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Les cadeaux de San Nicola

La France est allée cueillir à Bari une victoire contre l'Italie qui fera office de bonne rentrée. Loin de leur niveau de l'Euro, les Bleus ont gardé leur identité. 

le 2 Sept 2016

 

 

Après l'intensité de l'Euro, retrouver l'équipe de France dans l'ambiance diffuse d'un stade des années 80, pour un match où l'émotion a été la plus forte avant le coup d'envoi, a eu quelque chose d'une plongée dans l'eau tiède. Et cette nette victoire (au tableau d'affichage plus que sur le terrain) procure une satisfaction assez dépourvue d'enthousiasme, un peu comme un retour au boulot. Les Bleus ont manqué de cohérence, le match aussi: ils ont marqué deux buts quasiment accidentels et un autre sur une mystification. Faiblards au milieu, solides mais pas irréprochables dans l'axe défensif, inégaux sur les côtés, il ont pu compter sur l'efficacité clinique de Giroud et Martial, qui ont fait la décision en première mi-temps.

 

 

 

 

En pareil cas, faute de trouver à dire sur des cadres en sous-régime (Griezmann, Pogba, Matuidi, Payet, auxquels on peut ajouter Kanté), on lorgne les performances des joueurs pour lesquels cette rencontre comportait un enjeu individuel. S'agissant de se faire remarquer, Kurzawa remporte la mise. Dans une position évraesque sur le but italien (on ne peut le lui reprocher: il était au premier poteau sur le corner qui précède le contre), il offre une passe décisive à Giroud et s'offre un joli but de filou.

 

"On a su faire mal", a déclaré Didier Deschamps. S'il inversait les deux derniers mots, le sélectionneur avouerait un élément essentiel de sa philosophie. À plusieurs reprises en juin et juillet, l'équipe de France a su mal faire – tout en gagnant. Cet Italie-France en a renvoyé un écho.

 

 


La nalyse

Christophe Kuchly – On le savait avant et on aurait été bien surpris d'être démentis. Quelques semaines après la fin de l'Euro, l'équipe de France joue comme à l'Euro. Son adversaire italien aussi, même si, pour lui, le changement de sélectionneur pouvait instaurer un infime doute. Mais on ne change pas une équipe qui va dans la bonne direction – dans celle que souhaite son entraîneur, en tout cas. Car la France, qui a failli aller au bout de la compétition européenne en jouant de manière restrictive et chuté face à des Portugais sur la même ligne, n'a pas vocation à faire différemment. Si gagner aurait pu permettre à Didier Deschamps de créer des vocations, la défaite doit trop à la réussite pour que le maître des lieux se dédise.

 

Le score de ce match, une victoire contre une Italie à qui il manquait quelques joueurs – mais tout de même bien pourvue – confirme à nouveau qu'on peut gagner de la sorte, à défaut de révolutionner le foot. ''Ce n'est pas ce qu'on demande à un sélectionneur'', auront raison de rétorquer tous ceux qui pleurent encore en pensant à ce bon vieux Eder. Supérieure dans le talent, l'équipe de France n'a pas besoin d'équilibrer le rapport de forces par une tactique audacieuse.

 

 

 

 

 

Côté jeu, toujours pas de folies dans la relance, malgré un petit changement avec l'apparition de passes latérales et de décrochages d'un milieu façon La Volpe, sans les bénéfices puisqu'aucun Italien ne venait se mêler de la chose. De l'autre côté du terrain, pas de pressing spontané (hormis sur une séquence en milieu de première période où deux passes ont suffi à le stopper) et beaucoup de recul-frein. À quelques exceptions près, lorsque ne pas revenir à la perte du ballon permit de vite le reprendre. Calculée ou pas, cette alternance eut le mérite de surprendre et permettre d'être dangereux sans devoir construire.

 

D'ailleurs, pourquoi construire? Vraie question que l'on peut se poser quand, sur une passe bien exécutée mais facile à lire, Paul Pogba lance Anthony Martial de manière décisive. Une interception ratée de Chiellini combinée à un placement foireux de Barzagli, ça n'arrive pas souvent. Mais, comme l'a montré Marc Batra lors de la Supercoupe d'Allemagne, le meilleur moyen d'avoir une occasion est parfois de viser tout droit. Sur un corner, Olivier Giroud a pour sa part montré qu'il pouvait se montrer efficace dans la zone de vérité, rattrapant ainsi la mauvaise transition défensive qui avait transformé un corner français en but italien un peu plus tôt.

 

Sur l'action, N'Golo Kanté, en position de latéral droit de fortune puisque tout le monde ou presque était monté, avait pris un vent par Eder (aucun lien). Cela confirme qu'il n'est pas un surhomme, sans remettre en cause la structure défensive des Bleus. Il y a pourtant matière à progresser: Layvin Kurzawa, bien trop embêté par Candreva en première période, n'a pas franchement impressionné... mais marque le troisième but après un bon appel. Les qualités de contre-attaquant de Djibril Sidibé, autre nouveau lancé dans le onze, ont également rehaussé une copie également loin d'être immaculée. Dans le style, on est à mille lieux des vétérans Evra-Sagna. On les reverra.

 

Le 4-3-3 aussi, visiblement. Didier Deschamps a précisé que ce choix résultait de l'absence de Sissoko au coup d'envoi. Aucun des trois attaquants français n'étant en grande forme en ce début de saison, un constat qui s'élargit a minima à Blaise Matuidi, ce sont les convictions de DD qui dictent les choix. Pour l'instant, le plus important d'entre eux nous ramène début juin: plutôt qu'en neuf et demi, Antoine Griezmann est placé sur un côté. Le temps qu'il montre en club qu'il se sent mieux ailleurs et amène avec lui son compère Kévin Gameiro sur la route du Mondial? Avec les deux matches d'éliminatoire à venir, les premiers – hors-Euro – à enjeu depuis belle lurette, on devrait s'emballer un peu plus que dans cette rencontre piano piano. Et voir ce que cette équipe peut faire quand son adversaire n'est pas là pour répéter ses gammes.

 

 

 

 


L'Italie-France d'avant

Il y a vingt-deux ans, dans le Sud de l'Italie (mais à Naples), l'équipe de France offrait à Aimé Jacquet, pour son premier match en tant que sélectionneur, une victoire qui avait déjà des allures de tournant. Ce jour de février, servi par Ginola après une mauvaise relance de Baresi, Djorkaeff inscrivait l'unique but de la rencontre. Cantona était capitaine, et sur la pelouse figuraient cinq futurs champions du monde: Lama, Karembeu, Desailly, Djorkaeff et Deschamps (Lizarazu, dans le groupe, n'était pas sur la feuille de match). Jérôme Gnako était titulaire pour sa deuxième et dernière cape, et Corentin Martins s'octroyait le record de la sélection la plus courte en passant 35 secondes sur le terrain.

 

Les déplacements de la France en Italie ont souvent été à son avantage: elle n'y a plus perdu depuis 1962: 2 nuls (1978, 2007); 2 victoires (1994, 2012). Au cours de cette période, c'est sur le terrain neutre – hormis le quart de finale de 1998 – des grandes compétitions que les deux nations ont connu des affrontements autrement plus légendaires.

 

 

 

 

Vu du forum

=>> Mevatlav Ekraspeck - 20h59
C'est quoi cette ambiance pour la Marseillaise? Sifflets, puis applaudissements, klaxons? Y a un contentieux? On a fait quelque chose de mal?

 

=>> Tonton Danijel - 20h59
Il faudra mettre les Pouilles sur le terrain.

 

=>> Moravcik dans les prés - 21h08
Merci aux Italiens pour leurs shorts bleus qui nous obligent à porter la tenue bleu-blanc-rouge qu'on aimerait voir à chaque match.

 

=>> Mevatlav Ekraspeck - 21h09
Il y a dû avoir un sacré travail psychologique et tactique avec ce bon Steve, qui n'a pas joué derrière une vraie défense depuis fouyouyouye. D'ailleurs lui-même n'a pas l'air de bien comprendre ce qui se passe sous ses yeux...

 

=>> Mama, Rama & Papa Yade - 21h42
Après la Squadra Azzura, les Bari Whites.

 

=>> Mevatlav Ekraspeck - 21h48
Pas sûr que Matuidi et Kanté tiennent à ce rythme. Ils brassent autant d'air qu'une éolienne à Rivesaltes un jour de tramontane.

 

=>> Mama, Rama & Papa Yade - 22h17
Règle n°1 de la Squadra Azzurra : les matches pendant les mois en r, on en a rien à foutre.
 

Réactions

  • Tonton Danijel le 02/09/2016 à 10h08
    On peut être indulgent il me semble sur l'organisation tactique d'un groupe dont le secteur défensif avait dû être recomposé avant l'Euro suite à une hécatombe et qui a encore subi une modification notable hier avec le changement des deux latéraux.

    Et il me semble que tant d'un point de vue taquetique que tequenique, les équipes de DD n'étaient pas forcément moche à voir jouer (je garde un très bon souvenir de son ASM 2003-2004, constitué d'obscurs guerriers, sans réels talents à Morientes ou Giuly près, mais qui savait maîtriser ses matchs). Les "belles" sélections me semblent de plus souvent se construire autour de joueurs habitués à jouer à très haut niveau en club (l'Allemagne autour du Bayern par exemple, l'Espagne autour du Barça en 2010 - la prédominance du Barça est moins marquée de nos jours du reste).

    DD est pragmatique, comme 90% des sélectionneurs qui doivent souvent construire à partir d'un pool de joueurs qu'ils n'ont sous la main que quelques semaines par an, et si les mecs n'ont aucun automatisme, difficile d'en créer par magie. Son avantage, c'est que son groupe est jeune, et aux aléas de carrière de certains (le doute pèse sur les temps de jeu de Varane, Matuidi et Giroud - quoi que concernant ce dernier, je me fais moins de souci vu qu'il a su regagner sa place en club l'an dernier en partant de plus loin), aux blessures près, il me semble qu'on verra une grande majorité de ce groupe en Russie. Il aura plus de facilité pour poser un système.

  • Luis Caroll le 02/09/2016 à 10h39
    Dites, si ça vous emmerde à ce point de regarder ces matches, vous forcez pas hein, c'est mauvais pour le ventre et la chute de cheveux.

  • Radek Bejbl le 02/09/2016 à 12h09
    Je savais que le stress pouvait favoriser ça mais pour l'ennui je découvre.

  • Jamel Attal le 02/09/2016 à 13h50
    @Luis
    Bon, je t'avoue que compte tenu de la teneur de nombreuses de tes réactions, je m'inquiéterais d'abord de ton ulcère. Néanmoins, tu réagis à quelque chose d'exact, en l'occurrence.

    Je fais partie de ceux que l'usage récurrent du terme "purge" à propos des matches amicaux des Bleus énerve depuis longtemps. Alors, était-ce le match, la décompression brutale après l'Euro, le niveau de fatigue, la digestion? Mais pour une fois, je me suis ennuyé.

    On ne devrait pas mettre ses états d'âme dans un article (je le reproche souvent à nos confrères), et peut-être que ce match était plus intéressant que je ne l'ai trouvé. Si c'est le cas, toutes mes excuses (je suis néanmoins très autosatisfait de ma formule sur "faire mal").

  • Sens de la dérision le 02/09/2016 à 14h51
    Perso je suis assez d'accord avec Jamel. Ce match n'était pas forcément nul mais, après l'Euro, après les JO, (après la rentrée...) il y avait une espèce de fadeur, de torpeur qui se dégageait du match. Du coup je me suis couché à la mi-temps.

  • Tonton Danijel le 02/09/2016 à 15h54
    Pareil que vous deux, mais cela me semble plus lié à l'absence d'enjeu que, contrairement à ce que les auteurs semblent insinuer, à de quelconques errements tactiques.

    On verra mardi avec un match qui compte (face à un adversaire moins prestigieux, par contre, je dois avouer que la perspective de battre l'Italie reste le meilleur moyen de rester éveillé).

  • Radek Bejbl le 02/09/2016 à 16h00
    Si je l'insinue c'est à mes dépens, je pense au contraire que la tactique ne peut pas être meilleure dans un contexte où DD est toujours en poste (et va donc faire comme à l'Euro, où faut pas oublier qu'il a pas mal galéré à trouver la bonne formule) et les joueurs pas en forme, ce qui est le cas. Deschamps fait au mieux et gagne, de là à en tirer des enseignements...

  • Gloup le 05/09/2016 à 17h35
    Pour lutter contre l'ennui, invitez un ami de même nationalité que l'adversaire à voir le match avec vous, pour peu que l'on puisse se lier d'amitié avec un tel être abscons...

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