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La FIFA met du vent dans le voile

Une Balle dans le pied –  L'autorisation du port du voile dans le football féminin par la FIFA, sujet explosif s'il en est, devrait plutôt être l'occasion de poser la question des expressions religieuses sur les terrains de football.

Auteur : Jérôme Latta le 7 Mars 2014

 

 

En autorisant définitivement le port du voile dans les compétitions officielles, la FIFA nous envoie sur un terrain particulièrement miné. Dans un contexte de stigmatisation des musulmans, de crispation identitaire, de dévoiement de la laïcité à fins de xénophobie, mais aussi d'instrumentalisation d'un concept aussi mal défini que l'islamophobie, il est risqué de s'y aventurer. Saisissons plutôt l'occasion de poser la question des expressions religieuses sur les terrains de football.
 

FAIRE SIGNE


On peut tout de même, en préalable, s'autoriser quelques remarques sur les circonstances de cette autorisation. L'International football association board (IFAB) – l'instance de la FIFA chargée de la définition des règles – avait de fait introduit cette possibilité en 2012, que la FIFA entérine officiellement aujourd'hui. À l'époque, on avait entendu l'argument selon lequel le voile était un symbole culturel, donc pas spécifiquement religieux. Un glissement sémantique de nature à déchaîner toutes sortes de controverses (on peut difficilement ne pas y voir une légitimation), permettant opportunément de contourner la prohibition des expressions politiques et religieuses sur les terrains. Et qui escamote ses déterminants: de la part d'une institution comme la FIFA, qui se réclame de bien des valeurs morales mais s'arrange avec elles selon ses propres intérêts – et par exemple attribue sans ciller la Coupe du monde à la Russie et au Qatar –, l'agenda géopolitique l'emporte sur toute autre considération.
 

Le nouveau règlement ne va pas sans quelques circonlocutions. "Nous ne pouvons faire de discrimination. Ce qui s'applique aux femmes peut s'appliquer aux hommes. Les hommes peuvent aussi porter dans les différentes compétitions un couvre-chef", a précisé Jérôme Valcke, secrétaire général de la confédération.

 


Lire l'article : 


 

Réactions

  • José-Mickaël le 07/03/2014 à 03h51
    Je trouve que la principale différence entre un geste religieux (comme une prière en entrant sur le terrain) et le voile, c'est que dans le premier cas c'est un geste, donc quelque chose qui dure une seconde et ensuite c'est terminé, et dans le second cas c'est une tenue, donc quelque chose qui se voit en permanence. C'est pour ça que je ressens le voile (ou toute autre tenue liée à la religion) comme quelque chose d'envahissant, au même titre que la publicité (sujet beaucoup plus grave, cela dit), contrairement aux prières de début de match.

  • narcoleps le 07/03/2014 à 05h00
    La vraie question, c'est: combien de temps avant l'apparition de pubs sur le voile ? (et, corollaire, à quand une équipe masculine obligée de jouer avec un couvre-chef sponsorisé pour faire rentrer un peu plus d'oseille dans les caisses du club ?)

    Josémi: qu'ils soient plus ou moins discrets comme le signe de croix, ou ostentatoires comme le voile, tous ces gestes/symboles sont de la publicité. Sauf qu'ici, la FIFA (qui nous fait une crise de nerfs chaque fois qu'un petit sponsor non-officiel ose se glisser sur la photo lors des CdM) n'a pas l'air de réclamer de contributions sonnantes et trébuchantes aux annonceurs. C'est dommage, ça ferait des revenus en plus à un artisanat qui en manque tant.

  • TiramiSuazo le 07/03/2014 à 08h36
    La question que je me pose c'est que si la FFF peut interdire le port d'un couvre-chef à ses licenciés, quid en cas de rencontre en France contre une sélection qui le porte?

    Et si un joueur est victime comme Chivu ou Cech d'un accident, sera-t-il autorisé à jouer avec un couvre-chef?

  • Vas-y Mako! le 07/03/2014 à 08h59
    JM,
    quand c'est fait de cette façon ( coupe du monde 2002), cela ne te gêne pas?

    lien ( voir à partir de 1h54mn40s)

  • Basile mais pas boli le 07/03/2014 à 09h00
    Les gestes religieux sur un terrain de foot à la Kakà ou Ribéry m'ont toujours ulcérés. Cette tolérance au regard du voile m'ulcère également mais étant donné que les premiers sont autorisés, ce n'est pas plus gênant de mon point de vue d'accepter le voile.

    - Tant que ça reste un choix personnel -

    En revanche ce que je conteste, c'est que cette disposition est demandée par des pays autoritaires (Monarchies du golfe et Iran) qui imposent par la loi cette "habitude culturelle" à leurs citoyennes. Par cette autorisation, on encourage ce type de restriction des libertés individuelles et donc des droit de l'Homme. Et ceci va à l'opposé de toutes les valeurs du sport.

  • Sens de la dérision le 07/03/2014 à 10h01
    J'aurais plusieurs remarques ultra-intéressantes à faire.

    1) Est-on bien sûr que les signes sur l'image de l'article soient des signes religieux ? Je vois surtout dans les deux derniers un hymne à la pornographie notamment homosexuelle (I belong to God et la position du dénommé Salah sont assez claires).

    2) À la place d'autoriser le voile chez les féminines, la FIFA aurait mieux fait d'autoriser le fait d'enlever le maillot. Je suis sûr qu'au niveau audience ça aurait été positif.

    3) "Les hommes peuvent aussi porter dans les différentes compétitions un couvre-chef" Faut quand même pas trop l'ébruiter. Surtout tant que Djibril est toujours sur les terrains. On ne sait jamais.

  • Pascal Amateur le 07/03/2014 à 10h13
    A-t-on interviewé les futurs sponsors et équipementiers ?

  • Pascal Amateur le 07/03/2014 à 10h25
    Culture, religion, prosélytisme, et tant de mots pour approcher une réalité à nous étrangère.
    Pourquoi pas ?

    Reste cette question qu'on ne soulève pas assez : en quoi le football se devrait-il d'être neutre, pur, vierge ? En quoi ne devrait-il, ne pourrait-il refléter une réalité sociale (terme qui remplace aisément culturelle ou religieuse) ?
    De fait, le maillot de Barcelone fut l'occasion d'interrogations similaires.

    En quoi un terrain de football est-il une enceinte modèle - ou du moins prétendument modèle, puisque sponsors et millions y prolifèrent impunément.
    Faut-il donc que la foi en soit bannie. mais alors, cela signifierait-il qu'il y aurait une autre foi, la foi en le football, qui réunirait toutes les ferveurs, exceptant les autres ?

    D'où cette question finale : ces manifestations religieuses ne passent-elles pas simplement pour des hérésies, arianisme ou catharisme, puisqu'il n'y a qu'une seule religion à glorifier, avec ses Messi(e)s et sa pureté : le football ?

    Mon message passera relativement inaperçu, tant pis.
    Et il n'est pas signé Coach Potato, promis.

  • Julow le 07/03/2014 à 11h02
    @basile, entre autres

    On peut s'interroger sur les atteintes à la "neutralité" dans les enceintes sportives. On peut s'interroger sur le caractère pas franchement progressiste et/ou prosélyte du port du voile.

    On pourrait aussi s'interroger, s'agissant de l'éventuelle difusion d'une pratique sportive, ou de l'éventuelle visibilité accrue des pratiquantes, sur le fait que pour pas mal de musulmanes dans le monde, dont on ne sait trop combien joueraient au football à un niveau international, le fait d'apparaître en cheveux est impudique voire inenvisageable, en suspendant un instant la question – légitime mais ici envahissante – de leur oppression ou de leur prosélytisme.

    On pourrait essayer, l'espace d'un paragraphe, de mettre Voltaire en sourdine et d'envisager la chose de ce point de vue. Pour voir.

  • Pascal Amateur le 07/03/2014 à 11h11
    Je voudrais copier-coller ici un article paru dans le magazine "Phosphore" il y a deux ans, sur une équipe de foot féminine au Maroc.


    Le soleil se couche sur Safi, cité paisible de la côte atlantique marocaine. Une dizaine de filles se disputent le ballon sur un terrain cail­louteux. Faute d’éclairage, elles ne tardent pas à rejoindre le vestiaire. Zineb, qui rêve d’un contrat dans un club européen, nous confie alors?: «?Aujourd’hui, on peut parler de notre passion, mais il n’y a pas si longtemps, il était tabou pour une Marocaine de faire du lien

    À Safi, le tabou a été brisé il y a dix ans par Fatima Temri?: «?Mon père a beaucoup œuvré pour le football local. Instinctivement, j’ai pris son relais. Le déclic m’est venu en 2001, lors d’un match organisé entre les équipes féminines du Maroc et du Portugal. Le public était si fervent que j’ai eu envie de créer un club de foot féminin à lien Fatima a donc sollicité les administrations, trouvé des sponsors… et convaincu les parents d’adolescentes qui dribblaient en cachette. Des parents d’abord réticents, mais dont certains sont désormais devenus de grands supporters. En quelques mois, le Club Espoir de Safi est né. Fatima insiste?: «?Je veux montrer que les filles peuvent faire du foot sans heurter la lien

    Car derrière cette initiative, se dessine en filigrane la question des droits des femmes, souvent négligée dans un pays où les hommes jouissent d’un statut privilégié. Naïma, secrétaire du club, apprécie cette petite révolution?: «?Enfant, je rêvais de fouler les pelouses, mais mon père s’y opposait. Il préférait l’athlétisme, qu’il jugeait plus décent pour une demoiselle. Maintenant qu’il est grand-père, il encourage ses deux petites-filles, qui portent le maillot du club?!?» Les temps changent, les mentalités aussi.

    Et la honte d’autrefois a laissé place à une certaine fierté?: «?Mon mari est mon premier supporter, lance fièrement Hakima, capitaine de l’équipe. Il me laisse vivre ma passion, c’est pour ça que je l’aime?!?» Imane, 24 ans, est moins optimiste et pense qu’une fois mariée, elle devra certainement arrêter le foot, pour «?se consacrer à son rôle d’épouse?».

    La nuit tombée, les joueuses sortent du vestiaire. Les crampons ont laissé la place aux talons,
    taclant le cliché de la footeuse forcément masculine. Amel, Farah et les autres profitent des derniers instants de complicité. Des moments de liberté savourés.

La revue des Cahiers du football