par une ferveur assez exceptionnelle. Toujours un sentiment contradictoire de se dire dans sa tête "noooooon" quand tout le stade crie "ouiiiiiiiiii"


  • Espinas le 01/03/2013 à 11h05
    Beaux souvenirs.

    J'étais à Gerland lors du 1-4 "fêtant" notre 2e titre . Après avoir traversé la pelouse de Gerland (ben oui, on était champions, je suis rentré par Jean Bouin et ressorti par Jean Jaurès), j'avais pu m'approcher du car des footeux bretons et discuter un peu avec les joueurs de l'En Avant.

    Preuve de mon flair sur leur futures carrières, j'ai fièrement demandé et obtenu une photo avec Saci et pas Malouda, ce dernier étant de dos sur ma photo. Alors rangez votre Ribéry...

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