Marinette et ses copines
Foot féminin, surtout chez les Bleues.
CHR$
03/12/2020 à 23h11
L'UEFA organise l'élection de l'équipe de l'année 2020 qui concerne les joueuses évoluant dans un club européen et leurs prestations dans le dit club, en Coupe d'Europe comme sur la scène nationale (il existe une version masculine avec Houssem Aouar et Anthony Lopes dedans).
Pour cela les spécialistes de l'UEFA (aucune idée de qui ça peut être) ont choisi 50 joueuses, ce qui dessine un panorama intéressant et théoriquement non franco centré.
Voilà donc la liste
Attaquantes :
Delphine Cascarino (FRA, Lyon), Kadidiatou Diani (FRA, PSG), Beth England (ENG, Chelsea), Cristiana Girelli (ITA, Juventus), Caroline Graham-Hansen (NOR, Barcelone), Pernille Harder (DNK, Chelsea), Jenni Hermoso (ESP, Barcelone), Marie-Antoinette Katoto (FRA, PSG), Eugénie Le Sommer (FRA, Lyon), Vivianne Miedema (NLD, Arsenal), Asisat Oshoala (NGA, Barcelone), Ewa Pajor (POL, Wolfsbourg), Nikita Parris (ENG, Lyon), Fridolina Rolfö (SWE, Wolfsbourg), Jill Roord (NLD, Arsenal)
Milieux :
Sara Björk Gunnarsdottir (ISL, Lyon), Erin Cuthbert (SCT, Chelsea), Ingrid Engen (NOR, Wolfsbourg), Kheira Hamraoui (FRA, Barcelone), Amandine Henry (FRA, Lyon), Svenja Huth (DEU, Wolfsbourg), Saki Kumagai (JPN, Lyon), Kim Little (SCT, Arsenal), Lina Magull (DEU, Bayern), Amel Majri (FRA, Lyon), Dzsenifer Marozsan (DEU, Lyon), Alexandra Popp (DEU, Wolfsbourg), Alexia Putellas (ESP, Barcelone), Ji So-yun (KOR, Chelsea), Daniëlle van de Donk (NLD, Arsenal)
Défenseuses :
Lucy Bronze (ENG, Manchester City), Kadeisha Buchanan (CAN, Lyon), Paulina Dudek (POL, PSG), Magdalena Eriksson (SWE, Chelsea), Kathrin Hendrich (DEU, Wolfsbourg), Steph Houghton (ENG, Manchester City), Dominique Janssen (NLD, Wolfsbourg), Sakina Karchaoui (FRA, Lyon), Mapi Leon (ESP, Barcelone), Maren Mjelde (NOR, Chelsea), Lena Oberdorf (DEU, Wolfsbourg), Irene Paredes (ESP, PSG), Wendie Renard (FRA, Lyon), Marta Torrejon (ESP, Barcelone), Leah Williamson (ENG, Arsenal)
Gardiennes :
Sarah Bouhaddi (FRA, Lyon), Christiane Endler (CHL, PSG), Hedvig Lindahl (SWE, Atletico), Sandra Paños (ESP, Barcelone), Sari van Veenendaal (NLD, PSV)
Alors bien sûr, ça permet de faire du Diacre-bashing à peu de frais. Par exemple "tiens il y a trois françaises parmi les milieux mais je ne vois pas Bilbault et Clémaron" ou bien "il y a dix joueuses françaises dans la liste, une qui est déjà écartée (Hamraoui), une qui a préféré arrêter (Bouhaddi), deux qui n'y sont encore que sur instruction présidentielle (Renard imposée pour la Coupe du monde 2019 et Henry pour le dernier stage), et trois qui ont fait clairement connaître leur désaccord (Majri, Le Sommer et Katoto)" (au passage, ça ne laisse donc que Cascarino, Diani et Karchaoui, ce qui pourrait aussi indiquer quel l'axe "Diacre contre les anciennes" est aussi pertinent que "Diacre contre les Lyonnaises").
Mais sinon, une fois qu'on a intégré le fait que les joueuses étaient affectées à leur club actuel qui n'est pas toujours celui qui leur vaut d'être dans la liste (par exemple Lindahl n'a joué que le quart de finale européen perdu cet été avec l'Atlético avant de se blesser, ou Lucy Bronze qui est assez loin avec Manchester City de son meilleur niveau), on peut remarquer quelques tendances.
Déjà il y a dix Françaises donc, contre six Allemandes et Espagnoles et cinq Anglaises et Néerlandaises (et a priori, à part Marta Torrejon qui a pris sa retraite internationale après la Coupe du monde à 29 ans mais qui n'était pas fâchée, toutes sont régulièrement appelées et titulaires en sélection). Ensuite 45 joueuses sur 50 viennent d'un pays européen contre deux Asiatiques, une Africaine, une Sud-Américaine et une Nord-Américaine. L'absence d'Américaine des USA s'explique par le fait qu'elles viennent seulement d'arriver en Angleterre (et qu'à part Tobin Heath et Christen Press, elles sont à peine titulaires) et Sam Kerr qui trouvait le niveau très faible en Europe n'a impressionné personne depuis qu'y est arrivé.
17 joueuses jouent en France, 13 en Angleterre, 9 en Allemagne et en Espagne. Bien sûr "en France", ça veut dire à Lyon (12) ou au PSG (5). Mais cette concentration est assez générale (et doit surtout correspondre aux équipes qui jouent en Coupe d'Europe) : en Angleterre, trois clubs seulement son représentés, Chelsea (6), Arsenal (5) et Manchester City (2), et en Allemagne comme en Espagne, c'est deux aussi, respectivement Wolfsbourg (8) et Bayern (1) d'un côté et Barcelone (8) et Atlético (1) de l'autre.
Six championnats sont donc représentés et la Suède n'en fait pas partie ce qui confirme qu'elle est non seulement décrochée par la France et l'Allemagne depuis longtemps mais qu'elle est en train de l'être par l'Angleterre et l'Espagne. Pour l'Italie et les Pays-Bas, une joueuse ne fait pas forcément le printemps. Vraisemblablement, Sari van Veenendaal doit plus sa présence à sa saison à l'Atlético (et à la sélection), par contre Cristiana Girelli pourrait être le signe avant-coureur d'une montée en puissance de l'Italie maintenant que la plupart des clubs de Série A commencent à avoir une section féminine et à un mettre un peu de moyens.